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Critiques de Gregory Mcdonald (96)
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Fletch

Second roman de Gregory McDonald (publié dix ans après son premier, RUNNING SCARED), FLETCH (ou FLETCH AUX TROUSSES) devint aussitôt un succès qui amena l’auteur a lui donner de nombreuses suites et dérivés (SON OF FLETCH et les « Flynn »).

Journaliste iconoclaste et très peace & love, Irwin Maurice Fletcher, dit Fletch, déjà deux fois divorcés à 30 ans, ne porte jamais de chaussures et boit beaucoup lorsqu’il ne fume pas des joints. Il est donc le candidat idéal pour une infiltration dans le milieu des drogués vivotant sur les plages américaines. Plus vrai que nature, Fletch se voit abordé par le millionnaire Alan Stanwyck qui le prend pour un vagabond sans le sou et, se disant atteint d’un cancer incurable, lui offre 50 000 dollars pour l’assassiner, ce qui permettrait à son épouse de toucher la prime d’assurances de trois millions de dollars. Mais Fletch soupçonne le coup fourré et décide d’enquêter sur Stanwyck.

Lauréat du Prix Edgar Poe du meilleur roman (tout comme sa suite), FLETCH AUX TROUSSES s’avère une excellente réussite, offrant un enquêteur particulièrement original évoluant dans un monde bien typé, celui du début des années ’70 aux Etats-Unis. L’auteur alterne donc la description du milieu bohème des drogués et autres prostituées bloqués sur les plages depuis la fin du rêve hippie avec l’exploration du monde des ultra-riches qui passent leur temps en mondanité, cocktails après le tennis et coucheries diverses. Etonnamment, Fletch parvient à se montrer aussi à l’aise dans les deux univers, deux enquêtes apparemment indépendantes (qui fournit la drogue sur la plage ? Que veut vraiment le supposé agonisant millionnaire ?) mais qui, bien sûr, se rejoindront pour une conclusion cynique et amorale typique de l’époque.

Truffé de moments décalés et humoristiques qui en font une plaisante comédie policière, le roman s’appuie cependant sur une énigme fort bien construite, à mi-chemin entre le « policier » classique et le polar « rentre-dedans ». Le meilleur des deux mondes ? Assurément ! Bref, vite…la suite !


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Fletch

Voici un polar bien sympathique réédité par les éditions Archipoche. Je l'avais lu, ado, dans les années 80 et j'en avais gardé un excellent souvenir. Sa réédition m'a donné envie de replonger. Et bien, j'ai eu raison. L'histoire correspond à mon souvenir. Un journaliste rebelle, insolent, qui se fait passer pour un junkie afin de réaliser un papier et à qui un riche personnage demande un simple service : celui de le tuer, en échange d'une forte somme d'argent.

Ce journaliste, Fletcher (Fletch), intrigué, enquête donc sur ce personnage et découvre ... Et bien, une existence de riches avec des secrets de riches...

L'intrigue en elle même n'est pas le scénario du siècle mais c'est tout de même bien ficelé. On est dans le genre polar, le plus important n'est pas là, c'est bien la peinture d'une société (la Californie des 70's avec ses nouveaux riches et ses nouveaux drogués) et de ses codes qui importe.

Ce qui fait vraiment l'originalité de ce livre et de cet auteur en général, c'est son style et son humour. Je ne me souvenais plus que 90 % du texte (et je n'exagère pas) est sous forme de dialogue. Très peu de descriptions physiques des personnage (mais un peu quand même) ou des décors... On se croirait dans une pièce de théâtre ou dans un scénario de film. Ce n'est pas gênant, on ne s'en rend pas forcément compte de suite, mais cela explique pourquoi on lit très vite. Et c'est un vrai tourne page, on n'a pas envie de lâcher le livre et comme c'est très facile à lire, on peut résister au sommeil tard dans la nuit.

Et puis le petit plus, c'est cet humour omniprésent. C'est presque une comédie policière. L'humour vient surtout du caractère insolent et immature du personnage principal et de ses réactions face aux autres et aux situations qui sont toujours décalées et surprenantes.

Un point négatif, cependant. Ce livre a été écrit au début des années 70 à une époque où les relations sexuelles étaient... disons différentes, d'aujourd'hui. Et lors de son en enquête dans le milieu des toxicos, Fletch a des relations avec une mineure. A l'époque, cela n'a choqué personne. Mais, j'avoue que de nos jours (ou à mon âge, c'est selon), ça m'a gêné aux entournures. Un auteur ne pourrai,plus écrire ça.

Pour le reste, un excellent moment de lecture qui me donne envie de lire la suite pour peu que les éditions Archipoche ait la bonne idée de poursuivre la rééditions des Flecth.
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Fletch

Écrit en 1974, ce roman a très bien vieilli et sa réédition en format poche est une excellente idée. Irwin Maurice Fletcher, dit Fletch, est journaliste. Un peu borderline au bureau, il se lance dans une enquête sur la drogue qui se vend en bord de mer. Afin d’en apprendre plus, il se fait passer pour un jeune drogué, maigre, les vêtements usés jusqu’à la trame, complètement perdu, le vagabond idéal sans attache. C’est sans doute pour ça qu’un homme l’aborde et lui propose un marché, le prenant pour un vrai SDF. Dans un premier temps, mille dollars pour l’écouter, puis 50000 pour le tuer dans une semaine exactement. Pourquoi cet homme veut-il mourir assassiné ? Il se sait condamner par un cancer, ne souhaite pas souffrir et veut que son épouse touche l’assurance vie (un suicide annulerait le versement de la prime).



Fletch joue le jeu et se dit prêt à accepter la transaction. Sauf que, comme beaucoup de journalistes, il est curieux et qu’il trouve cette démarche très très bizarre. Il va mettre à profit le délai de sept jours avant l’acte délictueux pour mener, le plus discrètement possible, une enquête sur le commanditaire, tout en continuant sa mission d’infiltration pour en savoir plus sur le trafic de substances illicites. C’est ainsi qu’il apprend que le futur mort est Alan Stanwyk, vice-président de Collins Aviation, marié à Joan dont le père est président directeur général de la compagnie. Une affaire familiale (de riches bourgeois) en lien avec les avions …

Le personnage de Fletch est très drôle, même si quelques fois, il dépasse les bornes. Il essaie de se débarrasser de ses deux ex épouses et des avocats qu’elles lui envoient pour non-paiement de la pension alimentaire. Il entretient des relations atypiques avec ses collègues et ses supérieurs. Il semble très insolent, détaché de tout mais sous des dehors « je m’en foutiste » il va au fond des choses. D’accord, ses méthodes ne sont pas très orthodoxes. Il se crée autant de fausses identités que nécessaires pour s’approcher de ceux qu’il veut interroger incognito et les dialogues qu’il établit alors avec ces personnes sont truculents. On a l’impression que cet homme se rit de tout, s’amuse de tout même lorsqu’il réalise que sa vie est en danger. Il fait preuve d’astuce, de fourberie, n’hésitant pas à mentir, tricher, manipuler, louvoyer, retourner sa veste, pour arriver à ses fins. Il n’a aucun scrupule, se fichant complètement des conséquences de ses actes, enfin c’est ce qu’il nous laisse croire. Fantasque ? Irresponsable ? Non, pas tant que ça, il assure ses arrières avec brio et intelligence et il est capable de retourner une situation à son avantage. Sa façon d’agir, parfois en marge, est un pur régal dans ce récit.

Fletch alterne les deux « mondes », celui de la plage où il côtoie des paumés et celui des riches (club de tennis et compagnie) où il fait tout pour comprendre le but d’Alan Stanwyk avec cette demande saugrenue d’être tué. Il est aussi à l’aise d’un côté que de l’autre, négligé ou élégant, rien ne le gêne, il passe partout pour obtenir des informations. Et il faut le dire, les découvertes sont nombreuses et sidérantes (mais ne comptez pas sur moi pour vous dire quoi que ce soit).



L’écriture (merci à la traductrice) est pétillante, emplie d’humour et de dérision. Le contexte de l’époque avec machine à écrire et vieux magnétophone est parfait pour cette double intrigue qui m’a procuré beaucoup de plaisir à la lecture !


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Fletch et les femmes mortes

Dans cette nouvelle aventure, Fletch s’invite dans une campagne politique. Une femme est tombée d’un immeuble où se trouvait Caxton Wheeler, candidat à la présidence des Etats-Unis. Fletch devient donc organisateur de campagne pour le compte de Wheeler tout en essayant de résoudre une série de meurtres. En effet, le détective découvre rapidement que l’équipe politique, en allant de villes en villes, laisse derrière elle une série de femmes mortes. Mais une équipe de campagne compte une bonne centaine de membres et la plupart paraissent suspects alors comment résoudre l’énigme sans compromettre les chances d’élections de Wheeler ?

Avec ce roman l’auteur nous plonge dans une campagne politique à l’ancienne mais déjà marquée par les travers qui deviendront de plus en plus prégnants, à savoir les coups bas des candidats pour détruire la réputation de leurs adversaires. Engagements et convictions n’ont, dès lors, que peu d’importance et McDonald décrit avec humour le cirque politique qui s’apparente à une sorte de show rock & roll démesuré…on trouve même des groupies de politiciens ! Les considérations sur la manière dont vont se gagner les élections futures et l’importance croissante de la technologie (le roman date de 1983) paraissent assez pertinentes et prémonitoires.

Et l’intrigue policière ? Disons qu’elle n’est pas la priorité de l’auteur. Cependant, elle reste satisfaisante et quoique menée en dilettante n’est pas traitée par-dessus la jambe. La recherche du coupable parait néanmoins presque superflue et McDonald prend surtout le temps de démonter les mécanismes politiques. Comme dans les précédentes aventures de Fletch, il use de bons mots, de situations amusantes et d’un humour volontiers caustique. Ceux qui recherchent uniquement le « whodunit » pourraient se sentir un brin floué mais les lecteurs désireux de lire une satire socio-politique enlevée et bien menée, additionnée d’une intrigue policière correcte rendue très vivante par la personnalité bien trempée des protagonistes, passeront un bon moment. Un divertissement intelligent, comme on dit.


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Fletch Père & Fils

Dans Fletch se défonce, roman paru dans la même collection, nous avions laissé Fletch au terme d’une enquête alors qu’il était sur le point de se marier.



Nous retrouvons notre journaliste fantasque et anticonformiste sur une falaise battue par les vents, en pleine cérémonie de mariage. Si vous êtes un habitué des aventures de Fletch, vous ne serez guère étonné d’assister à une cérémonie en rien conventionnelle.



Un homme mystérieux en profite pour lui glisser subrepticement une enveloppe, laquelle renferme deux passeports, des billets d’avion, des réservations d’hôtel et une lettre signée Fletch.



Son père qu’il croyait mort depuis sa naissance daigne refaire parler de lui et même s’inquiéter de son rejeton.



Changement de programme. Fletch et sa jeune femme ne partiront pas en voyage de noce au Colorado, à faire du ski, mais au Kénya. Un changement de destination impromptu avec des bagages peu adéquats pour leur nouvelle résidence.



Skis et gros pulls ne sont guère de mise dans un pays proche de l’Equateur. A l’aéroport de Nairobi, Fletch assiste à un meurtre dans les toilettes. Un voyage de noce qui commence bien !



Et les surprises ne s’arrêtent pas là. Le voyage non plus, d’ailleurs. Pourquoi ne pas aller à la recherche en pleine brousse d’une cité romaine disparue ?







Franchement délirant, ce roman policier n’a de policier que le prétexte mais ne boudons pas au plaisir de goûter à l’aventure et à l’exotisme.



Un roman truffé de petites phrases en forme de maximes, assenées comme des coups de massue, et aux dialogues percutants, jubilatoires, imprévisibles et loufoques, et, histoire de délayer la sauce, parfois répétitifs.



Un bon moment de détente, et cela fait du bien dans la morosité ambiante.


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Fletch se defonce

Fletch ! je sais que les romans de Gregory Mcdonald ne sont pas restés dans les mémoires ! je sais que peu d'entre vous se rappellent que ce journaliste reconnu du Boston Globe a aussi écrit dans les années 80 une série de romans policiers dans lesquels Fletch, un journaliste contestataire, mène des enquêtes policières avec humour et ironie !

En effet, Gregory Mcdonald contribue à sa façon à développer l'humour du Saturday Night Live en l'intégrant à une forme de littérature !

D'ailleurs, Chevy Chase, qui fut un des acteurs cultes de l'émission entre 1975 et 1976 aux côtés de Dan Aykroyd et

John Belushi, reprit le rôle de Fletch dans deux adaptations cinématographiques des romans de Mcdonald au milieu des années 80 !

La boucle était bouclée ! Enfin presque !
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Fletch se defonce

Depuis trois mois qu’Irwin Maurice Fletcher, Fletch pour les intimes, travaille pour le News-Tribune, il n’a pas vraiment réussi à s’imposer comme journaliste.



Que ce soit pour rédiger les manchettes, les notices nécrologiques ou les annonces de mariage, son anticonformisme prend le dessus et les articles ainsi rédigés ne sont guère du goût de son directeur, ni de son rédacteur en chef, ni même de ses collègues.



Pourtant, il est plein de bonne volonté, aussi Franck Jaffe, son patron, lui donne une dernière chance : interviewer Donal Habeck, avocat et mécène, qui a décidé d’offrir cinq millions de dollars au musée local. Une misère, quoi !



Mais lorsque Habeck est retrouvé dans le parking du journal, du plomb dans la tête, Fletch est dessaisi de l’enquête journalistique. A la place, on lui demande, primo de penser à son futur mariage qui doit avoir lieu dans quelques jours, secundo, d’enquêter sur une association assez spécialisée : le Service Amitié Ben Franklin.



Fletch estime que le reportage sur la mort de Donald Habeck doit lui être confié, aussi va-t-il essayer de mener de front ces trois occupations. Malheureusement pour lui certaines personnes lui mettent des bâtons dans les roues.



C’est mal connaître Fletch. Il est tenace, persévérant, malin, anticonformiste, et comme les chats, il sait toujours retomber sur ses pieds.







Ce roman, peut-être écrit dans un but cinématographique, est une succession de dialogues, vifs et incisifs, désopilants, et les quelques scènes d’action décrites sont dans l’ensemble burlesques et d’un comique visuel.



En lisant cet ouvrage, difficile de croire que quelques années plus tard Gregory McDonald écrira ce livre poignant qu’est Raphael, derniers jours, et dont le titre original est The Brave.


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Fletch, à table !

Comme toujours chez Gregory Mc Donald, c'est rapide, intelligent et sensible. Bon, évidemment, c'est un peu démodé et, pour une lecture joyeuse, il faut à tous prix éviter de visionner auparavant les catastrophiques séries télé qui en ont été faites.

Mais c'est de la littérature qui date d'un temps où il y avait vraiment une couleur et un style dans le genre "polar ricanant et caustique"
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Fletch, à table !

Revoilà Fletch pour une deuxième enquête. Cette fois Grégory McDonald introduit un autre personnage qui deviendra lui aussi un héros récurrent de l’auteur, l’inspecteur Flynn.

Tout juste fiancé et menant une vie paisible en Italie, Fletch se retrouve mêlé à une histoire de famille concernant sa future épouse. Son futur beau-père a été kidnappé et est proclamé mort. Sa collection d’œuvre d’art a disparu et il doit venir à Boston pour résoudre le mystère. Il échange sa villa d’Italie avec un appartement dans le centre ville le temps du séjour. Mais à peine arrivé, il découvre la cadavre d’une jeune fille nue dans le salon. Il est évidemment le premier suspect pour la police, sauf que l’enquête a été confiée l’inspecteur Flynn qui est un personnage tout aussi incroyable que l’ex journaliste. Fletch va essayer de résoudre lui même ce meurtre pour se sortir de cette situation tout en continuant à rechercher les œuvres d’art. Mais sa future belle mère, entre en scène…

Les dialogues entre Fletch et Flynn à eux seuls sont une raison de lire ce polar très drôle et boosté aux amphétamines. Le rythme ne faiblit jamais, il se passe toujours quelque chose et tout ce qui se passe sous nos yeux est une pièce du puzzle qui s’emboîtent sans que l’on voit venir la pièce suivante, tant l’auteur joue avec les clichés du roman noir. L’humour est d’abord et surtout celui des dialogues. Fletch trouve quelqu’un à sa hauteur, que son second degré et son aplomb ne perturbent pas. Leur jeu continuel du chat et de la souris est vraiment un régal.

Le style de McDonald est toujours aussi fluide et dynamique, l’intrigue tient ses promesses et surprend et les méthodes borderline de Fletch sont à chaque fois bluffantes et savoureuses.

Si vous aimez l’humour anglais dans un polar américain, avec un soupçon de passion italienne, ce livre est fait pour vous.
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Fletch, à table !

C'est un roman dont le style a un peu vieilli. Par contre, l'enquête policière est virevoltante et jusqu'à la fin, je n'ai pas vu où cette histoire menait. Il y a pas mal d'humour dû à Fletcher. Cela se lit rapidement. C'est le tome 6 des aventures de Fletcher et on voit arriver un enquêteur futé, futur héros d'autres enquêtes.
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Fletch, à table !

So British

Ce roman est paru en 1976, mais si ce n’est le contexte (pas de téléphone portable, ni de GPS etc), il n’a pas du tout mal vieilli. Au contraire, c’est un régal de lecture, d’humour anglais, de dérision, de moquerie bien ciblée, de quiproquos, de manipulation de bon aloi. C’est amusant et plein d’esprit, excessivement plaisant à lire.

Fletch vit en Italie avec sa fiancée. Le père de celle-ci s’est remarié avec une femme assez jeune. Sa fortune se situe principalement dans une collection d’œuvres d’art qu’il s’est fait voler. Pensant au futur héritage de sa belle, Fletch s’envole pour Boston où il pense, sur la foi de quelques indices, retrouver tableaux et sculptures. Pour éviter des frais d’hébergement, il a échangé sa villa italienne avec un appartement. C’est là que, peu après son arrivée, surprise, il découvre le cadavre d’une jeune femme nue. Il prévient immédiatement la police. L’inspecteur Flynn débarque et se met à interpréter les faits à sa façon. Pour lui, Fletch est coupable et cherche à l’endormir avec un lot de mensonges. Ce qui est totalement désopilant, c’est la façon dont le policier commente ce qu’il croit être la vérité. Il est capable de retourner une situation pour en donner une version complétement différente.

En tant que lectrice, je me suis amusée à essayer d’anticiper ce que Fletch et Flynn allaient faire, l’un pour prouver sa bonne foi, l’autre pour inculper un innocent en se glosant d’avoir tout compris. Bien sûr, j’étais loin d’imaginer tous les stratagèmes mis en place et c’est tant mieux car cela a rendu ma lecture captivante et intéressante.

Fletch ne veut pas être arrêté car cela l’empêcherait de retrouver le « trésor » volé au père de celle qu’il va bientôt épouser. Alors il se décide à mener l’enquête en usant de toutes les ruses auxquelles il pense. Et bien, je peux affirmer que cet homme a de l’idée et que, notamment le coup du fourgon, je n’avais rien vu venir.

C’est un récit subtil, les deux hommes jouent sans cesse au chat et à la souris, s’espionnant, se surveillant, essayant d’obtenir une information, en prêchant parfois le faux pour savoir le vrai. Fletch est assez détaché, il ne semble pas avoir peur, il se tient à la ligne de conduite qu’il s’est fixée.

Les dialogues sont savoureux, merci au traducteur, Jean-François Defosse, qui a su leur donner un ton juste. Ces échanges, entre tous les personnages, ont leur importance, ils apportent de temps à autre, un éclairage, un indice sur les événements. Il n’y a pas forcément des éclats de voix, des cris, de l’action, des revirements, et pourtant, on accroche tout de suite.

C’est typique de l’humour anglais avec la noirceur tournée en dérision et un côté absurde mais réaliste. L’atmosphère n’est pas tendue, il y a sans cesse quelque chose qui prête à sourire.

Je comprends aisément que ce roman est reçu l’Edgar Award du suspense. L’écriture et le style de l’auteur nous maintiennent sous tension, l’air de rien. On s’en voudrait presque de ne pas pouvoir agir, ce qui est bien la preuve qu’on rentre dans cette histoire comme si on y était !


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Flynn s'amuse

L’inspecteur Flynn est un type un peu bizarre. Policier hors pair aux méthodes surprenantes, insolent et étrangement protégé par … Ben, on ne sait pas trop en fait. Les services secrets ?

Ce personnage est apparu dans le roman Fletch, à table ! du même auteur Grégory McDonald et déjà, ses méthodes étaient pour le moins originales. Fletch avait alors trouvé un personnage à sa mesure qui, pour le coup, se retrouve avec sa propre série dont Flynn s’amuse est le premier épisode.

Alors qu’il rentre du boulot et qu’il joue dans le jardin avec ses enfants, un avion décolle de l’aéroport de Boston et explose au dessus de la ville, juste après le décollage. Le livre date de 1977, et les attentats terroristes contre des avions sont un peu à la mode.

Flynn est chargé de seconder le FBI mais, avec son irrespect de la hiérarchie et des procédures, il préfère les planter régulièrement (quelques scènes sont vraiment drôles) et mène sa propre enquête au grand dam de son coéquipier qui ne le supporte pas et qui, pensant bien faire, sabote régulièrement son enquête. Pour l’aider, il peut, en revanche, compter sur ses deux fils adolescents, qu’il envoie en infiltration et sur son ancien chef (celui des services secrets).

Or, les suspects sont nombreux et à l’époque placer une bombe dans la soute à bagage, pas si compliqué après tout. Une secte qui souhaite régler le surpeuplement de la planète par le meurtre de masse a bien revendiqué l’attentat mais est-ce bien sérieux ? Et cette veuve qui hérite d’une belle police d’assurance et cet acteur célèbre dont la mort arrange me;producteur et ce boxeur qui semble fuir un combat pas si honnête que ça et ces mystérieux passagers qui ne sont pas ce qu’ils semblent être et ceux là qui auraient quitté l’avion avant le décollage !

Flynn, un peu comme Colombo est toujours sous-estimé par les suspects, le FBI, ses coéquipiers, et même parfois par le lecteur qu’il prend à contre-pieds régulièrement. Il faut dire qu’il réagit constamment à l’opposer des clichés du genre. Ses réactions, ses propos laissent souvent perplexes.

L’enquête est assez intéressante et sa résolution est plutôt agréable à suivre, mais c’est surtout le personnage principal, son décalage et l’humour des dialogues et des situations qui emporte l’adhésion.

Troisième dans l’ordre d’écriture de la série des Fletch / Flynn, après Fletch et Fletch, à table ! Cet opus mériterait lui aussi une réédition digne de ce nom !
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Rafael, derniers jours

Rafael est un père de trois enfants, illettré, alcoolique, sans travail et habitant un bidonville sans électricité, ni gaz, ni eau courante. Un jour, on lui propose de tourner pour la somme de trente mille dollars un Snuff film c'est à dire un film où il sera tué pour de vrai . Pour offrir une vie meilleure a sa famille et se sachant sans avenir, il accepte . Il ne lui reste plus que trois jours a vivre.

Noir c'est noir et il n' y a plus d'espoir comme dirait Johnny. Si vous avez le moral en berne, passez votre chemin car ce livre n'est pas pour vous. C'est un livre qui nous emmène dans les bas fond de la société humaine, là où l'on est prêt a escroquer et a tuer quelqu'un que pour faire du profit, où un homme trahit son frère pour de l'argent, où l'on tue pour empêcher des être humains de survivre en récupérant les poubelles, où les pauvres sont considérés comme des sous-homme. Heureusement, il y a Rafael l'innocent, l'agneau que l'on va égorger. Celui qui veut profiter de sa famille une dernière fois en essayant de les gâter avec des cadeaux pas toujours bien choisis mais choisis avec le coeur. Il veut que son sacrifice sert a sortir sa famille de ce bidonville, mais le lecteur sait bien qu'il s'est fait roulé, que sa mort est inutile.

Roman noir, violent (le chapitre 3 où l'on nous décrit tout ce que subira Rafael pendant sa mise a mort est insoutenable), révoltant mais aussi avec des moments de grâce. Ce livre est a lire, il marque durablement et résonne longtemps en nous. C'est le roman du désespoir et de la misère .

Roman recommandé par Canel et je l'en remercie .

Ma note 8.5/10.
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Rafael, derniers jours

Rafael, derniers jours



Ce livre dérange…



Tout ça on le sait déjà, on fait semblant, on oublie, on s’en tape mais on le sait. Parfois ça dérange surtout quand on voit des images, qu’on lit un article, un bouquin, on s’imagine mais on s’identifie pas, non surtout pas, on est au dessus de tout ça, par contre on condamne, on accuse, on insulte mais jamais on essaie de comprendre, beurk c’est trop moche, trop glauque , on est bien née, au bon endroit, on se plaint souvent parce qu’on oublie toujours ou parce qu’on ne veut pas vraiment savoir, on se sent supérieur, évidement qu’on est supérieur c’est plus facile à supporter comme ça et pourtant c’est là sous notre nez qu’on bouche, trop puant, trop sale et puis la terre continue à tourner avec nous…



Avec eux



Une sacrée claque ce roman, et les claques ça fait mal…

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Rafael, derniers jours

un livre qui vous fout K.O
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Rafael, derniers jours

Voilà sans doute le livre plus perturbant, le plus éprouvant et le plus dérangeant que j’ai pu lire ces derniers mois. Un livre qui prend aux tripes, qu’on empoigne, qui fait violemment réagir. Un livre où l’on aimerait arracher la plume à l’écrivain pour écrire à sa place une autre fin.



C’est la première fois que je vois un auteur mettre préalablement en garde son lecteur par rapport à la lecture d’un des chapitres de son roman, tout en expliquant la nécessité absolue qu’il y avait de l’écrire. Car ce roman plonge le lecteur dans une tension véritablement insoutenable.



Rafael est un brave type, un peu alcoolo, sûrement fauché, mais pas fainéant. Père de trois jeunes enfants, il est marié à Rita qu’il respecte et qu’il aime. Avec sa petite famille, il vit près d’une décharge avec pour seul horizon ces tas d’immondices dans lesquelles les plus pauvres tentent d’y trouver de quoi survivre.



Son avenir et celui des siens est à l’image des vêtements usés et rapiécés qu’il porte. Alors un jour il va accepter de monnayer la seule chose qu’il peut encore marchander, sa vie. En échange de la promesse de 30.000 dollars versés à sa femme, celui-ci va accepter d’être le héro funeste d’un snuff movies.



Ce roman n’est pas un roman malsain, voyeur ou exhibitionniste. Gregory Mc Donald , l’auteur ne tombe absolument pas dans ce travers. Au contraire il adopte une construction particulière de son texte, qui fait qu’il évacue quasiment des le début la mise à mort ( le fameux chapitre incriminé), par la narration non pas de ce qui est, mais de ce qui sera le moment venu. Car là n’est pas l’essentiel du roman.



Rafael, analphabète, signe donc un contrat, et empoche 300 dollars en guise d’avance. Il retourne vivre le peu de temps qu’il lui reste près des siens. Et nous l’accompagnons durant ces quelques jours où il va essayer de rendre les gens autour de lui un peu plus heureux ,avec l’avance qu’on lui a faite. Nous découvrons son univers, sa vie, ceux qui constituent son horizon, et à travers lui cette micro société de nécessiteux pourtant organisée et solidaire. Nous partageons ces rires, ces éclats de voix, ces échanges, ces petits riens qui remplissent une vie, celle de Rafael.



Toute la force de ce roman réside paradoxalement dans l’humanité qui s’y trouve à travers ce personnage terriblement attachant.



Et ce n’est pas tant la mise à mort annoncée qui rend ce livre pesant et insoutenable que le décalage entre l’innocence et la cruauté d’une même société. Entre cet homme simple et généreux, foncièrement honnête, qui croit encore en la parole donnée, et cette frange d’une société désarticulée, déshumanisée, tricheuse, qui ne trouve plus de sel dans l’existence, que dans l’immoralité de la mise à mort de sa propre humanité.



A la fin de ce roman, m’est revenu en résonnance celui de Steinbeck « des souris et des hommes ». Dans ce monde qui est le notre, il n’y a malheureusement pas de place pour l’innocence.



Bouleversant, poignant, douloureux, le roman de Mc Donald est vraiment un grand livre.
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Rafael, derniers jours

Un livre très émouvant, écrit avec un style naturel, agréable et vif, notamment grâce à la place importante consacrée aux dialogues.

Au-delà des atrocités et du désespoir des situations, ce roman a éveillé une autre sensation de malaise. L'auteur parvient à susciter chez le lecteur des sentiments différents (admiration et respect envers le "héros") et contradictoires, dont certains que l'on a honte d'éprouver (pitié, mépris).

C'est aussi en cela que réside sa grande force.



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Rafael, derniers jours

Un brûlot d'une rare noirceur : lorsque la misère vous fait vendre votre mort à un snuff movie...



Ce roman de 1991 de l'auteur de la série de romans policiers "Fletch" est sans doute à juste titre son plus connu et célébré en France, bien qu'il soit plutôt atypique dans son œuvre.



La quatrième de couverture de l'édition 10/18 décrit fort justement le contenu : "Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d'une décharge publique, quelque part dans le Sud-Ouest des États-Unis. Mais l'Amérique ne l'a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s'appelle Rafael, et il n'a plus que trois jours à vivre..."



Difficile de sortir indemne de ce roman, brûlot de 190 pages, d'une rare noirceur - pour le lecteur - pourtant présenté sur un ton presque léger - pour le protagoniste, rendant de ce fait encore plus quasi-insupportable le sort qui lui est fait, dans un univers où il ne semble vraiment y avoir aucune issue... La dernière page et le dessin qui conclut le livre sont même, ensemble, un vrai chef d'œuvre d'humour noir, dans leur brièveté...



Du grand art de romancier noir - et donc social et politique bien entendu. A rapprocher du très réussi "Bienvenue à Oakland" d'Eric Miles Williamson, paru la semaine dernière chez Fayard, et dont je vous dirai quelques mots très prochainement.

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Rafael, derniers jours

Avertissement : ce livre est une claque ! Une claque sèche, puissante et si violente qu’on en reste bouche bée. On ne pleure pas tellement on est abasourdi…



Le livre comporte lui -même un avertissement : « le troisième chapitre est éprouvant, pour tout ce qu’il exprime de la cruauté humaine, qu’elle soit affective ou intentionnelle ».



Ayant lu ce prologue, j’ai commencé ma lecture sans avoir lu la quatrième de couverture. Tout de suite, on est plongé dans le bain. Rafael a appris qu’on cherchait quelqu’un pour un boulot bien payé. Il se rend dans un entrepôt et on lui explique le travail : il sera filmé pendant que deux bourreaux le tortureront jusqu’ à la mort. Les détails que lui fournit le producteur sont d’une cruauté extrême et j’ai failli abandonner cette lecture. Rafael accepte le contrat. Il y voit un avenir pour sa femme et ses enfants. Pour lui, c’est trop tard, l’alcool d’ici peu l’aura complètement anéanti. Et là, je me suis dit : non, il va reculer ! Il ne peut pas accepter !



Sous tension extrême, j’ai suivi Rafael dans les trois les jours qui précèdent le tournage. Impossible pour moi de lâcher le livre. Plus j’avançais dans ma lecture et plus j’avais la gorge serrée. Gregory Mcdonald nous décrit des hommes et des femmes abandonnés par la société. Mis à l’écart, ils dérangent et sont considérés comme des rebuts. Il leur reste l’alcool pour oublier. J’ai été bousculée par le tourbillon d’émotions que j’ai ressenties : révolte, indignation, dégoût, empathie, humilité devant le choix de Rafael. Son choix, son sacrifice est avant tout un acte d’amour, l’espoir d’une vie meilleure pour sa famille dans l’avenir.



Une lecture très forte dont on ne sort pas indemne, c’est le moins que l’on puisse dire. A lire !
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Rafael, derniers jours

Pour moi ce livre est un chef-d'oeuvre , que d'émotions ressenties au fil des pages !!!

J'ai tour à tour ressenti de la terreur, du dégoût, de la tristesse, de la compassion, de la révolte ...

L'écriture est simple mais juste, j'ai été transportée et j'ai versé quelques larmes.



Le sujet est dur et je ne le connaissais pas à l'époque. c'est bouleversant et terriblement humain.



Ce roman brûle les boyaux. Il est à lire d'un seul trait. Et d'urgence.

A voir en supplément le film de Johnny Deep qui est tout aussi touchant, magnifique et une bande originale à tomber.
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