AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.14/5 (sur 11 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Shingu (préfecture de Wakayama) , le 09/04/1892
Mort(e) à : Tokyo , le 06/05/1964
Biographie :

Haruo Satō (japonais 佐藤 春夫) est un poète, essayiste et écrivain japonais.

Il est issu d'une famille de médecins. Très vite il rejoint le cercle de poètes Myōjō autour de Akiko Yosano et de son mari Tekkan. Parce que Nagai Kafū enseigne à l'université Keiō, il s'y inscrit en 1910, et la quitte prématurément.
Son œuvre se définit dès le début par le ton lyrique et romantique. Il se fait d'abord connaître avec son histoire de conte de fées Supein-ken no ie (1916 « La maison de l'épagneul »).

Dans le récit Den.en no yūutsu (1919, « Mélancolie rurale ») et le roman thématique suivant Tokai no yūutsu (1922, « Mélancolie urbaine »), il dépeint la lassitude de la vie des intellectuels bourgeois.

L'œuvre de Satō est principalement consacrée à la vie privée et à la lassitude des intellectuels. Les problèmes sociaux sont rarement abordés comme dans Baishōfu Mari (1924, « Mari la prostituée »).
Satô fit scandale dans les années 1930 en annonçant publiquement, avec l'écrivain Tanizaki, qu'il épousait la femme de ce dernier.

A noter qu'il a été élu citoyen d'honneur de sa ville natale Shingu.
+ Voir plus
Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Haruo Satô   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Il s'aperçut que, chez les êtres venant à la vie, malgré les différences entre un insecte et une plante, une image commune se révélait. La nature, en elle-même, n'était sans doute régie par aucune règle. Mais, en l'observant, à tout le moins, l'homme pouvait y discerner à sa guise telle ou telle loi. En regardant plus attentivement, il distingua, au beau milieu de la tête plate de l'insecte, quelque chose d'une petitesse extrême, d'une couleur de rubis, mais d'un éclat plus vif encore, qui s'y trouvait enchâssé à la perfection.
Commenter  J’apprécie          120
On ne peut se lasser de la lune. Plus on la regarde, plus elle devient belle. Toute personne qui a une fois joui à satiété de la lune en tombe amoureux, c'est naturel. La lune croît, décroît, renaît. Ce cycle ravit, puis attriste tour à tour l'âme de ceux qui l'aiment, leur demande un amour plus grand encore. Lorsqu'il devient, comme à moi, impossible de dormir sans avoir au moins jeté un coup d'oeil sur la lune, on le comprend d'autant mieux.
Commenter  J’apprécie          110
Quelle véritable richesse d'expression trouvait-on chez ces animaux ! Ils avaient beau avoir été trompés dans leur attente plusieurs fois de suite, ils refusaient de se départir de la conviction que leur maître était nécessairement plus adroit qu'eux pour attraper les sauterelles. A chaque fois qu'ils le voyaient se mettre en position et avancer son bras, ils abandonnaient l'insecte qu'ils avaient eux-mêmes déjà quasiment capturé, et surveillant sa main, ils restaient dans l'attente des bonnes grâces qu'il voudrait bien leur accorder, autant de temps que cela demandât. De la paume vide qu'il leur avait tendue, il caressa un moment la tête de ses deux chiens déçus. Peut-être satisfaits de ses caresses, les animaux remuèrent la queue. L'attitude de ses chiens – leur foi aveugle – et son incapacité à répondre à leur attente lui faisaient éprouver un sentiment douloureux.
Commenter  J’apprécie          40
La vie était une force conquérant instant après instant tout ce qui l'entourait, l'avalant, en aspirant l'énergie à l'intérieur d'elle-même, et la transformant en un flot parfaitement uniforme. Sur le plan physique, c'était un phénomène qui se révélait très clairement. Et sur le plan de l'âme, tout comme sur celui de l'esprit, il devait en aller de même, certainement. Or cette force mystérieuse, qui fonctionnait en absorbant les substances extérieures pour les réunir en son sein, était alors en train de se retirer peu à peu de lui. Ou plutôt il n'était qu'en train, instant après instant, de laisser s'éparpiller son être propre, celui qu'il avait été jusqu'à présent.
Ce fut à ce moment qu'il remarqua que les ténèbres étaient une réunion compacte de choses en remous, et qu'elles possédaient en outre une pesanteur.
Ses émotions et ses peurs changèrent ainsi progressivement de forme, pour ne plus rien avoir de vraiment commun avec les émotions et les peurs des autres hommes du monde réel. La solitude, l'oisiveté et leurs sœurs sont douées d'une force des plus étranges.
Commenter  J’apprécie          20
Cette végétation diverse avec ses branches et ses feuilles foisonnant sans retenue, au regard de l'ensemble du jardin, était d'une sombre mélancolie, comme le spectacle de cheveux en désordre pendant sur le front couleur de plomb d'un fou. Ces plantes et ces arbres avaient une pesanteur invisible, écrasant le jardin qui n'était pas si large, et on avait aussi l'impression qu'ils avaient encerclé à distance le bâtiment qui se trouvait en leur centre et étaient sur le point de l'engloutir.
Mais ce qui lui donna le plus grand sentiment d'horreur, ce n'était pas cette violente détermination dont faisait preuve la nature. C'était au contraire les derniers vestiges d'élégance d'une organisation agencée par la main de l'homme, qui conservaient une existence ténue au sein de ce chaos. C'était le fantôme d'une volonté.
Commenter  J’apprécie          20
Malgré tout,pourtant,la durée de toute paix,de tout bonheur,est toujours bien courte dans une courte vie.C'est exactement comme une silhouette d'oiseau dont l'ombre tombe brusquement sur les cloisons à claire-voie éclairées par le soleil d'automne.Apparue soudain et soudain disparue.A l'instant où on l'aperçoit,l'on éprouve d'un seul coup un étrange sentiment de solitude.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque soir, le ciel était embrasé par le soleil couchant. Mais ce n'était plus, comme deux ou trois semaines auparavant tout juste, un ciel incendié d'un rouge intense. Dissimulant en arrière-plan, tout au fond, une joyeuse couleur jaune, il n'était rouge qu'en surface. Ce n'était pas un embrasement menaçant, qui annonçait la chaleur le lendemain, mais des reflets empourprés qui promettaient un temps radieux. Au nord-ouest dans le ciel, entre les creux des collines relativement proches, le mont Fuji montrait sa tête, toute blanche, et brillait avec netteté au milieu du firmament rougeoyant. Cette montagne, si célèbre qu'elle en avait acquis une dimension triviale, parvenait à conserver sa beauté d'origine parce qu'elle ne laissait apercevoir qu'une toute petite partie d'elle-même.
Commenter  J’apprécie          10
Alors qu'il scrutait la colline sous tous ses angles, quelque chose lui revint enfin à l'esprit et il sortit ses lunettes d'un tiroir de son bureau. Il souffrait d'une forte myopie, et pourtant ces derniers temps il lui arrivait de simplement oublier de mettre ses lunettes. Comme depuis peu il ne faisait plus rien, il n'en avait quasiment aucun besoin en effet. Il ne se rendait pas compte que de ne pas les mettre aggravait encore son état dépressif. Lorsqu'il les eut mises, le monde lui apparut sous un aspect tout différent. Ce jour-là, il put distinguer entre ciel et terre la présence de ce qui semblait être de l'allégresse.
Commenter  J’apprécie          10
« Mais ce qui lui donna le plus grand sentiment d’horreur, ce n'était pas cette violente détermination dont faisait preuve la nature. C'était au contraire les derniers vestiges d'élégance d'une organisation agencée par la main de l'homme,qui conservaient une existence ténue au sein de ce chaos. C'était le fantôme d'une volonté. »
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Haruo Satô (20)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Voyage au bout de la nuit

Comment s'appelle le héros qui raconte son expérience de la 1ère guerre mondiale

Bardamu
Bardamur
Barudamurad
Barudabadumarad
Rudaba Abarmadabudabar

9 questions
1301 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand CélineCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}