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Citations de Guy Rachet (118)


"Je fus donc pris du désir de voir le paysage qu'on découvre du sommet d'une si haute montagne. (...) De cette hauteur je dominai un paysage grandiose. (...)
Je serai resté sur la cime de cette montagne inspirée par le souffle de Dieu, peut-être aurais-je persisté dans ce que j'aurais voulu être une décision irrévocable. (...)
J'oubliai le paysage magnifique que nous dominions par-delà les nuages pour me tourner vers moi-mêmes.
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La sombre forêt qui recouvre ces montagnes sauvages...c'est elle que je voyais, image charmante, dans les sapins et les hêtres, et je croyais entendre sa voix dans les chants des oiseaux dans les ramures, dans le souffle de la brise dans les feuillages, dans les murmures des eaux vives dans les vertes prairies. Tous ces êtres mystérieux aux formes féminines qu'on dit hanter les forêts solitaires prenaient le visage de Laure et je ne songeais plus qu'à rentrer en hâte pour la revoir dans la réalité.
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Chaque nuit, dans la lumière tremblante des étoiles ou de la lune, un rossignol se lamentait et pleurait, éveillait en mon coeur d'amoureuses pensées. Je restais alors éveillé dans la pénombre et s'imposait à mon esprit l'image de ma dame dont je ne pouvais me déprendre. Et alors je sentais des larmes monter dans mes yeux et je l'appelais en gémissant doucement, mêlant ma plainte à celle du rossignol amoureux.
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Pétrarque s'est tu pour tomber dans un abîme de méditations mélancoliques. (...), le ciel est souvent couvert et orageux dans ces montagnes, mais elles offrent de grandioses paysages à notre méditations.
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Un instant il s'absorba dans le spectacle de la jeune femme qui avançait d'un pas léger, se penchait pour cueillir une fleur ou observer un insecte, levait la tête pour chercher des yeux un oiseau qui chantait dans une haute ramure ou une cigale qui crissait au creux d'une écorce.
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-C'est parce que j'ai un époux que je puis désormais venir ainsi te retrouver dans ton lit...car l'amour donne toutes les audaces et le mariage m'apporte cette liberté...
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Oui, messire, vous avez avec votre épée ou votre épieu la puissance de tuer une bête de la bête de la forêt ou un ennemi de votre suzerain, mais nous, poètes, avec notre plume, nous avons le pouvoir non de tuer mais au contraire de conférer l'immortalité à qui il nous plaît de consacrer ces fariboles que sont nos chansons.
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"Mon fiancé est assez belle homme, ce qui est plus agréable à regarder et à avoir auprès de soi dans son lit qu'un vieillard ou un seigneur ventripotent. Mais mon choix a été surtout guidé par le fait que sa fonction l'oblige à n'être que rarement dans sa demeure, toujours requis par sa Seigneurie le pape, et souvent à s'absenter des mois entiers pour aller porter au loin des brefs ou encore servir d'ambassadeur extraordinaire auprès d'un prince. Aussi serai-je plus libre encore que maintenant où je suis demoiselle."
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...mon doux frère, nous sommes modelés dans la même glaise: notre amour des lettres antiques, notre passion du savoir, notre foi en Dieu aussi bien, n'ont en rien contrarié notre passion pour la beauté et pour l'amour. Je ne puis vivre sans aimer, peut-être parce que j'ai cueilli la rose pourpre alors que j'aurais dû choisir cette rose blanche qui ne ne m'a été donnée qu'en rêve. Car la rose blanche est cet amour impossible de l'absolue beauté incarnée en Laure.
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"Je suis la rose de la prairie et le lys des vallées, comme le lys parmi les épines, telle est ma bien-aimée parmi les filles..."
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-Poursuis ta route, répondit l'une des femmes fleurs. Tu ceuilleras la fleur de ton choix lorsque tu seras parvenu à l'enclos de la rose. (...)
Suis ce chemin, tu verras ce que tu appelles ton avenir, à l'orée d'une vaste clairière au milieu de laquelle s'élevait une petite chapelle.
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-Les trois roses sont Amour. Moi, je suis la passion qui dévore, l'amour de la beauté qui s'incarne dans un corps et lui confère sa forme. Mon nom est désir et volupté, mais je suis aussi une forteresse qui ne se laisse pas aisément investir.
-Moi, dit la deuxième, je suis la voie des coeurs, l'amour qui est tendresse. Mon nom est amitié, et sérénité. Je ne suis pas feu dévorant mais douce union des coeurs.
-Moi, enchaîna la troisième à la blanche robe, je suis cet amour qui élève l'âme vers l'empyrée, cet amour du beau et du bien qui unit le créateur à la créature. Mon nom est contemplation et amour pur, mais je suis aussi passion car on ne m'obtient pas sans souffrance ni sacrifice. A l'âme qui s'unit à moi, j'apporte les plus célestes voluptés.
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-Avant que de vous éloigner, je vous prie d'entendre mon chant. Je vous laisse le soin d'en comprendre le sens.
"Je suis une bachelette belle et jeunette
venue pour révéler à chacun
les beautés du lieu d'où je viens.
Je descends du ciel, et j'y retournerais à nouveau,
pour illuminer de ma lumière les joies des autres;
et qui me voit et ne s'est pas enamouré,
d'amour jamais n'aura compréhension,
car aucun attrait ne me fut refusé,
quand Nature me requit à Celui
qui voulut, dames, que je fusse votre compagne.
Chaque étoile illumine mes yeux
de sa lumière et de sa vertu;
mes beautés sont nouvelles en ce monde,
parce que d'en haut elles sont venues:
lesquelles ne peuvent être connues
que de ceux qui ont la connaissance
qu'il a plu à Amour de placer en eux."
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-Seriez-vous, gente demoiselle,lui demanda-t-il, la maîtresse de tous ces oiseaux?
-Il en est bien ainsi, assura-t-elle, et sachez, mon doux seigneur, que je connais le langage de chacun et je puis leur commander.
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-Ici, messire, nous vous quittons. Voyez ces sentiers qui s'enfoncent dans le sous-bois: empruntez celui qui vous plaira et le Seigneur Dieu pourvoira au reste.
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-Mes beaux seigneurs, vous devez être capables de nous dire quelques poèmes galants qui souvent nous plaisent mieux que des bijoux. Car il suffit d'être né de famille riche pour faire tels cadeaux qui ne coûtent guère, alors que les poètes sont gens plus rares et bien plus précieux.
-Voilà des paroles qui annoncent esprit et vertu...si vous le désirez , je vous chanterai dans la langue provençale quelque beau chant d'Arnault Daniel, ce grand maître d'amour.
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Messer, je pense que mon maître aura grand contentement de vous voir, car il ne parle de vous qu'en termes des plus élogieux et il vous porte visiblement la plus vive affection. A cette heure il se trouve dans un antre frais que Dieu en sa bonté a aménagé au flanc de la colline, au-dessus de la rivière. C'est dans la fraîcheur de ce lieu que messer Pétrarque aime à se réfugier pendant les heurs chaudes du jour pour y lire et y écrire dans la paix et la solitude.
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Par ce chaud jour de printemps finissant, va de par une forêt silencieuse en ce midi, une troupe de cavaliers. A leur tête chevauche Robert, le fils puîné du défunt duc de Normandie. A la mort du noble duc, l'aîné de la maison a été élu par les barons duc et protecteur de Normandie et Robert a reçu en apanage l'Hiémois, aux vertes collines. Or Robert chevauche vers Falaise avec toute sa mesnie car son jeune coeur est gonflé de colère. Depuis longtemps déjà il avait ouï dire à la cour de son père que des bourgeois de Falaise, qui tous sont de la corporation des pelletiers, braconnent dans les domaines ducaux, sans prendre souci du droit seigneurial; ainsi dépeuplent-ils les forêts de leurs bêtes à fourrure afin d'alimenter leur commerce. Maintenant qu'il tient en fief ces forêts, il a hâte de se rendre à Falaise afin de châtier ces marchands dont l'audace et l'impudence sont si longtemps demeurées impunies de par négligence et grande débonnaireté du défunt duc.
Cependant vaste est la forêt et dense est la plante des arbres. Robert qui tient sur son poing son gerfaut au regard aigu, suivi de ses chiens à la course rapide, a couru un grand cerf sans parvenir à le forcer, et voici qu'il s'est égaré avec quelques-uns de ses valets. En vain recherche-t-il le chemin dont il s'est imprudemment éloigné lorsqu'en une clairière il voit un homme au plus fort de son âge qui cependant va seul et à pied, tenant en sa main le bourdon du pèlerin.
- Vavasseur, fait sire Robert en retenant son palefroi, êtes-vous de ce pays et en quel lieu vous rendez-vous, l'escarcelle au côté ?
Le voyageur s'est arrêté : il lève son regard vers le jeune comte :
- Beau sire, dit-il, si vous voulez savoir quelle route je veux suivre, sachez que c'est celle de Compostelle, car je désire y prier mon seigneur saint Jacques, afin que mon âme soit sauvée du feu de l'enfer, car j'ai failli.
- En quoi, sire, avez-vous failli, car je crois voir sur votre front une belle sérénité que pourraient envier bien de saints prud'hommes.
- Cette sérénité est pour moi chose nouvelle, fait le pèlerin. Je ne veux vous celer la raison pour laquelle je me rends outre-Pyrénées car il convient que tous ceux qui m'oient sachent comment le Seigneur Christ, qui pour nous périt sur la croix, a porté sa lumière en mon âme.
- Je veux bien vous entendre, sire, mais je vous prie d'être bref, car j'ai hâte d'être à Falaise dont j'ai perdu la route, en forçant quelque cerf.
- Vous la retrouverez sans mal si vous empruntez cette sente. Elle conduit à une grande trouée par laquelle vous atteindrez un large chemin qui vous mènera droit à Falaise. Et maintenant, beau sire, sachez que j'avais un frère qui était mon aîné de deux années. Il possédait de grands biens dont partie provenait de l'héritage paternel. Moi-même j'avais eu ma part des richesses laissées par notre père, mais j'avais eu tôt fait de tout dilapider dans les tavernes et les bourdeaux, au milieu des plus méchantes gens que l'enfer ait vomies, gente folle et faillie de toute vertu. Or il advint que mon frère eut débat avec la mon et celle-ci lui répliqua si vivement qu'en fin de compte elle l'emporta. Mon frère laissait une veuve et deux enfants en bas âge, et moi je fus chargé de la tutelle des deux varlets. J'avais dissipé mon héritage et le démon me souffla à l'oreille de saisir pareille occasion pour regarnir mon logis. C'est ainsi que j'ai réussi à gruger ceux que j'aurais dû protéger et je les abandonnai au seuil de la misère tandis que j'allais par les rues de notre ville en riche équipage. Mais si je fus suffisamment habile pour que les hommes m'en tinssent quitte, il n'en fut pas pareillement pour ma conscience et dès lors j'ai vécu l'âme partagée entre l'inquiétude de perdre ces biens indignement acquis et le remords d'avoir trahi la foi qu'en moi a placée mon défunt père. Alors que j'aurais dû prendre de l'embonpoint et aller le front haut dans le respect que portent les nommes à ceux qui ont su prendre dans leurs rets dame fortune, je ne cessais de perdre du poids et je penchais mon front lourd de soucis, l'âme rongée de la crainte du châtiment de Dieu que je savais ne pas être de mon côté. Cependant, je restais à demeure à ce carrefour des vices et des vertus sans oser m'engager décidément sur la voie gauche ni cependant prendre audacieusement la voie droite. Je n'osais me rendre au moutier afin d'y confesser mes méfaits autant par grand orgueil que par crainte de me voir mis en demeure de rendre les biens que je m'étais injustement appropriés; mais je redoutais à tout instant de trépasser et de devoir comparaître devant Celui qui trônera dans la lumière au jour du grand jugement, l'âme toute noircie de si mortel péché.
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