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Citations de Giorgio Vasari (57)


C'est au temps du Magnifique Laurent le Vieux de Médicis, — temps qui fut vraiment un siècle d'or pour les artistes et tous les hommes d'intelligence, — que fleurit Alexandre, appelé, suivant notre usage florentin, Sandro, et surnommé Botticello, pour un motif que nous verrons tout à l'heure. Il était fils de Mariano Filipepi, citoyen de Florence, qui l'éleva avec grand soin, et le fit instruire dans toutes ces choses que l'on a coutume de faire apprendre aux enfants avant de les mettre en apprentissage.
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Au reste, c'est chose certaine que Fra Filippo travaillait avec une grâce merveilleuse, et composait ses peintures avec un fini remarquable;et de là vient que toujours les artistes l'ont tenu en estime, et que les maîtres modernes l'ont célébré avec les plus hautes louanges, et que, malgré les dommages causés à nombre de ses oeuvres par la voracité du temps, il sera en vénération à tous les siècles futurs.
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Un jour, comme il se trouvait dans la Marche d'Ancône, et qu'il se promenait en mer, dans une petite barque, avec des amis, ils furent pris, tous ensemble, par des pirarates moresques, qui faisaient des incursions dans ces parages, et qui les emmenèrent en Barbarie;et chacun d'eux fut mis à la chaîne et tenu en esclavage; et Philippe y resta, avec bien des ennuis, pendant dix-huit mois. Mais ensuite, une fois, ayant souvent à être en compagnie de son maître, voici que lui vinrent l'occasion et le caprice de faire le portrait de cet homme; il prit dans la cuisine un charbon éteint, et, sur un mur blanc, dessina en piedla figure du maître, avec son habit à la moresque. Sur quoi, d'autres esclaves rapportèrent au maître ce qui leur paraissait, à tous, un prodige: car ni le dessin, ni la peinture n'étaient connus dans ces régions; et ce portrait lui valut d'être délivré de la chaîne, qu'il avait été jusqu'alors condamné à porter. Et vraiment c'est la gloire de cette grande vertu de l'art, qu'un homme à qui est accordé le droit de punir et de condamner soit amené, par elle, à faire tout l'opposé; et qu'au lieu d'ordonner le supplice et la mort il se trouve conduit à se montrer affectueux et à donner la liberté.
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GEORGES VASARI est né à Arezzo le 30 juillet 1511. Il a étudié la peinture à Florence, dans l'atelier de Michel Ange, et reçu aussi des leçons d'André del Sarto. Après avoir pratiqué son art à Florence et à Rome, il a commencé vers 1536, à s'occuper aussi d'architecture; et, à la fois comme peintre et comme architecte, il a été l'un des maîtres les plus recherchés de son temps. En 1555 il est devenu, en quelque sorte, le surintendant artistique du duc Côme de Médicis. Il est mort à Florence le 27 juin 1573.
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Maintenant il me reste seulement à dire que je suis arrivé à la cinquante cinquième année d'une vie laborieuse que Dieu prolongera comme bon lui semblera, et que je consacrerai jusqu'à la fin au service de mes amis et à celui de nos nobles arts.
Giorgo Vasari
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Je ne saurais décrire la et la variété des poses que Sandro a données à toutes les têtes que contient ce tableau. De plus, par un artifice singulier, il imprima un cachet si particulier à chacun des courtisans, que l'on reconnaît facilement à la cour de quel roi il est attaché. En un mot, cette peinture est si admirable de coloris, de dessin et de composition, qu'elle est un sujet d'étonnement pour les artistes de nos jours. Elle valut à Sandro une telle renommée à Florence et au dehors, que pape Sixte IV le choisit pour présider à la décoration de la chapelle qu'il venait de faire construire dans son palais.
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Le métier d'orfèvre déplaisait à Doenico : aussi ne cessait-il de dessiner. Doué d'un esprit parfait et d'un goût admirable, il ne tarda pas à acquérir une telle facilité, que, tandis qu'il travaillait à l'orfèvrerie, il s'amusait, dit-on, à reproduire d'une manière frappante les images des personnes qui passaient devant la boutique. De là vient peut-être que ses tableaux fourmillent de portraits d'une ressemblance extraordinaire.
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Fra Filippo, ayant été ensuite chargé de peindre le tableau du maître-autel de Salita-Margherita, vit un jour la fille de Francesco Buti, citoyen florentin, qui était confiée aux soins des religieuses. Les attraits de la Lucrezia, ainsi se nommait la jeune fille, touchèrent vivement le coeur de notre artiste. Il opéra si bien, qu'il obtint des religieuses la permission de faire poser sa belle pour une figure de la Vierge. Il est facile de le deviner, cette circonstance accrut en- ore son amour, et il en tira parti de etlle sorte, qu'il enleva la Lucrezia le jour même où elle allait contempler la ceinture de la Vierge, précieuse relique que l'on exposait à la vue des fidèles. Cet événement couvrit de honte les religieuses, et remplit de douleur Francesco Buti, qui eut recours à tous les moyens imaginables pour ramener sa fille; mais soit par peur, soit par toute autre cause, la Lucrezia ne voulut jamais se séparer de Fra Filippo. Elle en eut un fils, qui, comme son père, fut appelé Filippo, et devint un peintre habile et célèbre.
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Michel-Ange aurait voulu exécuter quelques retouches à sec, comme l'avaient pratiqué ses prédécesseurs dans les peintures du bas de la chapelle, en enrichissant les draperies et certains fonds de couleurs d'outre-mer, et de quelques détails de dorure. Mais l'embarras de reconstruire un échafaud fut cause que les fresques restèrent telles qu'elles étaient. Jules II cependant désirait que Michel-Ange y introduisît ces enjolivements, faute desquels , disait-il, sa chapelle paraissait bien pauvre. « Saint-Père, lui répondit l'artiste, les hommes que j'ai peints ne portaient point d'or dans leur temps ; « ce ne furent point des riches, mais de saints personnages qui méprisaient les richesses. »
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Michel-Ange, à peine de retour à Rome, reçut du pape l'ordre de laisser de côté son tombeau et de commencer les peintures de la Sixtine. Il employa en vain toutes les raisons les plus plausibles, pour se dispenser d'accepter une entreprise dont il connaissait toutes les difficultés. Il alléguait son ignorance de la fresque et de la pratique des couleurs , pour renvoyer l'ouvrage à Raphaël ; mais tout cela ne servit qu'à aiguillonner davantage le désir de Jules II, dont les volontés étaient inflexibles, et qui, d'ailleurs, était secrètement stimulé par les envieux de Buonarroti, et surtout par Bramante.
Michel-Ange, voyant donc qu'il ne pouvait plus résister sans exciter la colère du pape, dont le caractère était extrêmement violent, résolut d'obéir.
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Ce célèbre carton, le groupe de la Vierge et du Christ mort, et la statue colossale de David acquirent une telle réputation à Michel-Ange, alors âgé seulement de vingt-neuf ans, que Jules II, ayant succédé en 1503 à Alexandre VI, l'appela près de lui pour travailler à son tombeau. Les ministres de Sa Sainteté payèrent à l'artiste cent écus pour son voyage. Arrivé à Rome, il se passa plusieurs mois sans que le pape lui fît rien commencer. Enfin Jules II résolut de mettre à exécution un dessin de Michel-Ange, dont la beauté et la richesse surpassaient tous les anciens monuments de ce genre ; il voulut même rebâtir entièrement l'église de Saint-Pierre pour y placer son tombeau.
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Giuliano et Antonio San-Gallo, à l'aide d'une machine fort ingénieuse , transportèrent sans danger, en 1504 , ce colosse sur la place de' Signori. Quelque temps après, Michel-Ange était occupé à opérer de légères retouches, lorsque survint le gonfalonier Pier Soderini , qui se mit à critiquer la grosseur du nez de David. Michel-Ange voyant que Soderini regardait son ouvrage de bas en haut, et que ce point de vue défavorable ne lui permettait pas de bien juger la chose, monta sur son échafaud, et ramassa adroitement de la poussière de marbre, qu'il laissa tomber sur son critique pendant qu'il faisait semblant de corriger le nez avec son ciseau; puis, se retournant vers le gonfalonier, il lui dit : « Eh bien! « qu'en pensez-vous maintenant? — Admirable! « répondit Soderini, vous lui avez donné la vie.» Michel-Ange descendit de son échafaud, en riant de ce docte magistrat, semblable à tant d'autres parfaits connaisseurs, qui parlent sans savoir ce qu'ils disent.
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Ce chef-d'œuvre couvrit de gloire Michel-Ange, et étendit sa renommée au loin ; il y eut cependant des sots qui prétendirent que l'artiste avait donné au visage de la Vierge un trop grand air de jeunesse. Ces ignorants ne savent donc pas que les femmes chastes et pures conservent longtemps les grâces de la jeunesse ? Il devait en être autrement pour le Christ, qui avait essuyé toutes les vicissitudes de l'humanité.

(La Piéta_Michel-Ange )
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Michel Angelo Buonarroti – Peintre, sculpteur et architecte
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Depuis longtemps les successeurs du célèbre Giotto faisaient de vains efforts pour donner au monde le spectacle des merveilles que peut enfanter l'intelligence humaine, en imitant la nature.
Le divin Créateur, voyant l'inutilité des fatigues et des ferventes études de ces artistes, aussi éloignés de la vérité que les ténèbres le sont de la lumière, daigna enfin jeter un regard de bonté sur la terre, et résolut de nous envoyer un génie universel, capable d'embrasser à la fois et de pousser à toute leur perfection les arts de la peinture, de la sculpture et de l'architecture. Dieu accorda encore à ce mortel privilégié une haute philosophie, et le don de la poésie, pour montrer en lui le modèle accompli de toutes les choses qui sont le plus en estime et en honneur parmi nous.
La Toscane, par ses travaux, avait bien mérité la faveur de compter cet homme glorieux au nombre de ses citoyens.
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«1488. Ce premier jour d’avril, moi, Lodovico di Lionardo di Buonarrota, j’ai placé mon fils Michel-Ange auprès de Domenico et de David di Tommaso di Currado, pour les trois années à venir, aux conditions suivantes : ledit Michel-Ange restera avec les susnommés le temps indiqué pour apprendre la peinture, peindre et faire tout ce que les susnommés lui ordonneront. Ils lui donneront dans ces trois ans vingt-quatre florins di sugello: la première année six, huit la deuxième, dix florins la troisième, en tout la somme de quatre-vingt-seize livres.»
Vasari cite les livres de Domenico Ghirlandaio dans le chapitre consacré à Michel-Ange.
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Cette statue [représentant le pape Jules II] fut posée dans une niche, au-dessus de la porte de San Petronio. On raconte que pendant qu'il y travaillait, le Francia, orfèvre et peintre excellent, vint pour la voir, ayant entendu parler avec force éloges de Michel-Ange et de ses œuvres, et n'en ayant encore vu aucune. Grâce à des intermédiaires, il put voir celle-là, et il en resta stupéfait. Michel-Ange lui ayant demandé ce qu'il lui en semblait, le Francia répondit que c'était une figure d'une belle coulée et d'un beau métal. Il parut alors à Michel-Ange que le Francia louait plus la matière que le travail et lui dit : "J'ai la même obligation au pape Jules II qui me l'a donnée à faire que vous aux droguistes qui vous fournissent des couleurs pour peindre", et tout en colère, devant tous ses assistants, il lui dit qu'il n'était qu'un imbécile. A ce sujet, un fils du Francia étant venu le voir, quelqu'un dit à Michel-Ange que c'était un beau jeune homme, et Michel-Ange lui dit : "Ton père fait de plus belles figures en chair qu'en peinture".
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Il arriva que Piero Soderini ayant vu le David et le trouvant à son gré dit pourtant à Michel-Ange, qui était en train de le retoucher en certains endroits, qu'il lui paraissait que le nez était trop gros. Michel-Ange remarquant que le gonfalonier s'était placé sous le colosse, de manière qu'il n'avait pas la vue exacte, monta sur l'échafaudage pour le satisfaire, en tenant d'une main un ciseau ; de l'autre il ramassa un peu de la poussière de marbre qui était sur la plate-forme. Puis, faisant semblant de retoucher le nez , mais sans l'entamer avec le ciseau, il laissa tomber la poussière peu à peu, et, baissant la tête vers le gonfalonier qui le regardait travailler, il lui dit : " Regardez-le maintenant. - Il me plaît davantage, lui répondit le gonfalonier, vous lui avez donné la vie." Michel-Ange descendit de l'échafaudage, riant intérieurement et ayant pitié de ceux qui, pour faire gens entendus, ne savent ce qu'ils disent.
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