Citations de Grégoire Delacourt (2615)
Il se remet à la bière, la vraie ; celle des hommes perdus, des regards flous.
Le soir, il y a l'odeur du vent, du sel et du gasoil. Le soir, je dîne seule, je regarde la télévision seule et je reste seule pendant mes insomnies.
Ici, des femmes qui sortent des goûters au chocolat. Là, quelques séducteurs en chasse. On aurait dit un Caillebotte joyeux.
[...]on vit toutes d'espérances, pas de réalité. La réalité c'est pour les ânes et les imbéciles, [...]
On tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut. (p.86)
Nous pensions que nos fleurs réparaient le mal des hommes, la cruauté des lâches, qu'elles pouvaient être le langage d'amour des timides, des craintifs, de tous ceux que les mots parfois effraient parce qu'ils sont comme des armes. Ils peuvent faire le bien et le mal. (p.229)
Là-bas, la mer se retire comme un drap, comme une impudeur. (p.150)
Je t'ai laissé partir doucement comme une eau; ton nom s'est envolé puis a fondu sous la porte de la chambre et c'était fini. (p.113)
Il ne reste de ceux qui nous manquent que le manque justement que nous avons d'eux. (p.261)
J'ai vu ces années sur son visage, j'ai vu le temps qui nous éloigne de nos reves et nous rapproche du silence.
Mais les femmes sont toujours seules dans le mal des hommes
Quand le monde fut créé,Ranginui et papatūānuku- ou Rangi et papa - vivaient enlacés en permanence l'un à l'autre,condamnant leurs enfants à grandir entre eux,à l'étroit,dans l'obscurité.Mais ce n'était pas du goût de leur fils Tāne qui,un jour,s'allongea sur le dos,et poussa papa avec les bras,Rangi avec les pieds,jusqu'à les séparer. Ranginui devint le père ciel.Papatūānuku la mère terre .Et la pluie,c'est l'immense chagrin
Pourquoi est-ce lorsqu'on les perd qu'on croise enfin ceux qui nous ont manqué ?
P76
Tout l’or du monde n’achèterait pas ce vertige. Toutes les femmes sont belles ici. Leurs yeux brillent. D’un morceau de tissu elles imaginent déjà une robe, un coussin, une poupée. Elles fabriquent des rêves ; elles ont la beauté du monde au bout de leurs doigts.
P31
La finesse, la légèreté, la subtilité des mots, il ne connait pas bien. Il n’a pas lu beaucoup de livres ; il préfère les résumés aux raisonnements ; les images aux légendes…
Moi, les mots, j’aime bien. J’aime bien les phrases longues, les soupirs qui s’éternisent. J’aime bien quand les mots cachent parfois ce qu’ils disent ; ou le disent d’une manière nouvelle.
C'est au moment du dessert, et quand je te dis dessert c'était juste un yaourt, qu'elle m'a sorti ça comme ça, avec son regard brûlant : moi aussi j'aimerais bien apprendre à bien te sucer. Comme ta pute.Apprends moi; je suis sûre que je suis douée. Je suis resté comme un con. Avec le yaourt dans la bouche. Qui coulait comme la bave d'un vieux.
Les hommes manquent tellement d'imagination.
« N’est-ce pas qu’ils sont drôles les mots. On tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut. »
« Les chagrins d’amour sont aussi une forme d’amour. »
« Cette conviction que seule la passion mérite de s’y brûler, l’amour n’étant qu’une invention tiède pour ceux que justement la passion ignore. »
Les femmes possèdent ce don de pouvoir repêcher les hommes, de les porter haut dans leurs bras; de les rassurer sur eux-mêmes. (p.31)
Le silence aussi possède la violence des mots.
p.98