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Critiques de Guillaume Nail (121)
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Madou en cinq actes

Madou en 5 actes, Guillaume Nail, Milan

Madou, tout juste majeure, vit à Cherbourg. Elle s’ennuie dans sa classe de terminale qu’elle refait pour cause de ratage de bac. Ses parents, stressés, sont du genre "Passe ton bac d’abord". Mais Madou a découvert le théâtre et sent que c’est dans l’écriture qu’elle se sentira vivre pleinement.

Ce roman est une ode à l’écriture et au théâtre. C’est aussi un roman initiatique, mais point question ici de rites sportifs ou physiques. Madou est en plein questionnements sur son avenir : doit-elle suivre la raison des parents et se forcer à obtenir le bac, s’inscrire à ParcoursSup, vivre à Cherbourg, ou se lancer dans l’écriture, se jeter dans le vide, risquer l’échec voire l’humiliation ? Guillaume Nail décrit une jeune femme en plein désarroi, en plein doute qui se cherche. C’est souvent le cas à cet âge, mais on peut aisément transposer à d’autres âges de la vie, lorsque la question du changement se pose.

Madou va faire des rencontres, certaines qui l’aideront, d’autres qui se serviront d’elle de sa jeunesse, de sa fougue, de son ingénuité. Il lui faudra convaincre. Elle va passer par des hauts desquels elle redescendra très vite, par des bas pendant lesquels les amis de Cherbourg seront présents.

Guillaume Nail écrit un roman fin et passionnant. Madou est attachante, agaçante parfois, mais toujours avide de découverte : le théâtre, la littérature et évidemment Annie Ernaux à laquelle elle s’identifie rapidement : normandes toutes les deux, issues de parents modestes et qui écrivent.

J’ai déjà lu deux livres de l’auteur, un roman jeunesse et un roman vieillesse (c’est écrit comme cela dans sa bibliographie), celui-ci serait entre les deux, il pourra parler à beaucoup d’âges et de lecteurs.
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Ton absence

Pourquoi pas 5 étoiles ?



Parce que j’en voulais plus. Ce livre m’a emporté, je ne l’ai pas lâché de la soirée, j’ai combattu les paupières lourdes et le début de somnolence. Et j’en voulais encore. J’aurais pu lire encore 100,200 pages de cette plume magnifique.

J’aurais voulu connaître la suite, un peu plus de contexte et les effets de cette absence si dévastatrice. J’aurais peut être même voulu un début d’explication, de résilience face à cet effet de groupe et cet adolescence un brin cliché (quoique).



Enfin, quoiqu’il en soit, la plume résonne comme une chanson, avec une mélodie douce et des paroles tristes.
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Ton absence

Très bien écrit, mais pas facile, je pense, à comprendre pour de jeunes lecteurs, car il y a beaucoup d'implicite. On comprend que Léopold a un coup de foudre pour Matthieu, et les sensations que cela déclenche en lui sont finement décrites, mais ce n'est pas toujours facile de comprendre de qui ou à qui il parle.
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Madou en cinq actes

Pas facile d'établir son dossier ParcourSup quand on a une passion qui ne nous permet pas de répondre aux attentes de la société – et des parents – et de remplir les cases dans lesquelles elle tente de nous enfermer. Madou, qui repique sa terminale, est en colère contre tous et contre elle-même, répugnant à se fondre dans un moule qui ne lui correspond pas. Poussée par Gabor, son petit ami, elle ose, elle s'affranchit des codes et part pour Paris, co-écrire un scénario avec un metteur en scène rencontré au théâtre où elle bosse en tant qu'ouvreuse.



Madou en 5 actes est pour moi la rencontre avec un auteur que je n'avais jamais lu et dont je découvre la plume pleine de justesse pour aborder le passage à l'âge adulte avec ses questionnements, la passion du théâtre et le pouvoir de l'écriture. Guillaume Nail dresse le portrait d'une adolescente qui porte en elle les doutes et les questionnements de sa génération, en proie à une inquiétude permanente de trouver sa place dans un monde en plein changement, et à l'intérêt de faire des études qui ne la conduiront nulle part.



Construit en cinq actes, le récit voit Madou évoluer au rythme de sa passion pour le théâtre et des rencontres. Elle avance à tâtons, chute parfois, mais se relève toujours, le regard tourné vers l'avenir qu'elle dessine, portée par des amis, qu'elle ne mérite pas toujours, des parents concernés, à qui elle rend la vie impossible, et de nouvelles rencontres qui remettent en question ses décisions et la poussent à interroger celle qu'elle est vraiment.



Récit initiatique, Madou en 5 actes est un roman qui se révèle exaltant dans les passions de son héroïne et dans l'écriture moderne de son auteur, dont les descriptions de paysages sont une invitation au voyage, et dont la poésie se fait la fenêtre d'une âme luttant avec un puissant désir de liberté. On pourra prolonger la lecture en musique ou en lecture grâce à une playlist et une bibliographie proposées en fin d'ouvrage.
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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On ne se baigne pas dans la Loire

Écriture sensorielle, puissante, poétique.

Niveaux de langue entremêlés, cris proférés. Eclats de rire. Instantanés de vie, images et sons.



Au sein de la construction fluviale de ce beau récit (en trois parties intitulées "le courant", "l'amont" et "l'estuaire"), une série de courts chapitres, haletants.



Mosaïque de personnages et de situations qui prennent forme, par touches juxtaposées. Les souvenirs émergent, le passé refait peu à peu surface. Enfances naufragées, "la colo comme une échappatoire". Des émotions, en vrac, tels les vêtements que Benoît, le directeur, fourre dans son sac.



On voudrait échapper à la vue d'ensemble qui se dessine, mais "comment lutter, l'énergie irrépressible d'une dizaine d'ados."



Mosaïque de courts chapitres, va-et-vient d'un personnage à l'autre, découverte progressive des émotions enfouies, tapies, dissimulées aux autres. Les personnalités s'éclairent, se frôlent, se confrontent. La Loire les révèle, les reflète.



Tapie en plein soleil, immobile, elle serpente, la Loire. En apparence inoffensive : " là, c'est pas la Loire. Pas vraiment, du moins. Quelques flaques sans trop de fond, que de longues langues de sable séparent sagement du fleuve. Simple pataugeoire, histoire de se desétourdir de la chaleur qui écrase." (...) " A peine si on devine le lit principal du fleuve qui s'étire, derrière. " Même pas une menace. Juste une présence, sourde, latente, indolente. Ciel bleu, pas un nuage. "Ça rampe en loucedé".



Nous sommes amenés à partager le point de vue de Pauline, la jeune animatrice de la colo, à peine plus âgée que les ados, observatrice de leurs jeux, "sans y prendre part, pas vraiment". Comme elle, "on sent un début d'angoisse s'infiltrer, péniblement". Et ça ne nous lâche pas : "la boule est là, dans son ventre", dans le nôtre aussi. C'est contagieux, l'angoisse.



Décidément un beau récit, qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé : il nous attrape, nous prend aux tripes, le courant nous emporte. On voudrait que ça dure l'éternité. Comme Pierre et Farid.
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Madou en cinq actes

Madeleine a 18 ans, après avoir raté son bac vient le moment de s'inscrire à Parcours Sup mais le souci c'est que Madou n'a pas envie de continuer des études qui ne lui plaisent pas.

Ce qu'elle aime Madou c'est le théâtre, et elle se verrait bien continuer dans cette voie. Elle a l'habitude de travailler dans celui de sa ville, au grand dam de ses parents pour qui c'est une vie de saltimbanque et une mauvaise lubie de leur fille.

Madou s'ennuie, elle ne supporte plus ses parents, cette ville terne, elle a des envies d'ailleurs, elle étouffe. Alors un jour elle part, elle décide de suivre sa voix, qui la mènera de Cherbourg à Paris et à Avignon. Tout ne sera pas toujours simple mais si au bout du chemin elle trouvait enfin sa place ?



Ce roman est constitué comme une pièce de théâtre, par actes. On y retrouve une panoplie de personnages qui croisent la route de Madou. Certains auront un rôle important, d'autres non.

Madou est une fille passionnée comme beaucoup de jeunes adultes elle a soif de vivre sa vie pleinement, comme elle l'entend. La relation avec ses parents est conflictuelle, j'ai eu parfois beaucoup de mal avec cette relation tumultueuse. J'ai trouvé madou parfois trop dure avec eux et je n'ai réussi à vraiment m'attacher à elle mais c'était intéressant de la voir évoluer tout au long du roman.

Ce livre est une quête de soi qui parlera sûrement aux ados / jeunes adultes qui peuvent se sentir parfois perdus (et ils sont plus nombreux qu'il n'y paraît).

Le monde du théâtre parfois ponctué de poésie m'a plu. La plume de l'auteur est très agréable à lire.
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On ne se baigne pas dans la Loire

La Loire, le fleuve majestueux, sauvage, si beau mais qui peut être traitre et si dangereux avec ses bancs de sable attirants et brutalement fuyants, ses courants violents et ses remous qui entraînent et engloutissent.



Nous sommes en Anjou, par une journée ensoleillée de fin août. Une poignée d’adolescents achèvent leur séjour en colonie par un pique-nique au bord du fleuve. Il fait très chaud et après une partie de foot, l’un d’eux, comme un défi, lance un « si on se baignait ? » qui va tout faire basculer. Les deux moniteurs, à peine plus âgés que les jeunes qu’ils encadrent et noyés dans leurs préoccupations personnelles, vont laisser lentement dériver cette journée vers le drame.



On devine d’avance la tragédie sans en connaître vraiment les ressorts et le lecteur passe alors imperceptiblement de la lecture plaisir à la lecture angoisse. Ce sentiment ne nous quittera plus jusqu’à la fin du livre.



La seconde partie du roman revient sur les portraits des garçons, leurs relations, leur histoire familiale, les espoirs, aspirations, les difficultés de vivre pour certains. Comme dans tout groupe, il y a des rapports de force, un chef, un souffre-douleur, des amitiés, des jalousies, des attirances, des amours balbutiantes et cachées… Au fur et à mesure de la découverte des personnages, le lecteur apprend à les connaître et s’y attache, inévitablement…



Alors quand l’ombre du danger ressurgit, lorsque l’histoire reprend son cours chronologique normal dans la dernière partie du livre, l’angoisse remonte d’un cran car on sent le dénouement terrible approcher.

Qui de Gus, Pierre, Farid, Totof, Lorenzo… vaincra la cruauté du fleuve qui, tel un monstre surgissant brutalement de l’eau calme, happe sans pitié des vies innocentes ?



La construction du livre est originale avec ses 3 parties, le courant, l’amont et l’estuaire, chacune encadrée par de courtes pages intitulées « Le fleuve », comme pour nous rappeler que la Loire et le danger sont toujours là, tapis, attendant leur heure.



L’écriture est tantôt poétique et picturale lorsqu’elle dépeint la beauté du fleuve, tantôt vivante et crue quand elle décrit l’insouciance des jeunes garçons. C’est un livre sur l’adolescence, sa fièvre et son inconscience, un roman étrange où la douceur côtoie la cruauté et la vie flirte avec la mort.



Une lecture très ambivalente pour moi, qui m’a à la fois emmenée dans la douceur des paysages de bords de Loire que je côtoie quotidiennement et dans un malaise diffus lié à la conscience de la fragilité de la vie. Sans doute est-ce là justement le talent de l’auteur que de nous faire ressentir cette vulnérabilité et la rupture qui peut se produire à chaque instant.



« On ne se baigne pas dans la Loire.

Ni printemps, ni été, ni même un doigt de pied. »



Ce récit est inspiré du drame de Juigné-sur-Loire en 1969 ayant coûté la vie à 19 enfants ; l’auteur a souhaité leur rendre hommage.


Lien : https://www.caloukili.fr/
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On ne se baigne pas dans la Loire

Tout le monde le sait ou devrait le savoir, on ne se baigne pas dans la Loire, même pas un peu, de sa source à son embouchure.



La Loire est un fleuve sauvage et impétueux qui peut grossir très vite.

Les sables mous qui recouvrent ses berges se dérobent sous les pieds.



En juillet 1969, à Juigné-sur-Loire, près d’Angers, 19 enfants en sortie avec un centre aéré de Mûrs-Erigné, ont péri, noyés dans les bras du fleuve, piégés par le fort courant.

Depuis le drame, il est strictement interdit de faire trempette dans le fleuve.



C'est en hommage à ces enfants que l'auteur a écrit ce roman.



*******



31 août, dernier jour de colo pour un groupe d'ados d'environ 17 ans.



La climatisation du car qui les emmenait en pique-nique tombe en panne.

Le chauffeur et directeur de la colo se gare. Pas très loin, Gus, le meneur, avise un espace spacieux pour se poser, avisant même une étendue d'eau pour se rafraîchir.



C'est Pauline, une jeune mono de 21 ans, qui encadre le groupe, assistant Benoît, le directeur.

Les jeunes s'amusent, qui au ballon, qui aux cartes... quand soudain l'un d'eux s'écrie : On va se baigner ?



Le roman est découpé en trois parties.

- Le départ de la colo pour le pique-nique,

- Zoom arrière sur la vie des personnages avant les vacances,

- Suite du jour du pique-nique.



Le fleuve, personnifié, est fort bien décrit, pour un peu on serait dans sa "tête". Majestueux, implacable', il lui suffit d'exister.



Les gamins sont attachants, du frondeur à la tête de Turc. Amitiés et inimitiés parfaitement décrites.

Benoît et Pauline, comment dire... même pas en rêve on imaginerait leur confier nos gosses. Mais je vous laisse découvrir.



D'autres babelpotes ont lu ce livre avant moi et je les remercie de m'avoir incitée à en faire autant.

Très bon bouquin, poignant, émouvant, très bien écrit, que je recommande vivement.

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Madou en cinq actes

Je pense avoir lu presque tous les romans de Guillaume Nail et comme à chaque fois, je termine ma lecture en me disant que c’est un gros coup de coeur ! Dès les premières lignes, Madou s’avère aussi irrésistible qu’attachante. L’adolescente doit décider de son avenir et les décisions qu’elle souhaite prendre ne sont pas en parfaite adéquation avec celles de ses parents qui les qualifient plutôt « d’élucubrations ». On y découvre donc cette jeune passionnée qui nous présente l’univers du théâtre avec beaucoup de justesse. En dehors des heures passées à repasser le bac au lycée, elle s’investit aux côté d’une troupe, place les spectateurs et s’intéresse de près aux objets oubliés aux places impaires… une curiosité qui pourrait bien faire l’objet d’une nouvelle pièce de théâtre ! Ce roman d’apprentissage est intéressant car le théâtre est vraiment un angle mort de la littérature destinée aux adolescents et pour une fois, il est admirablement mis à l’honneur. L’écriture est fluide, alerte et drôle sans négliger les envolées poétiques et les dialogues savoureux. Madou m’a d’ailleurs permis de me familiariser avec les nouvelles expressions des jeunes que mon fils a eu la gentillesse de m'expliquer. En bonus, on peut partager la playlist de l’auteur, une filmographie et une bibliographie qui donne envie d’aller découvrir certains titres… 
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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On ne se baigne pas dans la Loire

Chronique d'une dernière journée de colo, juste avant de se séparer, dernière colo pour ces presqu'adultes, dernier jour pour les monos dépassés. Portraits d'ados pas très sympathiques, les heures passent et on connait le dénouement mais on espère quand même le miracle. J'ai moyennement aimé, le style décousu, les portraits d'ados qui ne trouvent pas grâce aux yeux de l'auteur.
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On ne se baigne pas dans la Loire

Quittant pour la première fois la littérature pour la jeunesse, Guillaume Nail ne s’éloigne pas pour autant des turbulences adolescentes avec ce roman coup de poing, déflagration de vie, de tension et de poésie, inspiré d’un fait divers dramatique qui, à l’été 1969, coûta la vie de dix-neuf enfants d’un centre aéré, aspirés par un cul-de-grève à Juigné-sur-Loire, près d’Angers.





« On le sait pourtant », insistent les premiers mots, doublant l’avertissement du titre : « On ne se baigne pas dans la Loire. Ni printemps, ni été, ni même un doigt de pied. » D’emblée placé sous la menace d’un drame annoncé, happé dès l’incipit par la somptueuse et inquiétante évocation d’un fleuve aux beautés torves, faussement assoupi entre « bras morts et plein lit », l’on sait que le piège est tendu et que sa sournoiserie aura bientôt raison de quelque victime étourdie.





Personnage parmi les autres, « le fleuve » se mêle dès lors aux prénoms qui servent de titres aux brefs chapitres, révélant les personnalités en une succession de scènes crépitant comme autant de flashes, et qui, en trois parties, vont d’abord nous tremper dans l’angoissant courant de l’histoire, suspendre ensuite son fil pour un retour en amont précisant les relations entre les protagonistes, enfin nous précipiter vers l’estuaire du dénouement, dans la désolation des ruines après le tsunami, quand est venu le temps de la stupeur et de la recherche d’explications.





Inconscients de l’imminence du drame, ils sont un groupe d’adolescents, tous des garçons d’au plus dix-sept ans, en colonie de vacances sous la responsabilité de deux encadrants. En ce 31 août, c’est le dernier jour d’insouciance avant le retour à la maison, chacun solitaire face à ses tracas, alors tous sont bien résolus à profiter jusqu’au bout, et le plus intensément possible, de la turbulente dynamique du groupe. Le sentiment de fin et la chaleur accablante ont définitivement raison de l’autorité vacillante des deux adultes, Pauline et Benoît, l’un comme l’autre au bord du faux pas : elle, fragile et à peine plus âgée que tous ces garçons, troublée par les insolents assauts de leur jeune testostérone ; lui, hanté par l’interdit de son « fétichisme olfactif » qui lui fait chaparder leur linge sale en cachette. Alors, n’en déplaise à Pierre le souffre-douleur et à Totof le franc-tireur, lorsque Gus le meneur lance après le pique-nique et la partie de ballon en bord de Loire : « on va se baigner ? » et que Benoît soupire « place à l’impro », tout peut désormais arriver.





Magnifiée par une plume vivante et affûtée, aux séduisantes et inventives libertés poétiques, la narration crève les pages tant personnages et scènes, d’une précision toute cinématographique, acquièrent d’intensité et de vérité, le tout tendu par l’imminence d’une catastrophe dont on ignore par où elle va frapper. De la traîtrise du fleuve aux comportements transgressifs des protagonistes, en passant par l’aventure isolée d’un Totof courant ses propres risques, les menaces s’accumulent comme de moins en moins lointains coups de tonnerre préfigurant le désastre.





Un livre tragique, sombre et cruel, dont on dévore les originales beautés d’écriture dans un seul jet de tension angoissée.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Madou en cinq actes

Première chose que je peux dire sur ce livre, c'est qu'on ressent tout l'amour que l'auteur a pour le théâtre et qu'il nous le transmet parfaitement. Je suis assez admirative sur la façon dont son texte est écrit, il est tout en touche de poésie. J'avais parfois l'impression de lire du slam.

Malheureusement, je ne suis pas une grande fan de poésie. J'aime bien quand il y en a par petites touches, mais pour le coup, il y en avait un peu trop pour moi.



En ce qui concerne le personnage de Madou, c'est assez compliqué de s'attacher à elle. C'est une adolescente à la porte de sa vie adulte, elle doit passer son bac pour la deuxième fois, ayant échoué l'année précédente. Elle se cherche, cherche sa voix et rencontre une troupe de théâtre dont un metteur en scène. Il va lui proposer d'écrire un texte avec lui. Elle lâche tout pour le suivre à Paris pendant ses deux semaines de vacances. Évidement, tout ne va pas se passer comme dans un rêve entre ses propres attentes, ses humeurs, son égocentrisme mais également les attentes de toutes les personnes qui gravitent autour d'elle, rien ne sera simple.



Ce n'est pas vraiment le style de lecture que j'apprécie, je me suis un peu ennuyée surtout dans les description poétique qui sont très jolies mais qui ne me donnaient pas vraiment envie de reprendre le livre. Il y a tout de mêmes beaucoup de bonnes choses à découvrir dans ce livre, les amateurs de théâtre y trouveront certainement leur compte.

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Madou en cinq actes

Départ, retour, nouveau départ, tout ce récit drôlement prenant suit ses oscillations, celles à vrai dire de bien des adolescents – le public auquel est destiné le livre. D’un côté, Cherbourg, qui « comme un ­vortex », « vous aspire » dans un tourbillon d’ennui « et refuse de vous laisser partir », écrit Guillaume Nail.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Armande Cornix sauve le monde (enfin, presq..

C'est drôle et assez original. une jeune collégienne (très désagréable avec sa mère), totalement déjantée, qui agit sans réfléchir, part en vacances avec sa mère à La Réunion et surprend quelque chose d'étrange : elle soupçonne du cannibalisme ou de l'esclavage moderne et décide de mener l'enquête avec Sullyvann.

Il y a du langage oral, des réflexions absurdes, de l'originalité dans les passages, le journal d'Armande/ Emma... C'est drôle, je le répète et ça aborde en filigrane les injustices du monde...
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On ne se baigne pas dans la Loire

Des enfants sont en colos et partent pique-niquer le dernier jour de la colo au bord de la Loire



Il y a

Benoit

Pauline les encadrants

Et puis

Farid et Pierre,

Gus,

Tophe…

Ils ont tous leur particularité.

Benoit aime chaparder un vêtement dans les affaires de chaque colon.

Tophe va escalader le mur de l’enceinte du château pour récupérer le ballon

Pauline, elle doit s’occuper quand elle n’est pas à la colo de son père devenu dépendant.

Pierre a un trauma de bien plus jeune. Avec Farid, ils s’entendent bien et jouent à la crapête

Gus, lui, il fait le gros dur, et il est beau, mais qu’y a-t-il dans sa tête ?

Et puis aussi

Youssou,

Jonas

Kevin

Nathan

Pavel

Adone..



Timothee

Lorenzo



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Ton absence

Léo s'est formé un groupe de potes lors de son premier stage théorique pour obtenir le BAFA. Il a créé des liens forts et la bande est proche, à tel point qu'ils repartent ensemble pour le second stage, l'approfondissement. Un stage qui fait partie du parcours pour obtenir le BAFA et faire de l'animation. C'est pendant ce stage, le temps d'une semaine, que Léo voit naitre chez lui des sentiments pour Matthieu un autre stagiaire. Des sentiments qu'il refoule, qu'il tente de contrôler et qui en même temps, il le sent bien, le dépassent un peu. Le regard du groupe sur cette relation naissante va beaucoup jouer sur les comportements de Léo mais aussi sur ceux de Matthieu, qui lui de son côté est plutôt solitaire et dénote dans la bande qui réalise le stage. Il y a de tout dans ce court roman touchant de Guillaume Nail. Une forme d'écriture libre sur certaines pages, des passages qui côtoient de la poésie, une grande importance de la nature. On est embarqués par ce que traverse Léopold, ça sonne juste. Ce court roman est rythmé par les différentes activités animées par les jeunes qui passent le stage et qui veulent l'obtenir pour poursuivre vers le diplôme. C'est aussi une façon de voir évoluer un sentiment amoureux entre deux jeunes dans un environnement qui met des barrières à ce sentiment justement. Dans "ton absence", on questionne le désir chez ces jeunes adultes, le rapport aux normes et l'impact que cela peut avoir directement dans leurs vies. Un roman qui prouve encore une fois toute la vitalité de la littérature jeunesse. À découvrir.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Madou en cinq actes

J’adore les romans d’apprentissage, les romans ado qui pointent la difficulté à “devenir”, le refus d’une vie aux standards trop étriqués, et cette envie d’autre chose qui semble insaisissable.



Madou vit à Cherbourg avec ses parents. Elle déteste cette ville, déteste la vie terne et ultra conformiste qu’ils mènent et surtout, elle en a assez qu’ils insistent sur ce qu’elle compte faire après un bac qu’elle a déjà raté une fois. Madou étouffe, rêve d'ailleurs sans pour autant savoir comment y accéder. Sa seule bouffée d'oxygène sont les soirées au théâtre où elle travaille comme ouvreuse.

Sa vie sort toutefois de sa monotonie quand elle explique à un écrivain de pièces de théâtre sa théorie sur les objets plus fréquemment oubliés par les spectateurs si leur place est un chiffre impair. Celui-ci, totalement séduit par cette anecdote et la sensibilité qu’elle a pu témoigner en assistant à sa pièce actuelle, lui propose qu'elle co-écrive avec lui sa prochaine pièce. Madou voit enfin l’opportunité de s'éloigner de tout ce qu’elle déteste et de peut-être enfin accéder à cette échappée à laquelle elle aspire.



Une adolescente un peu paumée mais portée par sa passion du théâtre, une réflexion sur l'écriture, les chemins non conventionnels que la vie peut nous faire emprunter… j’avais tout ça en tête en débutant ce roman et même s’il est bien question de ces thématiques, j’avoue avoir eu le sentiment de passer complètement à côté de cette histoire.



Je n’ai malheureusement pas réussi à dépasser mon irritation pour l’héroïne qui m’est apparue assez égoïste, incapable de discuter posément avec ses parents, assez caricaturaux eux-mêmes dans leur réflexion sur l’avenir de leur fille. Elle est prise par son rêve et en devient infecte, même avec son petit ami qui l’a toujours soutenue.



J’attendais de l'émotion avec une envie de m'identifier à cette jeune fille en quête d’une voie qui lui donne le sentiment de vivre mais je n’ai malheureusement ressenti que de la colère, à tel point que j'ai abandonné le roman passé la moitié…



Je ne serais donc malheureusement pas de bon conseil pour ce roman mais n’hésitez pas à lire d’autres avis si votre curiosité est titillée.
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Madou en cinq actes

Un joli coup de coeur pour ce roman de Guillaume Nail!



Madou est en colère, crève d’ennui à Cherbourg, trouve ses parents totalement niais et plan-plan.

Elle rêve d’ailleurs et d’une autre vie, Madou.

Elle est égoïste, totalement injuste, Madou (elle est donc un peu énervante)

Mais elle a un petit quelque chose, Madou,

et peut-être effectivement un autre destin que celui voulu par ses parents, Madou.



Alors nous lecteurs sommes donc ravis de la voir faire, de la voir expérimenter, se frotter à la réalité de vie, plutôt que de limiter sa rébellion à une moue permanente.



Elle fera donc, réussira, tombera, se relèvera, Madou,

offrant aux ados lecteurs, un joli roman d’apprentissage.



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Armande Cornix sauve le monde (enfin, presq..

★ Son nom est Cornix. Armande Cornix 👀



Chers amis lecteurs, je souhaitais aujourd’hui vous emmener dans l’univers chaotique d’Emma Lefèvre, alias Armande Cornix, une anti-héroïne dont l’aventure est aussi captivante qu’extravagante.



Entre frasques délirantes, quête effrénée de liberté et enquête à haut risque, Armande Cornix n’a cessé de nous surprendre et de nous agacer un peu aussi, il faut bien l’avouer 😆:



ஜ Armande Cornix sauve le monde (enfin, presque) ஜ @guillaumenailcommeportail

@editionsmilan



L'histoire est loufoque, enlevée, survoltée. Elle se lit tambour battant.



On y découvre une ado qui s'apprête à passer les pires vacances de sa vie: une semaine dans un hôtel-club à la Réunion avec sa mère! L’enfer!



Déterminée à échapper à la torture du club d’ados et à l'enthousiasme forcé des animateurs, elle se donne pour mission de dénoncer les conditions de travail des employés de l'hôtel. Elle se trouve alors mêlée à une affaire qui va (presque) complètement la dépasser.



Tout au long des pages, l'auteur crée un équilibre subtil entre l'humour et la réflexion, entre l'irrévérence de l'adolescence et la quête de liberté. Le chaos qui règne dans l'esprit d'Armande se reflète dans le texte lui-même. Ses listes d’indices, ses plans d’actions, ses nuages de mots se succèdent et s'entremêlent créant une lecture foisonnante et dynamique.



Armande Cornix provoque en son lecteur à la fois de l'exaspération mais aussi énormément de compassion. Derrière ce pseudo, digne d’un agent secret, se cache en réalité une jeune fille qui aspire simplement à la liberté de s'exprimer et d'être aimée pour ce qu'elle est.



Je ne peux finir ce "court" retour de lecture sans vous dire que ma fille a adoré les personnages secondaires -ils apportent du relief à l'intrigue et contribuent à rendre cet univers encore plus vivant- et que de mon côté, j’ai été très impressionnée de la manière dont l’auteur porte à hauteur des jeunes adolescents les enjeux et réalités du monde qui les entourent, y compris les questions liées à l'immigration.
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On ne se baigne pas dans la Loire

Ce roman inspiré d’une histoire vraie ressemble à une allégorie de l’adolescence.

La Loire est comme une existence d’adulte que l’on choisit d’endosser ou pas.

Mais quand on a 15 ans on ne doute de rien car on ne se doute de rien. La vie ressemble à un jeu. Alors jouons ! Tirons la corde sans même se demander quand elle va casser. En fait on a même envie qu’elle casse.

Et puis la colo c’est ce moment honni ou magique, où l’on s’affranchit des parents, avec juste quelques adultes qui assurent le confort même minimal, qui permet aux ados et aux enfants de se concentrer sur le monde qu’ils se bâtissent.

Chacun prend alors son rôle comme sur une scène de théâtre : le clown charmeur, le gros mal dans sa peau qui se réfugie dans les jeux de cartes pour éviter les baignades, le directeur aux instincts pas tout à fait avouables, la monitrice molle et gentille qui joue les mamans mais retournerait bien dans le monde cocon des ados, presque prête à tomber sous le charme de la star de la colo. Mais elle a trop vite oublié les difficultés de cet âge de la vie. Ces petites défaites qui causent de grandes douleurs. Cette découverte du monde qui déclenche des élans infinis et des frustrations insupportables. Et puis les hormones qui chamboulent tout. Qui donnent des boutons, envie de se branler de baiser, de prouver qu’on est mâle dominant ou femelle charmeuse.

Pas facile. Alors pour faire retomber cette pression, on joue. Jusqu’à ce que la corde casse. Jusqu’à ce que la Loire se fâche.

C’est brutal, mais vraiment on a l’impression de faire partie de cette colonie. Le carrelage mouillé de la salle de déjeuner qui sent l’eau de javel, le foutoir dans le car, le soleil et la chaleur qui abrutissent, et cette urgence à vivre la dernière journée de colo comme un baroud d’honneur inoubliable avant de retrouver la normalité fade. Ou pas.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C’est un roman qui déborde de Loire et de vie.
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