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Citations de Giorgio Vasari (57)


JACOPO DA PONTORMO, PEINTRE FLORENTIN,
Les ancêtres de Bartolommeo, père de Jacopo da Pontormo, étaient, dit-on, originaires de l'Ancisa, bourg du Valdarno, célèbre pour avoir également
vu naître les aïeux de Messer Francesco Petrarca. Mais, que la famille de Barîolommeo fut de l'Ancisa ou d’ailleurs, toujours est-il que lui était Florentin et appartenait à la maison des Carrucci. Il fut élève de Domenico Ghirlandaio, et après avoir fait dans le Valdarno une foule d’ouvrages estimables, il fut appelé à Empoli pour exécuter quelques travaux.
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Le célèbre Budée proclame Fra Giocondo son maître en architecture, et remercie Dieu de lui avoir fait rencontrer un si savant interprète de Vitruve. Fra Giocondo corrigea , en effet , dans le texte de cet auteur , une foule d’erreurs dont on ne s’était point aperçu. Cela lui fut facile du reste, car il était initié à tous les secrets des langues grecque et latine. Budée nous fournit lui-même ces renseignements, et il ajoute que c’est à Fra Giocondo que l’on doit la découverte delà plus grande partie des lettres de Pline, qui étaient enfouies dans une vieille bibliothèque de Paris. Ce fait est relaté dans une lettre écrite en latin, qui a été imprimée avec celles de Pline par Alde Manuce.
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Dans sa jeunesse, Fra Giocondo profita de son séjour à Rome et dans d’autres villes d’Italie pour étudier les monuments de l’antiquité, et rassembler une multitude d’inscriptions antiques, dont il composa un livre magnifique qu’il offrit à Laurent de Médicis, qui lui porta constanment une affection particulière, ainsi qu’à son compatriote Domizio Calderino. Le Poliziano cite comme une autorité, dans ses Mugellane, ce manuscrit de Fra Giocondo, auquel il décerne le titre d’habile antiquaire.
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MARCO DE CALABRE, PEINTRE.
Dans sa nouvelle patrie, Marco exécuta de nombreux travaux à l’huile et à fresque , et se montra supérieur à tous les peintres nationaux de son époque. A dix milles de Naples, à Aversa, on admire dans l’église de Sant-Agostino le grand tableau du maître-autel , où il représenta la Dispute de saint Augustin avec les hérétiques. Cette composition est entourée de divers sujets tirés de la vie du Christ, et se distingue par un brillant coloris et un style soutenu qui se rattache à tout ce qu’il y a de bon dans la manière moderne. Ce n’est là d’ailleurs qu’une seule des innombrables productions dont il enrichit Naples et les autres villes du royaume.
Sa vie s’écoula joyeuse et à l’abri des caprices de la fortune. L’absence de tout rival lui permit de jouir paisiblement de l’affection des grands, et d’exercer fructueusement son art. Il mourut à l’âge de cinquante-six ans. Ses ouvrages datent de l’an 1508 à l’an 1542.
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BENEDETTO DA ROVEZZANO, SCULPTEUR.
Qu’elle doit être grande la douleur de ceux qui, après avoir enfanté des œuvres de génie , se trouvent tout à coup privés de la vue par l’âge , la maladie, ou quelque funeste accident! Ils espéraient jouir dans leur vieillesse du fruit de leurs travaux, ils espéraient voir les œuvres des autres artistes , ils espéraient connaître la perfection à laquelle était parvenu cet art qu’ils avaient pratiqué ; mais, hélas ! ils ne peuvent alors apprécier ni les défauts ni les qualités de leurs rivaux. Lorsqu’ils entendent louer ceux qui leur ont succédé , leur chagrin devient encore plus vif, non par envie, mais parce qu’il leur est impossible de juger eux-mêmes si cette renommée est juste et méritée ; tel fut le sort de Benedetto da Rovezzano , sculpteur florentin, dont nous écrivons la vie pour que le monde sache avec quel art cet homme habile et expérimenté attaqua le marbre et créa des choses merveilleuses.
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ANDREA DE FIESOLE,
A cette époque, il exécuta pour le roi de Hongrie une fontaine en marbre qui lui fit grand honneur, et il envoya à Strigonia, ville de Hongrie, un tombeau en marbre, orné d’une Madone et de plusieurs figures , dans lequel on enferma plus tard le corps du cardinal de Strigonia. Il envoya en outre deux anges de marbre en ronde-bosse à Volterra, et sculpta pour Marco del Nero, Florentin, un Crucifix en bois, grand comme nature, qui est aujourd’hui à Florence dans l’église de Santa-Felicità, et un autre de moindre dimension pour la confrérie dell’ Assunta de Fiesole.
Andrea cultiva aussi l’architecture. il fut le maître du Mangone, tailleur de pierres et architecte, qui construisit à Rome plusieurs palais et d’autres
édifices. Devenu vieux, Andrea ne s’occupa plus que de travaux de mince importance, en homme modeste qui sait préférer une vie tranquille à toute autre chose.
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Au-dessous des fresques du Pisanello, Gentile da Fabriano, son rival , laissa plusieurs sujets mentionnés dans la vie de Martin V par le Piatina. Cet historien rapporte que le Saint-Père ayant fait refaire le pavé, le plafond et le toit de San-Giovanni Laterano, Gentile peignit maintes choses parmi lesquelles on cite, comme les meilleures, les prophètes en clair-obscur qui se trouvent entre les fenêtres.
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Que le mépris et le dégoût poursuivent le lâche Andrea dal Castagno et tous ceux qui, comme lui, ont recours à la perfidie et à l’assassinat pour se débarrasser des rivaux dont la gloire les offusque ! Le talent d’Andrea était grand, il faut l’avouer, mais l’envie qu’il portait aux autres peintres était plus grande encore ; de sorte que son mérite disparaît complètement derrière ses crimes.
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Fra FiJippo vécut honorablement du fruit de son travail; mais ses galanteries, qui occupèrent une si large place dans sa vie, lui coûtèrent bien cher. Lorsqu’il mourut, il était près de terminer, avec Fra Diamante, la chapelle de l’église principale de la Vierge , que la commune de Spolete, par l’entremise de Gosme, l’avait prié de décorer, lorsqu’il fut empoisonné, dit -on, par les parents de sa maîtresse. Il mourut l’an 1438, à l’âge de cinquante-sept ans. Par son testament, il mit son fils Filippo, âgé de dix ans, sous la tutelle de Fra Diamante. Celui-ci toucha trois cents ducats qui restaient dus par la commune de Spolete pour la décoration de la chapelle, s’en adjugea la plus forte partie, qu’il consacra à l’achat de quelques biens , et n’en réserva presque rien à son pupille qu’il emmena à Florence. Le jeune enfant entra bientôt après dans l’atelier de Botticello, qui était alors en grande réputation.
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Il commença aussi pour Francesco del Giocondo le portrait de Mona Lisa , sa femme, et le laissa inachevé après y avoir travaillé pendant quatre ans. Il est aujourd’hui chez le roi de France, à Fontainebleau. Quand on veut savoir jusqu’où l’art peut s’élever et imiter la nature, il faut voir cette tête. Les plus petites choses y sont peintes avec la plus grande finesse.
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Le ciel, dans sa bonté , rassemble parfois sur un mortel ses dons les plus précieux , et marque d’une telle empreinte toutes les actions de cet heureux
privilégié, quelles semblent moins témoigner de la puissance du génie humain que de la faveur spéciale de Dieu. Léonard de Vinci, dont la beauté et la grâce ne seront jamais assez vantées, fut un de ces élus. Sa prodigieuse habileté le faisait triompher facilement des plus grandes difficultés. Sa force, son adresse, son courage avaient quelque chose de vraiment royal et magnanime; et sa renommée, éclatante pendant sa vie, s’accrut encore après sa mort.
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Il faut reconnaître que Buonamico savait bien exprimer tous les divers sentiments de l’âme, quoique assurément son dessin soit loin d’être correct. Il orna la même église de plusieurs sujets tirés de la vie de sainte Anastasie. Les costumes sont d’une beauté remarquable ; les mêmes éloges sont dus aux figures placées sur une barque et parmi lesquelles on remarque le portrait du pape Alexandre IV qui, dit-on, avait été transmis à Buonamico par son maître Andrea Tafi, qui déjà l’avait exécuté en mosaïque à Saint-Pierre. La dernière de ces compositions représente le martyre de sainte Anastasie et de ses compagnes ; on lit sur les visages des spectateurs la compassion, la douleur et l’effroi que leur cause la vue des flammes qui vont dévorer ces saintes femmes. Buonamico s’associa, dans ce travail, Bruno di Giovanni dont le nom est consigné dans l’ancien livre de la compagnie des peintres et dans les joyeux contes de Messer Boccaccio. Ce Bruno peignit, pour la même église, sainte Ursule tendant la main à une femme qui implore son secours, et qu’à sa couronne et à son manteau couvert d’aigles on reconnaît pour la ville de Pise. Mais, trouvant qu’il ne pouvait donner à ses personnages l’expression convenable, il consulta Buffalmacco qui lui conseilla d’y suppléer en faisant sortir de leur bouche des paroles qui expliqueraient ce que les visages et les mouvements ne pourraient indiquer, méthode employée par Cimabue. Bruno prit au sérieux cette plaisanterie, écrivit les demandes et les réponses, et cette idée bizarre eut un si grand succès, quelle fut imitée assez long-temps et même par des peintres de talent.
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Franco Sacchetti raconte, dans l’une de ses trois cents nouvelles, que Buonamico Buffalmacco, ne pouvant souffrir que son maître Andrea l’appelât à la veillée durant les longues nuits d’hiver, imagina l’expédient suivant pour n’être plus forcé de changer la douce chaleur de son lit contre le froid glacial de l’atelier. À l’aide d’aiguilles courtes et fines, il attacha trente petites bougies sur le dos de trente gros escarbots qu’il avait trouvés dans une cave. Dès que l’heure de la veillée fut arrivée, il alluma ses candélabres vivants et les poussa un à un à travers une fente de la porte dans la chambre d’Andrea. Celui-ci allait justement appeler Buffalmacco, mais en voyant ces petites lumières qui circulaient lentement, il trembla de tous ses membres, recommanda son âme à Dieu, récita ses oraisons et ses psaumes, et finit par se cacher sous ses couvertures, attendant en grelottant de peur la venue du jour, sans songer à troubler le sommeil de son malicieux apprenti ; le matin, il lui demanda s’il n’avait point été tourmenté par plus de mille démons. Buonamico lui répondit qu’il avait dormi tranquillement, et qu’il était étonné de n’avoir pas été appelé à la veillée. « Ah ! s’écria Tafi, je n’ai pas eu le temps de songer à peindre, et je suis décidé à chercher une autre maison. » La nuit suivante, Buonamico ne mit en campagne que trois escarbots, mais ils suffirent pour renouveler les terreurs de l’infortuné Tafi, qui dès la pointe du jour sortit de sa maison en jurant de n’y plus jamais rentrer. On eut toutes les peines du monde à le faire changer d’avis. Buonamico, après lui avoir amené le curé de la paroisse qui le consola de son mieux, finit par lui dire : « J’ai toujours entendu assurer que les démons sont les plus grands ennemis de Dieu ; par conséquent, ils doivent porter une égale haine à nous autres peintres ; car, non contents de les représenter aussi hideux que possible, nous leur arrachons encore les âmes de maints pécheurs que nous convertissons par nos tableaux religieux. Et comme la nuit, vous savez, appartient aux démons, si vous n’abandonnez pas complètement l’habitude de veiller, je crains bien qu’ils ne vous jouent des tours plus terribles que ceux dont vous avez déjà été victime. » Par ces paroles et d’autres semblables propos que le curé ne pouvait qu’approuver, Buffalmacco arrangea les choses de telle sorte que Tafi cessa d’être aussi matinal. Une seule fois, quelques mois après, il tenta de recommencer ses veillées, mais une nouvelle visite des escarbots le rappela à l’ordre. Cette aventure fut cause que de longtemps aucun peintre, à Florence, n’osa travailler pendant la nuit.
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Buffalmacco, homme aussi bizarre dans son costume que dans sa manière de vivre, était allé travailler dans ce couvent [monastère des religieuses deFaenza] sans chaperon et sans manteau. Les religieuses, qui le regardaient quelquefois à la dérobée, se plaignirent à l’économe de ce qu’il restait ainsi en chemisette ; puis, craignant que ce ne fût qu’un broyeur de couleurs, elles firent dire par l’abbesse à Buffalmacco qu'elles voudraient voir à l’œuvre le maître lui-même. Notre Buonamico répondit courtoisement qu’il s’apercevait bien du peu de confiance qu’il inspirait, mais que son devoir était de leur obéir. Lorsqu’il se vit seul, il affubla d’un chaperon et d’un manteau, dont les plis tombaient jusqu’à terre, deux escabeaux et un broc dans le goulot duquel il ajusta adroitement un pinceau. Les religieuses ayant entrevu ce maître postiche majestueusement drapé, pensèrent qu’il consacrait tous ses soins et toute son attention à quelques importants morceaux qu’il n’osait confier à son ouvrier ; elles se retirèrent donc discrètement et fort satisfaites. Quinze jours se passèrent sans nouvelle inspection de leur part, et sans que Buonamico remît le pied dans le couvent. Enfin, un soir, croyant que le maître était parti, nos religieuses coururent admirer les chefs-d’œuvre qu’il avait dû laisser. Quelle ne fut pas leur confusion en découvrant l’artiste qui depuis quinze jours tenait solennellement son pinceau élevé dans les airs ! Elles comprirent la leçon, et chargèrent leur économe de rappeler Buonamico qui leur apprit qu’un homme est tout différent d’un broc et de deux escabeaux, et qu’il ne faut pas juger une œuvre par les vêtements de l’ouvrier.
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Domenico Puligo a eu une très-nombreuse école ; on peut même dire que la sienne a eu seule la prérogative de se conserver en Italie jusqu’à nos jours. Et, bien qu’elle ait été assez peu nombreuse dans ses commencements, elle s’est immensément accrue depuis, et, grâce à ses habiles élèves et aux amateurs éclairés de l’art, elle a été importée chez nous, où elle est actuellement en grande prospérité.

Cette école du Puligo, dont nous sommes appelés à voir tous les ans, à une époque fixée par nos lois, les travaux et les miracles, et dont, par conséquent, nous pouvons merveilleusement apercevoir le développement et suivre les progrès ; cette école, disons-nous, a su se garder des excès et des fausses données où sont tombés particulièrement le Vinci, si décoloré dans ses portraits de la Joconde et de la Féronnière ; Raphaël, si chantourné et si raide dans ceux de Jeanne d’Aragon et de Jules II ; le Titien, le Giorgione, si noirs dans ceux de Gaston de Foix, de François 1er, de l’Arétin et de tant d’autres ; Van-dyck et Velasquez, si peu nobles et si dégingandés dans ceux de Charles Ier et de Philippe Il ; le Caravage, si brutal dans celui du grand maître de Malte, Adolphe de Vignacourt ; Holbein, si froid dans celui d’Érasme, et si pauvre dans celui d’Anne de Boleyn ; Rembrandt, si enfumé et si peu fait dans presque tous les siens, qu’ils ne seraient pas admis assurément dans nos expositions annuelles.

Cette école peint admirablement le velours, la soie, le satin, les nuages, l’or, les perles, les rubans, les colliers et les cheveux ; les chairs sont rendues par elle avec la transparence du cristal, et les belles nuances de la pêche ; on y dessine la femme surtout avec une élégance (le formes vraiment phénoménale ; les bouches, les pieds, les mains, les tailles y sont amenés à des proportions inappréciables ; et le front de l’homme a été aussi appelé à une élévation et à une largeur dont les anciennes écoles ne fournissent aucun exemple, ce qui porterait assez naturellement à croire qu’autrefois les plus savants peintres ne savaient guère leur métier, que les plus belles femmes étaient mal tournées, et les plus grands hommes de vrais crétins.

(commentaire de Léopold Leclanché, traducteur.)
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MASACCIO DA SAN-GIOVANNI,
peintre.

Il est rare que la nature produise un homme de génie sans lui donner aussitôt un concurrent. Elle veut qu’ils puissent se prêter des secours et des encouragements mutuels, et que leurs successeurs, enflammés par les louanges qu’ils entendent prodiguer à ces glorieux maîtres, ne négligent aucun effort pour mériter les mêmes honneurs et la même renommée. Il nous sera facile de prouver la vérité de cette remarque. Filippo Brunelleschi, Donato, Ghiberti, Paolo Uccello parurent simultanément à Florence ; bientôt le style barbare et grossier, qui s’était maintenu jusqu’alors, s’écroula, et les arts, de progrès en progrès, arrivèrent enfin à cette grandeur et à cette perfection qui les distinguent aujourd’hui et que nous devons, il faut le reconnaître, à ces premiers lutteurs qui nous ont formés au combat et à la victoire.

À Masaccio surtout appartient l’honneur d’avoir ramené l’art de peindre dans la bonne voie. Il considéra que la peinture ne consiste qu’à imiter la nature à l’aide des couleurs et du dessin ; il comprit que celui qui s’écarte le moins de ce suprême modèle approche le plus près de la perfection. Dès lors Masaccio, par ses études infatigables, se plaça au premier rang parmi ceux qui délivrèrent l’art des difficultés, des imperfections et des vices qui entravaient sa marche. Il donna à ses personnages de belles et de nobles attitudes, du mouvement, de la fierté, de la vie et un certain relief que l’on ne rencontre chez aucun des peintres qui l’ont précédé. Il reconnut que ces maîtres ne posaient point d’aplomb leurs figures, mais sur la pointe des pieds, et qu’ils blessaient ainsi les règles les plus essentielles des raccourcis et de la perspective. Paolo Uccello avait, à la vérité, remédié un peu à ces défauts ; mais il resta bien loin derrière Masaccio qui sut varier les raccourcis à l’infini et les rendre avec un charme dont personne n’avait encore possédé le secret.
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LUCA DELLA ROBBIA,
sculpteur florentin.

Luca délia Robbia, sculpteur florentin, naquit à Florence, l’an 1388, près de l’église de San-Barnaba, dans la maison de ses ancêtres. Il y fut élevé avec soin, jusqu’au moment où son père le plaça chez Leonardo, fils de Ser Giovanni, qui était regardé comme le plus habile orfèvre qu’il y eût alors à Florence. Après avoir appris, sous la direction de ce maître, à dessiner et à modeler en cire, Luca s’enhardit, et attaqua le marbre et le bronze avec tant de succès, qu’il laissa l’orfèvrerie pour s’adonner entièrement à la sculpture.

Il passait toutes ses journées à manier le ciseau, et toutes ses nuits à dessiner. Souvent le froid le saisissait au milieu de la nuit ; mais, pour ne pas quitter son travail, il se réchauffait les pieds en les mettant dans une corbeille pleine de ces copeaux qui tombent sous le rabot des menuisiers. Ce zèle ne m’étonne point. Pour arriver à un rang distingué dans quelque profession que ce soit, il faut s’être habitué, dès l’enfance, à supporter le chaud, le froid, la faim et la soif. On ne peut acquérir une
haute position qu’en veillant, en étudiant sans relâche, et non en fainéantisant, en dormant et en prenant toutes ses aises.
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PAOLO UCCELLO,
peintre florentin.

Depuis Giotto, on n’aurait vu aucun peintre aussi ingénieux que Paolo Uccello, s’il eût consacré aux figures d’hommes et d’animaux les heures qu’il perdit dans ses recherches sur la perspective. Sans doute, cet art est beau et précieux ; mais celui qui en fait une étude trop exclusive gaspille son temps, se fatigue l’esprit, finit par adopter une manière sèche, stérile, mesquine, hérissée de difficultés, et risque de tomber dans l’isolement, l’extravagance, la mélancolie et la pauvreté, comme Paolo Uccello.

Cet artiste, doué d’un génie subtil et capricieux, tourna tous ses efforts vers la perspective, qui lui fit négliger les figures, de telle sorte que dans sa vieillesse il ne cessa d’aller de mal en pis. L’homme qui se livre à un travail excessif violente la nature, et produit des ouvrages dépourvus de cette gracieuse facilité que rencontre naturellement celui qui sait se modérer et éviter certaines minuties qui offrent je ne sais quoi de raide, de forcé et de pénible.
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PAOLO UCCELLO,
peintre florentin.

Depuis Giotto, on n’aurait vu aucun peintre aussi ingénieux que Paolo Uccello, s’il eût consacré aux figures d’hommes et d’animaux les heures qu’il perdit dans ses recherches sur la perspective. Sans doute, cet art est beau et précieux ; mais celui qui en fait une étude trop exclusive gaspille son temps, se fatigue l’esprit, finit par adopter une manière sèche, stérile, mesquine, hérissée de difficultés, et risque de tomber dans l’isolement, l’extravagance, la mélancolie et la pauvreté, comme Paolo Uccello.

Cet artiste, doué d’un génie subtil et capricieux, tourna tous ses efforts vers la perspective, qui lui fit négliger les figures, de telle sorte que dans sa vieillesse il ne cessa d’aller de mal en pis. L’homme qui se livre à un travail excessif violente la nature, et produit des ouvrages dépourvus de cette gracieuse facilité que rencontre naturellement celui qui sait se modérer et éviter certaines minuties qui offrent je ne sais quoi de raide, de forcé et de pénible.
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A Rome, Sandro s'acquit encore plus de renommée, parmi les nombreux concurrents qui travaillaient avec lui, aussi bien florentins qu'originaires d'autres villes; et il reçut également du pape une bonne somme d'écus, mais qu'il dispersa d'un seul coup et dépensa jusqu'au dernier, pendant son séjour de Rome, pour vivre au hasard, comme c'était son habitude; et puis, lorsqu'il eut achevé la partie des peintures qui lui était attribuée, et qu'il l'eut découverte, il s'en retourna brusquement à Florence.
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