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Critiques de Grégory Nicolas (149)
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Les fils du pêcheur

Simple et lumineux, pudique et délicat, ce livre aux racines bretonnes. Que cette lecture fut agréable et génératrice d’ondes bienfaisantes ! Un bel éloge aux liens familiaux et à l’amour inconditionnel.



« Les fils du pêcheur » de Grégory Nicolas, c’est l’histoire émouvante d’une famille bretonne soudée, narrée par un des fils suite à la mort de son père. Le narrateur, Pierre, vient en effet d’apprendre qu’il sera bientôt papa d’une petite Louise lorsque le téléphone sonne. Sa mère lui annonce que le bateau paternel, ce beau coquillier blanc et bleu, le Ar c’hwill, vient de sombrer. Ecrire lui permet alors de lui rendre hommage, de faire son deuil, et enfin de dresser le portrait complet d’un grand-père pour pouvoir le transmettre aux petits enfants de la famille qui ne l’auront pas connu. Qu’il ne tombe pas dans l’oubli.



On suit ainsi la vie de ce père pudique et simple, depuis son enfance jusqu’à sa mort, ses joies, son courages et ses peines. On est témoin de l’éclosion et de l’épanouissement d’une famille très unie, tissée d’amour, amour filial et fraternel, amour conjugal. Ce père toujours présent aux fêtes de famille, à tous les anniversaires, toujours là pour eux, malgré son métier de pêcheur. Ce père que les fils admirent et qui a cependant sa part d’ombre, part inattendue dont ils apprennent l’existence après sa mort par un certain Benoit Notre-Dame…



Et à travers cette histoire, nous sommes témoins de l’Histoire de la Bretagne, celle de la pêche, celle du remembrement des terres, celle des crises et des manifestations, celle du naufrage de l’Amoco Cadiz.



« On avait expliqué aux paysans que la parcellisation, le mode d’exploitation traditionnel, les condamnait à demeurer dans une économie peu productive. Pour les faire entrer dans la modernité, on décida de rassembler les parcelles autour des longères. On appela cela le remembrement. Les bulldozers entrèrent en jeu : ils abattirent les hautes haies qui séparaient les champs, ils brisèrent les talus, ils aplanirent les sols, les nivelèrent, ils comblèrent les fossés et les douves pour mettre en place de grandes parcelles d’un seul tenant, exploitables plus facilement, avec des rendements jamais vus jusqu’ici [ …] Les gros pneus remplacèrent les sabots de bois des hommes et les fers des chevaux. En même temps que les tracteurs, on vit apparaître dans les terres celui qui n’en partirait plus jamais : le vent».



Le talent de conteur de Grégory Nicolas est tel que nous tournons les pages avec bonheur, nous passionnant pour cette histoire de famille au fin fond de la Bretagne. Le cœur apaisé et chaud, l’œil brillant et le sourire discret aux lèvres. J’ai particulièrement aimé la pudeur des sentiments qui transparait derrière cet amour familial. C’est d’une élégance et d’une douceur qui m’ont fait fondre.



« Avec sa boucle d’oreille, ça lui donnait des airs de dur, et il en jouait, alors qu’il a toujours été doux comme un agneau. Les copains de l’école nous faisaient remarquer à Julien, à Clément et à moi que notre père avait une boucle d’oreille et un tatouage… C’était le seul des pères à en avoir. C’était le seul marin aussi. Ça ne nous plaisait pas, cette différence. Ça ne nous plaisait pas qu’on nous appelle « les fils du pêcheur ». On aurait préféré être comme tout le monde, et avoir un père sans tatouage et sans boucle d’oreille. Mais on a fait avec. Et maintenant qu’il est mort on en serait fiers ».



« Pourtant, et bien que ce soit moi qui l’aie décidé, je ne trouvais pas ça naturel de serrer sa main, c’était une distance trop grande, de celles qui ne devraient jamais s’installer entre un père et son enfant. Mes frères continuaient de l’embrasser et je les enviais. Et nous on se serrait la main. Quelle honte. J’en chialerais. Je n’osais pas lui redemander de revenir aux bisous et lui non plus, ça a duré des années. C’est infernal la pudeur ».



Notons un éloge au sport, à la course à pied notamment, qui n’est pas sans me déplaire ce sport étant ma passion, ainsi qu’une ode à la littérature.



L’écriture de cet auteur, qui m’était inconnu, est à l’image de son histoire : une plume sobre pleine d’humanité, sans misérabilisme, où l’amour filial, l’amour inconditionnel et les valeurs comme le respect sont des actes de foi. Il réussit avec brio à nous attacher à cette famille. J’ai refermé ainsi à regret ce livre et en fermant les yeux, l’âme bretonne, je me suis imaginée penchée vers la mer, happée, elle était « si belle et si limpide que, malgré la profondeur, on avait l’impression qu’en se concentrant longtemps et, comme on patiente l’été, allongé par terre parmi les herbes qui grattent le cou, pour tenter de voir la voie lactée, on aurait pu deviner Ar c’hwil ».



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Les fils du pêcheur

Lorsque son père marin pêcheur disparaît en mer avec son coquillier Ar c'hwill, le narrateur entreprend l'écriture de la biographie familiale, en hommage à cette figure paternelle tant admirée. Au travers du parcours et des drames de cet homme, c'est toute l'histoire de la Bretagne, de la pêche et de ses crises sur ces soixante dernières années qui se dessine peu à peu.





Autobiographie ? Fiction ? On ne sait, mais on ne peut que croire à ce récit où l'intime rejoint la chronique sociale, conjuguant émotion, surprises et tension, enfin intérêt d'un témoignage hautement représentatif que l'on jurerait vécu. D'un côté, ce roman est l'histoire d'une relation filiale, touchante d'amour et de pudeur, que transfigure la présence taiseuse mais généreuse d'un homme dont on découvre peu à peu les peines et les drames secrets. De l'autre, il dresse un tableau vivant de la rude profession de marin pêcheur, à la fois passion et sacerdoce aux premières loges des périlleuses et capricieuses grandeurs de la mer, mais, dans tous les cas, de plus en plus étranglée par les crises depuis l'ouverture à la concurrence européenne. La narration est notamment l'occasion de se souvenir des scènes de guerre civile, qui, en 1994, accompagnèrent à Rennes les manifestations de marins pêcheurs rendus fous de rage par l'effondrement des cours du poisson et par la hausse du gasoil.





Voici un livre qui s'aborde avec le coeur, tant ses mots désarmants de délicatesse et d'élégance, en toute simplicité, expriment d'humanité, d'amour filial et paternel, d'admiration et de respect pour ces hommes chevillés à leurs valeurs entre terre et mer bretonnes. C'est d'ailleurs cette tendresse pour ses personnages, en même temps que les détails clairement personnels dont l'auteur parsème son texte – comme ses goûts littéraires et oenologiques - , qui achève de parfaire l'impression autobiographique.





Un bien bel hommage à la terre bretonne et à ses habitants, à ses beautés et à ses rudesses, que ses travailleurs de la mer en particulier ont gravées dans l'âme et la chair.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Un trés beau livre .Je pourrais me contenter de ce résumé mais je risquerais de me faire gronder par les administrateurs du site , alors ...

Quelqu'un qui s'est rendu en Bretagne ne peut pas rentrer chez lui sans avoir ressenti , un peu partout , la vénération des bretons pour leur cadre de vie , leur amour pour les rochers majestueux , aussi esthétiques qu'effrayants avec , comme point d'orgue celle que tous aiment ou détestent , celle à qui certaines femmes jettent des galets en même temps que des insultes venues du plus profond de leur âme : elle , la rivale , la dévoreuse , la maîtresse , LA MER .

Entrer dans une église permet à tous et toutes de constater " combien de marins , combien de capitaines " ont péri en cédant à son irrésistible appel .

C'est un récit " simple " sur la vie de ces marins et de ces femmes invités à vivre d'intenses mais courts moments de bonheur et condamnés à survivre tout le reste de la vie .

Ce livre bouleversant nous plonge dans ces familles , dans leur malheur , dans leurs doutes , dans leur tentative pour s'extirper des bras promis de "La Faucheuse ".

Croyez moi , les sentiments sont forts , les personnages véhiculent toutes les errances , la peur , le désespoir ,les rancoeurs , l'amour , la haine ... et savent se fédérer autour de leur ennemi commun , la mer . Vous savez , LA MER , pas celle de Trenet , non , celle des " travailleurs de la mer " , ces hommes qui se sont laissé envoûter , ont cru que " Homme libre , toujours tu chériras la mer " et se sont glissés avec volupté dans ses bras assassins .

Un livre sur les us et coutumes des familles de marins , les espoirs , les craintes ...Il y a beaucoup de jolies scènes empreintes de tendresse , quelques situatiuons amusantes aussi qui donnent , ça et là , quelques espaces de sérénité .

Et puis , comme un magnifique " feu d'artifice " plein d'émotion , il y a ce superbe ( c'est peu dire ) final ( à partir d de la page 351 )dédié aux héroînes de la mer , les femmes , les mères , les épouses , les filles , celles qui restent à terre ....

Un trés beau livre plein d'émotions où , souvent , résonne la voix d'un certain Victor Hugo, pas moins ....

A bientôt , amis et amies ...En juin , mon épouse et moi irons en Bretagne ....Nul doute que notre regard sera troublé par le souvenir de ces gens rencontrés dans ce livre .

Il pleut .Un vrai temps de ... Breton ! Vite , un livre .S'il pouvait être aussi addictif que celui-ci !

J'entends les sceptiques dire "mais moi , j'ai la mal de mer ", je ne peux pas lire ce livre ! Pas de panique , vous resterez à terre , avec les " héroînes " .Meilleure place ?Vous verrez bien ...
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Les fils du pêcheur

Ils sont trois, les fils du pêcheur, trois frères ; pas de sœur dans cette fratrie. Alors Pierre, le fils ainé, est tellement content d’annoncer à son père qu’il va avoir une petite-fille. Las, son père ne l’apprendra jamais. Son bateau, l’Ar c'hwill, vient de couler corps et biens. Surtout, corps, d’ailleurs : le corps de son père ne sera jamais retrouvé.

Cela va être l’occasion pour Pierre de se replonger dans l’histoire de ce père différent des autres pères. En effet, la famille habite à ¾ heures de la mer, dans le bocage breton, le pays de la terre, l’Argoat. Les autres pères n’ont pas de boucle d’oreille, ne sont pas tatoués

« C’était le seul des pères à en avoir. C'était le seul marin aussi. Ça ne nous plaisait pas, cette différence. Ça ne nous plaisait pas qu'on nous appelle « les fils du pêcheur ». On aurait préféré être comme tout le monde, et avoir un père sans tatouage et sans boucle d'oreille. Mais on a fait avec. Et maintenant qu'il est mort on en serait fiers ».

L’auteur va raconter la vie de ce père de son enfance, à sa décision de devenir marin, de la pêche en haute mer à la pêche côtière plus propice à la vie de famille. Il évoque en parallèle les évènements qui vont secouer la Bretagne pendant cette période, le remembrement qui va détruire le paysage de bocage, les crises qui vont secouer le monde de la pêche et les manifestations qui s’en suivront.

Il va surtout raconter l’amour, l’amour de ce père pour sa famille, même s’il ne savait pas très bien l’exprimer, l’amour des trois frères pour lui, leur mère et entre eux, même si aucun ne sait très bien l’exprimer. La pudeur est de mise dans cette famille majoritairement masculine, mais l’amour est présent à chaque page de ce livre, même quand un homme viendra leur révéler un évènement ignoré qui changera pour un temps leur regard sur leur père.

C’est un court roman, une histoire simple, qui a su pourtant m’embarquer : un roman pétri d’humanité dans lequel le talent de conteur de l’auteur nous charme et nous émeut.

Un immense merci aux éditions Les Escales pour ce partage #Lesfilsdupêcheur #NetGalleyFrance

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Mathilde est revenue

Ce petit livre est, comment dire ? Une bulle de bonheur et de plaisir dans un univers littéraire ô combien encombré ! Une parenthèse hors du temps à savourer d’une traite. Une histoire belle dans sa banalité.

Mathilde est partie ! Elle n’est pas allée chercher Louis à l’école et sans explication elle a disparu.

Sa vie, lorsqu’elle y pense n’est pourtant ni meilleure ni pire que la moyenne.

Un mari amoureux, un petit garçon, une jolie maison en Bretagne, alors, pourquoi ?

Dans un premier chapitre un narrateur inconnu observe ce couple, leur rencontre, Mathilde cherchait un appartement, Jérôme est agent immobilier, le hasard a fait le reste.

Un petit Louis est né.

Pas facile la vie de parents, le bébé pleure toutes les nuits, sans arrêt :



« Après un mois, Jérôme est au bord du gouffre, Mathilde est au bord du gouffre, et il ne faudrait pas que Louis se trouve au bord du gouffre ».



Mathilde pleure autant que son enfant, ne tient plus sur ses jambes, traite son mari de connard lorsqu’il refuse de se lever pour le biberon de 2 heures.

Au bord de la rupture et espérant se donner une nouvelle chance, le couple décide de quitter Paris pour s’installer en Bretagne.



Le deuxième chapitre l’auteur donne la parole à Mathilde qui revit son passé, oui, elle est heureuse, elle en est sûre :

« Quand tu as vu l’homme que tu aimes saisir au vol ton fils qui trébuche et l’emmener vers le ciel avec ses bras de papa, t’as vu ce qu’il y a de plus beau au monde ».

Et pourtant, Mathilde est partie.



Dans la troisième partie, c’est Jérôme qui se souvient, essaie de comprendre et s’occupe de son petit garçon.



J’ai eu un immense coup de cœur pour ce livre qui nous présente la vie d’un couple ordinaire, dans sa vie de tous les jours avec ses joies et ses peines.

L’écriture est simple et belle. Les phrases sont courtes. Il n’y a rien d’inutile dans ce récit.

Ah, j’allais oublier, une dernière précision … « Mathilde est revenue ».

Un immense merci à Nilebeh qui a eu la gentillesse de faire voyager ce livre jusqu’à moi.



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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Voici mon retour de lecture sur Mes sœurs, n'aimez pas les marins de Grégory Nicolas.

1942, sur les côtes de Bretagne.

Quatre vies entre petits matins calmes et furie des tempêtes.

Celles de Perrine et de son fils Jean, qui, en pleine Seconde Guerre mondiale, décide d’embarquer sur un bateau de pêche à seize ans, contre l’avis de sa mère.

Puis c’est la rencontre entre Jean et Paulette, le coup de foudre, la naissance de Pierre.

Quand le bonheur semble installé, c’est la mer qui revient pour l’arracher avec violence.

Alors un jour, la jeune Paulette décide de briser les chaînes du destin : Pierre, son petit garçon, ne sera jamais marin. Elle l’emmène à l'abri, comme font les louves, aussi loin du rivage que possible.

Mais il faut croire que la mer, encore et toujours, a des ruses auxquelles nul ne peut échapper

Mes sœurs, n'aimez pas les marins est un beau roman sur la mer, la vraie. Pas la mer d'huile que l'on croise en vacances.

Pas la mer des vacances, des bons moments.

L'auteur, lui, dépeint la vraie, celle qui fait peur aux mères et femmes de marins, à leur famille. Car elles et eux savent que la mer, la mer, peut être déchainée.. et tuer ! Elle n'hésite pas à prendre ses marins et les recracher..

Je le sais, mon grand-père était marin avant ma naissance et m'a souvent parler de ses dangers. Mon oncle était lui aussi marin pécheur, d'ailleurs deux de mes cousins (ses fils) le sont aussi. L'un d'eux a faillit mourir en mer il y a moins d'un an.. Ils sont partis à trois et ne sont revenus qu'à deux.. Quand un bateau a une avarie, tout de suite on pense tous au pire.

Etant sablaise, je connais donc la mer et ses dangers, c'est pour cela que ce roman me tentait énormément. Je suis ravie qu'on me l'ai offert.

Ce fût une vraie découverte car je ne connaissais pas du tout cet ouvrage.

J'ai aimé que ce roman se déroule sur les côtes bretonnes, je l'ai déjà dit mais c'est une région que j'aime beaucoup.

Nous sommes dans les années 40, pendant la seconde guerre mondiale. Jean, le fils de Perrine, embarque à seulement seize ans sur un bateau de pêche. Il aime la mer, passionnément, furieusement, il est marié à elle, à la vie comme à la mort. Jean épouse Paulette, qu'il aime passionnément et ensemble ils vont avoir un fils, Pierre.

Seulement, Jean est marié à la mer.. à la vie.. mais aussi donc.. à la mort.

Paulette, folle de rage contre la mer et le destin a décider que jamais Pierre ne serait marin.

Mais.. je ne vais pas en dévoiler plus, à vous de le lire ;)

J'ai aimé l'ambiance, parfois lourde car ce n'est pas un roman toujours facile à lire.

Il faut parfois faire le deuil des gens qu'on aime et dès le début on comprend qu'ici la mer ne sera pas seulement un endroit où on se baigne.

Il est intéressant de suivre la vie de cette lignée de marins maudites qui ne revient jamais.

J'ai apprécié qu'on suive plusieurs personnages, le fait que ça s'articule autour de la mer, des marins, de leurs familles. Evidemment, cela m'a parlé :)

Mes sœurs, n'aimez pas les marins est un roman captivant, que je vous invite à découvrir à votre tour et note quatre étoiles.
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

En tant que marinette de métier, amoureuse de la mer, je me devais de lire ce livre, dont le titre m’a particulièrement interpellé. L’histoire se déroule sur les côtes bretonnes, en pleine seconde guerre mondiale. Pendant que des milliers d’hommes sont réquisitionnés pour servir la France contre l’occupant Allemand, Jean, le fils de Perrine, tout juste âgé de 16 ans, décide de suivre les traces de son défunt père en embarquant sur un bateau de pêche pour sa première mission en mer. Depuis ce jour, Jean n’a jamais su s’arrêter, la mer fait partie intégrante de lui. Il enchaîne les missions courtes, rencontre sa femme Paulette, puis prend la décision de parcourir le vaste monde. Puis vint Pierre, leur fils, qui ne connaîtra que brièvement son père, malheureusement victime une nouvelle fois d’une mer déchaînée. Anéantie de tristesse et de désespoir par cette lignée maudite de marins qui ne reviennent pas (le père de Jean avant lui avait également succombé à la mer), Paulette fait le choix de priver Pierre de la mer, en l’emmenant loin d’elle, en pleine montagne suisse. Mais la mer, tel un aimant, arrive toujours à faire revenir les hommes auprès d’elle.



La mer peut beaucoup donner, de la joie, de la satisfaction, de la vie, de la nourriture, mais elle peut aussi tout reprendre. Elle fait autant rêver qu’elle effraie, elle peut être aussi douce que cruelle, aussi idyllique que perverse. C’est véritablement la mer qui est le personnage principal de ce livre, montrée sous toutes ses facettes, les plus belles comme les plus laides.



L’histoire en elle-même est construite de manière chronologique, en mettant en scène des protagonistes différents (d’abord la mère de Jean, puis Jean lui-même, enfin Paulette), qui exposent ouvertement leur façon de penser, de réfléchir, leurs émotions, mais surtout leurs craintes. On découvre la passion dévorante de Jean pour la mer, qui ne peut vivre loin d’elle, son désir d’évasion, de voyage, de liberté, sa fidélité envers son patron, ses compétences pour la pêche, mais aussi son amour pour Paulette, qui ne vient néanmoins pas détrôner son amour inconditionnel pour les flots. De l’autre côté, sur la terre ferme, on suit avidement Perrine, la mère de Jean, solitaire et isolée, en attente permanente de nouvelles de son fils, puis Paulette, sa femme, agacée par les absences de Jean. Toutes deux attendent néanmoins sagement, souvent avec angoisse, le retour du fils et mari tant aimé. Finalement, Jean n’a pas été mobilisé au front, mais les conséquences de son métier sur les femmes de sa vie sont identiques : l’attente interminable de son retour, la peur du danger et de la mort. Seules quelques lettres, écrites quotidiennement d’abord à sa mère puis à sa femme, viennent égayer le quotidien des femmes, dont la vie semble suspendue le temps du voyage. A travers ses écrits, elles partagent un peut de sa vie à bord et se sentent plus proches de celui qu’elles ne voient que trop rarement à leur goût.



J’ai éprouvé beaucoup de peine et de compassion pour ces femmes, qui se montrent particulièrement courageuses face à une situation pareille. De notre temps, il faut saluer les femmes de militaires, toutes armes confondues, qui connaissent bien ces sentiments ambivalents, de rester sans nouvelle de l’être aimé pendant de longs jours, d’attendre des semaines, très souvent des mois son retour, de s’inquiéter de ce qu’il traverse, du danger d’un terrain dangereux, des conditions de vie, de sa santé physique et mentale. Je suis admirative de ces femmes, qui traversent ses épreuves difficiles la tête haute, sans jamais se plaindre, en restant fidèle, aimante et d’un soutien indéfectible. Leur force et leur courage équivaut à celles des hommes partis loin d’elles, voire les dépassent parfois. Les mettre en lumière leur rend un hommage singulier, dont elles seront touchées, mais peut-être sans en rien montrer.



Un roman fort sur le courage des femmes de marins qui subissent le métier dangereux de l'être aimé. Un hommage émouvant à celles qui restent à terre, souvent dans l'ombre, mais qui jouent un rôle essentiel dans le quotidien de ceux qui partent en mer.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

A la fin de la guerre, Paulette et Jean sont tombés en amour l'un pour l'autre. Les jours heureux ont commencé pour Paulette quand ce dernier est venu offrir ses trois sardines et demi à son père.



Mais voilà, Jean est marin et son marin de mari, comme aime à le nommer Paulette, rêve de voyage au long court, même si elle n'a aucune envie de le partager avec son rafiot.



" Ma doué, tu me tueras si tu pars" lui hurle sa mère au désespoir. Il faut dire que Perrine a vu son mari disparaître en mer, elle ne veut pas que cela arrive à Jean. La mer prend tout ce qui vous est précieux.



Paulette, Perrine parviendront-elles a retenir pour l'une le bien aimé , pour l'autre le fils ?



Une histoire familiale haletante sur les côtes bretonnes, une histoire de femmes de marins, une histoire d'amour et de passion qui nous transporte à chaque page entre marées hautes et marées basses. Un hommage poignant, sensible pour toutes ces femmes restées à terre......Un hymne aussi à la liberté !


Lien : https://www.instagram.com/un..
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Perrine est fille, femme et mère de marin.

La mer lui prendra son père, son mari et son fils.

Et pourtant elle a tout fait pour empêcher son petit Jean de devenir marin à son tour.

Même marié à Pauline et père du petit Pierre, l'appel du large sera le plus fort



Roman divisé en plusieurs parties.

La première, c'est la rencontre de Perrine et de François, la naissance de Jean, la mort de François, puis ce sont essentiellement les lettres que Jean écrit quotidiennement à sa « chère petite M'an ».

La deuxième, partie est raconté par Paulette, un peu fantasque, qui tombera amoureuse de Jean, l'épousera et lui donnera le petit Pierre.

Elle fera tout pour que Pierre échappe au destin de son père et de son grand-père

Et enfin la troisième est racontée par Pierre qui a grandi à la montagne mais viendra à la mer à son tour.

Tragique destin que celui des femmes de marin dont la vie est faite d'attente, de peur, de larmes.

Et de courage surtout.

C'est une très bel hommage qui leur est rendu à travers ce livre.
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Encore un bon conseil du libraire très médiatique Gérard Collard.



Un roman qui commence en Bretagne dans une famille où l'on est marin de père en fils . C'est ainsi que Perrine a perdu son père, puis son mari en mer et enfin son fils. Celui-ci, Jean a épousé Paulette en 1946 et elle ne se résigne pas à lui interdire de naviguer tellement il a besoin de prendre la mer pour voir le monde. Lorsqu'elle se retrouve veuve avec un petit garçon, elle décide pour l'épargner, de quitter la Bretagne , ils vont vivre près du Mont Blanc, les risques sont grands également pour les alpinistes...

Quand un homme périt en mer, il faut penser au chagrin de sa mère, sa femme, ses soeurs.



J'ai aimé l'écriture de ce roman. Les personnages féminins sont très justes et touchants.



Un vrai coup de coeur, je le recommande chaudement.

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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

L’histoire se déroule sur les côtes bretonnes, en pleine seconde guerre mondiale. Pendant que des milliers d’hommes sont réquisitionnés pour servir la France contre l’occupant Allemand, Jean, le fils de Perrine, tout juste âgé de 16 ans, décide de suivre les traces de son défunt père en embarquant sur un bateau de pêche pour sa première mission en mer.



Depuis ce jour, Jean n’a jamais su s’arrêter, la mer fait partie intégrante de lui. Il enchaîne les missions courtes, rencontre sa femme Paulette, puis prend la décision de parcourir le vaste monde.



Grégory Nicolas rend uun bel hommage aux femmes courages; on s'attache à ces mères ces filles et qui épouses qui tentent de vivre malgré tout ce que la mer leur a pris .



Il nous parle de ces femmes qui restent, et rend un hommage bouleversant à ces femmes à qui la mer a tout pris et qui ne renoncent jamais. Perrine et Paulette sont deux héroïnes inoubliables auxquelles il est impossible de ne pas s’attacher tout au long de ce beau et grand roman d’amour et d’aventure.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Une histoire d'amour rude, pleine de tendresse qui dépeint une époque pas si révolue. Les femmes des bords de mer continuent d'attendre que la mer leur rende les hommes qu'elles aiment à chaque campagne de pêche, avec la crainte qu'elle ne le fasse pas.



L'auteur offre un roman bouleversant. La mer fascine, nourrit, tue, emprisonne ceux qui se sont laissé porter par elle. La mer est presque mythologique tant sa puissance à captiver ceux qui l'ont respiré est grande.



Femmes de marins, femmes de chagrin ? Perrine a perdu son époux englouti par la mer. Elle prie pour que Jean se détourne d'elle, reprend espoir lorsque Paulette, fille de charpentier, apprivoise Jean. Peut-être que l'amour le gardera à terre ?



Des amoureuses transies de peur pour leurs hommes qui chevauchent la mer par tous les temps pour une maigre pitance trop souvent. L'attente, la peur, la famine, la fierté pour le courage des hommes qu'elles ont choisis en sachant qu'un jour peut-être la mer les leur prendra, tel est le destin de ces femmes : l'attente angoissée, affamée parfois.



La solidarité des autres qui ont eu plus de chance, jusqu'à quand ? La fierté d'avoir résisté dans les temps troubles des guerres. L'amour et la peur qui gainent l'estomac de ces hommes qui ne pourraient pas faire un autre métier malgré les suppliques des femmes de leur vie.



Grégory Nicolas offre un roman bouleversant, vibrant hommage à ces femmes courageuses devenues soeurs dans l'adversité du quotidien, fières et fragiles à la fois.



Merci aux Éditions Les Escales pour la belle découverte de la plume délicate de Grégory Nicolas, qui façonne des personnages captivants, un roman poignant.

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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Magnifique roman qui saisit au coeur, sur les lignées de femmes de marins qui attendent leur mari, frère, fils, la peur au ventre à chaque sortie en mer.

Ce roman s'articule autour de 4 personnages principaux : Perrine, Jean son fils chéri, Paulette, l'épouse de Jean et Pierre, leur fils. Perrine a perdu son père, son mari et vient de perdre son fils quand le roman commence en 1951; tous les trois ont péri en mer; chacun des quatre personnages prend la parole pour raconter l'amour ou la haine de la mer, la peur en mer mais aussi et surtout à terre, la douleur des femmes lorsque la mer leur arrache un fils, un mari, un frère, la tentative désespérée des mères d'en écarter leur fils.

Le titre de ce roman est emprunté à un texte de Jean Cocteau, interprété par Marianne Oswald en 1935; Gregory Nicolas s'est inspiré de ce texte poignant, émouvant pour en faire un roman tout aussi poignant et émouvant.

Le personnage principal est la mer, pas celle des touristes, "la belle bleue" des vacances, mais celle des marins-pêcheurs, celle qui attaque les bateaux, qui gronde, qui dévore ceux qui essayent de se mesurer à elle; c'est celle, aussi, qui attire tel un sortilège, telle une femme qu'on aime, celle dont on ne peut s'éloigner malgré sa dureté, malgré le danger, celle qui nourrit les hommes et les fait rêver à des lointains, celle qui fait se sentir libre. Le roman se déroule en Bretagne, région chère à mon cœur, qui a payé et paye toujours un lourd tribut à la mer.

Il rend hommage à ces lignées de femmes qui n'ont pu empêcher que la mer leur prenne les homme qu'elles aiment, elles sont obligées de capituler devant l'égoïsme et la passion des hommes. L'auteur n'oublie pas ces orphelins qui se construisent sans père et qui, à leur tour, prennent la mer pour aller à la rencontre de ce père disparu et idéalisé. Ce roman nous offre de très belles pages sur l'attente, la peur, la douleur de ces femmes à terre. Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec les militaires partis en opération que les conjoints, les mères, les soeurs, attendent avec les mêmes sentiments et auxquelles Emilie Guillaumin a consacré son très beau roman "L'embuscade".

Je repenserai souvent à ces femmes et à ces marins face à la mer que j'ai la chance et le bonheur de pouvoir rencontrer chaque jour.

#Messoeursnaimezpaslesmarins #NetGalleyFrance

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Les fils du pêcheur

Les fils du pêcheur de Grégory Nicolas est publié aux éditions Les Escales.

Un auteur que je ne connaissais pas mais que je vais suivre pas à pas c'est certain.

Le narrateur avec dans les bras la petite Louise qui vient de naitre reçoit un coup de téléphone de sa mère Marie-Lou, l'

Ar c'hwill a coulé corps et bien entrainant dans les fonds son père Jean. Commence alors pour lui et ses frères un long travail de deuil , surgit aussi l'envie de mieux connaitre ce père qu'ils aimaient si fort et qui étaient toujours là pour eux ne ratant aucune fête, aucun anniversaire, seulement une fois le 4 février 1994 où leur père avec de très nombreux pêcheurs est allé manifester à Rennes...

De fil en aiguille certains faits vont venir semer le trouble. Qui était vraiment Jean? Les fils du pêcheur iront ils au bout de leur quête de vérité et sont ils prêts à tout entendre ?

j'ai apprécié l'écriture sobre et élégante de Grégory Nicolas, à l'image de ce pays et de ses habitants.

Un magnifique roman !! Celui de l'amour inconditionnel de 3 frères pour leur père, celui de l'amour que ce père portait à ses enfants; Celui du monde de la pêche côtière de ces marins qui vivent au jour le jour dépendant de la météo et de toutes ces décisions prises à Bruxelles , décisions qui peuvent les tuer d'un jour à l'autre. Une pensée pour ceux qui souffrent en ce moment.

Un livre que vous devez absolument découvrir

Merci aux éditions Les Escales via Netgalley pour c e partage

#Lesfilsdupêcheur #NetGalleyFrance
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Mes sœurs, n'aimez pas les marins

Vais-je réussir à vous parler de l'énorme coup de cœur que j'ai eu pour ce roman ? Va-t-il être possible de transmettre, rien qu'un peu, l'émotion ressentie lors de ma lecture ? Je l'ai terminé, les yeux humides, le cœur serré et dans un chamboulement d'émotions. Le vrai chamboulement, celui qui prend aux tripes, bouleverse, met à terre. En écrivant, j'ai encore le cœur au bord des yeux.



Nous sommes dans les années 40 sur les côtes bretonnes et nous découvrons Perrine. Orpheline, veuve et mère de deux enfants, Eliane et Jean. La mer lui a pris son père et son mari alors qu'ils étaient tous les deux dans la fleur de l'âge. Perrine ne rêve alors que d'une chose, que son jeune garçon ne prenne pas la mer. Mais cette dernière semble exercer sur les hommes une attraction redoutable. Peut-être que Paulette, la femme que Jean rencontrera, pourra changer les choses, à moins que ce soit le petit Pierre que leur amour aura créé. Malheureusement, les violences de la mer et de la vie sont parfois d'une injustice terrible. Paulette décide alors que Pierre, son petit garçon, ne sera jamais marin et elle quitte la Bretagne. Être loin de tout, loin de la mer surtout.



Je suis tombée en amour pour ces femmes, d'abord Perrine puis Paulette. J'ai eu pour elles un tel attachement que j'ai l'impression en vous écrivant qu'elles ne sont pas loin de moi. Elles m'ont émue à un point que je n'aurais pas imaginé. Le plus amusant est que je suis quelqu'un de très sensible, qui pleure facilement et pourtant, à la lecture, j'avais certes, les larmes aux yeux mais l'émotion la plus grande restait en moi. Comme elles, comme ces émotions qu'elles ne montrent pas pour rester fortes. Une sorte de mimétisme inconscient. Je retenais mon souffle, j'avais peur mais je voulais être une battante comme elles.



Un hommage magnifique à celles qui restent, celles qui portent le monde sur leurs épaules, celles qui ont tout perdu et trouvent encore le courage d'avancer. Et merci à Grégory Nicolas d'avoir écrit une histoire qui restera gravée dans mon cœur.
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Des histoires pour cent ans

Comment dépasser la légende familiale ?

Ce roman nous fait suivre 2 lignées familiales sous 2 époques différentes

Sous l'Occupation, ils suivent un chemin semé d embûches. Pierre, à peine sorti de l'enfance, traverse la Bretagne à vélo. Perrine paie le prix fort parce qu elle est trop belle. Marthe et Marcel s'enfuient à pied sous les bombes avec un bébé.

Deux générations plus tard, dans un pays en crise, Matthieu, Ève et Marc sont à leur tour confrontés à des situations qui les dépassent et Il leur faudra se montrer à la hauteur de leurs grands-parents héroïques.

Les héros et héroïnes de ce roman ont tous des qualités, des forces leur permettant d'affronter à leur manière les difficultés de la vie On entre directement dans leurs vies familiales comme un invité bien installé chez eux.

Ce roman m'a transporté en Bretagne sur mon vélo, avec 1 bouteille de vin dans le sac (2 autres thèmes chers à Grégory Nicolas) dans les parcours de vies de tous ces personnages. Et il m'a fait réfléchir sur notre héritage, sur ce qu'on se transmet de générations en générations,le poids du passé et de l'Histoire. Mais également sur la possibilité offerte ç chacun-e d'entre nous de devenir 1 héros pour soi ou sa famille.

Ce roman m'a bouleversé par moments, m'a fait découvrir une Bretagne méconnue, m'a fait sourire aussi...

Ce roman est à l'image de son auteur (doux et humain) que j'ai eu la chance de rencontrer et avec qui j'ai pu échanger au salon du livre de Paris le WE dernier. Je le remercie encore pour ces beaux moments ainsi que son éditrice @ruedespromenades. Longue vie @gregory nicolas!

Une très belle découverte.
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Mathilde est revenue

Quelque part entre la blanche et la noire, Mathilde est revenue est l’histoire d’une disparition. Celle de Mathilde, bien entendu, celle de l’amour, peut-être aussi.

Mathilde et Jérôme ont décidé d’avoir un enfant. Louis arrive et il pleure. Tout le temps. On s’adapte, on déménage vers la Bretagne où l’air est plus pur et la vie plus simple et les sentiments s’étiolent.

Cela aurait pu être un roman de plus sur la crise du couple ou, pire, un roman de trop sur un thème rebattu. Mais Grégory Nicolas ne va pas forcément où on l’attendait.

Grâce à une construction qui lui permet de dire beaucoup sans en faire des tonnes, d’abord. Ainsi le récit commence-t-il à la troisième personne avant de laisser la place à Mathilde, puis à Jérôme et d’abandonner à Louis la conclusion. À chaque fois un ton différent et, surtout, la capacité de l’auteur à ne pas se laisser entraîner sur la pente glissante du pathos à outrance. Car Grégory Nicolas aime bien le drame, certes, mais n’est pas du genre à s’y complaire.

Ensuite parce que, alors que se dévoile l’histoire de ce couple, les points d’achoppements entre Mathilde et Jérôme, les bonheurs et malheurs plus ou moins grands, la plume demeure légère et sait capter, comme c’était déjà le cas dans les nouvelles de La part de l’orage, les petits détails qui viennent à la fois détendre l’atmosphère mais en disent aussi souvent beaucoup de ces personnages qui se construisent sous nos yeux : des rêves de moustache, l’envie de faire de la trottinette, d’irritantes chansons d’Adamo…

C’est tout cela qui fait le sel du roman de Grégory Nicolas ; cette façon à la fois grave et légère de saisir les rouages des sentiments humains sans en faire des objets d’études que l’on dissèque ; cette manière de dire qu’en fin de compte c’est toujours la vie qui gagne. Fut-elle parfois bien vacharde, on l’aime quand même, on la dévore et on la boit (elle a apparemment un petit goût de Cornas, cuvée « sans soufre » 1999 de chez Thierry Allemand). Et on lit Grégory Nicolas de la même manière, avec le cœur parfois pincé mais, au bout du compte, un peu plus léger. Ça ne peut pas faire de mal.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La part de l'orage

Petit livre de nouvelles autour du vin et des cépages, La part de l'orage se lit avec gourmandise. Bien sûr l'aversion de Grégory Nicolas envers le cabernet et le merlot peut-être un frein pour le lecteur bordelais.

Ces légères réserves faites, et après lecture, il dire que son amour du grenache, du pinot noir ou du chenin, sa belle mélancolie, sa manière de parler avec tendresse du vin et des gens qui le font et qui le boivent (avec amour aussi) mérite que l'on s'y arrête. C'est parfois beau comme du Desproges (sauf que lui, il savait vous écrire une belle ode au château Figeac plutôt qu'un poème sur les senteurs de gaz du gamay) mais c'est surtout sensible, franc, et joliment écrit.
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Des histoires pour cent ans

Attachant, empreint de cette clarté des Sages, « Des histoires pour cent ans » de Grégory Nicolas est un roman de Vie. Les pages filent à 100 à l’heure. Le lecteur ne lâche rien. L’écriture est divine, semble l’aurore qui s’éveille en écarquillant ses yeux. Page après page, Grégory Nicolas déploie « Des histoires pour cent ans » avec cet art fou qui fait croire au lecteur qu’il se trouve dans une chaumière au coin du feu en train d’écouter : « Pierre imaginait les Boches comme des fantômes, ou des vampires, ou les loups des histoires. Est-ce qu’ils pourraient le manger ? ça lui faisait peur. »Le lecteur est saisi et pleure aussi. Les émotions palpitent et le chant glorieux dépasse le contre vent. Tout est beau ici dans cet astre verbal. Le lecteur se glisse subrepticement dans cette époque de l’Occupation où les hommes combattaient en chassant les coins de lumière pour ne pas s’effondrer. Perrine, majuscule de ces histoires paiera le prix fort et c’est sans doute la plus belle personne qui soit au monde. Mais l’Histoire ne retourne- t-elle pas à l’ombre avant la rédemption ? Ces histoires sont un puzzle de flamboyance. Comment l’auteur arrive- t-il à toucher ainsi au paroxysme littéraire ? Le lecteur est sidéré. Tant par ce don et par ces histoires qui se cherchent et trouveront le point d’appui dans la magnificence de leur union. Les protagonistes sont une généalogie empreinte des souffles de tempêtes, de souffrances, et l’Ere du XXIème siècle forme des rides sur leur front. Ils chercheront la carte qui, résiliente détourne les contre-courants. C’est un roman culte, majeur. Le lecteur est bousculé, élevé et les émotions qui s’écoulent laissent leurs flots sur les rives apaisantes. Publié par Les Editions « Rue des Promenades » « Des Histoires pour cent ans » va faire des petits par milliers et fera l’objet d’un grand film un jour certain. Ce roman est un édelweiss sur le rocher mémoriel. A lire d’urgence.



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Les fils du pêcheur

De prime abord, je n’aurais pas acheté ce livre car la quatrième ne m’emballait pas franchement. D’autant que je ne la trouve pas forcément représentative du contenu.

On s’attend à découvrir la vie d’un pêcheur, père de famille.



En réalité, c’est beaucoup plus que çà.

C’est toute une famille que l’auteur nous raconte, à travers les yeux de Pierre, endeuillé par la perte de son marin de père.

Gregory Nicolas nous propose cette relation père - fils emplie d’amour et de pudeur et décrit avec justesse les rapports entre pêcheurs. C’est l’histoire d’une transmission, entre les hommes de la famille mais pas que… L’auteur, à travers le portrait d’un personnage extérieur, nous montre à quel point une vie et les rêves qui l’accompagnent peuvent être bousillés en une seconde…



Les quelques références aux années 90 m’ont fait sourire me ramenant moi-même à mon enfance ! (Billy Ze Kick et le survet‘ Adidas à pressions si vous avez la ref !!!)



J’ai passé de beaux moments avec ce livre, ressenti de belles émotions mais trop de longueurs ont entaché ma concentration et ma lecture. Dommage, car le fond est vraiment beau.
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