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Critiques de Harriet Beecher Stowe (90)
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Dred ou le grand marais maudit

La jeune Nina doit gérer la plantation de Canema en Caroline du Nord. Elle est secondée pour cela par Harry, qu'elle ignore être son demi-frère car la mère de ce dernier était esclave. La jeune femme compte bien mettre en pratique ses idées abolitionnistes en considérant les esclaves comme des êtres doués d'intelligence et de conscience qu'il convient d'éduquer dans la chrétienté et qui fournissent un travail qu'il faut respecter. Elle est encouragée en cela par Edward Clayton, propriétaire de la plantation des Magnolias qui la courtise. Mais en cette année 1855, dans les États du sud des États-Unis, ces idées d'émancipation ne sont pas du goût des grands propriétaires terriens.



Un début ďee roman qui pourrait tomber dans l'angélisme avec une plantation gérée par Nina, une jeune fille de dix-sept ans, idéaliste et enthousiaste, qui considère et traite les esclaves comme des êtres humains, correctement et souhaitant les instruire par la lecture. Et pourtant au fur à mesure de l'avancée de l'intrigue, se dessinent les forces politiques, économiques juridiques et religieuses qui sous-tendent le systeme de l'esclavagisme. Même Harry, considéré comme le bras droit de la jeune femme, pense pouvoir acheter sa liberté mais pourrait en être facilement empêché par les lois existantes dans les États du Sud. le récit pourrait également facilement paraître comme une bluette, mais avec la mort du choléra d'un des personnages principaux, Beecher Stowe rebat les cartes et en fait un drame qui va précipiter Harry dans l'obligation de s'évader et demander l'aide de Dred, un personnage représentant la lutte politique des esclaves, sorte de Moïse moderne, favorisant la fuite des esclaves proscrits, tels les Hebreux fuyant l'Egypte, un personnage qui n'apparaît qu'épisodiquement et très tardivement dans le roman, et un grand marais maudit, qu'il faut interpréter - comme l'indique la préface - comme l'ensemble malsain des États du sud, condamnés a la stagnation.



Dred ou le grand marais maudit est un roman social dans lequel Harriet Beecher Stowe parvient à soulever les problématiques qui secouent la société americaine de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, sur la question de l'esclavagisme. Que se soit l'aspect moral, juridique, politique ou religieux elle réussit adroitement à créer les occasions pour faire place à ses idées... Lors de discussions lors d'un repas, un camp meeting (réunion paroissiale à la campagne), l'enceinte d'un tribunal ou une réunion de religieux presbytèriens entre les deux écoles (l'ancienne qui légitime l'esclavagisme par les textes bibliques et la nouvelle qui remet en cause cette doctrine).

Les caractères de tous les personnages sont très bien étudiés et se font les pourfendeurs des thèses défendues par l'écrivaine, qui exploite tous les événements pour les exposer.

Le bémol est tout de même, l'aspect édifiant et moralisateur de Beecher Stowe, épouse de pasteur, une tendance habituelle dans les romans du dix-neuvième siècle, qui lui permettent à la fois d'exposer ses idées et de convaincre ses lecteurs, mais les recours nombreux aux textes des Evangiles, légitime et justifié pour la société americaine, m'a quelques peu lassée et j'ai bien souvent parcouru en diagonale certains passages du roman à cause de ces longueurs et digressions sur ces sujets emprunts de religiosité, trop fréquents.

Dred ou le grand marais maudit, paru après la case de l'oncle Tom est un roman avant-gardiste dans lequel l'auteure expose sans faillir ses idées abolitionnistes, demontrant et condamnant le système soutenu économiquement, juridiquement et religieusement par quelques États bénéficiaires, une attitude courageuse et un roman précurseur.
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Dred ou le grand marais maudit

Dred ou Le grand marais maudit est paru, aux Etats-Unis, en 1856, quatre ans après La Case de l’oncle Tom. En France, il a été édité, une première fois, en 1857, puis il a été réédité plusieurs fois, notamment en 1859 et 1867, avant d’être indisponible, pendant plus de cent soixante ans.





Dans la préface, Roger Martin explique que La case de l’oncle Tom a été « la cible d’attaques virulentes venues de deux camps diamétralement opposés » (p. 10). L’oligarchie sudiste lui a reproché ses prises de position contre l’esclavage et a clamé le « bienfait » du système. Les abolitionnistes, par les voix d’auteurs afro-américains ont rejeté la fin du roman et l’ont accusé d’indulgence envers les propriétaires blancs. L’auteure a, alors, entamé une tournée de conférences. Alors que des séries d’incidents entre « adversaires et partisans de l’esclavage » (p. 12) ont éclaté sur le continent américain et que des prémices de guerre civile l’ont alarmée, Harriet Beecher Stowe a écrit Dred, le roman contrepoint de son précédent. Elle s’est attaquée ouvertement à l’esclavagisme et son œuvre a contribué à la fin de l’esclavage. Lorsque Abraham Lincoln l’a rencontrée en 1862, il l’a interpellée : « Ainsi, c’est vous, la petite dame qui a causé cette grande guerre ? »





La case de l’oncle Tom fait partie des livres qui ont marqué mon enfance et que j’ai envie de redécouvrir avec un regard adulte. Je me rappelle, seulement, avoir versé des torrents de larmes. Aussi, j’étais très curieuse de découvrir Dred ou Le grand marais maudit.





Nina Gordon dirige la plantation Canema, depuis le décès de son père. C’est une jeune fille insouciante, qui virevolte d’un sujet à l’autre, d’un ruban à l’autre, d’un prétendant à l’autre, et même en même temps, puisqu’elle a accepté d’être courtisée par trois hommes. Sans Harry, un de ses esclaves, l’exploitation familiale serait ruinée. Nina est reconnaissante à ce dernier de veiller sur elle. Elle ne sait pas qu’il est, en réalité, son demi-frère. L’homme rêve d’acheter son affranchissement, mais il cache à sa maîtresse et sœur les sacrifices qu’il fait en son nom. Il ne veut pas l’abandonner, il est conscient que ce serait catastrophique pour elle. Cependant, sous les attitudes frivoles de la demoiselle se cache un grand cœur, comme le montre le soutien qu’elle apporte au Vieux Tiff et aux enfants à qui ce dernier a décidé de consacrer sa vie. Elle montre beaucoup d’empathie et, grâce à Edward Clayton, fervent partisan de l’abolition de l’esclavage, elle réalise qu’elle peut agir.





Hélas, des événements dramatiques forcent Harry à partir. Il rejoint Dred, un esclave évadé, qui a établi un camp dans le marais. Cet homme a décidé de combattre la violence des propriétaires blancs et offre un refuge à ceux qui les fuient.





Ce roman est un plaidoyer contre l’esclavage. J’ai été très touchée par Nina : son éducation ne lui a pas enseigné que c’était un fléau, mais elle accepte d’ouvrir les yeux, elle s’investit auprès des personnes qui travaillent pour elle, ce qu’elle paie très chèrement. J’ai loué Edward Clayton. C’est un homme d’action. Il risque de perdre tout ce qu’il possède (carrière, richesse, il joue même sa vie) pour lutter contre l’injustice, abolir les privilèges et arrêter l’inhumanité de l’esclavage. Harry m’a touchée par son déchirement qu’il ressent entre ses désirs et son envie de protéger Nina. J’ai été bouleversée par ce qu’il subit de la part de Tom, le fils légitime du Colonel Gordon. Le Vieux Tiff m’a profondément émue. Il est dévoué aux enfants sur qui il a promis de veiller, à la mort de la mère. Il est mon personnage préféré, tant sa douceur, sa générosité, son sens du sacrifice, sa tendresse, etc. sont saisissants d’humanité et d’abnégation.





Autour de ces personnages attachants, fourmillent des êtres détestables[…]





La suite sur mon blog…




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Dred ou le grand marais maudit

La mort du colonel Gordon a placé Nina, sa fille, à la tête de la plantation de Canema, en Caroline du Nord. Une gestion hasardeuse conduirait l'exploitation à la faillite si Harry, un mulâtre dont elle ignore qu'il est son demi-frère, ne la tenait à bout de bras.



L'amour d'Edward Clayton, avocat et planteur, partisan d'une abolition progressive de l'esclavage, lui ouvre peu à peu les yeux.



Trop lentement pour Harry, qu'un sentiment de révolte pousse à prendre la fuite.



Il rejoint dans le « grand marais maudit » un esclave insoumis qui s'y est réfugié pour organiser un réseau d'évasion et fomenter des rébellions : Dred.



La Case de l'oncle Tom (1852) avait subi le feu croisé de l'oligarchie sudiste, attaquée dans ses privilèges, et des abolitionnistes, jugeant ce roman trop indulgent pour les propriétaires blancs.



Avec Dred (1856), Harriet Beecher Stowe renonce aux bons sentiments pour camper d'authentiques héros noirs.



Ils sont à ses yeux les vrais héritiers de la Révolution américaine, dressés contre l'infamie d'un système qui n'a plus que quelques années à vivre.



Un évenement que la parution en poche d'un texte qui n'était plus disponible depuis quasi sa parution en 1856 : Dred ou le grand marais maudit, de Harriet Beecher Stowe, l'autrice du célèbre La case de l'oncle Tom (1852).



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Dred ou le grand marais maudit

Ce roman a été publié après « La Case de l’oncle Tom » et dénonce le sort des esclaves.

C’est un récit de type « roman feuilleton » qui prend à partie le lecteur pour le faire réagir. Après des débuts classiques où l’on fait la connaissance d’une jeune orpheline blanche écervelée et dépensière, le roman s’étoffe après sa rencontre avec l’avocat abolitionniste, elle prend alors conscience de la réalité de la condition des esclaves.

La préface est intéressante pour comprendre le contexte de l’écriture de ce livre et les combats de l’auteure pour défendre la cause des esclaves. En annexe, les notes avec les sources historiques qui ont servi à donner corps à Dred cet esclave rebelle.

Une belle réédition à conseiller à tous les amateurs de classiques.
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Dred ou le grand marais maudit

Nina Gordon, tout juste dix-huit ans, fille du Colonel John Gordon, se retrouve brutalement à la tête de la plantation familiale, à la mort de ce dernier. Son frère ainé, Tom Gordon,(garçon peu sérieux, dépensier et violent) a toujours fait le désespoir de son père … Pour l’aider, Nina peut compter sans réserve sur les compétences d’un métis (Harry) qui n’est autre que le fils illégitime de son propre père (ce qu’elle ignore …) La soeur et la mère de Harry (fille et concubine de John Gordon) ont d’ailleurs été éloignées du domaine, par crainte du scandale … Tom qui – lui aussi – ignore que Harry est son demi-frère, le hait de toute son âme … Une des raisons qui finira par rapprocher le jeune et fier esclave (Harry est le seul à connaitre la vérité …) d’un homme noir (et libre) prénommé Dred, vivant chichement – mais sans contrainte – près du marais.



Nina Gordon, jolie jeune fille pétillante (et au caractère bien trempé !) fait battre le coeur de ses prétendants (et de certains opportunistes …) Trois d’entre eux sortent du lot : mais a-t-elle vraiment envie d’en épouser un, même si le sympathique Clayton semble avoir sa préférence ?…



Non loin de là, la famille Cripps ( de « pauvres blancs ») est dans une grande souffrance : Sue vient de mettre son troisième enfant au monde, en y laissant la vie … Tiff, son vieil esclave (qui fut par le passé entièrement dévoué à la famille Peyton) est en adoration devant la jeune femme, (au point de l’avoir suivie dans la misère, après une mésalliance qui l’a conduite au ban de la bonne société …) Il vénère les enfants de cette dernière et ne veut pas les laisser aux mains de leur incapable de père (John Cripps, un homme alcoolique, égoïste, stupide et paresseux …) qu’il méprise profondément ! Tiff va alors demander de l’aide à la douce et généreuse Nina, réputée pour aimer les esclaves et les malheureux …



Ainsi, comment rester de marbre, en écoutant Milly, esclave de maison, raconter à Nina la souffrance que fut pour elle – tout au long de sa vie – la perte de ses quatorze enfants et de Paul, son mari ?… (Tous vendus, les uns après les autres, par une cupide et insensible tante de Nina, qui fut pardonnée sur son lit de mort par l’admirable Milly …)



Morte à l’âge de quatre-vingt-cinq ans (1811-1896) Harriet Beecher Stowe, fille et épouse de pasteur, est une femme de lettres américaine, philanthrope, militante abolitionniste, également féministe. Deux de ses oeuvres : « La case de l’oncle Tom », puis « DRED », ont été autant d’électrochocs dans la conscience naissante des américains … Un roman à la fois tragique et empli d’espoir, résolument lucide, magnifiquement empathique et surtout compassionnel ! Des personnages inoubliables, aux considérations justes et pertinentes ! Un véritable pamphlet contre l’esclavage !



ÉNORME coup de coeur pour ce sublime chef-d’oeuvre ! Un pavé de 723 pages (hors appendices) dont on ne se lasse pas un seul instant et que je relirai fort probablement !
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La case de l'oncle Tom

Pour résumer : un livre très riche dont on peut faire plusieurs lectures, il a certainement permis de faire évoluer les mentalités dans son temps, même s'il a forcément (et heureusement) bien vieilli. Il est avant tout très émouvant et propose une superbe galerie de personnages hauts en couleurs et invite beaucoup à se remettre en question. A lire absolument !
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La case de l'oncle Tom

je n'aime pas cette version..ce n'est pas le vrai texte..ouf..me voilà rassurée..



Après avoir entendu beaucoup de choses sur ce livre, je pensais que j'aimerai bien et que le sujet m'intéresserait.

je dois dire que je suis fortement déçue. j'en suis à plus de la moitie et je me force tellement à lire que c'est très déplaisant pour moi et négatif pour ce livre.

je le trouve plat, pas assez de description, je n'arrive pas m'imaginer "en vrai" tant je trouve ça "trop gros", faux, ...j'ai eu beaucoup de mal avec la poursuite d'Elisa et que dire de toute la suite?

en tant que livre, ça ne me plait pas. ce style n'est pas celui que j'aime. je ne peux pas dire pour enfants non plus, car j'ai pris un livre "illustré" en partie et même les dessins ne correspondent pas du tout à la description de l'auteure ...on y rencontre un Tom toujours avec une barbe blanche, gros et vieux...pour moi, ce n'est pas réaliste et je m'attendais à trouver une histoire "vraie" pas un roman tourné pour dénoncer des choses...

bref, ça ne me plait pas..comment dire? vraiment pas réaliste...voilà ce qui me dérange, pour moi ça en devient ridicule et donc non crédible.

je ne doute pas du fond de l'histoire en elle même, de l'époque et de la mentalité de l'époque...mais là...je n'adhère pas du tout à la lecture de ce livre.

je m'étais imaginé un beau roman...et je lis complétement autre chose.

je crois que mon imagination avait fait un beau travail pour rendre ce livre beau et là..oups...c'est comme manger des cailloux là où on croyait tout simplement manger un bon repas...

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La case de l'oncle Tom

Aucun souvenir de ce livre, c'est d'autant plus frustrant que le sujet me tient à cœur. Mais notre mémoire est parfois bien capricieuse...
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La case de l'oncle Tom

Etat du Kentuky, milieu du XIXè siècle. Tom est un esclave noir très pieux au caractère généreux, Elisa, une jeune mulâtresse, mère d’un petit Harry. Leurs maîtres, Mr et Mme Shelby, sont des gens bienveillants, qui traitent leurs esclaves avec humanité.



Mais suite à des mauvais placements, Mr Shelby se décide à vendre Tom et le petit Harry contre l’avis de Mrs Shelby qui refuse de les séparer de leurs familles.



Tom accepte son sort : il est racheté par Mr Saint-Claire, un aristocrate du sud, qui se montre lui aussi bienveillant envers ses esclaves même si il refuse de les affranchir.



Elisa, elle, refuse de se voir enlever son fils et fuit avec lui vers le Canada…



La case de l’oncle Tom fait partie de ces classiques qui ont tendance à croupir dans ma PAL. Véritable plaidoyer contre l’esclavage, ce roman écrit par Harriet Beecher-Stowe est publié en 1852, dix ans avant la guerre de Sécession.



Il a connu un véritable retentissement dans le monde entier et sera le roman le plus vendu au 19è aux Etats-Unis. Abraham Lincoln présentait son auteure comme celle qui avait mis le feu aux poudres entre le nord et le sud, poussant les anti et pro esclavagistes à se faire la guerre.



Harriet Beecher-Stowe était une abolitionniste convaincue et elle va plaider sans relâche la cause des noirs. Dans ce roman, elle met en scène l’oncle Tom, un esclave noir patient et tolérant autour duquel se déroulent les histoires d’autres personnages, aussi bien esclaves que maîtres blancs.



Ce personnage est la perfection incarnée, il a en lui à la fois la sagesse et la bonté et une sacrée foi chevillée au corps. Il est beaucoup question de religion tout au long du récit, cela peut rebuter certains lecteurs, ce qui ne fut pas mon cas même si j’avoue qu’un peu moins de considérations généreuses n’aurait pas nui non plus mais il ne faut pas oublier l’époque à laquelle ce roman a été écrit ni que son auteure était fille et femme de pasteur.



C’est d’ailleurs grâce aux communautés religieuses que la lutte contre l’esclavage s’est construite et notamment que l’underground railroad est né, ce fameux chemin de fer sous-terrain qui aidait les esclaves en fuite à gagner le Canada où l’esclavage avait été aboli !



La case de l’oncle Tom est un roman sentimental qui dépeint la réalité de l’esclavage tout en montrant également que si il est condamnable, tous les maîtres n’étaient pas des tortionnaires et que certains pouvaient traiter leurs esclaves avec une certaine bonté.



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La case de l'oncle Tom

Ma critique n'est pas des mieux renseignées... puisque je n'ai pas réussi à atteindre la page 200 ! Accablée de sentiments mièvres et de bon-dieuseries, j'ai lâchement abandonné. Ce roman a du être très courageux à l'époque, mais il est possible qu'il ait mal vieilli. + quelques détails qui mettent mal à l'aise : par exemple l'une des esclaves du livre est tellement belle qu'elle est justement décrite comme ayant la peau "presque blanche" avec cheveux lisses, narines diaphanes, etc...!
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La case de l'oncle Tom

Les noirs et les blancs



Il est étonnant que le plus grand livre sur l’esclavage aux Etats-Unis soit l’œuvre d’un blanc. En l’occurrence, une blanche, puisque Harriet Beecher Stowe raconte le sud des Etats Unis au tournant du XXème.

Le livre connut un immense succès dès sa parution. Il relate, bien entendu, le parcours de noirs (de nègres disait-on à l’époque, même dans la bouche des abolitionnistes) au sein d’une société basée sur l’esclavagisme. Harriet insiste énormément sur le côté humain de ces « choses » : les esclaves noirs étant considérés comme des objets, des meubles, pouvant être vendus en dépit de leurs attaches familiales. Combien de séparations filiales, de vies brisées ? On évoque même la spéculation de certains marchands d’esclaves.

Cette peinture très réaliste d’un monde heureusement révolu (mais en est-on si sûr ? l’esclavage moderne existe bel et bien, il suffit de se pencher sur les conditions de travail dans certains ateliers, mines ou sites réputés dangereux et cela, parfois pas si loin de chez nous) est marqué par plusieurs caractères.

C’est, par ses personnages, que le roman de Beecher Stowe est fondamental.

Elisa, simple bonne, qui ne se résout pas à être séparée de son unique enfant lors de la vente obligée qu’est forcé de consentir son maitre. Car, comme dans la vraie vie, les propriétaires terriens ne sont pas tous des monstres.

Ainsi Saint Clare, idéaliste qui tente d’offrir la meilleure vie à ses « nègres ». Sa sœur, la tante Ophelia, rigoureuse protestante venue tout droit de la Nouvelle Angleterre qui entend bien éduquer Totsy, une sauvageonne jugée irrécupérable (même par elle-même), pour prouver la force d’une éducation religieuse. Mais c’est Eva, la fille unique de Saint Clare qui y parviendra, grâce à son amour, tout simplement.

Ainsi, ce n’est plus un livre sur l’esclavage que nous avons entre nos mains, mais une sorte de bible où la fillette, se sachant condamnée à brève échéance, fait figure d’un Christ moderne. Son plus fervent disciple sera l’oncle Tom. Là, le récit bascule dans une religiosité un peu grossière. Tandis qu’Elisa et George refusent leur sort en prenant leur destin en main, épaulés par une communauté de mormons (là, j’ai vu un parallèle avec l’occupation nazie où Saint Clare serait Schindler et les mormons de Beecher Stowe les héroïques résistants cachant les juifs pourchassés), Tom se résigne à son sort, torturé, cassé, brisé. Lui aussi gagnera sa liberté… dans la mort.

Le pauvre Tom est en réalité tombé chez le pire planteur de coton du grand sud : Legree. Lui n’a aucun état d’âme et seule une quarteronne, la belle Cassy, peut avoir de l’influence sur lui (là encore parallèle avec les nazis qui s’amourachaient parfois des belles juives, provocant d’interminables cas de conscience). Legree est le rebut de l’humanité. Un de ces personnages que l’on aime haïr. Il n’y a rien à sauver en lui.

Cette morale, un peu lourdaude, est le seul point noir du roman. Et également le choix des prénoms, souvent les mêmes pour des personnages bien différents, qui embrouille un peu la lecture avant de pouvoir vraiment entrer vraiment dans l’histoire.

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La case de l'oncle Tom

Cet épais roman (malheureusement trop souvent lu en version abrégée !) est un classique de la littérature et de l'histoire américaine : il aurait joué un rôle dans le déclenchement de la guerre de Sécession...

Les deux héros (principaux, car le livre dresse le portrait de nombreux personnages), Eliza et Tom, deux esclaves que leur maître est contraint de vendre, connaissent des destins différents, assez romanesque pour l'une et tragique pour l'autre. A travers eux, l'auteur a voulu émouvoir ses lecteurs sur le sort des esclaves et écrire un véritable manifeste en faveur de l'abolition de l'esclavage, et elle y est très bien parvenue - même si plusieurs phrases sur le caractère et les coutumes de la "race noire" nous font hurler aujourd'hui.

Même si quelques personnages sont assez caricaturaux et simplistes dans leur psychologie, même si l'intrigue et ses rebondissements romanesques semblent parfois artificiels, cela reste un grand roman engagé, dans lequel on vibre avec et pour les protagonistes, et un récit qui incite à la tolérance et reste actuel lorsqu'il s'attache à l'importance de la liberté.

En revanche, l'omniprésence de la religion m'a gênée : fille, sœur et épouse de pasteurs, on dirait qu'Harriett Beecher Stowe cherche à nous convertir et son livre ressemble parfois à un ouvrage religieux...
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La case de l'oncle Tom

Ce classique est-il un peu trop sentimental ? Peut-être. Mais après tout, pourquoi pas, et, en tout état de cause, le sujet en est grave puisqu'il s'agit de l'esclavage. Indispensable à lire si l'on s'intéresse aux Etats-Unis, à la fois parce qu'il a joué un rôle en son temps dans l'histoire de ce pays et parce qu'il est resté gravé profondément dans la mémoire de beaucoup de citoyens américains. Et en plus, c'est plutôt bien construit et agréable à lire, en anglais ou en français, au choix.
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La case de l'oncle Tom

La case de l'oncle Tom est une belle réussite, qui traverse le temps. Il décrit agréablement des Etats-Unis au temps de l'esclavagisme, dans différentes situations ("esclave de maison", "esclave en plantation"...).

L'optimisme des uns et la méchanceté des autres permet de manière très stéréotypée de dénoncer l'esclavage et les idées qui étaient répandues à l'époque.
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La case de l'oncle Tom

Je me sens toute petite devant mon écran et c'est avec humilité et respect que je vais vous parler la case de l'oncle Tom.



La case de l'oncle Tom, c'est un souvenir d'enfance. Je n'avais qu'une dizaine d'années quand je l'ai lu et je n'ai jamais oublié Tom ni ses frères de misère.



Alors qu'aux Etats Unis, deux courants s'opposent, le sud voulant conserver ses esclaves et le Nord voulant abolir l'esclavage, une femme prend la parole et écrit cet édifiant ouvrage.



Cette femme c'est Harriet Beecher Stowe. Alors qu'une loi a été adoptée en 1850 visant à punir ceux qui aident les esclaves en fuite, Harriet-Beecher-Stowe publie sous forme de feuilleton La-Case-de-l'oncle-Tom dans un journal abolitionniste.



Ce livre aurait alors contribué à une prise de conscience collective de l'horreur de l'esclavagisme et Abraham Lincoln lui même au début de la guerre de Sécession aurait dit "C'est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre".



Tom est un esclave d'un certain âge marié et père de famille. Il est bien traité à défaut d'être libre. Mais parce que son "maître" est couvert de dettes, il est vendu ainsi qu'un petit garçon de 5 ans henri.



Mon sang n'a fait qu'un tour. Imaginer un instant que l'on vous prenne votre enfant pour l'emmener loin de vous, que l'on vous sépare à vie de votre famille.



Alors la peur au ventre j'ai suivi la fuite d'Elisa la mère d'henri avec son fils. Sautant sur des blocs de glace pour éviter ceux qui la poursuivent.



Tom est d'abord acheté par une famille qui le traite bien. Il se prend d'affection pour la petite fille de la famille. Le père n'a pas le temps de l'affranchir avant de mourir. Cette petite fille était pleine d'humanité et de compassion.



Tom est revendu et cette fois c'est à un horrible personnage qui traite ses esclaves comme du bétail.

Tom ne perd pas la foi ni la sagesse et refuse de s'abaisser au rang de ses tortionnaires. Il sait qu'il va mourir mais son âme n'a pas de prix. Jamais vous ne pourrez la prendre.



Un livre bouleversant.

Pour les générations à venir un petit lexique serait le bienvenu pour expliquer les termes tels que mulâtre.



Je dis ça mais à l'époque ça ne m'avait pas gêné.



Bref j'ai encore beaucoup pleuré mais il faut avoir lu ce livre une fois dans sa vie.
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La case de l'oncle Tom

"Vous êtes donc la petite femme qui a écrit le livre qui a déclenché cette grande guerre." C'est ce qu'aurait dit Abraham Lincoln à la romancière Beecher-Stowe en 1862.

"La case de l'oncle Tom", une oeuvre qui a pour objet de dénoncer l'esclavage et pas seulement dans le sud des Etats-Unis.

Beaucoup de péripéties dans ce livre et des scènes illustrant la dureté inhumaine du sort des esclaves. Une fin pleine d'espoir lorsque deux des personnages arrivent au Libéria, pour y préparer l'accueil d'esclaves, cet état africain étant considéré comme une solution possible pour mettre fin à l'esclavage.
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La case de l'oncle Tom

Voici une critique qui ne m'est guère aisée, et que je ne sais pas trop par quel bout prendre.

Evacuons assez vite le coté littéraire de l'oeuvre, qu'on aura beau jeu de trouver assez pauvre. C'est vrai que le récit est à la fois décousu, ralenti par toutes sortes de considérations morales. Trop de sentiments, pour ne pas dire de sentimentalisme. Mais qui lit ce livre pour découvrir la littérature américaine?

Car l'intérêt de cet ouvrage, s'il n'est pas littéraire, est double :

- ce livre a bouleversé l'Amérique (qui n'attendait que cela) en mettant les américains au pied du mûr, face à leurs responsabilités. Et l'argumentaire assez méthodique, qui peut surprendre nos esprits contemporains, a été tout de même assez efficace. Face à une situation qui paraissait immuable, l'auteur a su mettre en accusation les plus humains des esclavagistes en montrant combien leur humanité même cautionnait les pires cruautés du système.

- le roman est aussi un incroyable témoignage d'une situation monstrueuse dont une civilisation éclairée, chrétienne et humaniste a réussi à s'accommoder durant quelques siècles. Les derniers films et écrits sur l'esclavage versent souvent dans le manichéïsme. La Case de l'Oncle Tom montre au contraire combien des gens respectables, voire bons, ont pu être complice d'un système aussi monstrueux. Dans cette société puritaine de l'Amérique au 19ème siècle, l'auteure, écrit au nom de sa foi une fable évangélique en montrant toute l'ambiguïté de la religion. Comment ne pas penser aux discours du Christ contre les pharisiens?

Le constat est sans appel : les honnêtes gens sont souvent complices du mal.

Le roman, qui a fait bouger l'histoire dans le bon sens, en est lui-même l'exemple, certains passages étant eux-mêmes imprégnés d'un racisme qui n'aurait plus droit de cité aujourd'hui...

Mais gardons nous de juger trop vite. Sommes nous tous surs de ne pas être complices malgré nous, en 2021, de certaines horreurs qui se produisent parfois à nos portes...

Il faut donc prendre ce livre pour ce qu'il est : un témoignage bouleversant, un plaidoyer pour l'humanité, imprégné des préjugés et des valeurs de son époque. Son intérêt premier est donc de nous libérer du prisme des préjugés et valeurs contemporaines.
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La case de l'oncle Tom

J 'avais commencé ce roman étant adolescente, je l'ai vite abandonné pour le reprendre des années plus tard, c'est un livre qui donne à réfléchir sur la condition de l'esclavage, dix ans avant le début de la guerre de sécession.
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La case de l'oncle Tom

L'esclavage.... Vaste sujet d'écrivains. Mais lorsqu'il s'agit d'un classiques comme La case de l'oncle Tom, nous retrouvons un récit prenant sur les deux personnages principaux, tous les deux très attachants, et dont chacun a perdu leurs "gentils" maitres pour être séparés et tomber pour l'un, très bien et pour l'autre...



Un bon classique et découvrir ou à redécouvrir à tout âge.
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La case de l'oncle Tom

C'est en ouvrant un carton lors d'un vide grenier que j'ai retrouvé ce livre issu de la collection "Bibliothèque Verte" qui m'appartient depuis l'âge de 12 ans et qu'à l'époque j'avais commencé à lire sans le terminer car il m'avait surement ennuyé !... Donc, me voilà sur mon vide grenier à commencer LA CASE DE L'ONCLE TOM, un livre qui avait été INTERDIT aux USA puisqu'il est l'avocat du diable : Les noirs et l'esclavage. L'histoire de L'Oncle Tom, de sa femme Chloé et de la famille Saint Clare à passionné l'Europe entière puis, par la suite, l'Amérique. Bien plus qu'une action politique, le livre de Mme Beecher Stowe, écrit près de 10 ans avant la guerre de Sécession, a contribué, en attirant l'attention du monde, sur les ignominies de l'esclavage des Noirs, à résoudre l'une des plus graves questions qui se soient posées à la civilisation moderne. Aujourd'hui, La Case de l'Oncle Tom, est un livre émouvant et pathétique, qui reste un monument impérissable d'humanité et de justice.

Je n'ai mis que 3*** car la lecture est souvent ennuyeuse et tirée en longueur ...
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