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Citations de Gustave Flaubert (2976)


Emma retrouvait dans l'adultère toutes les platitudes du mariage.
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Donc nous partîmes en avant,au-delà, sans nous soucier de la marée qui montait, ni s'il y aurait plus tard un passage pour regagner terre. Nous voulions jusqu'au bout abuser de notre plaisir, et le savourer sans en rien perdre. Plus légers que le matin, nous sautions, nous courions sans fatiguer; sans obstacle, une verve de corps nous emportait malgré nous et nous éprouvions dans les muscles des espèces de tressaillements d'une volupté robuste et singulière. Nous secouions nos têtes au vent, et nous avions du plaisir à toucher les herbes avec nos mains. Aspirant l'odeur ds flots, nous humions, nous évoquions à nous tout ce qu'il y avait de couleurs, de rayons, de murmures, le dessin des varechs, la douceur des grains de sable, la dureté du roc qui sonnait sous nos pieds, les altitudes de la falaise, la frange des vagues, les découpures du rivage, la voix de l'horizon; et puis c'était la brise qui passait, comme d'invisibles baisers qui nous coulaient sur la figure, c'était le ciel où il y avait des nuages allant vite, roulant une poudre d'or, la lune qui se levait, les étoiles qui se montraient. Nous nous roulions l'esprit dans la profusion de ces splendeurs, nous en repaissions nos yeux; nous en écartions les narines, nous en ouvrions les oreilles; quelque chose de la vie des éléments émanant d'eux-mêmes, sous l'attraction de nos regards, arrivait jusqu'à nous, s'y assimilant, faisait que nous les comprenions dans un rapport moins éloigné, que nous les sentions plus avant, grâce à cette union plus complexe.
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Ce n'étaient qu'amours, amants, amantes, dames persécutées s'évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu'on tue à tous les relais, chevaux qu'on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du coeur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l'est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes.
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La lune, toute ronde et couleur de pourpre, se levait à ras de terre, au fond de la prairie. Elle montait vite entre les branches des peupliers, qui la cachaient de place en place, comme un rideau noir, troué. Puis elle parut, éclatante de blancheur, dans le ciel vide qu'elle éclairait ; et alors, se ralentissant, elle laissa tomber sur la rivière une grande tache, qui faisait une infinité d'étoiles ; et cette lueur d'argent semblait d'y tordre jusqu'au fond, à la manière d'un serpent sans tête couvert d'écailles lumineuses. Cela ressemblait aussi à quelques monstrueux candélabres, d'où ruisselaient, tout du long, des gouttes de diamant en fusion. La nuit douce s'étalait autours d'eux ; des nappes d'ombre plissaient les feuillages. Emma, les yeux à demi clos, aspirait avec de grands soupirs le vent frais qui soufflait. Ils ne se parlaient pas, trop perdus qu'ils étaient dans l'envahissement de leur rêverie. La tendresse des anciens jours leur revenait au cœur, abondante et silencieuse comme la rivière qui coulait, avec autant de mollesse qu'en apportait le parfum des seringas, et projetait dans leur souvenir des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s'allongeaient sur l'herbe. Souvent quelque bête nocturne, hérisson ou belette, se mettant en chasse, dérangeait les feuilles, ou bien on entendait par moments une pêche mûre qui tombait toute seule de l'espalier.
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Les plaisirs, comme des écoliers dans la cour d'un collège, avaient tellement piétiné sur son coeur, que rien de vert n'y poussait, et ce qui passait par là, plus étourdi que les enfants, n'y laissait pas même, comme eux, son nom gravé sur la muraille.
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La rosse était haute , cagneuse, osseuse, sans poils à la crinière, le sabot rongé, les fers battants ; la croupière lui déchirait la queue ; un séton suintait à son poitrail. Perdu dans une selle qui l'engouffrait, retenu en arrière par une valise, en avant par le grand portefeuille aux lettres passé dans l'arçon, son cavalier, juché dessus, se tenait ratatiné comme un singe. Sa petite figure à poils rares et blonds, ridée et racornie comme une pomme de rainette, disparaissait sous un chapeau de toile cirée doublé de feutre ; une sorte de paletot de coutil gris lui remontait jusqu'aux hanches et lui entourait le ventre d'un cercle de plis ramassés, tandis que son pantalon sans sous-pieds, qui se relevait et s'arrêtait aux genoux, laissait voir à nu ses mollets rougis par le frottement des étrivières, avec ses bas bleus descendus sur le bord de ses souliers.Des ficelles rattachaient les harnais de la bête ; des bouts de fil noir ou rouge avaient recousu le vêtement du cavalier ; des reprises de toutes couleurs, des tâches de toutes formes, de la toile en lambeaux, du cuir gras, de la crotte séchée, de la poussière nouvelle, des cordes qui pendaient, des guenilles qui brillaient, de la crasse sur l'homme, de la gale sur la bête, l'un chétif et suant, l'autre étique et soufflant, le premier avec son fouet, le second avec ses grelots. ; tout cela ne faisait qu'une même chose ayant même teinte et même mouvement, exécutant presque mêmes gestes, servant au même usage, dont l'ensemble s'appelle la poste d'Auray .
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Cette robe aux plis droits cachait un coeur bouleversé, et ces lèvres si pudiques n'en racontaient pas la tourmente.
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Elle enviait les existences tumultueuses.
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Elle s'étonnait de sa mémoire. Cependant, elle lui dit :

— Quelquefois, vos paroles me reviennent comme un écho lointain, comme le son d'une cloche apporté par le vent ; et il me semble que vous êtes là, quand je lis des passages d'amour dans les livres.

— Tout ce qu'on y blâme d'exagéré, vous me l'avez fait ressentir, dit Frédéric. Je comprends Werther, que ne dégoûtent pas les tartines de Charlotte.

p. 439.
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Ma pauvre Bovary, sans doute, souffre et pleure dans vingt villages de
France à la fois, à cette heure même
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Le principal divertissement était le retour des barques. Dès qu'elles avaient dépassé les balises, elles commençaient à louvoyer. Leurs voiles descendaient aux deux tiers des mâts; et, la misaine gonflée comme un ballon, elles avançaient, glissaient dans le clapotement des vagues, jusqu'au milieu du port, où l'ancre tout à coup tombait. Ensuite le bateau se plaçait contre le quai. Les matelots jetaient par−dessus le bordage des poissons palpitants; une file de charrettes les attendait, et des femmes en bonnet de coton s'élançaient pour prendre les corbeilles et embrasser leurs hommes.
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Gustave Flaubert
J'ai besoin de contempler une tête humaine fraîchement coupée.
(Lettre à Caroline, sa soeur, du 28 janvier 1877.)
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Crie, blasphème, ravage et tue. La douleur s’apaise avec du sang, et puisque tu ne peux assouvir ton amour, gorge ta haine ; elle te soutiendra !
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Il y a des situations où l'homme le moins cruel est si détaché des autres, qu'il verrait périr le genre humain sans un battement de coeur.
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Le plus médiocre des libertins à rêvé des sultanes; chaque notaire porte en soi les débris d'un poète.
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Jamais Madame Bovary ne fut aussi belle qu'à cette époque; elle avait cette indéfinissable beauté qui résulte de la joie, de l'enthousiasme, du succès et qui n'est que l'harmonie du tempérament avec les circonstances.
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Il ne faut pas grande malice pour faire de la critique! On peut juger de la bonté d'un livre à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donnés et à la longueur du temps qu'on ait ensuite à en revenir.
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« Je veux seulement dire […] que la tolérance est le plus sûr moyen d'attirer les âmes à la religion. »
Le pharmacien, Homais.
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La littérature c'est comme la pâtisserie.
Pour que ce soit vraiment appétissant et délicieux à déguster, tout compte.
Le goût, bien sûr, mais aussi la texture et l'aspect!
Jean-Paul Dominici
Nouvelles-et-romans.fr
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ENTRACTE: Toujours trop long.
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