Citations de Hans Christian Andersen (385)
Ce n'est pas le lieu de parler ici de sa philosophie. Mais il en a une, au moins aussi profonde et nuancée que celle l'autre grand danois de son époque, Soren Kierkegaard. Il suffit pour s'en apercevoir de lire, et surtout de relire, cette extraordinaire nouvelle construite "en abîme" qu'est "La Cloche". Le paradoxe, ici, et la réussite, cc'est qu'une méditation aussi riche et aussi profonde ne cesse de pouvoir se lire au premier degré, comme une palpitante aventure.
(extrait de la préface de Marc Soriano, dans l'édition Grasset jeunesse de 1986 des contes d'Andersen illustrés par Danièle Bour)
"Nous autres, nous vivons quelquefois trois cents ans ; puis, cessant d’exister, nous nous transformons en écume, car au fond de la mer ne se trouvent point de tombes pour recevoir les corps inanimés. Notre âme n’est pas immortelle ; avec la mort tout est fini. Nous sommes comme les roseaux verts : une fois coupés, ils ne verdissent plus jamais ! Les hommes, au contraire, possèdent une âme qui vit éternellement, qui vit après que leur corps s’est changé en poussière ; cette âme monte à travers la subtilité de l’air jusqu’aux étoiles qui brillent, et, de même que nous nous élevons du fond des eaux pour voir le pays des hommes, ainsi eux s’élèvent à de délicieux endroits, immenses, inaccessibles aux peuples de la mer".
Voilà une histoire aussi véritable que la princesse !
L'animal est, comme l'homme, une création de Dieu et, je le crois fermement, aucune vie ne sera perdue; chaque créature jouira de tout le bonheur qu'elle est susceptible de recevoir.
Il est téméraire de réclamer au-delà de cette vie une félicité sans fin. N'avons-nous pas assez reçu sur cette terre, et ne devons-nous pas nous tenir pour satisfaits?
- L'existence est, elle seule, un don de la grâce divine, disait un jour la jeune femme, un don merveilleux et inappréciable; et ce n'est pourtant pas assez de l'existence, l'homme veut encore que son bonheur aille augmentant sans cesse, ici-bas et là-haut.
- L"orgueil humain ne se contente jamais, répondit l'époux. C'est pur orgueil que de croire qu'on vivra éternellement; c'est ce que promettait le Serpent, et il est l'auteur du mensonge.
La vie ressemble à un doux songe sur cette terre enchantée. On n'a qu'à s'y abandonner. Ainsi faisaient deux jeunes époux qui avaient tous les biens de ce monde: santé et gaieté, richesse et honneurs.
Il en est des contes comme des hommes: il en est qui embellissent avec l'âge.
Si le soleil est caché par les nuages, le logis est égayé par les yeux brillants d'une jolie enfant.
Ses amis et compagnons, qui l'avaient aidé bravement à manger son bien, lui tournèrent le dos en disant qu'il avait par ses folies mérité son malheur.
J'ai confiance en toi et je crois bien que je t'aime; mais je veux m'en assurer.
Ils avaient de quoi vivre, si l'on appelle vivre se contenter du strict nécessaire.
—Nous, tes frères, dit l’aîné, nous volons
comme cygnes sauvages tant que dure le jour,
mais lorsque vient la nuit, nous reprenons notre
apparence humaine, c’est pourquoi il nous faut
toujours au coucher du soleil prendre soin d’avoir
une terre où poser nos pieds car si nous volions
à ce moment dans les nuages, en devenant des
hommes, nous serions précipités dans l’océan
profond.
Près de la petite sirène se trouvait un navire à trois mâts ; […] chaque fois que l’eau la soulevait, elle apercevait à travers les vitres transparentes une quantité d’hommes magnifiquement habillés. Le plus beau d’entre eux était un jeune prince aux grands cheveux noirs, âgé d’environ seize ans […]. Il était tard, mais la petite sirène ne put se lasser d’admirer le vaisseau et le beau prince. Les lanternes ne brillaient plus et les coups de canon avaient cessé ; toutes les voiles furent successivement déployées et le vaisseau s’avança rapidement sur l’eau. La princesse le suivit, sans détourner un instant ses regards de la fenêtre. Mais bientôt la mer commença à s’agiter ; les vagues grossissaient, et de grands nuages noirs s’amoncelaient dans le ciel. […] La petite sirène se plut d’abord à ce voyage accidenté ; mais, lorsque le vaisseau, subissant de violentes secousses, commença à craquer, lorsque tout à coup le mât se brisa comme un jonc, et que le vaisseau se pencha d’un côté tandis que l’eau pénétrait dans la cale, alors elle comprit le danger, et elle dut prendre garde elle-même aux poutres et aux débris qui se détachaient du bâtiment.
« Non, ce n’est pas un dindonneau, dit la mère. Voyez comme il sait bien se servir de ses pattes, comme il se tient droit. C’est bien mon enfant à moi ! Au fond, quand on le considère bien, il est très joli. »
LE VILAIN PETIT CANARD
« Comment as-tu pu trouver le chemin jusqu’ici ? demanda en effet la Mort. Arriver encore plus vite que moi ? Comment as-tu fait ? — Je suis une mère, »
L’HISTOIRE D’UNE MÈRE
Dans cette fameuse bibliothèque qui fut mon berceau, nous eûmes souvent à souffrir de la faim ; mais nous y acquîmes une belle instruction.
III - LA SOUPE À LA BROCHETTE
— Le plus sage serait de le mettre en apprentissage, dit le père. Il faudrait lui choisir un bon métier. Comme cela, nous ne l’aurions plus à la maison.
— Il faudrait toujours qu’il couchât à la maison, répondit la mère ; on ne trouve guère de maîtres qui logent leurs apprentis. Nous serions toujours obligés de l’habiller. Autant vaut donc le garder tout à fait chez nous. Nous trouverons bien le peu qu’il mange : quelques pommes de terre, et il est satisfait. Les leçons de dessin lui sont données pour rien. Laissons-le suivre son chemin ; tu verras qu’il fera notre joie. C’est ce que dit son pro-fesseur. »
II - LE FILS DU PORTIER
Le général demeurait au premier, le portier logeait dans le sous-sol. Il y avait une grande distance entre les deux familles, d’abord le rez-de-chaussée les séparait, puis la différence du rang ; mais elles demeuraient en somme sous le même toit, toutes deux ayant vue à la fois sur la rue et sur la cour.
I - LE FILS DU PORTIER
« Voyons, se dit-il de plus en plus alarmé, et en se tâtant, qu’est-ce que j’ai en fin de compte. Je n’ai pourtant bu que deux verres de punch ; le fait est que je ne le supporte pas bien ; aussi quelle idée de ne pas nous donner du thé, qui ne vous trouble pas l’esprit. Il faudra que j’en fasse l’observation à Mme la chambellane. Que faire ? Je vais retourner chez elle, et avouer ce qui m’arrive et que je me trouve indisposé. Ce sera quelque peu ridicule ; mais je ne puis cependant pas errer toute la nuit dans les rues. Pourvu qu’on soit encore levé ! »
LES GALOCHES DU BONHEUR - II