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Critiques de Gregory Mcdonald (96)
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Rafael, derniers jours

Ça suinte le désespoir, ça pue l’injustice et ça dégouline de cruauté.



Nous découvrons les derniers jours de vie de Rafael dans une tension extrême et suffocante.



Un roman qui dépeint et accuse la précarité.



Un snuff movie avec un peu de lumière.

Glaçant, impitoyable et bouleversant.
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Rafael, derniers jours

Un récit coup de poing, encadré par deux événements qui compressent et précipitent une tranche de vie en révélant une humanité qui va se nicher dans les bas-fonds.

Un milieu hors du temps et de l'espace, qui fait immanquablement penser à Affreux, sales et méchants.

Une lecture haletante qui laisse sonné.
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Rafael, derniers jours

Comme il est bon de tomber par hasard sur un chef d’œuvre !

Ce roman noir est un cri. Il nous ligote face au plus sombre de nos sociétés et nous oblige à tant ouvrir les yeux et le cœur que dans ce noir nous distinguons les plus touchantes traces d’humanité.

Je viens de lire un des romans les plus forts qu’il m’ait été donné de lire : joie, joie, pleure de joie.



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Flynn s'amuse

L’inspecteur Flynn est un type un peu bizarre. Policier hors pair aux méthodes surprenantes, insolent et étrangement protégé par … Ben, on ne sait pas trop en fait. Les services secrets ?

Ce personnage est apparu dans le roman Fletch, à table ! du même auteur Grégory McDonald et déjà, ses méthodes étaient pour le moins originales. Fletch avait alors trouvé un personnage à sa mesure qui, pour le coup, se retrouve avec sa propre série dont Flynn s’amuse est le premier épisode.

Alors qu’il rentre du boulot et qu’il joue dans le jardin avec ses enfants, un avion décolle de l’aéroport de Boston et explose au dessus de la ville, juste après le décollage. Le livre date de 1977, et les attentats terroristes contre des avions sont un peu à la mode.

Flynn est chargé de seconder le FBI mais, avec son irrespect de la hiérarchie et des procédures, il préfère les planter régulièrement (quelques scènes sont vraiment drôles) et mène sa propre enquête au grand dam de son coéquipier qui ne le supporte pas et qui, pensant bien faire, sabote régulièrement son enquête. Pour l’aider, il peut, en revanche, compter sur ses deux fils adolescents, qu’il envoie en infiltration et sur son ancien chef (celui des services secrets).

Or, les suspects sont nombreux et à l’époque placer une bombe dans la soute à bagage, pas si compliqué après tout. Une secte qui souhaite régler le surpeuplement de la planète par le meurtre de masse a bien revendiqué l’attentat mais est-ce bien sérieux ? Et cette veuve qui hérite d’une belle police d’assurance et cet acteur célèbre dont la mort arrange me;producteur et ce boxeur qui semble fuir un combat pas si honnête que ça et ces mystérieux passagers qui ne sont pas ce qu’ils semblent être et ceux là qui auraient quitté l’avion avant le décollage !

Flynn, un peu comme Colombo est toujours sous-estimé par les suspects, le FBI, ses coéquipiers, et même parfois par le lecteur qu’il prend à contre-pieds régulièrement. Il faut dire qu’il réagit constamment à l’opposer des clichés du genre. Ses réactions, ses propos laissent souvent perplexes.

L’enquête est assez intéressante et sa résolution est plutôt agréable à suivre, mais c’est surtout le personnage principal, son décalage et l’humour des dialogues et des situations qui emporte l’adhésion.

Troisième dans l’ordre d’écriture de la série des Fletch / Flynn, après Fletch et Fletch, à table ! Cet opus mériterait lui aussi une réédition digne de ce nom !
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Rafael, derniers jours

Retour de lecture sur "Rafael, derniers jours", un roman de Grégory Mcdonald publié aux États-Unis en 1991 sous le titre original de "The brave". Ce superbe roman, relativement court, raconte l'histoire de Rafael, un jeune indien naïf, illettré et alcoolique, qui vit avec sa femme, ses trois enfants et une petite communauté, à côté d'une décharge d'ordures grâce à laquelle ils survivent dans des conditions déplorables. Afin d'assurer un autre avenir à sa famille, il accepte, moyennant une somme importante, de tourner dans un snuff movie, dans lequel il est prévu qu'il meure après une séquence de tortures particulièrement atroce. Ce livre relate les trois derniers jours de Rafael, entre la signature de son "contrat" et le tournage de ce film. C'est un roman particulièrement violent. Le descriptif des tortures de ce snuff movie, bien que sordide et très gore, est relativement court et se lit finalement bien, malgré les avertissements de l'auteur. Mais celui-ci n'est qu'un prétexte, la principale violence n'est pas là, mais elle est surtout psychologique et sociale, vu la manière dont on laisse vivre et dont on considère ces laissés pour compte de la société. Macdonald nous montre là un aspect désormais bien connu du rêve américain, un aspect que l'on peut voir chez les sans abris des grandes métropoles, mais également là, avec ce groupe de marginaux, qu'on suppose indiens, dont l'Amérique ne sait pas quoi faire, qu'elle ne veut pas gérer. Malgré le fait que la misère sociale dépeinte soit immonde, le discours est toujours très neutre, jamais moralisateur. Le portrait de Rafael et de ses proches établi par l'auteur les rend très sympathiques, et ce qui est le plus appréciable dans ce roman et qui est son grand mérite, c'est qu'il leur donne une dignité. Cela avec un style toujours très percutant, dynamique et agréable à lire. Un roman qui m'a beaucoup fait penser au "Derniers jour d'un condamné à mort" de Victor Hugo, lu récemment, pour ce même côté tragique et désespéré. Le livre montre bien que, même si Rafael fait lui-même le choix de tourner dans ce film, c'est bien la misère qui le condamne, lui et toute sa communauté, à une non-vie et une mort prématurée qui, si elle ne sera pas violente, viendra d'une maladie. C'est au final une lecture impressionnante, efficace, un roman coup de poing, qui fait mal. Même si le problème est d'une toute autre ampleur aux États-Unis, l'auteur nous rappelle la dureté de nos sociétés occidentales et nous rappelle la honte et le scandale que l'existence même de la très grande pauvreté représente.

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Fletch, à table !

C'est un roman dont le style a un peu vieilli. Par contre, l'enquête policière est virevoltante et jusqu'à la fin, je n'ai pas vu où cette histoire menait. Il y a pas mal d'humour dû à Fletcher. Cela se lit rapidement. C'est le tome 6 des aventures de Fletcher et on voit arriver un enquêteur futé, futur héros d'autres enquêtes.
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Rafael, derniers jours

L'avis de Nath pour Collectif Polar

Avez-vous déjà versé des larmes en lisant un livre?

Avez-vous déjà ressenti une telle empathie pour un simple personnage de roman que votre main a envie d’entrer dans les pages pour le tirer vers la réalité et le sauver?

Si ce n’est pas le cas, jetez-vous sur celui-ci. Mais attention, cette histoire bouleversante et déchirante risque de vous marquer à jamais!

Rafael, 21 ans et trois enfants, illettré et alcoolique, vit dans un bidonville accolé à une décharge aux confins de l’ouest américain. Pour survivre, il fait comme les autres, il fouille la décharge en compagnie des rats pour commercialiser ce qui peut l’être.

Cette zone de non-droit abrite des familles entières, sans avenir,oubliées de tous, ignorées et rejetées. Alors ils boivent. Tous, des enfants aux vieillards. Pour oublier, se réchauffer, parce que c’est comme ça. Rafael ne se souvient même plus du jour où il a commencé. Il ne sait pas vraiment d’où il vient. Tout le monde le surnomme « l’indien », peut-être en est-il un, son propre père dit qu’ils n’appartiennent à personne.

Ce que Rafael sait, c’est qu’il aime sa femme et ses gosses et qu’il ferait tout pour les sortir de ce trou immonde dans lequel ils survivent. L’opportunité arrive, entre deux vodka, au bar où il a ses habitudes. 25000 dollars pour un film, un snuff… 25000 dollars qui pourraient sortir sa famille de la misère. Mais pour les obtenir, c’est sa vie qu’il doit vendre…

Attention, une fois ce livre commencé, vous ne pourrez pas le poser. Si votre  sensibilité est exacerbée, abstenez-vous de lire le 3ème chapitre, qui pourrait vous retourner l’estomac, ainsi que le conseille l’auteur en prologue. Mais c’est le coeur et l’âme qui vous seront retournés dans tous les autres chapitres.

Un grand cri d’amour et de dignité, j’en suis encore bouleversée. A lire d’urgence!
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Rafael, derniers jours

Ce livre m'a longtemps rebuté en raison du thème abordé. Le "snuff" (mise à mort filmée d'une personne pour laquelle subsiste un doute quant au recueil préalable de son plein consentement), par essence abominable, ouvrait la porte à un traitement racoleur. Et ce n' est pas le cas. Le futur (?) tournage ne sera abordé qu'indirectement par le producteur dans un chapitre (extrêmement) éprouvant. Lumière donc sur Rafaël qui lutte pour faire survivre sa famille dans un bidonville de l'ouest US. Jusqu'à quel sacrifice est-il prêt à aller pour mettre les siens à l'abri ? Un livre qui contient l'humanité dans ce qu'elle a de meilleur et de pire. Exercice d'équilibriste casse-gueule, Grégory McDonald s'en sort avec les honneurs.

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Rafael, derniers jours

Eh boï tu sais c'est où toi Morgantown ? Attends j'vais te raconter un peu en même temps que l'histoire de Rafael.



Tu vois on m'avait dit que ce livre il fallait absolument que je le lise et quand j'ai répondu bavazi dis pourquoi qu'faut que j'le lise ? on m'a dit c'est l'histoire d'un père qui se sacrifie pour sa famille.



J'voulais pas dire au client qu'des histoires comme ça j'en avais soupé. J'en avais ras le cul des histoires où papa qui fait des conneries revient tout rédempteur à essayer de se racheter, ça a niqué la vie du gosse mais là faut qu'il pardonne parce que papa est triste et boum surprise le paternel clamse à la fin et le fils comprend à quel point il était grand au fond. Ras le cul.



Mais comme y'a que les zobs qui changent pas d'avis j'ai changé d'avis tu vois et franchement je regrette pas. Y'a même Philippe qui m'a dit que j'en aurai mal à mon bide, et Julien qui m'attend au tournant si j'en dis du mal et tout. C'est son livre préféré dans la vie presque. Pression.



Bin mon vieux j'ai une sale boule dans le ventre et la gorge remplie d'un truc comme quand tu regardes un drame des années 90 que t'as beau faire ton fier et ton trou du cul insensible et tout, alors que vient se dérouler sous tes yeux une histoire qui t'crève le coeur.



Pas de rédemption ni rien de ce genre. Morgantown (j'y viens ayé) c'est juste un bled qu'en est même pas un déjà. Genre si Dieu il existe il a craché par Terre à cet endroit là précisément. En mode bidonville un peu mais j'imagine dans le sud-ouest désertique des États-Unis quoi. Et comme dans toute biodiversité qui naît de n'importe quoi y'a toute une troupe de gens qui vivent là, dont Rafael.



J'ai dit ils vivent mais en fait ils ... subsistent (ch'crois que c'est comme ça qu'on dit quand cherche pas à être insultant). Ils ont pas de passé, pas d'avenir. Ils se partagent tout et y'a des gosses un peu partout. Des gosses, des vieux et des adultes malades. Et Luis qu'a un camion, mais c'est un vrai zob en plus d'être le frère de Rafael.



Bref Rafael il parait un peu teubé à première vue, je crois qu'on aurait dit simplet à une époque. Simplet avec un look d'Indien apparemment vu que c'est de ça qu'on l'traite dans le bouquin, mais quand il demande à son père si c'est un Indien son père il lui dit juste de fermer sa gueule. Pas de passé, pas d'histoire j'te dis.



Rafael il a qu'une envie, c'est que sa famille et les gens de Morgantown ils se tirent de là bas. Qu'ils aillent à la ville, qu'ils jouent au base-ball, deviennent docteur, fassent de la musique. Il en a marre que les gens crèvent comme ça. Et il a pas un rond, et il est alcoolique, il sait qu'il va crever sans que ça fasse de pli ou quoi.



Alors un jour qu'il est rond il se rend dans un entrepôt qoù y'a un gars qui s'appelle McCarthy (comme Cormac ouais) et il lui propose un boulot : 25 000 dollars pour jouer dans un Snuff Movie. Et Rafael il accepte parce qu'en fait crever ça lui fait pas peur. Simplet on pensait ? Lucide le gars, genre de savoir quand il va crever et comment, ça le rend, lumineux (dans nos têtes hein parce que dans le livre t'as juste envie d'y mettre deux claques à dire mais putain arrête tes conneries mon gars).



Autant j'ai le coeur accroché quand je vois des trucs gores ou violents et tout la faute à quand j'étais gosse et franchement les premières scènes j'm'ai dit "bon ça va si c'est que ça c'est dégueulasse mais admettons" autant en fait au bout d'un moment c'est pas que t'en peux plus mais tu somatises. Genre ton corps il fait des soubresauts tu vois ? C'est pas la spasmophilie encore mais t'es au 3e barreau sur l'échelle quand même.



J'ai trouvé le sujet vraiment très bien traité, genre pas du tout mélo ni larmoyant ou quoi. Genre malgré une atmosphère poisseuse au début comme dans U-Turn un peu (faut que tu vois ce film minou il est énorme) et des envies de lire dans ton frigo tellement ça cagne des fois dedans, ce livre est putain beau.



On essaye pas de t'enfler en te filant de l'espoir, y'a pas d'héroïsation (rien à foutre si ça veut rien dire t'as compris) du personnage principal, même les "méchants" ils ont juste l'air dégueulasses mais au final ils pourraient être n'importe qui tellement ça se tient.



Cette histoire elle a été publiée y'a longtemps hein, genre en 1991 et j'ai vu après avoir fait des recherches et tout que y'a eu un film avec Johnny Depp et Holy Shit Marlon Brando dedans ! (sorti en 1997), et Luiz Guzman qui est à peu près le 2e portoricain après Danny Trejo (qui est américain) à jouer dans tous les films mexicains que t'as vu. Bref je veux voir ce film alors si vous avez des retours à faire dessus t'hésites pas tu laisses un commentaire et tout.



Voilà t'as été bien courageux si t'as tenu la route jusqu'au bout de mon ressenti, je peux que te conseiller de lire ce court roman profitez en il est souvenu épuisé tellement il est bien et pas souvent réédité. Pour ceux qui l'ont lu bien joué vous m'avez transmis le virus il mérite sa place dans ma bibli à coté de tous les romans américains qui défoncent ses parents !
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Fletch, à table !

Revoilà Fletch pour une deuxième enquête. Cette fois Grégory McDonald introduit un autre personnage qui deviendra lui aussi un héros récurrent de l’auteur, l’inspecteur Flynn.

Tout juste fiancé et menant une vie paisible en Italie, Fletch se retrouve mêlé à une histoire de famille concernant sa future épouse. Son futur beau-père a été kidnappé et est proclamé mort. Sa collection d’œuvre d’art a disparu et il doit venir à Boston pour résoudre le mystère. Il échange sa villa d’Italie avec un appartement dans le centre ville le temps du séjour. Mais à peine arrivé, il découvre la cadavre d’une jeune fille nue dans le salon. Il est évidemment le premier suspect pour la police, sauf que l’enquête a été confiée l’inspecteur Flynn qui est un personnage tout aussi incroyable que l’ex journaliste. Fletch va essayer de résoudre lui même ce meurtre pour se sortir de cette situation tout en continuant à rechercher les œuvres d’art. Mais sa future belle mère, entre en scène…

Les dialogues entre Fletch et Flynn à eux seuls sont une raison de lire ce polar très drôle et boosté aux amphétamines. Le rythme ne faiblit jamais, il se passe toujours quelque chose et tout ce qui se passe sous nos yeux est une pièce du puzzle qui s’emboîtent sans que l’on voit venir la pièce suivante, tant l’auteur joue avec les clichés du roman noir. L’humour est d’abord et surtout celui des dialogues. Fletch trouve quelqu’un à sa hauteur, que son second degré et son aplomb ne perturbent pas. Leur jeu continuel du chat et de la souris est vraiment un régal.

Le style de McDonald est toujours aussi fluide et dynamique, l’intrigue tient ses promesses et surprend et les méthodes borderline de Fletch sont à chaque fois bluffantes et savoureuses.

Si vous aimez l’humour anglais dans un polar américain, avec un soupçon de passion italienne, ce livre est fait pour vous.
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Rafael, derniers jours

Une histoire saisissante, les habitants d'un village survivent près d'une décharge de l'Amérique profonde. Un système économique basé sur la revente de leurs trouvailles lors des expéditions à la décharge, ainsi que sur leur solidarité. Le gouvernement les laisse livrés a leur propre sort, bien que le prêtre de la ville vienne leur rendre visite de temps à autre pour recueillir leurs confessions.



Rafael, lui est père de trois enfants et marié à Rita, dont il est profondément amoureux. Une existence bien trop lourde, alcoolique depuis sa "tendre" enfance, il n'a jamais eu de "vrai" travail, le fait qu'il ne sache ni lire ni écrire ne lui a pas facilité sa recherche d'emploi.



Cette vie, personne ne mérite de la vivre, Rafael se rend en ville pour trouver LA solution.



Un livre qui se lit d'une traite, l'empathie que l'on ressent envers le protagoniste grandi à chaque nouvelle page. Beaucoup de mélancolie et de tendresse pour cet homme s'accrochant au bonheur des choses simples de la vie.



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Rafael, derniers jours

Rafael doit gagner de l’argent pour que sa famille survive et pour ça il doit impérativement trouver un boulot. Lorsqu’il tombe sur une étrange offre il se lance quand même et ne se doute pas une seconde dans quel engrenage il a mis les pieds. Un engrenage sordide qui nécessite même un avertissement en début d’ouvrage de la part de l’auteur. La suite va s’avérer plus compliquée que prévu pour ce personnage sensible et marginal. On suit les péripéties sur quelques jours du jeune homme déjà bien abimé par la vie et par la pauvreté. Un court roman qui sonne dans son réalisme cru et qui en même temps est particulièrement touchant. Les dialogues percutent, les scènes sont courtes et on pense aux paumés de Larry Brown à certains moments. C’est un sacré roman noir. Une lecture que je ne regrette pas d’avoir déterrée de la bibliothèque.
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Fletch

Voici un polar bien sympathique réédité par les éditions Archipoche. Je l'avais lu, ado, dans les années 80 et j'en avais gardé un excellent souvenir. Sa réédition m'a donné envie de replonger. Et bien, j'ai eu raison. L'histoire correspond à mon souvenir. Un journaliste rebelle, insolent, qui se fait passer pour un junkie afin de réaliser un papier et à qui un riche personnage demande un simple service : celui de le tuer, en échange d'une forte somme d'argent.

Ce journaliste, Fletcher (Fletch), intrigué, enquête donc sur ce personnage et découvre ... Et bien, une existence de riches avec des secrets de riches...

L'intrigue en elle même n'est pas le scénario du siècle mais c'est tout de même bien ficelé. On est dans le genre polar, le plus important n'est pas là, c'est bien la peinture d'une société (la Californie des 70's avec ses nouveaux riches et ses nouveaux drogués) et de ses codes qui importe.

Ce qui fait vraiment l'originalité de ce livre et de cet auteur en général, c'est son style et son humour. Je ne me souvenais plus que 90 % du texte (et je n'exagère pas) est sous forme de dialogue. Très peu de descriptions physiques des personnage (mais un peu quand même) ou des décors... On se croirait dans une pièce de théâtre ou dans un scénario de film. Ce n'est pas gênant, on ne s'en rend pas forcément compte de suite, mais cela explique pourquoi on lit très vite. Et c'est un vrai tourne page, on n'a pas envie de lâcher le livre et comme c'est très facile à lire, on peut résister au sommeil tard dans la nuit.

Et puis le petit plus, c'est cet humour omniprésent. C'est presque une comédie policière. L'humour vient surtout du caractère insolent et immature du personnage principal et de ses réactions face aux autres et aux situations qui sont toujours décalées et surprenantes.

Un point négatif, cependant. Ce livre a été écrit au début des années 70 à une époque où les relations sexuelles étaient... disons différentes, d'aujourd'hui. Et lors de son en enquête dans le milieu des toxicos, Fletch a des relations avec une mineure. A l'époque, cela n'a choqué personne. Mais, j'avoue que de nos jours (ou à mon âge, c'est selon), ça m'a gêné aux entournures. Un auteur ne pourrai,plus écrire ça.

Pour le reste, un excellent moment de lecture qui me donne envie de lire la suite pour peu que les éditions Archipoche ait la bonne idée de poursuivre la rééditions des Flecth.
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Rafael, derniers jours

L'auteur exploite dans ce récit la fameuse « légende urbaine » des snuff movie et nous le fait d'une belle manière. C'est la première fois que je lis un commentaire de l'écrivain précisant qu'il y a un chapitre qu'on peut sauter si on le désire. J'avoue qu'il peut être dispensable à l'histoire mais qu'il permet de mieux comprendre la suite, de mieux la concevoir. Par contre, j'avoue qu'il m'a fallu m'accrocher plus que je n'aurais cru en lisant simplement les descriptions.



Le roman a des côtés dérangeants, et en même temps témoigne d'une humanité rare, d'un amour d'un homme pour les siens, et de sa vie qu'il considère si misérable qu'il la vend au plus offrant. C'est assez poignant à lire, et en même temps c'est une fatalité grave qui s'installe, qu'on voudrait voir ailleurs, mais qui reste bien là. Le roman vous plombe un dimanche ensoleillé et vous donne envie de vous enfermer au chaud, mais c'est un bon roman, qui permet peut-être de regarder le monde d'une autre manière, d'une façon plus sereine. Quand ça parle de la mort, ça parle de la vie, et c'est cela qui compte le plus.



Un roman noir, bien noir, mais aussi rempli d'humanité et de vie, jusque dans les dernières pages. C'est prenant et angoissant, mais surtout ça prend aux tripes. C'est un drôle de roman, qui m'a plu et que je ne regrette pas d'avoir lu, malgré la dureté du troisième chapitre. Un bon conseil de lecture, que je ne peux que recommander à mon tour.
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Fletch, à table !

So British

Ce roman est paru en 1976, mais si ce n’est le contexte (pas de téléphone portable, ni de GPS etc), il n’a pas du tout mal vieilli. Au contraire, c’est un régal de lecture, d’humour anglais, de dérision, de moquerie bien ciblée, de quiproquos, de manipulation de bon aloi. C’est amusant et plein d’esprit, excessivement plaisant à lire.

Fletch vit en Italie avec sa fiancée. Le père de celle-ci s’est remarié avec une femme assez jeune. Sa fortune se situe principalement dans une collection d’œuvres d’art qu’il s’est fait voler. Pensant au futur héritage de sa belle, Fletch s’envole pour Boston où il pense, sur la foi de quelques indices, retrouver tableaux et sculptures. Pour éviter des frais d’hébergement, il a échangé sa villa italienne avec un appartement. C’est là que, peu après son arrivée, surprise, il découvre le cadavre d’une jeune femme nue. Il prévient immédiatement la police. L’inspecteur Flynn débarque et se met à interpréter les faits à sa façon. Pour lui, Fletch est coupable et cherche à l’endormir avec un lot de mensonges. Ce qui est totalement désopilant, c’est la façon dont le policier commente ce qu’il croit être la vérité. Il est capable de retourner une situation pour en donner une version complétement différente.

En tant que lectrice, je me suis amusée à essayer d’anticiper ce que Fletch et Flynn allaient faire, l’un pour prouver sa bonne foi, l’autre pour inculper un innocent en se glosant d’avoir tout compris. Bien sûr, j’étais loin d’imaginer tous les stratagèmes mis en place et c’est tant mieux car cela a rendu ma lecture captivante et intéressante.

Fletch ne veut pas être arrêté car cela l’empêcherait de retrouver le « trésor » volé au père de celle qu’il va bientôt épouser. Alors il se décide à mener l’enquête en usant de toutes les ruses auxquelles il pense. Et bien, je peux affirmer que cet homme a de l’idée et que, notamment le coup du fourgon, je n’avais rien vu venir.

C’est un récit subtil, les deux hommes jouent sans cesse au chat et à la souris, s’espionnant, se surveillant, essayant d’obtenir une information, en prêchant parfois le faux pour savoir le vrai. Fletch est assez détaché, il ne semble pas avoir peur, il se tient à la ligne de conduite qu’il s’est fixée.

Les dialogues sont savoureux, merci au traducteur, Jean-François Defosse, qui a su leur donner un ton juste. Ces échanges, entre tous les personnages, ont leur importance, ils apportent de temps à autre, un éclairage, un indice sur les événements. Il n’y a pas forcément des éclats de voix, des cris, de l’action, des revirements, et pourtant, on accroche tout de suite.

C’est typique de l’humour anglais avec la noirceur tournée en dérision et un côté absurde mais réaliste. L’atmosphère n’est pas tendue, il y a sans cesse quelque chose qui prête à sourire.

Je comprends aisément que ce roman est reçu l’Edgar Award du suspense. L’écriture et le style de l’auteur nous maintiennent sous tension, l’air de rien. On s’en voudrait presque de ne pas pouvoir agir, ce qui est bien la preuve qu’on rentre dans cette histoire comme si on y était !


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Rafael, derniers jours

Quel roman ! fort ! Lu sur le très bon conseil de Caro, Rafael derniers jours est d'abord un style percutant : les premiers chapitres sont déstabilisants. Mais cela vaut la peine de persister (ce que l'on peut faire sans peine car il y a quelque chose de fascinant). Car après ce moment de lecture équilibriste où l'on craint de chuter à chaque ligne, on découvre enfin la raison de cette violence… une violence bien plus radicale encore, quoique moins spectaculaire et plus sournoise : celle du sort des victimes du rêve américain (on pourrait dire du rêve du monde contemporain tant ces situations sont désespérément étendues de part la planète désormais). Mais Raphaël, c’est aussi l'histoire d'un clan, d'une famille et d'un homme, qui ne porte peut-être pas le nom d'un saint tout à fait par hasard…
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Rafael, derniers jours

Que d'émotions en lisant l'histoire de Raphaël. C'est un livre choc, un livre tragique, terrible bouleversant. La misère transpire à chaque page et si le fameux chapitre 3 est tout simplement horrifiant, nous hante tout au long de notre lecture et nous donne envie de hurler STOP ! les autres chapitres ne sont pas moins poignants, et là le cri est plus un cri de révolte, de douleur morale devant tant de misère et de noirceur.

Mais qui est Raphaël ? C'est un homme, un jeune homme de 25 ans, marié, 3 enfants, vivant dans dans un bidonville. Son environnement ? Une décharge et l'autoroute. L'alcool et sans doute la seule échappatoire de toutes ces personnes vivant dans ce trou, cachés des regards.

Personne ne leur tend la main, alors quand un producteur propose à Raphaël de tourner dans un film pour 30000 dollars il n'hésite pas mais il s'agit de 30000 dollars contre sa vie. Pour sauver celle de sa famille il donne la sienne avec courage, fierté. Comme il est touchant ce Raphaël, comme on a envie de le secourir.

À travers lui, Grégory Macdonald porte un regard impitoyable sur une Amérique bien loin de Las Vegas, une Amérique qui suscite la Honte...

On a le souffle coupé avec le chapitre 3, on a la rage et les larmes avec les autres chapitres et toujours beaucoup beaucoup d'amour pour Raphaël.

C'est un roman coup de cœur, un roman coup de poing.
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Rafael, derniers jours

Rafael, derniers jours est la preuve qu’on peut faire passer énormément de choses, dont un message poignant mais indispensable, en très peu de pages. Ce roman n’en fait que 190 mais il est très puissant, aussi sombre et lumineux que son personnage principal. Je me suis d’emblée attachée à Rafael, jeune homme illettré, pauvre et alcoolique mais au cœur immense.



J’ai découvert ce livre sur Babelio et après avoir lu quelques critiques, j’ai eu envie de le lire. Ce qui m’a révoltée le plus, ce n’est pas du tout cette histoire de « snuff movie » que Rafael doit tourner en échange de 30 000 dollars, non, c’est la façon dont est traité Rafael, dont sont traités les habitants de Morgantown, cette fausse ville érigée aux portes d’une décharge publique, et, à travers eux, la misère humaine. Elle est parfaitement décrite par Gregory Mcdonald, comme s’il avait pris le temps de faire un séjour « en immersion » dans un de ces bidonvilles américains : la saleté et la crasse, les logements « sans eau ni électricité », les enfants nombreux et désœuvrés, le manque de nourriture et de travail et surtout, surtout, le regard des autres sur cette misère. Tout y est. Ce qui fait de Rafael, derniers jours un livre poignant, qui force l’empathie pour Rafael, ce jeune homme un peu candide, et, bien sûr, pour toutes ces personnes qui font quotidiennement, dans la « vraie vie », l’expérience de la pauvreté, voire de la misère.



Au tout début du livre, il y a un avertissement sur le troisième chapitre, jugé « intense et éprouvant ». Oui, il l’est car ce ne sont pas les détails crus qui manquent. Mais il permet effectivement de servir le propos du livre : jusqu’où est-on capable d’aller quand on est pauvre, dans la misère ? Jusqu’où les gens sont-ils capables d’aller pour se faire de l’argent ? Les réponses sont glaçantes.



Rafael, derniers jours est un roman trop peu connu, qui mérite d’être lu. Heureusement que ce site existe car sans lui, je n’aurais certainement jamais entendu parler de ce très bon livre.
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Rafael, derniers jours

Encore un livre qui se fiche dans le coeur comme un vieux clou rouillé.

Rafael est alcoolique, illettré, il vit dans une caravane près d'une décharge, en contrebas d'une autoroute, avec famille et amis. Il a une femme et trois enfants, et a enfin trouvé le moyen d'assurer leur avenir : il va tourner dans un snuff movie, et en échange de 30 000 $, il donnera sa vie sous les caméras.

Gregory McDonald raconte les trois jours qui précèdent le tournage, et comment Rafael, fort de connaître à l'avance la date de sa mort, décide de profiter de la vie et des siens sans rien révéler de son secret. C'est profondément bouleversant, d'une douceur et d'une luminosité intense -si intense que ça pique parfois les yeux. C'est un flot d'amour qui déborde sans jamais être sirupeux. le personnage de Rafael m'a fait un peu penser au Charlie des "Fleurs pour Algernon", avec qui il partage les mêmes simplicité, naïveté, pureté, honnêteté, générosité, et premières interrogations sur sa propre existence et l'avenir ; tellement attachant !

Si l'auteur dénonce le mépris avec lequel sont traités les miséreux de l'Amérique profonde (ici considérés comme des "Indiens") et les préjugés qui leur collent à la peau, il met également en exergue leur ingéniosité à récupérer et recycler les déchets, leur sens du partage et de la solidarité. Ce faisant, il leur confère une existence et une dignité, mais sans toutefois les angéliser. J'ai aimé la justesse de son point de vue. Et je suis stupéfaite qu'en si peu de pages (moins de 200), qui se lisent en si peu d'heures, il ait pu condenser autant d'émotions et d'humanité en une écriture sobre où chaque mot est pesé.

Ce livre est une véritable pépite, si petite que je serais passée à côté si on ne me l'avait pas mise sous le nez : alors merci, Marc.

A votre tour, n'hésitez pas à découvrir cette histoire plus radieuse que fuligineuse. Vous verserez peut-être une larme, mais il ne tient qu'à vous d'en faire une larme de bonheur, à l'idée d'avoir croisé Rafael dans votre vie de lecteur.
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Fletch

Écrit en 1974, ce roman a très bien vieilli et sa réédition en format poche est une excellente idée. Irwin Maurice Fletcher, dit Fletch, est journaliste. Un peu borderline au bureau, il se lance dans une enquête sur la drogue qui se vend en bord de mer. Afin d’en apprendre plus, il se fait passer pour un jeune drogué, maigre, les vêtements usés jusqu’à la trame, complètement perdu, le vagabond idéal sans attache. C’est sans doute pour ça qu’un homme l’aborde et lui propose un marché, le prenant pour un vrai SDF. Dans un premier temps, mille dollars pour l’écouter, puis 50000 pour le tuer dans une semaine exactement. Pourquoi cet homme veut-il mourir assassiné ? Il se sait condamner par un cancer, ne souhaite pas souffrir et veut que son épouse touche l’assurance vie (un suicide annulerait le versement de la prime).



Fletch joue le jeu et se dit prêt à accepter la transaction. Sauf que, comme beaucoup de journalistes, il est curieux et qu’il trouve cette démarche très très bizarre. Il va mettre à profit le délai de sept jours avant l’acte délictueux pour mener, le plus discrètement possible, une enquête sur le commanditaire, tout en continuant sa mission d’infiltration pour en savoir plus sur le trafic de substances illicites. C’est ainsi qu’il apprend que le futur mort est Alan Stanwyk, vice-président de Collins Aviation, marié à Joan dont le père est président directeur général de la compagnie. Une affaire familiale (de riches bourgeois) en lien avec les avions …

Le personnage de Fletch est très drôle, même si quelques fois, il dépasse les bornes. Il essaie de se débarrasser de ses deux ex épouses et des avocats qu’elles lui envoient pour non-paiement de la pension alimentaire. Il entretient des relations atypiques avec ses collègues et ses supérieurs. Il semble très insolent, détaché de tout mais sous des dehors « je m’en foutiste » il va au fond des choses. D’accord, ses méthodes ne sont pas très orthodoxes. Il se crée autant de fausses identités que nécessaires pour s’approcher de ceux qu’il veut interroger incognito et les dialogues qu’il établit alors avec ces personnes sont truculents. On a l’impression que cet homme se rit de tout, s’amuse de tout même lorsqu’il réalise que sa vie est en danger. Il fait preuve d’astuce, de fourberie, n’hésitant pas à mentir, tricher, manipuler, louvoyer, retourner sa veste, pour arriver à ses fins. Il n’a aucun scrupule, se fichant complètement des conséquences de ses actes, enfin c’est ce qu’il nous laisse croire. Fantasque ? Irresponsable ? Non, pas tant que ça, il assure ses arrières avec brio et intelligence et il est capable de retourner une situation à son avantage. Sa façon d’agir, parfois en marge, est un pur régal dans ce récit.

Fletch alterne les deux « mondes », celui de la plage où il côtoie des paumés et celui des riches (club de tennis et compagnie) où il fait tout pour comprendre le but d’Alan Stanwyk avec cette demande saugrenue d’être tué. Il est aussi à l’aise d’un côté que de l’autre, négligé ou élégant, rien ne le gêne, il passe partout pour obtenir des informations. Et il faut le dire, les découvertes sont nombreuses et sidérantes (mais ne comptez pas sur moi pour vous dire quoi que ce soit).



L’écriture (merci à la traductrice) est pétillante, emplie d’humour et de dérision. Le contexte de l’époque avec machine à écrire et vieux magnétophone est parfait pour cette double intrigue qui m’a procuré beaucoup de plaisir à la lecture !


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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