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Citations de Grégoire Delacourt (2615)


Nous conjuguions le silence elle et moi : regards, gestes, soupirs en lieu et place de sujets, verbes, compléments.
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J’aimerais avoir la chance de décider de ma vie, je crois que c’est le plus grand cadeau qui puisse nous être fait.
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C’était un très bon coup, me confia-t-elle un mois plus tard en rentrant, sa valise sous le bras, un coup d’anthologie, mais après le coup, plus rien, le représentant fait dodo, ronfle, puis il repart à l’aube faire ses tournées velues, niveau culture, zéro et moi, quoi qu’on en dise, moi j’ai besoin de parler, d’échanger ; on n’est pas des bêtes quand même, ça non, on a besoin d’âme.
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Laissez-moi vous aider. Mais les mots dans mon dos aujourd’hui sont ceux des pipelettes dans leurs téléphones portables, ceux des gamins qui viennent ici fumer et rire après l’école. Les mots las des jeunes mères, si seules déjà, leurs nourrissons à l’ombre dans des poussettes, les maris envolés, qui ne les touchent plus ; leurs mots salés, comme des larmes.
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C’est ici le point de départ des vies nouvelles. Ici, en face d’Hervé Meunier, qu’on découvre la potion magique.
Ici qu’on reçoit le talisman qui change la vie.
Le Graal.
Le chèque.
Le chèque à votre nom. Au nom de Jocelyne Guerbette. Un chèque de 18 547 301 euros et 28 centimes.
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Françoise a bien failli se fiancer plusieurs fois, mais à l’idée d’abandonner sa sœur elle a préféré abandonner l’idée de l’amour ; par contre, en 2003, Danièle s’est installée avec un représentant en shampooings, soins et colorationsprofessionnels L’Oréal, un grand ténébreux à la voix de baryton, aux cheveux noir corbeau ; un exotique. Elle avait succombé à l’odeur sauvage de sa peau mate, craqué pour les poils noirs des phalanges de ses longs doigts ; elle avait rêvé d’amours animales, Danièle, de combats, de catch chaud, de chairs mêlées, mais si le grand singe avait les couilles bien remplies comme il fallait, il se révéla l’intérieur vide, immensément, tragiquement désertique.
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Parfois, après avoir mangé, il me pince la joue en disant t’es gentille toi Jo, t’es une bonne petite. Je sais. Ça peut vous sembler un brin machiste, mais ça vient de son cœur. Il est comme ça, Jo. La finesse, la légèreté, la subtilité des mots, il ne connaît pas bien. Il n’a pas lu beaucoup de livres ; il préfère les résumés aux raisonnements ; les images aux légendes. Il aimait bien les épisodes de Columbo parce que dès le début, on connaissait l’assassin.
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Moi, les mots, j’aime bien. J’aime bien les phrases longues, les soupirs qui s’éternisent. J’aime bien quand les mots cachent parfois ce qu’ils disent ; ou le disent d’une manière nouvelle.
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Jo, c’est Jocelyn. Mon mari depuis vingt et un ans.Il ressemble à Venantino Venantini, le beau gosse qui jouait Mickey le bègue dans Le Corniaud et Pascal le flingueur dans Les Tontons flingueurs. Mâchoire volontaire, regard sombre, accent italien à se pâmer, soleil, peau dorée, roucoulades dans la voix qui donnent la chair de poule aux poules sauf que mon Jocelyno Jocelyni lui, il a dix kilos de plus et un accent loin de faire s’étourdir les filles.
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Je tente d’expliquer, à défaut de chercher à être pardonnée.
Je vais essayer, au fil de mon histoire, de rendre sa grâce à la banalité d’une vie.
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Le visage d’un homme qui ignore qu’une femme le regarde, le convoite presque, est parfois bouleversant.
Il n’est alors pas dans un genre, ou une posture – séduction, représentation, douceur, menace –, mais au cœur même de sa sincérité, de sa nudité, probablement d’une certaine innocence.
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Je veux juste essayer de démonter la mécanique du désastre. De comprendre pourquoi, plus tard, j’ai incisé à jamais le cœur de ceux que j’aimais.
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Il y aura toujours une ombre, me dit il dans un sourire fatigué, et dans la mémoire des gens d'ici, avec le temps, une ombre devient une menace.
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On ne doit pas redonner vie à nos amours d’enfance. On doit les laisser là où elles sont : dans l’obscurité confortable des souvenirs. Là où les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle des histoires. Celle que rien ne menace. Celle qui n’est jamais arrivée.
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Voilà. Vingt phrases, une vie entière.
— Et toi ?
Mon cœur s’est emballé. Moi ? Moi, j’ai connu la passion, j’ai connu la trahison, j’ai connu la violence des hommes, celle de leurs amours infimes qui s’éteignent à l’instant où on leur dit oui, à la seconde même où ils pénètrent, où leur couteau entaille ; j’ai connu l’envie de mourir d’amour à quinze ans avec toi, je ne m’en suis jamais remise, jamais guérie, je me suis égarée, perdue ; plus tard, au lycée, je me suis offerte au premier Jérôme que j’ai croisé pour pouvoir prononcer ton nom à ce moment-là, au moment de mon sang et de ma première frayeur de femme, Jérôme, Jérôme, je l’ai dit ton nom, oh oui je l’ai dit, je l’ai étiré tout le temps du mal que ce Jérôme-là me faisait, et je n’ai alors plus eu peur, plus eu froid ; et puis quand il s’est retiré, misérable, minuscule, je t’ai laissé partir, toi, l’immense amour de ma vie, je t’ai laissé partir doucement, comme une eau ; ton nom s’est envolé, puis a fondu sous la porte de la chambre et c’était fini, et j’ai pleuré, pleuré, et s’il est dit que le chagrin peut produire cent litres de larmes dans une vie, alors je les ai pleurées cet après-midi-là.



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Sur l’un des immenses parkings, je vis une famille en train de monter en voiture, la fille refusait de partir, pas encore. Quand sa mère, une femme fragile à la peau de porcelaine, presque diaphane dans la lumière du lampadaire, cria « ça suffit ! », la gamine, qui n’avait pas quatorze ans, haussa les épaules avec tout le mépris déjà d’une amoureuse blessée, avant de s’engouffrer dans l’auto. Je souris. Comme elle était loin mon enfance. Comme il était loin mon premier amour, plein de promesses, plein de possibles. Pourtant, il me revint que moi aussi j’avais eu ce même mépris désabusé lorsque j’étais rentrée ce fameux soir et que j’avais dit à ma mère : C’est fini, il part demain, je ne le verrai plus, je vais mourir. Elle avait murmuré, pour me consoler – parce que c’est le devoir d’une mère, la consolation : Personne ne meurt d’amour, ma chérie, personne. Ça n’arrive que dans les livres, et encore, dans les médiocres.

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Mon fils Hector était avec ma mère dans notre appartement de la rue de Paris, sans doute sur le balcon à cet instant, une couverture légère sur les genoux (je connais ma mère), un bol de chocolat chaud à ses pieds, en train de guetter les premiers feux d’artifice. Ils ne m’attendaient pas. Ils se coucheraient après le chocolat et le Grand final, des étoiles jaunes, rouges et vertes dans les yeux.
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Sur la digue, après une longue salve de chansons à rythme, l’orchestre avait entamé les premières notes de Hors Saison, le nouveau tube de Cabrel. Quelques corps profitaient de la langueur de la mélodie pour se rapprocher, se coller et se fondre, entamant des préliminaires qui exciteraient les peaux, les sexes, avant de se goûter, se dévorer, dans l’obscurité froide des dunes ou les chambres humides des locations du bord de mer.



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Il avait le regard, la voix, les mots maladroits ; il avait tous les pièges. Et après quelques nuits d’amour, quelques fièvres et autres douceurs, violences et baumes, je suis tombée enceinte. N’est-ce pas qu’ils sont drôles les mots. On tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut.

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J’étais faite pour les mots, pour les phrases qui transportent, pour les ailes qui s’ouvrent. J’étais faite pour le merveilleux d’une vie ; de celles qui finissent sans regret.
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