Je ne sais pas vraiment commencer à vous parler de ce livre, parce que c’est le livre le plus original, le plus hilarant et le plus atypique que j’ai lu de toute ma vie.
Tout d’abord, il s’agit d’un ouvrage de fantasy, dans un univers très agréable à découvrir, assez traditionnel somme toute, mais c’est aussi là que la magie se fait dans ce roman : les références de fantasy y seront utilisées d’une manière tout à fait… non conventionnelle.
Une particularité de cet univers est la présence très importante (et vraiment pas discrète, n’est-ce pas ROGER !) des dieux. Des dieux qui, je dirais, sont pires que les Hommes. Ou au moins aussi cinglés. Et remplis de défauts tous plus catastrophiques les uns que les autres.
Ai-je oublié de préciser que ce livre est un véritable roman humoristique ? Ah, oui. Mais je pense que vous commenciez à le sentir venir… Alors oui, Deux Zéros et demi est hilarant. Cocasse. Burlesque. Le style de l’auteur oscille entre un style de narration très bien tourné (c’est très fluide à lire, très agréable, ça se lit vraiment tout seul !) et un vocabulaire plus trivial. L’humour ne vole pas toujours haut (et même, hum ! je dirais… vraiment pas haut ! ;-) ) mais c’est vraiment bien dosé, et pourtant, chaque mot semble être choisi pour être tourné en dérision. Il y a eu une seule scène que j’ai trouvé « too much », c’est le déversage alimentaire de Jermold pendant le festin chez l’empereur, mais je pense que c’est très personnel, et bon, ce n’étaient toujours que quelques lignes.
En tous les cas, je suis arrivée à la fin de ce très bon roman avec une immense surprise : c’est déjà fini ? Je n’ai pas vu défiler les pages, et l’histoire est très bien ficelée, même si on a l’impression que, vu la nullité de nos héros, y’a pas vraiment d’histoire (en fait y’en a une, sisi ;-) ). A la base de l’aventure, les dieux du Destin et de la Chance qui veulent se départager, et pour ce faire vont utiliser les trois premiers « héros » qui leur tombent sous la main, et question héros… le titre en dit long sur eux.
Parlons un peu des personnages.
Ethinor : le héros de légende par excellence, sauf qu’il… a perdu toute forme de renommée. Il est fort, puissant, n’a peur de rien (sauf des magiciens, mais faut dire qu’ils foutent la pétoche, ceux-là, aussi, à pouvoir lancer des sorts et des malédictions !). Il n’est pas très intelligent, mais pas si bête qu’il en a l’air au final (ou si. Mais ça dépend des fois et du point de vue). C’est peut-être mon personnage préféré. Sans doute à cause de sa masse de muscles. Ou alors parce qu’il est cool, malgré sa violence potentielle à fleur de peau.
Tallia : la guerrière aux airbags fournis avec le packaging, elle a pas l’air de se débrouiller super bien en combat, mais a l’intelligence pour elle. Elle traine les deux autres dans son sillage (enfin, faut pas beaucoup les trainer quand on a des formes rebondies dissimulées par un minimum de vêtements, remarquez). Elle possède un étrange secret, qui fait que tous les personnages rencontrés (ou presque) lui posent la même question… Tallia, la farouche vierge amazon, aurait-elle un passé mystérieux et pas très clair ? J’adore son caractère bien trempé et hyper désagréable. ;-)
Jermold : le boulet de la troupe. Il est petit, moche, vraiment pas intelligent, n’a aucune self-estime et est nul en magie… ce qui, pour un magicien, est gênant. Sans lui, l’histoire ne serait pas aussi drôle, mais on passe son temps à avoir envie de le baffer. Ce qui est bien, c’est que l’auteur ne lui fait presque que des misères, ça défoule ces envies de jouer au baseball avec sa tête comme balle. ;-)
Trun et Machin : ils ne sont pas du tout principaux, mais reviennent souvent et… ils m’ont fait mourir de rire. Deux assassins complètement nuls, à qui il arrivera les pires mésaventures dans leur poursuite acharnée contre nos trois zéros.
Morgune : un personnage « féminin »… très atypique, détestable à souhait, et qui cache des secrets bien… surprenants.
La démone : (j’ai oublié son nom… lol) Elle n’est pas super présente, mais met une touche très dynamique et drôle dans l’avancée de l’aventure. Elle est condamnée à réaliser des bonnes actions, et ne parvient pas bien à cerner ce qu’est une bonne action, au fond.
Manu : ou Manufatoresumenos (j’ai juste ? lol voilà le nom impossible !! :-p ) est un magicien soi-disant puissant, mais à part parler en énigmes et en rimes et lancer des malédictions toutes pourries, franchement… Ses rencontres forcées d’avec nos héros sont un vrai plus, très légendaires !!
Pour finir, ce livre vous fera mourir de rire, et vous donnera une pêche monstre. C’est de la grande œuvre, Monsieur Lecler, je n’avais jamais rien lu de tel en fantasy (pourtant, j’ai lu du Pratchett, beaucoup, et aussi du Arleston), et je ne regrette pas ma lecture ! Je vous le conseille vivement, le bouquin n’est pas cher (2,99 euros en ebook), et l’auteur, si vous voulez une version papier, est super sympa et adorable, et plein d’humour (comment ça, surprenant ? ;-) ) et… bref. Lisez-le. Avec le temps qu’il fait, c’est le moment idéal pour un peu de sourires et de rires dans ce monde de brutes ! ^^
Tiens, au passage, merci à toi Guillaume, pour ton envoi très généreux de ton roman il y a quelques temps ! C’était un chouette geste, qui m’a beaucoup touchée !
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