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Critiques de Gisèle Vallerey (112)
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Le Roman de Renart

Lorsque mes parents, voulant sans doute favoriser le développement de mon intérêt précoce pour la lecture et l'histoire, me mirent entre les mains le "Roman de Renart", j'avais une dizaine d'années et ni mon père ni ma mère ne s'étaient préparés à ce que fuse de mes lèvres juvéniles la question qui tue : "Papa, Maman, ça veut dire quoi violer ?"



Je me souviens encore de l'embarras provoqué par ma question et je me remémore encore mieux dans quel état d'abattement me plongea la réponse malhabile qui me fut donnée et qui fit naître en moi une réelle répulsion pour le rusé Goupil qui avait "violé" la femme du loup Ysengrin, devenu dès lors son ennemi juré. Du haut de mes trois pommes, je compris soudain que la "ruse" n'était pas seulement une forme de facétie et d'espièglerie sans conséquence mais qu'elle pouvait également servir de sombres desseins et être utilisée dans un contexte violent et/ou malhonnête. J'en fus vraiment choquée, comme on peut l'être à cet âge mais, quelque part, je peux aussi affirmer que ce récit m'a fait mûrir.



Quelques années plus tard, préparant une maîtrise d'histoire médiévale, j'eus l'occasion de me plonger directement dans l'étude d'un manuscrit original, enluminé à souhait. Avec la maturité acquise par mes lectures et mes études, je pus me pencher à nouveau sur ce texte fondateur qui, comme l'avait déjà fait Esope pendant l'Antiquité et comme le fera quelques siècle plus tard Jean de la Fontaine, humanise les animaux pour mieux toucher l'homme par la peinture rocambolesque de sa véritable nature, vertus et vices confondus.



"Le Roman de Renart" est une oeuvre collective à multiples voix. Selon les historiens, près d'une trentaine d'auteurs y aurait collaboré sur plus de 75 ans ! C'est pour dire combien cette oeuvre littéraire peut nous apprendre sur les mœurs médiévales. Malgré un langage quelque peu suranné, la lecture est aisée, il ne faut pas craindre de l'entreprendre. La ruse, fil rouge du récit, n'est pas l'apanage du seul Maître Renart, les auteurs eux-mêmes ne sont pas en reste. Ainsi, je me suis bien amusée en constatant que le secrétaire du roi (invariablement représenté sous les traits d'un lion) était un âne !



A part le lion, il ne faut pas s'attendre à croiser beaucoup d'animaux "exotiques", pratiquement inconnus d'un monde dont les confins méridionaux se situaient en Terre Sainte et les septentrionaux en Scanie.

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Le Roman de Renart

Parmi les oeuvres les plus célères de la littérature médiévale, "Le roman de Renart" figure naturellement en bonne place. Ce classique est constitué de plusieurs récits d'auteurs différents qui racontent la lutte permanente entre Renart, joyeux et malicieux goupil et Isengrin le loup.



A la fois conte et fable populaire, cette épopée animale s'analyse cependant et principalement en une critique de la société féodale, dans laquelle les animaux jouent le rôle des hommes (ainsi, il faut entendre que ce coquin de Renart est en vérité un baron rusé et malfaisant, que le roi Noble est un lion, etc.), qui connut une bonne audience au Moyen Âge pour qu'elle parvienne jusqu'à nous.

La seule difficulté de ce récit tient à l'emploi du vieux français mais cela est marginal tant le plaisir de connaître la vie médiévale et ses principes domine.
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Le Roman de Renart

Gourmandise, stupidité, ruse.



Ces trois mots définissent à eux seuls cet ouvrage que l'on ne présente plus.





Comme tout le monde, je connaissais les quelques fabliaux les plus connus extraits de cette épopée animale : l'épisode des anguilles, l'aventure de Tiecelin le corbeau à qui Renart prit son fromage, le chat Tybert grimpant sur une croix pour se délecter d'une andouille qu'il ne tient pas à partager avec Renart...

Autant d'épisodes qu'il est plaisant à lire indépendamment, qui divertissent par leur caractère très caricatural. On s'amuse des farces odieuses de ce cruel Renart, on prend pitié de ce pauvre Ysengrin...

Mais lire cet ouvrage qui reprend les soixante aventures du goupil, cela devient très fastidieux.



Certes, cela peut donner à réfléchir sur la façon dont les auteurs médiévaux se sont emparés des fables d'Esope pour en faire à leur propre compte une satire sociale des mœurs aristocratiques de l'époque. Dans cet ouvrage là, sous couvert d'un anthropomorphisme enfantin, on se gausse ouvertement des seigneurs, tout comme La Fontaine le fera en son temps. Mais, quitte à comparer, je préfère nettement les fables de Jean de la Fontaine aux fabliaux de cette œuvre médiévale ; celles de notre célèbre auteur classique sont beaucoup plus subtiles, plus étayées et plus variées.

Le roman de Renart a tendance, lui, à se répéter. On lit mille fois ( bon un peu moins..d'accord..) comment Renart imagine des tours pour trouver sa nourriture et comment il dupe les animaux de la ferme et de la forêt. Au début ça amuse puis ça lasse. Surtout lorsque les mêmes compères du malin goupil ( Ysengrin, Tybert ou encore l'ours Brun) se font avoir plusieurs fois de la même façon ! Finalement, on en vient à se dire que ce n'est pas Renart qui est rusé mais plutôt les autres qui sont d'une telle naïveté qu'ils tombent à chaque fois dans le piège énorme du goupil.





L'ouvrage que j'ai lu date de 1982. Il provient des éditions Gallimard de la collection mille soleils qui s'adresse aux jeunes lecteurs. Je ne crois pas que ce genre d'ouvrage fasse le bonheur des enfants ou ados..Il est à mon avis trop dense et trop répétitif pour attiser leur envie de le lire.



Il peut, par contre, faire le "bonheur" des médiévistes qui y trouveront sans doute matière pour illustrer leurs connaissances sur les mœurs et les rouages de la société médiévale. La place de la femme au Moyen-Âge, par exemple, s'y révèle très justement : femme au foyer douce et obéissante, dont l'avis importe peu mais aussi considérée par les hommes comme étant le fruit de leur discorde quand elle n'était pas tout simplement jugée comme créature du démon. Ici, Ysengrin se brouillera définitivement avec Renart en raison d'un outrage que ce dernier fit subir à dame Hersent, son épouse.





En guise de conclusion, je tiens tout de même à préciser que même si cette lecture m' a parue ennuyeuse à bien des égards, je suis tout de même satisfaite d'avoir lu cet ouvrage de la littérature médiévale. Je peux maintenant en parler en connaissance de cause !
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Le Roman de Renart

Oyez, oyez, mes amis ! En ce beau jour, Noble le lion, roi de toutes les bêtes, a décrété une grande paix réunissant les animaux ! Que la poule ponde en paix sur son perchoir, que le lapin dorme tranquillement au fond de son terrier et que les agneaux s’ébattent dans les près, nul mal ne leur sera fait, car toutes les bêtes sont frères aux yeux de sa Seigneurie. Las, parmi les barons de la forêt, un triste sire ne semble guère enclin à respecter les ordres royaux : ce cuistre, c’est Renart le goupil, jamais à court de manigances et d’intrigues sournoises pour se remplir la panse et apporter le malheur chez autrui. Non seulement il a égorgé la malheureuse poule Copette, mais il a également tranché par ruse la queue d’Ysengrin le loup et, dans son immonde malveillance, a violenté l’épouse de celui-ci, la digne dame Hersent. Les grands seigneurs de la Cour s’en indignent et ils ont bien raison, car la longue carrière criminelle de Renart n’a que trop duré… Mais qui saura y mettre fin ? Car le goupil est perfide, son esprit est aussi agile qu’un oiseau et sa langue plus douce que le miel. Malheur à qui s’approchera de lui sans user de toute sa prudence, car il pourrait bien y laisser ses oreilles, son œil, ses griffes ou quelque autre partie encore plus embarrassante de son anatomie !



Qui n’a jamais entendu parler de Renart ? Héros du petit peuple du Moyen-Âge, ce redoutable bandit au poil roux a été l’objet d’un nombre incalculable de récits, dont beaucoup ne sont jamais parvenus jusqu’à nous. Bien avant les fameuses fables de La Fontaine, ces contes joyeusement amoraux décrivaient la société humaine par le biais d’animaux parlants et pensants : le lion Noble roi des animaux, le loup Ysengrin son connétable, l’âne Bernart son secrétaire, le bélier Belin son confesseur… Et, bien entendu, l’impayable Renart dont les aventures truculentes sont toutes prétexte à une critique en règle des grandes institutions médiévales, qu’elles soient laïques ou religieuses. Cet aspect satirique du « Roman de Renart » a un peu rouillé avec le temps, mais les vices qui y sont fustigés – l’avarice, l’orgueil imbécile, la jalousie, la paresse, la gloutonnerie, etc. – restent intemporels et, malgré les siècles écoulés, il est difficile de ne pas sourire face à tant d’humour et d’esprit corrosifs.



Renart lui-même est un curieux personnage, bien difficile à cerner. Père attentionné et mari aimant, il est également – si vous voulez bien me passer l’expression – un sacré petit salopard psychotique à fourrure ! Méchant comme une teigne, il ne semble avoir que deux grandes priorités dans la vie : se gorger de nourriture et nuire à autrui autant qu’il en est capable. Certes, ses nombreux crimes ne sont pas complétement dépourvus de circonstances atténuantes, dont la principale est la bêtise confondante de ses victimes. Non content de gober tous les mensonges du goupil, malgré la réputation de celui-ci, elles s’empressent également de lui pardonner ses actions passées dès que celui-ci fait hypocritement pénitence. Tant de naïveté mériterait bien un coup de pied au derrière, mais pas forcément d’être écorché vif ou énucléé, non ? Et dire que l’on classe généralement cela dans la littérature enfantine ! M’enfin, ça ne m’étonne guère, tout compte fait : j’ai toujours su que les gosses étaient des petits monstres sanguinaires…

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Le Roman de Renart

Il n'existe pas, à proprement parler, de Roman de Renart, au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Il n'a jamais été une oeuvre unique et cohérente avec un seul auteur mais une série de "branches" ou de contes où le goupil jouait le rôle principal.



La plus ancienne de ces branches, composée par un poète du nom de Pierre de Saint-Cloud, date du début du XII° siècle. Elle retrace la "grande guerre" qui opposa Renart à son compère, le loup Ysengrin. Elle connut un immense succès et suscita très vite de nombreuses imitations et additions. Dès la première moitié du XII°s, une quinzaine de branches s'ajoutent à celle de Pierre de Saint-Cloud. Cette vogue dura jusqu'au XIII°s où le poète Rutebeuf et d'autres moins connus composèrent de longs poèmes à la gloire du goupil.



Les auteurs des branches les plus anciennes s'étaient contentés de relater les exploits de Renart et les mésaventures d'Ysengrin sans leur donner de conclusion définitive. le récit prenait fin sur la scène où l'on voit Renart violer Hersent, la femme d'Ysengrin, sous les propres yeux de celui-ci. Les auteurs postérieurs reprirent le récit en faisant comparaître Renart devant toute l'assemblée des animaux pour y être jugé de son crime.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Le Roman de Renart

Il aura fallu que je participe au CHALLENGE ABC 2020/2021 et que j'aie des difficultés à remplir la lettre X pour que je redécouvre et que je relise le Roman de Renart qui traine dans ma classe depuis plusieurs décennies. Oeuvre classique et célèbre de la littérature médiévale, "Le roman de Renart" nous conte les aventures de Goupil le renart/d et son ennemi juré le loup Ysengrin ou Isengrin selon les versions. Beaucoup de ruses contre et de mépris pour le loup dans ce livre et une fascination pour le personnage de Goupil, qui pourtant est insupportable... Un peu surranné , un peu désuet, un écrit qui a un certain intérêt linguistique et qui peut renvoyer à d'autres textes classiques comme les fables d'Esope ou celles de Lafontaine dans lesquels les figures animalières personnifiées permettent de critiquer leurs "équivalents" humains.
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Le Roman de Renart

De petit maladroit moqué par les poules, Renard deviendra animal aguerri. Il devra en passer par quelques malheurs et un long apprentissage, au cours duquel il aura l'occasion de rouler dans la farine animaux bien plus impressionnant que lui. La queue de l'ours Brun et celle de Tybert le chat sauvage s'en souviendront. Mais le clou du spectacle est sans conteste la manière dont il se sortira du combat l'opposant à Isengrin le loup, dans la troisième et dernière partie du Roman.



Enfin, j'ai lu le fameux Roman de Renart. Il semblerait que ce volume, trouvé dans le grenier de ma grand-mère, soit la version revisitée par Maurice Genevoix de cette série d'histoires du Moyen-Âge.

Le ton est à la fois terrible et léger et, en fin de compte, on sourit souvent des aventures de ces drôles de personnages.



Challenge ABC 2018/2019
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Le Roman de Renart

Ne nous y trompons pas, à la lecture du titre moderne : ce récit composé de 80 000 vers par des dizaines d'auteurs différents en vue d'être récité par les saltimbanques du XIIème siècle n'a rien d'un roman. Il est roman par sa langue, romane vulgaire, et non latine. Il ne s'agit pas d'un gentil conte pour enfants, mais d'une critique sociale, à qui l'imagerie animalière autorise un langage cru et réaliste, avec une liberté de ton qui peut étonner nos contemporains. Enfin, on y découvre que les aventures de Renart furent à ce point célèbres qu'il éradiqua le goupil comme nom commun désignant l'animal.

L'introduction de Maurice Genevoix, lui-même conteur de talent, est d'un grand intérêt pour comprendre le contexte historique, et la présence du vieux françois est plutôt enrichissante. Sans nécessiter de lecture exhaustive, elle permet de s'imprégner du langage du temps.

Outre l'intérêt historique, je conserve de cette lecture de jeunesse (ado, pas enfant) la marque d'une satyre sociale sans concession, brute et sans filtre, dont on retrouve l'esprit de manière plus visuelle dans les bd Jhen de Jacques Martin et Jean Pleyers. le moyen-âge , c'est aussi ça, et sous des apparences plus policées, c'est aussi une image de notre société moderne et, finalement des travers assez intemporels de l'être humain... si souvent animalisé à raison.

On peut aussi en faire une lecture plus psychanalytique : se rappelant que, s'agissant d'un spectacle de ménestrels, ces récits avaient aussi une fonction -tout comme le fou du Roy et les carnavals- de catharsis face au poids de la religion et des hiérarchies féodales, pour exprimer les pulsions, de mort et de sexe notamment... Renart est un sale type, mais, avec humour, et parfois poésie, il offre à nos plus bas instincts un exutoire, au même titre (en plus féminin) qu'un Christian Grey, un psycho call of duty, ou qu'une série comme black mirror.

Bref, ça secoue la morale, chrétienne et générale, ça sort de la naïveté manichéenne,...et ça fait du bien ; encore aujourd'hui.

Je recommande donc. On peut le lire assez vite, en profitant simplement des farces rocambolesques et ricanantes du goupil. Toutefois, un deuxième niveau de lecture est possible. Dfficile de pleinement profiter de l'écriture en vers, et ça nécessite un effort de lecture certain. Pour ma part, j'ai renoncé pour l'instant à attaquer le volume 2.

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La marine française.

Le papier, presque cartonné, est épais, légèrement jauni.

L'ouvrage, solide, instruit et littéraire, est paru en 1937.

Il est de ceux que l'on ne fait plus.

J'ai connu un vieil homme entré dans la Marine en 1936.

L'homme et l'ouvrage étaient faits du même métal.

Question de génération ...

C'était l'époque où l'aviation, nouvel ennemi de la flotte, avait obligé chaque bâtiment de guerre à s'armer d'une artillerie anti-aérienne d'un petit calibre au tir automatique et rapide.

C'était la veille de la seconde guerre mondiale.

Du pont du "Provence", le "bachi" vissé sur la tête, quelques "cols bleus" contemplent, à la fin des manoeuvres qui se sont déroulées dans la baie de Morgat, les unités de la Flotte, cuirassés et croiseurs, qui défilent majestueusement.

Il sont les héritiers d'une longue Histoire, celle de "La Marine Française".

Celle que Noël Guy se propose ici de nous conter ...

Charlemagne, lui aussi, contemple la mer, mais avec tristesse.

Il est inquiet pour l'avenir.

Cette fois, les misérables "Iarls", adorateurs d'Odin et de Thor, ont fui.

L'empereur sait, qu'après sa disparition, les barbares se jetteront sur l'empire.

L'auguste conquérant regrette alors de n'avoir pas entendu plus tôt l'ardente voix de la mer ...

L'ouvrage de Noël Guy est constitué de quatorze chapitres :

- "les pleurs du conquérant", "Montjoie Saint-Denis !", "la bataille de l'Écluse", "une expédition en 1483", "la première bataille de Navarin-Lépante", "les deux inscriptions", "les pinasses de Bayonne", "au large de Guernesey", "un exploit du roi des corsaires", "le 13 prairial, an II", "l'agonie du rêve impérial", "la mer libre ?", "un épisode de la guerre de Chine" et "à bord du paquebot Normandie".

L'ouvrage est richement illustré de 148 photographies, toutes de noir et blanc - ainsi que de quatre aquarelles pleine page de Jacques Camoreyt.

Le livre de Noël Guy n'est pas une Histoire de la Marine française.

C'est plutôt une suite de croquis et de fines esquisses qui se propose de remonter le temps jusqu'à la France, qui hier, était celle d'aujourd'hui.

Le texte, dont le style est fait d'une élégance toute féminine, est d'une bonne facture littéraire.

On ne s'y ennuie jamais.

Tout juste, peut-on y ressentir, peut-être, quelques effets de ce fichu mal de mer ...

























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Le Roman de Renart

Renart est un goupil bien malicieux !! Dans ce recueil d'histoires, il est au centre de toutes les aventures, qu'elles soient heureuses ou pas. Toujours à la recherche d'une bonne poulette à manger, il contourne toutes les règles pour arriver à ses fins.

Lu avec mon fils dans le cadre de sa lecture de classe, nous avons eu beaucoup de mal à nous prendre au jeu de ce goupil peu respectueux... L'écriture est difficile et les personnages manquent cruellement de profondeur.

Pas le meilleur moment d'échanges littéraires !!!
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Le Roman de Renart

Qui n'a pas entendu parler du Roman de Renart ?

Un classique, regroupement de plusieurs textes pour la plupart d'auteurs anonymes, qui dateraient du XII ème siècle pour les plus anciens.

Les animaux sont les héros de ces textes, en particulier Renart et Ysengrin.

La première partie nous conte les fourberies de Renart envers les autres animaux, la plupart du temps pour arriver à se nourrir. C'est un peu redondant, sans doute dû aux différentes versions, à lire à petites doses pour ne pas frôler l'indigestion. On peut y voir les prémices de la fable de Jean de la Fontaine, "Le Corbeau et le Renard". Le goupil ne sort pas toujours gagnant mais l'on peut voir combien sa faconde peut le servir pour arriver à ses fins.

J'ai trouvé la seconde partie mieux construite et plus intéressante. Il y est question du procès de Renart, il devra répondre de ses actes devant le roi et sa cour.

La plongée dans ces textes reste très intéressante d'un point de vue historique. Les auteurs se servaient déjà d'animaux pour moquer les humains et la société de l'époque. Un passage est tout de même plus dur que les autres : .

À lire donc pour un retour aux sources de la littérature et du roman médiéval.
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Le Roman de Renart

J'aime beaucoup Maurice Genevoix pour des romans comme La Dernière harde ou Raboliot, ou encore la série Ceux de 14. Il a un style puissant, nourri d'observation de la nature, qui n'a pas vieilli. J'ai lu avec le plus grand plaisir cette broderie autour des écrits disparates du Roman de Renart médiéval.



L'auteur a fait le choix judicieux de réorganiser les épisodes du Roman en trois parties : les enfances de Renard - Les gabets de Maître Renard - Le plaid Renard. Dans la première, Renard, jeune goupil mais déjà papa, déploie ses efforts pour nourrir sa famille, mais doit souvent repartir bredouille, trompé, moqué par des ennemis plus forts que lui, ou dont il n'a pas encore éventé la ruse. Dans le second, il se venge, rend dent pour dent, et gabe ses ennemis - c'est-à-dire moquer, railler, en langage médiéval. Renard fraye aussi bien avec Ysengrin le loup, Tybert le chat sauvage, que les hommes, le fermier ou vilain Constant Desnoix, ou encore Lanfroi le forestier (un homme bon, qui apprécie le goupil à sa juste valeur). A tous il joue des tours pendables, et souvent leur fait perdre une partie de leur personne, comme leur queue. Ce faisant, il prend de l'assurance jusqu'à une certaine forme de démesure, exaspérant contre lui la faune des forêts. Dans la troisième partie, Renard doit se défendre (plaider) devant le roi Noble (le lion, bien sûr), puis affronter Ysengrin en combat singulier. Cet ordre du récit donne une unité et un sens aux actions de Renard : c'est un roman d'apprentissage en bonne et due forme, dans lequel ce petit animal vif et intelligent apprend, grandit et mûrit, pour découvrir l'espace de sa propre liberté, au sein de la forêt qu'il aime, et de son domaine, Maupertuis.



Les aventures sont racontées d'une manière saisissante de vérité, de vie naturelle : Genevoix est un auteur qui choisira toujours le nom juste pour les créatures des bois, leurs couleurs, leurs cris - pas de longues descriptions, mais des notations visuelles, auditives ou olfactives qui transportent le lecteur dans un univers sensible, où des drames se jouent, mais aussi des moments plaisants. Nous y voyons également se dérouler la vie paysanne d'autrefois, en des lieux différents mais très bien typés. Des scènes fortes ponctuent le roman, scènes de chasse où Renard échappe de peu aux dents de la meute, grande scène d'inondation de printemps, scène du procès digne du Roi Lion, et bien sûr du combat à mort entre le loup et le goupil.



Le tout est évoqué dans une langue d'apparence médiévale, facile à lire toutefois, et parfaite quant au style. Je regrette seulement que Genevoix n'ait pas joué le jeu jusqu'au bout, et qu'il ait introduit la modernité à partir des toutes dernières scènes, alors que tout semblait jusque-là se dérouler au Moyen Age.



Un livre à recommander aux amoureux de la nature et de la vie sauvage.
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Contes et légendes de l'Afrique noire

Livre de contes africains d'époque, mon exemplaire, qui appartenait à mon propre grand-père, date de 1937 !

On s'y est lancés, par curiosité, avec mon fiston de bientôt 10 ans. Je craignais deux choses :

- que ces récits nous semblent complètement dépassés, de par leur écriture (vocabulaire, tournure des phrases) ou le fond lui-même

- que le traitement des personnages africains ne respecte pas les usages et normes actuelles (ceci dit, si tel avait été le cas, cela se serait aussi avéré intéressant à discuter avec mon fils)

Bref, nous avons été tous les deux très agréablement surpris et avons passé des temps-lecture-à-deux-du-soir très sympas.

Les contes sont de longueur adéquate pour une lecture du soir, le vocabulaire est tout à fait accessible à un enfant des années 2000, tout en étant bien écrits et avec un vocabulaire enrichissant (quelques termes qui ne sont plus utilisés de nos jours, juste assez pour que cela soit intéressant d'en parler, mais pas trop pour que le cours du récit n'en soit pas gêné.)

Les personnages alternent entre animaux très divers (pas forcément purement "africains", d'ailleurs, et humains.

Les contes sont des fables, avec une morale, qui met en avant l'intelligence et la ruse, plutôt que la force physique.

Si vous avez l'occasion de tomber sur ce vieux livre, à la couverture peu attirante, n'hésitez pas à vous plonger dedans avec votre enfant (ou lui seul, bien sûr !)
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Le Roman de Renart

C'est un régal ! Même (surtout) avec les plus jeunes, qui auront quand même parfois besoin d'explications pour bien comprendre ce qui se trame...



Recueil d'anecdotes, en quelque sorte, qui narre le fameux tours pendables que Renart le Goupil fait subir à son entourage, souvent drôles, parfois cruels et dépourvus de la morale la plus élémentaire !



Mes tours préférés sont ceux où Renart se joue d'Ysengrin, le loup aussi bête que brutal. La pêche sur la glace ou le puits. J'ai un petit coup de coeur aussi pour son procès.



D'aussi loin que je me souvienne, ce livre là a toujours fait partie de moi !
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Le Roman de Renart

On connaît tous Ysengrin et Renart, paraboles animalières de caractères bien identifiables, le puissant intransigeant et le rusé narquois... Les aventures de ces deux compères, enfin surtout de Renart, sont autant d'allégories des liens entre faibles et puissants, entre laïcs et hommes d'Eglise, entre malins et stupides... Des fables alertes, des histoires courtes et évocatrices.

Si le style a forcément vieilli, ce n'est pas ce qui m'a gênée le plus, mais plutôt le côté répétitif des histoires, donc des métaphores. Un univers satirique qui nous échappe un peu aujourd'hui je trouve (enfin, du moins, qui m'a échappé, et lassée !), une lecture au final fort indigeste pour moi, mais la première fois que je lis l'intégralité de ces fables.
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Le Roman de Renart

Je me souviens de l'ennui que j'ai éprouvé à la lecture du Roman de Renart. Le Roman de Renart représente à mes yeux l'alliance de ce qu'il y a de plus à craindre dans la littérature : c'est répétitif, c'est sans profondeur, c'est plat, c'est peu original. En bref, résumons : c'est ennuyeux. Et même affreusement ennuyeux. Abominablement ennuyeux.
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Le Roman de Renart

Texte lu lorsque j'étais enfant, et que je viens de terminer, en seconde lecture, avec mon fils de 10 ans. Amusant de constater que le souvenir que j'en avais différait grandement des impressions que j'ai ressenties cette fois. J'en gardais le souvenir e petits récits, fables, plutôt amusantes, dans lesquels le rusé renard faisait tourner en bourrique les autres animaux, un peu trop naïfs... mais rien de bien méchant. Là, j'y ai vu beaucoup plus de cruauté, d'amoralité, de la méchanceté gratuite. J'ai été contente de pouvoir le lire avec mon enfant, qu'il ne soit pas seul devant cette lecture dont il ne percevait pas forcément certaines subtilités.

Sur le plan du style, j'ai apprécié que cette édition maintienne un vocabulaire un peu désuet, qui donne bien la coloration ancienne du récit, et fait découvrir d'anciennes expressions de la langue française.

Bien sûr, ce texte reste passionnant, tant de part son origine : une trentaine d'auteurs anonymes y auraient participé, son ancienneté, la fresque qu'il dépeint de la société de l'époque, les us et coutumes, l'importance de l'Eglise, la composition de la société... Et puis, il permet d'aborder la question du pouvoir, de sa critique par des moyens détournés tels que la fable, la satire. Il est assez incroyable de constater la modernité contenue dans cet ouvrage si vieux !

Très belle occasion que cette lecture pour discuter de nombreuses questions sociétales avec son enfant !
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Le Roman de Renart

Le Roman de Renart, c'est une oeuvre médiévale mettant en scène des animaux, qui critique, de façon imagée, les paysans et autres vilains de l'époque féodale.



Renart est rusé. Pour acquérir de la nourriture ou pour satisfaire ses besoins, il n'hésite pas à nuire, sans scrupules, aux autres animaux. Rapidement, Ysengrin, le loup, devient son ennemi juré. Renart couche avec sa femme, lui vole de la nourriture et lui fait subir mille et une péripéties. Bien d'autres animaux subissent la méchanceté de Renart : le chat Tibert, Chantecler le Coq, Pinte la poule... personne n'échappe à Renart ! Tous les animaux sont effrayés par ce dernier et s'en remettent au roi pour les venger. Le roi, arrivera-t-il à redresser son royaume en y faisant régner l'ordre et le respect ?



Ce roman, écrit par plusieurs mains de moines en Ancien français, contient plusieurs nouvelles qui tournent toutes autour du personnage de Renart et de ses méfaits. A n'en pas douter, Renart est quelqu'un de rusé. Il est doté d'une extrême intelligence qui lui permet de berner son monde.



La personnification des animaux est une pratique très courante, puisque Jean de la Fontaine a lui aussi placé des animaux comme protagonistes de ses Fables. Cette humanisation des animaux permet de soulever les réelles caractéristiques et personnalités des hommes. De plus, cela permettait de faire une critique camouflée des différents vices qui sévissaient à cette époque.



De ce fait, c'est une critique sociale qui ressort de ce roman. Renart peut être assimilé à un homme noble de l'époque médiévale, car rusé et libre de ses mouvements, il blesse et tue sans vergogne les autres animaux, comme s'il se trouvait dans un simple jeu. Quant à la grande majorité des autres animaux, ils peuvent correspondre aux vilains et aux paysans de l'époque ; avec peu de logique et une grande insouciance. Les femmes, elles, sont vues comme des courtisanes qui ne deviennent utiles que pour le sexe. Dame Hersant, la femme de Ysengrin, qui le trompe impunément avec Renart, en est le parfait exemple. Nous avons donc une gradation des statuts sociaux, avec, en bas de l'échelle, les dames de petites vertues, présentées dans un style brut, qui peut choquer certains lecteurs (la description de scènes de sexe est faite de manière crue et violente... surprenant pour l'époque !). Nous avons ensuite les paysans un peu nigauds, qui se laissent berner par Renart, le noble suprême.



En plus d'être drôle, Le Roman de Renart fait la satire des moeurs de l'époque médiévale. Dans ce livre empli de tromperies, vous verrez que les sentiments n'y ont pas leur place : Renart semble dénué d'affects, obnibulé par sa propre personne, il ne pense qu'à s'amuser, quitte à blesser les autres. Un témoignage historique divertissant, que j'ai apprécié découvrir.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Le Roman de Renart

Franchement, je n'aime pas faire des critiques négatives, mais là vu que j'ai souffert de ce que l'on m'a fait croire à des contes pour enfants à travers un extrait qui parlait de la façon dont Renart se sort du puis par la ruse, en faite ce n'est pas du tout cela... On ne comprend pas bien d'ailleurs qu'on montre aux enfants de tels extraits, montrant une version fausse de l'œuvre alors qu'on pourrait leur montrer une vision juste du Roman de Merlin de Robert de Boiron qui leur plairait d'avantage... En fait on y parle de viol... d'un être rusé qui à force de manipuler les autres se fait mal voir de tous!! Rien à voir avec la vision romanesque qu'on en donne à nos chers bambins... Renart, n'a rien d'un héro, ce serait même un anti héros, et le lecteur a du mal à l'apprécier... Et encore, cette version n'est qu'une version morceau choisi... Il faut dire que l'intérêt de ces récits est plus littéraire et affaire de spécialiste, c'est un des premiers ouvrages qui ne soient pas en latin, mais en langue parlé et connu du peuple, en français... de conte un peu grivois, violents qui correspondait à une époque ou le commun des mortels, dès qu'il y avait la moindre bataille était soumis aux famines, aux violences, meurtres légalisés des civils par la guerre, et viols peut répréhensible... Bien plus noir certainement qu'un Moyen âge idéalisé, qui se voulait aussi à son époque amour courtois... Quoiqu'i en soit c'est très loin de la vision romanesque du XIXe en apportant qu'un petit intérêt littéraire...
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Le Roman de Renart

Défi ABC 2019-2020



Comme beaucoup, j'avais du Roman de Renart gardé l'image d'un rusé goupil dupant un loup naïf. Lisant aujourd'hui une version plus complète que mes vieux livres de lecture, je m'aperçois que la version scolaire avait été bien censurée... Ceci étant, j'ai retrouvé avec bonheur les histoires qui m'avaient enchantée, les anguilles, la pêche dans la glace, le jambon... et puis, force fut de constater que mon intérêt a pâli et que la suite des livres m'a laissée de marbre: somme toute, la version expurgée de mon enfance m'en avait transmis toute la saveur .
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