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Critiques de Göran Tunström (33)
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Partir en hiver. Inde-Népal

On ne peut que se laisser porter par le récit du voyage en hiver de G. Tunström, un récit à la fois spontané et poétique. J’ai dû, pour apprécier ce livre, oublier qu’il y a des bons auteurs indiens qui, de l'intérieur, savent parler de l’Inde. Ce livre n’a rien à voir.

J’aime me laisser bercer par ce périple que me raconte l’auteur, qui était accompagné de sa femme Lena qui croque les portraits au hasard de leurs rencontres, et de leur fils Linus. C’est comme s’il était là, présent, à côté de moi, qu’il me racontait son voyage.

Je suis charmée par ses descriptions d’oiseaux à hautes pattes ou à grand bec, par ce rhinocéros à l'air féroce qui n'a rien à voir avec lui d'un zoo, ou par son recueillement devant une antilope. Tunström n’hésite pas à faire sans vergogne quelques digressions, et m’emmène tout d’un coup en Égypte, puis plus tard, il se souvient qu’en Grèce… digressions qui apportent une lecture paisible, tranquille, on a tout son temps, et il reprend le fil de la conversation : un peintre qu’il a rencontré, tel ou tel auteur qu’il a lu…, ils lui ont dit que..., ainsi il nous raconte les histoires qu’on lui a raconté…

Au hasard de son parcours, il décrit les visites des uns chez les autres, les rencontres, pendant que sa femme dessine, ici ou là, il parle aussi de politique, rencontre beaucoup de « camarades ».

L’Inde de Tunström c’est le regard porté, de l’extérieur, vers le continent indien.

Un p'tit moment serein.

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L'Oratorio de Noël

Pourquoi me suis-je dirigé vers L’oratorio de Noël de Göran Tunström tandis qu’il traînait depuis des années dans ma PAL? La raison est simple et impérieuse en même temps. Lors d’une de nos réunions de lecture du samedi, à la Librairie Actes Sud, Françoise Nyssen, ex directrice des Éditions Actes Sud, s’est arrêté faire un coucou et au fil de la discussion, elle a avoué que, selon elle, Actes Sud n’avait édité que 2 chefs d’oeuvre dont L’oratorio de Noël fait partie. Je ne me souviens plus du second.



De fait, avec une attachée de presse comme celle-là, je me devais de m’y intéresser. Je ne connaissais pas Göran Tunström, c’est chose corrigée.



Pour la première moitié, j’ai trouvé à L’oratorio de Noël une virtuosité dans la narration. On passe d’un personnage à l’autre, avec une histoire touchante et sensible. J’ai beaucoup aimé malgré que le genre contemporain ne soit pas ma tasse de thé. Puis, la seconde moitié a perdu de son attrait. La narration se simplifie, l’histoire devient ennuyeuse. Je ne comprends pas pourquoi ce changement de rythme et cette soudaine facilité narrative.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/l-orato..
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De planète en planète

J’ai résisté pendant un moment avant d’emprunter un autre Tunström… c’est un peu comme d’avoir du bon vin dans sa cave : on prend plaisir à le laisser vieillir, on sait qu’il est là, qu’il nous attend, et puis un jour on ne résiste plus, on l’ouvre. De Tunström je sais que c’est une littérature qui peut vieillir indéfiniment dans ma bibliothèque sans risque d’être étiolée ou bouchonnée par le temps (on ne peut pas en dire autant de beaucoup : souvent, on attend trop, et le livre n’a plus aucune saveur ; ou pas assez, et il répond à des questions qu’on ne s’était pas encore posées, du coup on en perd la trace, et la saveur…)





J’ai donc emprunté celui-ci parce que c’était le seul qui restait à notre bonne vieille bibliothèque de Moulins. Ai-je été déçue ? Non en vérité (ce qui est toujours un risque quand le premier bouquin lu marque avec une force si vigoureuse !!!). Le style est toujours aussi fluide et limpide, l’art du récit est parfaitement maîtrisé, les « proportions » (je ne sais pas comment appeler ça, les dimensions du récit, début-suite-fin, le schéma narratif quoi) sont exemplaires. Le fond par contre m’a moins enthousiasmée, à part la première histoire mais sinon sans plus. Dans « la vraie vie » il raconte le trajet de deux enfants juifs de la Suède jusqu’en Palestine : trajet tragique qui s’achèvera par la mort du plus jeune alors qu’ils sont enfin arrivés sur la terre de leur quête, mort qui ressemble à un suicide. Si on voulait pousser le vice (le vice : la façon dont en fac de lettres on nous apprend à rapprocher des œuvres de la façon la plus éhontée qui soit) on pourrait dire que c’est la métaphore de l’exil du juif (ô oui ce thème si cher à la littérature juive, que l’on retrouve dans Gary forcément mais surtout chez albert Cohen et …merde c’est quoi son nom déjà ? là faudrait que je me lève pour aller voir dans la bibli mais trop la flemme…c’est pas vous qui vous trimbalez 23 kilos de ventre !)





Dans « petite musique de salon » c’est encore une histoire de juif, d’un juif prof de piano qui fait apprendre la musique à différents hommes membres de différents partis politiques : la musique finira par être une révélation pour certains, surtout pour le prof qui retrouve l’amour et oublie le passé grâce à elle (passé douloureux où il a vu mourir ses parents). Là aussi on pourrait faire une vaste analyse…mais la métaphore manque de « symbolique » (l’auteur en a trop dit, ou pas assez : le sens est apparu trop évident, trop « lisible » et la poésie de la métaphore a disparu…)





Dans « mariage fictif », c’est un discours sur le non-temps et le non-espace qui peut exister par le biais de l’imagination, ce qui fait qu’un instant ne s’arrête jamais, que des conversations continuent de se nouer entre des gens sans qu’ils ne se voient, que des liens se créent pouvant même aller jusqu’à l’amour !!! Mais à la fin les masques tombent et l’homme et la femme s’aperçoivent qu’en fait ils ne sont pas « sur la même longueur d’onde »…





Dans « Stella »… un peu compliqué comme récit… une petite fille en proie à l’inamour parental… veut un perroquet le vole et veut le tuer…fait la connaissance d’un garçon dont elle voudrait devenir l’amie mais qu’elle rejette… un univers tout entier concentré dans la contradiction, l’envie et le refus, le bien et le mal, l’amour et la haine.





« Arielle » m’a rappelé quelque chose mais je n’ai pas su retrouver quoi : une mère donne naissance à une petite fille qui porte des ailes. S’ensuit un amour fusionnel entre la mère et la fille, dont le père est exclu. La mère aime les ailes de sa fille et en fait la métaphore de la liberté tout en se posant la juste question « a-t-on droit à cette liberté ? » à la fin du récit le père répond à cette question : il coupe les ailes de sa fille, retrouvant pas le même coup sa liberté à lui (il ne sera plus exclu de l’amour de sa femme et de sa fille puisqu’il les a « descendues » au même niveau que lui).





Ma préférée, c’est la première histoire : j’ai retrouvé le même style que dans l’autre Tunström, à savoir des tournures de phrase très garyennes, comme « elle était assise là, en face de moi, et mit un verrou aux mots qui avaient autrefois composé notre réserve commune » ce qui fait que j’applaudis le traducteur des deux mains (Marc de Gouvenain et Lena Grumbach) parce que là pour faire un boulot comme ça faut vraiment être fort. Donc, dans « merci pour Kowalowski », le narrateur vient de divorcer, il a passé sa vie dans l’indifférence la plus totale, à ne s’intéresser à rien ni à personne et en étant transparent dans le regard d’autrui. Quand, un jour, un homme dans un café, le prenant pour quelqu’un d’autre, lui dit « merci pour Kowalowski ! ». a partir de là, le narrateur recherche désespérément qui est ce Kowalowski : théâtre, opéra, livres, tout y passe sans qu’il ne découvre rien, à part l’amitié d’une vieille dame, Dagmar, avec qui il se rend à Vienne. Là, par hasard, il tombe sur un Joseph Kowalowski dans l’annuaire, le rencontre, lui ainsi que sa mère et sa fille dont il tombe amoureux. Le Joseph en question est un individu perturbé par son passé (il a tué des juifs) et à qui le langage fait défaut (genre certains dialogues dans clair de femme…). Pour lui rendre ses mots, le narrateur écrit son histoire, et insiste pour que l’homme qui tienne le rôle principal soit celui qui lui a dit « merci pour Kowalowski ». la chute, surprenante, montrera que le parcours du narrateur sera parti d’une méprise, double en l’occurrence puisque l’homme du café l’a pris pour quelqu’un d’autre mais qu’en plus le mot qu’il avait prononcé n’était pas celui de Kowalowski mais un autre. Alors, dans quelle mesure notre vie est-elle conditionnée par ce genre de petits faits dûs au hasard ?
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Le buveur de lune

C’est un auteur (Suédois) dont je n’avais jamais entendu parler. Son roman, Le buveur de lune au titre poétique à souhait est un livre qui laisse des traces.

Le récit est à la première personne, le narrateur étant Petur, un petit garçon, seul avec Haldor, son papa qui est aussi sa mère, puisque la mère est morte, avalée par la Fretla .

Les critiques parlent de réalisme magique à la Gabriel Garcia Marquez. Je n’irai pas jusque- là, mais il y a bien du fantastique, rien que dans le titre, on le voit : le buveur de lune : « Quelques gouttes de lait de lune tombèrent dans le bol (formé par la coupe de ses mains). Papa se pencha et but. ». Même si c’est le seul passage dans le livre où la lune est bue, le fantastique est distillé dans tout le roman, avec humour, déjanté parfois, par exemple dans la description des membres du gouvernement islandais. En fait, réalisme et imaginaire se confondent, les éléments imaginaires s’introduisent dans le réalisme du roman et tout semble normal. Comment peut-on faire coïncider l'imaginaire et la réalité dans une expérience humaine ?

On aborde ici le côté philosophique, mis en images à travers l’Islande, pays qui n’était pas celui de l’auteur. Cela lui a permis d’approfondir sa réflexion sur l’imaginaire et le réel. L’Islande cochait toutes les cases : une île ; une immensité froide, la mer ; une immensité chaude, le cratère et au milieu la lande. Le père - imaginaire est la mer, la mère -réelle est le cratère et Petur la lande, entre les deux. Halldór transforme la réalité pour en faire un rêve dont il est le prince.

L’humeur du livre change dans la deuxième partie, puisque le petit garçon grandit et devient un homme. La scène du ballon est la frontière entre les deux âges. Sa perte le sort de l'enfance, tous les possibles ne sont plus possibles. Etouffé par l’envahissante présence du père, il quitte l'Islande pour vivre à Paris. Leurs relations deviennent conflictuelles, je dirais même cruelles. Et l’on voit lentement le père perdre de sa superbe, entamant une réflexion sur la vieillesse et la mort. Il n’y a plus de rêve, plus de magie, seulement le réel trop vrai.

Ce roman a été pour moi un OVNI, qui me poursuit. Loin des subtilités réelles ou imaginaires, j’ai entraperçu la lente descente d’une vie d’abord flamboyante, jusqu’au gouffre noir du n’être plus. Mais on peut toujours se garder le côté solaire, gorgé de pétillantes réparties, de musique, de poésie, de cuisine, oh! la poétique de la cuisine qui m’a mis l’eau à la bouche, ce panais au gorgonzola que j’ai tout de suite préparé…





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L'Oratorio de Noël

Mieux vaut ne pas avoir trop d’attentes lorsque l’on choisit un livre au hasard dans le rayon littérature du monde de sa librairie. Cela ne m’empêche pas d’être un peu déçue par cette lecture, beaucoup trop fantasque à mon goût. À ne conseiller qu’aux lecteurs désireux de suivre les délires oniriques des personnages de Göran Tunström.
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Le voleur de Bible

Un livre en attente depuis longtemps. Je le saisis enfin, d'abord par sa couverture. Cet enfant aux portes de la puberté sérieux, nu, qui fixe un crâne Comprend-il le sens de la vie. Un titre à la fois piquant et austère, un voleur... de Bible. Un pavé aux tons anciens qui laisse deviner le classique plein de philosophie, ardu, long mais instructif. On va de surprise en surprise.



Surprise d'abord l'écriture: le ton est léger, assez sarcastique - plein d'humour pour décrire la tragédie, la déchéance, la violence, la perdition - des êtres agglutinés dans la saleté qui souffrent et se haïssent avec ces quelques perles d'amour pur - Ida par exemple. La vie dans son insignifiante simplicité, les sentiments, les passions, toute cette bouillabaisse comique et si triste. On plonge, on en rit, on devrait en pleurer. On en sort pas indemne face aux miroirs tendus.



Le narrateur ensuite assez indéfinissable jusqu'à ce qu'on comprenne (mieux vaut éviter la 4eme de couverture - spoiler) et celui à qui il s'adresse.



On arrive au bout avec ce vide étrange: pourquoi? Que viens-je de lire?



Tout ça pour ça? Et n'est-ce pas cela, la vie? Tout ça, pour ça?



Je ne peux m'empêcher de retourner vers cet adolescent contemplant la mort - que se passe-t-il sous ce crâne. Et si ce ton décalé n'était que le reflet de cette prise de conscience adolescente pas encore mûre et qui nécessite tout ce voyage?
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Le buveur de lune

Voilà encore un bel exemple de lecture choisie au hasard, de celle qui démange les doigts au passage et qui donne toujours plus envie de se perdre. Pour les gens qui ne se sont jamais trop lancés dans la littérature nordique, c'est l'entrée en la matière qu'il vous faut, dans un mélange parfait entre leur écriture si poétique, leurs rêves si froids et une légère présence fantastique à peine suggérée mais qui fait perdre tout sens des réalités.



Ah, pour les quelques-uns d'entre vous qui auraient eu le délice de découvrir Le Mystère de la Patience de Jostein Gaarder, voilà une histoire moins délurée et cent fois moins fantastique, mais vous saurez retrouver l'étrangeté des relations familiales, le goût prononcé pour les petites illusions, et le calme, la tranquillité d'un pays presque merveilleux.



Si on peut parfois s'y perdre, c'est pour le meilleur, et pour ceux qui apprécient la poésie et l'incongruité, ce sera un parfait moment sous la couette.



(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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L'Oratorio de Noël

J'ai lu ce roman pour la première fois il y a plus de 10 ans. Je l'ai relu depuis, mais je ne saurais en résumer l'histoire. On pourrait dire : la vie d'une famille suédoise sur plusieurs générations, au XXe s. , sur fond de musique et de protestantisme... ce serait réducteur. Si ce livre occupe en moi une place à part, c'est par l'univers poétique qui s'en élève, par la douce folie qui le parcourt. Je me le remémore toujours avec émotion.
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Le buveur de lune

Beaucoup de poésie, mais l'histoire est parfois confuse. On s'y perd un peu... Dommage.
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Le voleur de Bible

Le résumé donné ne correspond pas au "Voleur de Bible"
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L'Oratorio de Noël

Très beau
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Le buveur de lune

Un livre d'une grande poésie.
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L'Oratorio de Noël

illisible
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