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Critiques de Giulia Caminito (154)
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Un jour viendra

Deux frères d'abord. Lupo est aussi brun, trapu, révolté et entêté que Nicola est blond, fin, malhabile et timide. Deux frères dans une fratrie dont les autres membres meurent d'accident ou de maladie, quand ce n'est pas dès la naissance. Deux sœurs aussi, Nella qui appartient à cette funeste fratrie, et Clara, La Moretta à la peau noire, l'abbesse du couvent où Nella est recluse. Sur fond de Grande Guerre, d'anarchie et de misère, ce sont les vies de ces personnages qui se croisent et se tissent, sous le soleil des Marches abandonnées de Dieu, et dont les liens ne se définissent pas tant par le sang que par les choix et les valeurs propres à chacun. Autre pays, autre guerre, mais le poème éponyme d'Aragon résonne quand même à la lecture de ce roman.
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Un jour viendra

En hommage à son arrière grand père anarchiste, Giulia Caminito nous emmène dans un petit village italien dans la région des Marches. Dans ce village de paysans qui peinent à survivre, étouffés par les grands propriétaires terriens, une famille semble frappée par le malheur. Celle du boulanger Luigi qui voit mourir tous ses enfants les uns après les autres. Lupo et Nicola sont des survivants. Tout les oppose, l'un est robuste et rebelle, l'autre est fragile et peureux mais leur relation est fusionnelle et s'enrichit de la présence d'un loup que Lupe a apprivoisé. Une sœur serait encore en vie, mais enfermée dans le couvent tout proche.



L'auteure appuie sa fiction sur un contexte historique déterminant : d'une part la Semaine rouge, Malatesta et les anarchistes, d'autre part la 1ère guerre mondiale, la grippe espagnole et la montée du fascisme. Si Lupo a choisi le camp des anarchistes, Nicola va devoir faire la terrible expérience de la guerre avant de retrouver son frère.



Et les femmes, direz-vous ? La mère n'a eu d'autre choix que d'enfanter sa vie durant des enfants qui meurent les uns après les autres, les nonnes ne peuvent que résister par leur foi à l'abandon des hommes, mais Virginia incarne l'espoir qu'un jour viendra, lorsqu'elle déclare :" Où est-il écrit qu'il est facile de lancer une révolution ? Qui vous a raconté que l'anarchie surgirait comme le soleil qui se lève ?" Et elle conclut :

"Ceux qui croient que le soleil se lèvera un jour si on fait quelque chose pour cela et ceux qui ne tiennent pas à voir eux-mêmes ce soleil, mais l’espérèrent pour les autres, pour ceux qui viendront."
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Un jour viendra

La vie des Ceresa, une famille de boulangers du village de Serra de' Conti au début du XXe siècle, est faite de privations et d'humiliations. La famille semble être carrément malchanceuse. Un certain nombre d'enfants meurent progressivement, ou naissent morts, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que deux frères. Lupo et Nicola.

Aussi différents soient-ils, les deux se collent inconditionnellement. Le premier est fort et vigoureux, le second friable comme une miette. Deux enfants qui survivent non seulement aux événements historiques inattendus qui se succèdent - la révolte paysanne, l'épidémie de fièvre espagnole - mais aussi a une famille pauvre en sentiments .

Et puis il y a Zari , qui est née au Soudan, mais au village tout le monde la connaît sous le nom de « la Moretta » : elle est devenue l'abbesse du couvent clos de Serra de' Conti. Son histoire se mêlera à celle des deux garçons, qui se retrouveront confrontés à des mots difficiles et à des sentiments inconnus, dans lesquels la foi montre ses sens les plus profonds en modifiant leur existence de manière imprévisible.

C'est une histoire de résistance et d'adaptation, de réaction et d'acceptation, de foi et d'anarchie, car on parle aussi politique et j'avoue que j'ai trouvé parfois l'écriture un peu dense lors des ces passages. L'audacieux Lupo rejoint très tôt les anarchistes, essayant de trouver des moyens de sortir de l'inévitable pauvreté de ses origines. Face à lui, se trouve Nicola, toujours effrayé de ne servir à rien.

Le roman a deux intrigues, avec des personnages très différents, mais qui se rapprochent rapidement les uns des autres. Les deux scénarios, paraissent "isolés" mais ensemble, ils créent une image cohérente, les destins des gens se mélangent et le lecteur découvre progressivement comment tout est lié. C'est un de ces livres qui mérite l'effort d'avancer, même si le début est difficile et la lecture demande un peu concentration, car l'action saute dans le temps et dans l'espace.

La plume de l'autrice est belle et complexe. On sent derrière l'amour pour la littérature et les belles phrases. Je tire mon chapeau aussi devant la traductrice, son travail est superbe.

En s'agissant d'un premier roman traduit en français, je compte bien suivre Giulia Caminito et pourquoi pas me laisser tenter à nouveau par son écriture.
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Un jour viendra

Au début du 20ème siècle, dans le petit village de Serra de Conti des Marches italiennes, la famille Ceresa a une vie difficile, Luigi, le père boulanger, Violante la mère qui, souvent enceinte, perd de nombreux enfants, Lupo et Nicola, les enfants survivants constituent le cœur de cette narration. Le contexte religieux et politique environne de près les protagonistes, les révoltes paysannes, la guerre, la grippe espagnole, l’anarchisme et les prémisses du fascisme nous plongent dans la grande histoire de l’Italie. Les secrets de familles, la compréhension du « qui est qui ? » et « qui fait quoi ? » sont distillés petit à petit et l’éclairage tardif de la cohérence d’ensemble ménage le suspens ! Très beau roman à découvrir.
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Un jour viendra

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman car la trame est assez décousue, on a des difficultés à se repérer avec les changements de temporalités et de point de vue. Par contre, j'ai tout de suite accroché à la plume de l'autrice qui est assez incroyable !

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Au bout d'une cinquantaine de pages, je m'étais totalement imprégnée de l'atmosphère, j'aimais les personnages des deux frères et des deux religieuses, et j'avais envie de savoir la suite. La relation entre Nicola et Lupo est très belle, complexe. On sent une tension, un besoin d'exister à deux, un attachement à la vie à la mort. Rien n'est simple, leur relation est sombre, intense, entourée de non-dits, de secrets. Et au-dessus de tout ça, la guerre, une malédiction familiale, la peste, le combat de religieuses pour leur monastère.

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Arrivée aux dernières pages du roman, je ne voulais plus quitter Nicola et Lupo, je voulais connaître la suite de leur aventure. J'ai beaucoup apprécié en apprendre plus sur l'Italie que je connais très mal, surtout cette période de mouvements révolutionnaires. Et je retiens surtout la très belle plume de Giulia Caminito : brute, rythmée et poétique.

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Un très beau roman.
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L'eau du lac n'est jamais douce

Nous sommes dans l'Italie des années 2000. Gaia, la narratrice, vit dans une famille modeste, tenue d'une main de fer par la mère, Antonia. Une mère volontaire, au tempérament fort et fier, qui tente, non sans peine, de subvenir aux besoins de tout son petit monde.



La scène d'ouverture nous dévoile toute la ténacité et le courage de cette femme, qui tient bon et qui résiste pour obtenir ce à quoi elle a droit. Antonia se tue à la tâche et ne se laisse jamais abattre. Elle est le roc de cette famille, celle sur qui tous se reposent en toutes circonstances, celle qui prend toutes les décisions.



Massimo, le père, handicapé suite à un accident du travail, traîne sa peine depuis son fauteuil roulant. Mariano, le fils aîné, né d'un autre père, est en constante rébellion, “un courant d'air suffit à l'électriser”. Quant aux jumeaux, ils sont encore petits. Alors Antonia place tous ses espoirs en sa fille Gaia. Elle attend d'elle qu'elle travaille bien à l'école, qu'elle obtienne les meilleurs résultats, qu'elle aille à l'université et qu'elle trouve un bon travail. Elle doit s'extraire de sa condition, dépasser ses limites, c'est sa seule chance de faire un pied de nez à la société et de vivre une autre existence que celle déterminée par sa naissance.



C'est une forte pression sur les épaules d'une enfant. Une enfant qui, comme tous les enfants, ne veut pas décevoir, et qui va apprendre à se battre bec et ongles pour avoir sa place. Difficile, surtout quand vous n'avez rien. Quand, pour vous permettre d'atteindre vos objectif, le reste de la famille doit faire des sacrifices et se priver de choses souvent essentielles. Alors Gaia sait qu'elle n'a pas le droit à l'erreur.



C'est un roman qui exhale une rage obstinée, qui nous vient de la narratrice. A chaque étape de sa vie, la réalité nous assaille, la pauvreté, le mépris et la différence qui fait mal. D'autant plus que Gaia nous offre une image d'elle-même assez peu sympathique. Elle ne s'aime pas et par mimétisme, nous ne l'aimons pas vraiment non plus. Ses cheveux roux, ses taches de rousseur, physiquement non plus, elle ne s'aime pas. D'ailleurs, la jalousie la prend souvent en otage, tel un parasite. Les garçons qui la regardent à peine et ses amies qui ont tout, la beauté, l'argent. Alors quand la trahison s'invite, sa carapace se fait plus dure, plus solide, inviolable. le coeur et le corps se désolidarisent, et elle n'est plus qu'un être froid et détaché, une machine sans émotions.



Il est délicat de s'attacher à cette narratrice, d'éprouver une quelconque sympathie à son égard. Pourtant, on la comprend et on imagine combien la vie est ingrate parfois. On sait qu'au fond tout ceci n'est qu'une façade, un moyen de survivre, de se protéger pour avancer et atteindre son but. Peut-être qu'ensuite, l'eau du lac sera enfin plus douce. En attendant, on subit sa jalousie, sa colère et sa vengeance. Mais quand celle-ci devient démesurée, complètement disproportionnée, alors non, vraiment, on ne veut plus cautionner, on ne veut plus excuser, seulement que cela cesse.



“L'eau du lac n'est jamais douce” est un roman d'apprentissage. Un terme qui prend tout son sens ici, avec Gaia à la fois personnage et sujet du récit, qui évolue en faisant l'expérience de la vie. Enfant, adolescente puis jeune adulte, sa personnalité s'esquisse puis s'affirme en fonction de son environnement, de ses interactions, de ses possibilités.



Pour ma part, j'aime beaucoup ce type de récit, que je trouve toujours intéressant et intense à lire. Giulia Caminito met en lumière les injustices, les difficultés sociales, sans pour autant prendre position. Une neutralité qui se ressent tant dans l'écriture que dans le manque d'empathie de la narratrice. Présenté de cette façon, c'est un roman qui paraît sombre et noir, mais étrangement il ne l'est pas. C'est une Italie aussi colorée que sa magnifique couverture française. Certes, l'histoire n'est peut-être pas aussi douce que son titre, mais elle est passionnante à lire.



Un roman qui, par certains côtés, m'en a rappelé d'autres, “L'amie prodigieuse” d'Elena Ferrante, notamment. Ce n'est pas tant l'histoire qu'une certaine ambiance, le personnage féminin central, la pauvreté, ou encore l'Italie.



Dans la version audio, l'interprétation de Florine Orphelin apporte un peu de douceur et de légèreté au personnage de Gaia. Elle a largement contribué à me la rendre moins antipathique. Son timbre de voix est véritablement plaisant et j'avais sans cesse le désir de me replonger dans mon écoute. J'ai aimé son interprétation, j'ai aimé y retrouver cet humour particulier, souvent sarcastique, qui pimente le récit. Un roman qui m'aurait sans doute paru moins abordable dans sa version papier et que l'écoute a aidé à rendre moins amer, voire même plus passionnant.



Ma chronique complète est sur le blog.

Caroline - le murmure des âmes livres
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L'eau du lac n'est jamais douce

Merci à Babelio et Audiolib.

Italie, en 2000. Peu d'allusions à la situation, juste des manifs auxquelles le fils participera avant d'être recadré par sa mère.

Gaia, de petite fille à l'âge adulte, est indignée par les différences sociales dont elle souffre; c'est elle qui raconte l'énergie et la dureté de sa mère qui se bat contre une grande pauvreté. Antonia a eu un fils, puis avec son mari une fille et des jumeaux. Le père a eu un accident au travail qui le laisse en fauteuil roulant: comme il travaillait au noir, il n'a aucun droit. C'est Antonia qui doit faire bouillir la marmite pour le père handicapé et les quatre enfants (elle chassera le fils aîné) . Elle semble croire à l'ascenseur social et pousse sa fille a faire de longues études ce qu'elle regrette de ne pas avoir pu faire.

Gaia est en révolte constante...peu à peu, elle m'est devenue odieuse par sa violence et ses réactions au suicide d'une amie et la mort de sa meilleure amie: elle passe vite à autre chose au moins dans la construction du roman qui n'est pas chronologique.

Il y a trop de personnages pour me plaire et au niveau de l'écriture les très nombreuses appositions m'ont agacée.

Je ne l'ai pas lu dans les meilleures conditions: au lendemain d'une opération douloureuse.

J'ai l'intention de lire son autre livre pour un autre éclairage, l'autrice le mérite!
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Un jour viendra

Avec "Un jour viendra", Gallmeister s'ouvre pour la première fois à une littérature non originaire d'Amérique. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis lancé dans la lecture de ce roman... et j'avoue avoir été vraiment séduit.



L'histoire est pourtant assez rude. Elle se déroule dans les rurales Marches Italiennes, et plus précisément à Serra de' Conti, dans les premières décennies du XXème siècle. On y suit le destin des membres de la famille Ceresa, en particulier de deux frères, Lupo, intrépide, indomptable, et le fragile Nicolas. Une famille pleine de haine et rancoeur, qui cache un terrible secret...



Outre l'écriture, belle et incisive, ce sont surtout les superbes personnages qui portent ce récit, Lupo, Nicolas, mais aussi Soeur Clara, originaire du Soudan, et abbesse du monastère de Serra de'Conti. Une histoire dans laquelle l'anarchisme tient une place majeure, car ayant fortement marqué la vie politique italienne de cette époque.



Gallmeister réussit ainsi avec ce roman son arrivée sur de nouveaux territoires, éloignés de son terrain d'expression habituel...
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Un jour viendra

Tout commence à la fin du XIXème siècle, à Serra de’ Conti, une bourgade des Marches, région côtière de l’Italie centrale. La famille du boulanger, Luigi Ceresa, accumule les malheurs, ses enfants meurent de maladies ou d’accidents les uns après les autres. Il ne reste que Lupo et Nicola, l’aîné aussi fier et costaud que son petit frère est fragile, un intellectuel au sein d’une famille dominée par la figure du grand-père anarchiste. On imagine bien les relations entre les deux frères, l’un protégeant l’autre, mais c’est en réalité plus compliqué que cela. Puis des événements remuent la région, rébellion contre les grands propriétaires, « semaine rouge » d’Ancône, première Guerre mondiale, et les deux frères arrivant à l’âge adulte vont devoir faire des choix.

Parallèlement, d’autres chapitres emmènent entre les murs du couvent qui domine Serra de’ Conti, auprès de l’abbesse Clara, originaire des monts Nouba, en Afrique, qui est intriguée par une novice à fort caractère.



C’est la première que je me risque parmi les nouveautés Gallmeister hors États-Unis… Cela sera-t-il une bonne idée ?

Roman noir rural, roman historique et social, histoire (de secret) de famille, Un jour viendra est un peu tout à la fois, mais sans les travers des premiers romans où les thèmes abondent, et où les genres mélangés engendrent une certaine confusion. Non, ici, les coutures ne laissent pas apparaître de surfilages grossiers et l’écriture harmonise le tout : elle est particulièrement ample, forte, et ne saurait être mieux adaptée au sujet. En outre, l’autrice laisse habilement de la place au lecteur pour imaginer et échafauder avant que certains pans de l’histoire ne soient révélés.

Plus que le récit qui m’a permis d’approfondir le peu que je connaissais de l’histoire de l’Italie, et les personnages denses et bien présents, c’est le style de Giulia Caminito que je retiendrai, en attendant d’avoir l’occasion de lire son deuxième roman, traduit et paru également chez Gallmeister.
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Un jour viendra

Un roman remarquable. Tout simplement.

Une histoire bouleversante. En toile de fond, l’Italie du début du XIX siècle: la pauvreté, l’omniprésence de la religion, les métayers, le courant anarchiste, la première guerre mondiale, la fièvre espagnole.

Et au milieu de tout cela, la filiation indéfectible entre 2 frères que tout oppose.

Giulua Caminito fait preuve d’une grande maturité d’écriture. Une jeune auteur, plus que prometteuse, à suivre absolument.

Un roman éblouissant.



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Un jour viendra

Plus de frontières, plus de limites. Sur son site internet, la maison d’édition Gallmeister est très claire à ce sujet : elle s’ouvre au monde, après avoir fait ses preuves en se focalisant sur la littérature et les auteurs américains.

“Bush australien, pampa sud-américaine, montagnes sardes, steppe russe, fjords de Norvège… autant de nouveaux territoires romanesques à explorer pour respirer l’air frais et goûter de nouvelles saveurs”, que de belles promesses et de réjouissances. Ces nouvelles ambitions, c’est avec une auteure italienne que Gallmeister va nous les faire découvrir, puisque Un jour viendra est le premier roman de cette nouvelle ère à avoir été publié.



Un jour viendra narre les destins de deux frères nés sous une mauvaise étoile, de parents presque totalement absents du roman tant leur rôle est secondaire dans la vie familiale. Dans la maison qui abrite la famille Ceresa, règne une atmosphère poisseuse, introduite par la perte successive d’enfants, l’indifférence des parents, et l’indépendance forcée des enfants. En résultent une complicité entre frères hors pair, touchante, et une volonté de l’aîné à protéger son cadet plus faible, plus spécial, moins apte à affronter la vie, quitte à en devenir effrayant parfois. Cette intrigue sert de toile de fond à l’auteure pour dépeindre l’Italie du début du XX siècle. Le roman, aux allures de roman historique, embarque le lecteur dans des idéologies anarchistes, dans la Première Guerre mondiale, et au cœur du monastère de Serra de’ Conti, le tout inspiré d’Histoire et de personnages ayant réellement existé, et ayant un lien avec l’auteure directement.



L’absence de dialogue classique et la ponctuation particulière de ce roman ne manqueront pas d’interpeller certains lecteurs, peut-être même d’en perdre certains, mais j’ai envie de dire qu’on s’y habitue vite et que ça n’enlève en rien la beauté de l’écriture. Si l’écriture y est belle, c’est probablement parce que l’auteure a su apporter à ce texte une sorte de poésie qui contraste avec l’ambiance générale du roman, plutôt noir, il faut l’avouer, pessimiste aussi, et qui raconte des destins peu joyeux et enclins à nous faire rêver. Une écriture qui fait éclater les scènes et briller les personnages, sublime les beaux sentiments et assombrit la noirceur, une écriture qui plonge le lecteur dans les décors, les scènes et l’esprit des protagonistes ; une écriture qui dévoile l’Italie comme si nous l’avions toujours connue, une Italie qui devient amie, et dont la présence parfume quasiment chaque page. Et donc, l’on tourne les pages avec frivolité au départ, avec plénitude presque, puis avec une tension qui s’installe, qui se niche au creux du ventre alors que nous sommes ballottés entre le front et les sœurs, les secrets et les drames, la vie rurale et familiale, et que tout explose en centaines de saveurs dans un final qui clos un roman des plus captivant.



Gallmeister voulait s’ouvrir au monde, grand bien lui en a pris ! Une fois de plus, la maison nous prouve qu’il est tout à fait possible de proposer des textes et des objets-livres qualitatifs, de s’ouvrir à d’autres choses, d’autres genres, en gardant ses principes et ses valeurs. Que ceux qui ont eu peur de perdre quelque chose, l’âme de la maison qui excellait dans la littérature américaine et le nature writting, soient rassurés : nous n’avons rien perdu, nous y avons beaucoup gagné.

Un jour viendra, premier roman non-américain à être publié par la célèbre maison d’édition, est une franche réussite. Il s’agit-là d’un second roman, autant dire que l’auteure est encore jeune et qu’elle ne nous a pas encore tout montré. Pourtant, l’intrigue est mature, l’écriture aboutie, les personnages poussés, on pourrait dès lors penser le potentiel de Giulia Caminito infini. L’avenir me le dira peut-être.
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L'eau du lac n'est jamais douce

Placer ses pieds sur le rebord, vraiment tout au bord, regarder l'eau en bas, mais pas trop, sinon on prend le risque d'hésiter, sentir un vent froid passer sur notre peau, subir le regard des autres, qui n'ont pas osé sauter mais qui attendent avec un air de défi, ne plus réfléchir du tout, fermer les yeux, et sauter.

Avec Giulia Caminito, la réception ne se fait pas dans une fraiche eau claire de rivière, ni dans une eau turquoise de Méditerranée, mais une eau sombre, amère qui laisse sur la peau une odeur de rouille et dans la bouche le goût du sang.

Nous ne nageons pas en eaux vives, délicieusement vivifiantes, mais dans une eau opaque, qui colle à la peau et reste même après avoir séché, comme la misère sociale dont ni les études, ni les quantités de connaissances ingurgitées, ne suffisent à nous extraire.

Gaia, la narratrice est féroce, aussi froide que sa mère, peut-être plus égoïste encore et plus violente. Antonia, la jeune mère de famille, est rêche et froide oui, mais elle n'a pas le choix, elle ne peut s'autoriser aucune sensiblerie, tout son être est tendu vers la nécessité absolue de sortir ses enfants de la misère, de les pousser aussi haut que possible, à bout de bras, à bout de forces, et tant pis s'ils atterrissent loin d'elle, l'important est qu'ils se sortent de la fange collante dans laquelle ils sont nés.

Gaia hérite forcément de cette inaptitude à la tendresse – comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on n'a jamais connu la douceur d'une caresse ? Alors, en grandissant, elle décide elle aussi d'attaquer, elle va mordre, se battre, au sens propre, pour ne plus jamais jamais être victime des autres, ne plus jamais subir l'image de son origine sociale.

Ses amitiés sont calculées, ses relations amoureuses sont stratégiques, décidées sans amour, sans passion, comme de simples moyens de parvenir à son objectif, pour prouver à Antonia qu'elle ne sera ni comme son grand-frère, ni comme son père ni comme les jumeaux.

Oui, dans la famille Colombo, les moteurs ce sont les femmes, les rousses, Antonia en première ligne, puis Gaia, même si contrairement à sa mère, celle-ci ne se préoccupe pas vraiment du bien-être familial et agit pour elle, uniquement pour elle et pour prouver aux autres qu'elle peut y arriver.

Les hommes dans ce roman sont des vecteurs ou des accessoires, aucun ne possède la volonté furieuse d'Antonia et Gaia, cette force qui fait flamber leurs chevelures rousses.

Et lorsque le feu retombe parfois, alors il y a les amitiés péniblement tissées, les destins poignants de Carlotta, Agata et Iris, sublime Iris, la seule dont la beauté et la gentillesse parviendront vraiment à toucher Gaia, la seule qui trouvera la voie de la complicité, de la douceur.

Mais on ne se défait pas de l'amertume du lac, on ne peut se débarrasser comme ça, en un été, de l'eau poisseuse dans laquelle on s'est consciemment immergé, ce goût amer qui revient malgré nous pour tout gâcher, même les plus belles amitiés.

L'eau du lac submerge tous les efforts, tous les sacrifices. Ni les études brillantes, ni les centaines de livres lus, la réussite scolaire, pas plus que la plus belle des amitiés ou la solidarité sans faille de sa famille, ne parviennent à effacer le goût amer qui colle à la peau de Gaia.

Malgré son courage et sa ténacité, malgré son parcours, malgré sa mère et son frère, malgré Iris, si belle Iris, pour Gaia, l'eau du lac ne sera jamais douce.

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L'eau du lac n'est jamais douce

« On ne te laissera pas vautrée, à rien faire, ou on étudie ou on n’est personne. T’as compris ? Tu veux être personne ? »

Cette phrase résume bien le credo d’Antonia Colombo, la mère de Gaia, la jeune héroïne du roman.

*





Il est très rare que j’aie des difficultés à commenter une aussi belle histoire, aussi dense par toutes les émotions qu’elle m’a procurées.



Ce roman m’est un énorme coup de cœur !

Giulia Caminito est décidément une auteure que j’aime énormément lire et elle est, avec Silvia Avallone, une de mes auteures italiennes préférées.



Ce que j’aime chez Giulia, c’est sa magnifique écriture, c’est son immense poésie, avec ses phrases qui ondulent comme la surface de l’eau du lac de Bracciano, lorsqu’il est bercé par vent.



Ce que j’aime chez Giulia, c’est son énorme sensibilité, c’est la délicatesse et la rugosité de ses mots, qui se déversent et qui déferlent avec fièvre, avec frissons sur toutes les pages du roman.

Des mots qui font briller les yeux, parce qu’ils choquent, interrogent, parce qu’ils s’entrechoquent, parce qu’ils hurlent parfois, parce qu’ils font frémir, parce qu’ils font perler quelques larmes.



Ce que j’aime chez Giulia, c’est sa magie pour décrire dans toute leur beauté authentique, des scènes de la vie quotidienne comme un paysage peint sur une grande toile.

Des récits de vie, des moments de ressentiments, des morceaux de dialogues doux et durs à la fois, et percutants par leur grand réalisme

*



« L’eau du lac n’est jamais douce » est un sublime portrait d’une femme, celui d’Antonia, cette mère de famille courageuse, combattante, ombrageuse, économe, impétueuse, droite, presque trop rigide. Elle est celle qui porte à bout de bras sans fatigue, son mari et tous ses quatre enfants. Elle est celle qui marche brave et fière, contre tous les vents et toutes les marées.

Une femme déterminée, rigoureuse qui ne fera aucune compromission ni aucune concession.

*



« L’eau du lac n’est jamais douce » est aussi le portrait très bouleversant de Gaia qui est la seule fille de la famille. C’est elle qui dans le roman raconte, qui se raconte.

Une jeune fille qui a ses aspirations, ses rêves, ses désirs d’adolescente, mais aussi qui a ses propres hontes, ses nombreux complexes, ses peurs, ses limites qui la rendent fragile.

Une jeune fille pour laquelle sa mère a des féroces attentes afin qu’elle étudie, afin qu’elle réussisse, afin qu’elle devienne quelqu’un.

Une jeune fille, qui sera en constant questionnement, qui aura du mal à s’affirmer parfois, qui se cherchera, essaiera de nouer des relations rassurantes et durables, avec ses amies de lycée et avec les garçons.

*



« L’eau du lac n’est jamais douce », est aussi les confrontations d’une famille pour échapper à leur condition sociale douloureuse.

C’est ce face à face d’une mère inflexible et ancrée dans la dure réalité de la vie romaine en ce début du 21e siècle avec son fils, Mariano, devenu un sympathisant anarchiste. Mariano qui avec ses engagements politiques, voudrait faire la révolution et participer à de grandes manifestations.



C’est aussi la terrible confrontation d’une mère intransigeante avec sa fille, qu’elle étouffe de ces exigences.

*



« L’eau du lac n’est jamais douce », est surtout la colère parfois violente de Gaia, lorsque la désillusion, le chagrin, la tristesse, la culpabilité, le mensonge, les trahisons viendront tour à tour la toucher, viendront la meurtrir, viendront la pourfendre, viendront lui brûler le cœur.

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Un jour viendra

J'avais rédigé une longue chronique sur Instagram, qui n'a jamais réussi à la publier à cause d'un de ses nombreux plantages récurrents, et elle est désormais perdue. Je ne vais pas me retaper le travail une seconde fois.



C'est un excellent roman mais c'est pas un Gallmeister. Voilà.
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Un jour viendra

Quelle histoire poétique et fraternelle, forte. Lupo et Nicola vivent dans une famille misérable et dure. Deux faces d’une même pièce, leurs caractères et leurs attributs naturels sont aux antipodes. Ainsi, Lupo protège Nicolas du monde. Du monde intrafamilial, mais aussi extérieur. À ce duo, s’unit une tout autre vie, celle de Sœur Clara, intimement liée par le passé à ses deux frères… C’est un récit qui questionne et qui explore des thématiques lourdes et complexes, dans une simplicité et une légèreté appréciable et géniale. C'est un vrai conte novateur, révolutionnaire, politique. À lire.
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L'eau du lac n'est jamais douce

Depuis que l’on m’a offert ce livre, j’ai le sentiment de le voir partout :

dans les coups de cœur des blogueurs,

en haut de la piles des nouveautés à ne surtout pas manquer en librairie,

et sur les photos qui animent mon fil d’actualité instagram.





Ce n’est pourtant pas le coup d’essai de Giulia Caminito - son livre précédent, Un jour viendra (Prix Mare Nostrum 2021) a rencontré un très vif succès et tous ses romans sont aujourd’hui traduits dans plus de vingt pays – mais il faut croire que L’eau du lac n’est jamais douce a su toucher plus fort,

Émouvoir, transcender.





Giulia Caminito est une styliste incroyable. Son écriture est brûlante, sans concession, au scalpel. Elle n’est que vérité nue et terrible.

Sale, inquiétante, glorieuse.

La première scène est magistrale, elle donne le ton, nous empoigne et nous force à regarder. Ce que l’on ne veut pas toujours voir.

La note de l’autrice, en fin d’ouvrage donne, elle, la note finale. Elle m’a touchée au cœur, émue aux larmes. Parce ce que c’était bien ce que j’avais pressenti tout au long du récit, rien n’était fortuit, de l’autofiction pure !

De la fange, de la douleur et beaucoup de colère.

Et des personnages ! Comme seule la très grande littérature sait les porter. Humains, foutraques, perdus, désirant.

C’est une histoire de femmes et d’hommes qui errent, galèrent, se battent sans cesse. Pour exister, avoir un pré carré, Être, tout simplement. Des gens que la marche du monde se plait à laisser de côté, abattus et emplis de hargne.





Un seul petit bémol à cette dithyrambique note :

j’ai parfois trouvé au récit (notamment au milieu) des longueurs, des errances, quelques ennuis. Je pense qu’il aurait été possible de couper quelques fois, pour soutenir le rythme et renforcer la puissance de la langue.





Il n’empêche que L’eau du lac n’est jamais douce est un roman nécessaire.

C'est le grand roman d’une grande autrice, aux mots de verre et de métal.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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Un jour viendra

C'est "une terre de démons et de sorcières", le royaume des divinités champêtres dans une Italie inaccessible aux profanes.

Ici s'unissent les histoires des Dieux et des hommes, dans un même chant du silence à la gloire d'une terre nourricière, mère de toute vie.



C'est le territoire du loup et de l'agneau dans une fable de la quête de sens.

L'un est si fort que l'autre est faible, pourtant unis par les liens du sang versé de toutes les larmes.

Quand l'un repousse les limites dans une éternelle danse de l'affrontement, porteur d'un prénom de l'espoir, l'autre glisse dans l'ombre, presque transparent , porteur de tous les désespoirs.

Quand l'agneau pourchasse son passé, enfant des contes en quête de récit, le loup questionne la foi ancienne qu'il menace tant il provoque le destin, ancrant son histoire dans une mythologie de la destruction, à l'apogée d'une nouvelle religion des laissés-pour-compte. Dont les cultes sont les révoltes sociales, dont les prières sont les slogans, quand voici venu le temps des mots pour rompre les non-dits.

La semaine de la Création se teinte du rouge du socialisme, en une anarchie dévastant les fondements de l'ordre vertical d'un monde qui les écrase de toute sa hauteur, pour un Paradis à la terre, pour tous et à tous.

Que la vengeance divine viendra frapper de tout le fracas des canons, de toute la fureur des obus.

"Un jour viendra" le temps de la guerre qui ébranlera les secrets les plus enfouis, quand chacun devra mener un combat contre lui-même pour qui le loup et l'agneau survivent à la terre.

Ensembles, d'existences intimement liées.

Giulia Caminito signe un roman d'une incandescente intensité. L'incipit plonge d'emblée le lecteur dans la chaleur étouffante des Marchés Italiennes plombées par le soleil brûlant, au coeur d'un drame familial à l'histoire obscurcie par les secrets et les non-dits, dans une atmosphère de chaos portée par le souffle d'une Histoire dévastatrice.

Le récit, à forte dimension mythologique, prend des allures de légende, dont les personnages fiévreux, écrasés par le poids d'un passé secret, embrassent leur destin avec abnégation et courage, couvés par l'universalité du lien fraternel.
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Un jour viendra

« On l'appelait l'enfant mie de pain parce qu'il était le fils du boulanger et qu'il était faible ». Malgré sa fragilité, Nicola tire, à sa demande, sur son frère aîné Lupo.

Cette scène d'une violente âpreté inaugure le premier roman traduit en français de Giulia Caminito.

Nous sommes à Serra de' Conti, village perché des Marches, à la veille de la Grande Guerre.

La famille Ceresa cumule les malheurs. On disait même que « les corbeaux mangeaient à leur table ».

Le pater familias Luigi, la « bedaine gonflée (…) de vin », n'est pas doué pour le commerce et pour les relations humaines. A fortiori avec son épouse Violante qui perd la vue et dont le quotidien est rythmé par les accouchements et la mort de nombreux enfants. Elle qui avait rêvé d'une autre vie. Ceux qui ont survécu, elles les détestent. Surtout Nicola, effrayant avec ses silences, ses peurs, son altérité, son inaptitude au labeur et son goût pour les mots.

Que faire de ce rejeton asexué et névrosé ? Un curé propose la mère. « Personne ne donnera Nini au prêtre » s'emporte l'intransigeant Lupo qui n'aura de cesse de protéger son petit frère. Ces deux inséparables-là incarnent la pureté dans un monde laid, sale et mensonger.

Non loin du taudis familial miné par la misère, les superstitions et la fatalité, un couvent domine le bourg. Il est dirigé par Soeur Clara, une ancienne esclave née au Soudan qui se bat pour sa communauté ce qui n'a pas l'heur de plaire à sa hiérarchie et à une société revancharde. Ces nonnes trop indépendantes doivent être anéanties.

Ancré dans une réalité historique qui est celle du début du vingtième siècle avec la confrontation entre une religion dévoyée par un clergé tout-puissant et hypocrite et l'émergence d'une radicalité politique incarnée par le mouvement anarchiste, « Un jour viendra » est le magnifique récit d'un amour fraternel augmenté du portrait d'une femme qui refuse toutes les concessions.

L'écriture est puissante, lyrique, théâtrale et visuelle. C'est une ode à la liberté et à l'ailleurs et une très belle lecture aux allures de conte inspirée de la famille de l'autrice et du personnage de l'abbesse qui a réellement existé.



EXTRAITS

- En ces lieux les hommes n'importaient pas, c'était la terre qui gouvernait, car la terre restait alors que les hommes partaient.

- Il n'était pas dans la nature de Nicola d'être au monde comme les autres.

- A la guerre, un âne vivant vaut plus qu'un soldat mort, disait-on.




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Un jour viendra

Nous sommes dans l’Italie du début du XX° siècle, dans les Marches, région agricole, pauvre, coincée entre les Apennins et l’Adriatique que la plupart des habitants de Serra de’ Conti n’ont jamais vue.

Deux histoires se croisent. Celle de la famille Ceresa, famille de boulangers de père en fils, enfin ceux qui restent en vie car les enfants meurent au fur et à mesure que les naissances s’enchainent, et celle de Zari, devenue sœur Clara, arrachée à son Soudan natal.



La misère, les non-dits et une malédiction « On racontait que les corbeaux mangeaient à leur table » caractérisent la famille Ceresa d’où deux des principaux personnages sont issus. Deux frères, Lupo et Nicola, aussi soudés qu’ils sont différents : l’un est grand, costaud, débrouillard, l’autre est craintif, chétif et dépendant en tout de son grand frère.

Sœur Clara, sœur puis abbesse du monastère du petit village, règne en maîtresse-femme sur ce couvent fermé. On ne parle pas encore de sororité à cette époque, mais c’est bien de cela dont il s’agit pour faire face à un clergé masculin tout puissant qui s’inquiète de l’influence qu’elle prend dans la région.



Voilà pour les trois principaux personnages. Mais le roman fourmille de figurants « secondaires », car oui on se fait rapidement un film de ces lignes qui racontent l’Italie du début du XX° siècle. Tous ont leur place, leur consistance pour illustrer les conditions de vie, la paysannerie, la montée de l’anarchisme, la piété religieuse et le début de la désaffection de l’Eglise. Les destins se croisent, les histoires longtemps tues se dénouent, l’Histoire est omniprésente pour expliquer les engagements des uns et des autres. C’est dur et tendre à la fois, servi par une langue à la fois pleine d’emphase (quand il s’agit d’évoquer l’engagement anarchiste de Lupo) et de retenue (lorsque sœur Clara s’exprime).



Une très jolie façon de découvrir l’histoire de l’Italie à travers ce roman largement inspiré par la famille de l’autrice.

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Un jour viendra

L’Italie du début du XXe siècle, son soleil écrasant, ses crises anarchistes, sa pauvreté et la dureté de la vie. Ce roman est éclairé par deux personnages très attachants. L’un, sauvage comme le loup dont il porte le nom et l’autre son exact opposé, le protégé du premier. Deux frères d’une famille très complexe qui cache de lourds secrets.



J’ai bien aimé suivre cette famille et découvrir peu à peu la vie de tous les protagonistes, certains inattendus. C’est souvent sombre mais le récit de la relation d’amour/haine entre les deux frères est intrigant et m’a émue.



Mais c’est une lecture exigeante à cause de la chronologie complètement éclatée du roman. Tous les évènements sont « mélangés » et plus de clarté ne m’aurait pas dérangée.

Cela reste un très bon moment de lecture.



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