Citations de Hélène Cadou (117)
(...) J'ai le soleil à vivre
La pluie
Les nébuleuses de la plaine
A vivre l'herbe et les fleurs
Le goût des rues
Et des matins
Le silence au bord de l'eau
Une enfance
Un amour
Ce cri toujours remis au lendemain
Qui pourrait devenir parole
Et chant sur la ville
Si je tenais un jour encore
La tête haute
Hors de l'obscur.
Puisque ce lieu me fut natal
Toujours je reviendrai
Sur la plage de Lanséria
...
Toujours je reviendrai
Vers ce village sombre
Où les rêves sont blancs
Où le sel dans sa fleur
Garde les souvenirs.
p. 29
Tu es ici
Dans ces vieux murs
Et tu es là
Au frais de la mémoire
A la source matinale
Du vent
Et des éclats de soleil
Tu es le prince des lisières
Tu es entre hier et demain
Toujours présent celui qui vient
Instant sauvé
Voir une seule fois
Le bleu dans le bleu
L’aile et non l’image
Dans un regard mis à nu.
Pour croire encore au bonheur
Il suffirait qu'un oiseau passe
Dans les fontaines du ciel
Que le feuillage d'un arbre
S'éveille à la grâce du givre
Écoute mon coeur est vivant
Ce soir au creux de la neige
Les choses lentement renaissent
Comme autrefois dans la chambre
La lampe fait son office
Et voilà que je te rejoins
Sur les hauteurs du silence.
Pour que ton ombre s'y repose
La neige est tendre sur ma gorge
Et le ciel retient le jour.
chapitre 5/écrire à blanc
jamais
tu ne pars
mais
tu mords chaque jour
un peu plus
la marge incertaine
du temps
jusqu'au vide
étincelant
de la nuit
qui parle
à mots enfin
découverts.
Toi. . .
Toi mon prochain
Dans ton absence
Tu m'ouvres l'étendue
D'un ciel que tu bâtis
Pour que chaque fenêtre
Nous donne la parole
Chaque arbre l'envol et la vie.
Émigrante
De moi-même
Je cherche
Une impossible demeure
Mon seul bagage
Est ma mémoire
Qui s'allège
Au fil des temps
A terme
Il suffira d'une buée
D'une petite chose
Poignante
Comme
Un pan d'écharpe
Sur ton épaule
Pour y loger
Notre amour
Quand la terre
Tombera dans la fosse
Ami le monde…
Ami le monde
Amies les ailes
Amies la racine
Et la tombe
Ami
Le grand ciel qui m'éveille
Amies tes mains
Et ton regard
Amie la peine.
Là où tout se joue
Entre ciel et terre
On se croit sauvé
Mais le ciel retombe
Il fait déjà nuit
Pour l'éternité
Pour
Un verre d’eau
Qui tremble
La mer s’étire dans ton regard
Pour une écharpe
Sur ton cou
Le ciel prend jour
Dans la fenêtre
Pour un seul fruit
C’est un jardin d’été
Qui naît à l’horizon
Pour une feuille qui bouge
Le monde entier
Respire
L'eau rêve contre la pierre
une hirondelle l'effleure à peine
il va pleuvoir
(" L'innomminėe")
Que ce soit la paille
Ou la cendre
Il faut tout prendre
Soleil en miettes
Ou pluie profonde
Que ce soit semaine
Ou dimanche
Il faut tout vivre
Alouette au ciel
Ou deuil en dérive
La vie ordinaire
Ou la ville en fête
Que le coeur jubile
Que vienne la neige.
(p.22)
Tout ce qu'on ne sait pas dire
Le coeur échoué
Par les grands fonds de solitude
Les peines qu'on élude
Mais le sourire
Plus frais qu'un bol de rosée.
Une minute de vie
Au bord de la fontaine
Vaut toutes les aventures
Sur les océans de la terre(...)
À l'instant…
À l'instant
Du cri
La louange
Comme si le corps
Ne pouvait plus que chanter
Chanter l'autre
Qui offre son regard au monde.
Le monde est mon beau voyage
LA mer ma robe de fête
Le vent
Mes sandales de feu
Chaque feuille
Est un mot que j’aime
Chaque oiseau
Me redit ton nom
La terre tourne
Et tu me reviens
Toi le-même
À chaque saison.
Tu m'es revenu ce matin
Le soleil est sur la maison
Si je savais le retenir
Dans la corbeille d'un beau jour
Peut-être viendrais-tu parfois
Faire halte au milieu de ta nuit
Et dormir encore avec moi
Dans la paille de ses rayons
(" Le bonheur du jour")
C'était un matin
Bleu
Brume et douceur
Le jour lissait sa gorge
à petite salive
Herbe mouillée dans ses plumes
Soleil
Qui multiplie ses oiseaux pour le plaisir
Il vint
Celui qui depuis toujours marchait
Comme on discute
A perdre haleine avec la route
Ce fut l'heure et la paix des noces
L'orchestre dans le pré du haut
jouait
Pour la terre entière
Au gré des sources et des siècles.
Une porte…
Une porte
Entre ici
Et là-bas
Ne s’est jamais refermée
Tu vas
Tu viens
Avec la mer
Avec les grandes marées
Du cœur
Si un jour
Tu ne revenais plus
Sur ce rivage
Je saurais que la mort
Lasse d’attendre
Se dresse
Juste
Derrière mon épaule
Prête à jeter
La clé
Dans la nuit
Sans retour.
Entre silence et pluie
Ou bien
Quand le jour semble
Se défaire au pied des murs
Il m'arrive de reconnaître
Un visage
Qui porte en lui toutes les plaines
Les halliers
Les choses tues
Mais aussi celles qu'on crie
Dans la solitude des chambres
Le ciel à verse
Les amis soudain comme des inconnus
Et le grand voyage du vent
Sur la mer
Un visage ressemblant
A celui d'un prince né hors du temps
Ou d'un enfant perdu
Alors il n'est pas trop
De toute la vie
Pour expliquer
Pour comprendre
Et pour sourire.
(" En ce visage l'avenir")