Anamorphose et boulettes est le cinquième et dernier roman de la série «
Deux zéros et demi », brillamment lancée avec le roman éponyme. Ont suivi
Bons baisers de Goscranie,
Partie fine, et inversement et
Des illusions matutinales. J'avais apprécié les premier et deuxième romans, et avais été un peu moins sympa avec les deux suivants que je trouvais en deçà des autres, sans vraiment saisir pourquoi. Avec
Anamorphose et boulettes, je renoue avec un humour, une intelligence et une subtilité que j'apprécie tout particulièrement.
Si vous ne connaissez pas encore
Guillaume Lecler et ses guillaumeries, d'abord vous ratez potentiellement quelque chose de barré qui change de ce qu'on a l'habitude de voir en littérature, mais surtout, je me dois de poser rapidement le décor, au risque de répéter ce que j'ai déjà pu dire dans mes précédentes chroniques ; Désolée pour ceux qui ont gardé quelques souvenirs de mes avis.
Guillaume Lecler est auteur de romans humoristiques, basés sur le principe que ses personnages ont un demi-cerveau à se partager, et que les pires emmerdes leur tombent sur le coin du museau, le tout dans une ambiance et un cadre fantasy-ste. L'humour y est raffiné (parfois moins, mais ça reste aussi drôle) et intelligent, les références nombreuses (et j'en rate sûrement !), le rythme entrainant, les intrigues toujours perchées. Dans les romans de
Guillaume Lecler, il y a toujours plus que de simples gags pour faire rire la galerie (et la galerie rit), et je crois que c'est encore plus flagrant dans le dernier roman de la série.
Anamorphose et boulettes m'a laissé entrevoir un petit quelque chose de nouveau, une petite lueur, une porte semi-ouverte vers autre chose que l'humour et la fantasy. C'est dans le début du chapitre 8 que je me suis dit, même si je le soupçonnais déjà, que l'auteur avait plus d'une corde à son arc, et qu'il serait bien capable de nous livrer un autre genre de roman, moins humoristique, plus noir. Je me demande même s'il ne nous cache pas certaines choses… de façon générale, ce roman est différent des autres, montre et raconte autre chose, et quelque part, je le considère plus audacieux. L'auteur réussi à transporter son lecteur dans son univers, en y apportant quelque chose d'essentiel et d'inédit, montre qu'il sait être plus qu'une personne drôle à l'humour intelligent (même s'il l'est indéniablement), car si c'est déjà beaucoup, ce n'est pas le seul talent de
Guillaume Lecler qui le démontre une nouvelle fois ici.
J'ai pris plaisir à retrouver mes héros préférés, Thamer en tête dont je ne me lasserai jamais du QI, et les dialogues que j'apprécie particulièrement chez cet auteur. En somme, j'ai englouti ce dernier tome que je relirai lorsque j'en aurai besoin.
Alors que dire pour clore cette série d'avis sur la série
Deux zéros et demi ? Qu'elle a été chouette ? Sans aucun doute. Même si je n'ai pas adhéré à tout et que j'en ai été peinée, elle a démarré fort bien et se termine en apothéose. Selon moi, ce dernier livre est peut-être le plus court, mais il est le plus abouti. le plus réussi, même. L'humour s'est affiné, le style a indéniablement évolué, et l'auteur s'ouvre peu à peu : l'évolution va dans le bon sens. J'ai grandement apprécié voir la sensibilité de l'auteur à travers certains de ses mots, tout en me faisant rire. Il y a définitivement beaucoup de potentiel chez
Guillaume Lecler, pas seulement humoristique, et j'espère que nous aurons tous la chance de le relire, avec ou sans les personnages de cette série.
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