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Critiques de Henri Charrière (75)
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Papillon

« - Comment tu t’appelles ?

- Papillon.

- Papillon ? Tu es un papillon ? Pauvre de toi. Un papillon ça vole et ça a des ailes. Où sont les tiennes ? 

- je les ai perdues.

- Faut les retrouver, comme ça tu pourras t’évader. Les gaffes ils n’ont pas d’ailes ».





C’est dans la marine que l’auteur réalise son tatouage éponyme : un papillon au bas du cou comme une prédiction, un animal totem. Ce récit débute dans les années 1930 lorsque, délinquant jugé coupable d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il est envoyé sur les traces de Dreyfus (sans Zola à ses côtés) au Bagne de Cayenne, autrement dit « aux durs » : là où sont envoyés « les durs ». C’est sans compter sur la détermination de notre insaisissable Papillon qui, éperdu de liberté, ne cesse de s’envoler par-delà les failles du système comme entre les mailles détendues d’un filet mal tricoté.





Il saisit sa chance dès son transfert où, en graissant quelques pattes, il s’évade avec deux complices. Il met alors à profit ses notions de navigation pour rejoindre la terre ferme… Mais les pays alentours rejettent les bagnards comme la mer ses déchets. C’est donc le début d’une incroyable épopée qui nous est contée, un jeu de trape-trape grandeur nature où les complices iront de séparations en retrouvailles. Par chance, les populations locales jugent les bagnes inhumains et sont donc relativement bienveillantes avec les évadés. En outre, il existe une très grande solidarité entre prisonniers, bagnards et évadés, qui font tous jouer leurs relations pour aider l’un des leurs dans le besoin. Enfin, notre « héros » a une cachette infaillible pour son « épargne », qui lui ouvrira plus d’une porte. Ah, s’ils savaient d’où vient l’argent, ceux qui l’acceptent ! Mais l’argent n’a pas d’odeur… Surtout dans les pays où la population est si pauvre que les gardiens et directeurs de prison s’achètent comme le pain et les cigarettes se trafiquent.





On vit mille vies dans ces 600 pages dont voici un infime aperçu : Après escale sur une île de lépreux pour acheter un bateau convenable, nos gus se font choper et mettre en prison par un pays qui traque les clandestins sur leurs rives. Mais ce n’est pas une simple prison mal surveillée qui va retenir un papillon : un sciage de barreau et quelques entourloupes plus tard, il s’est envolé de nouveau ! Accueilli par des indiens qui lui offrent femmes et enfants, il repart hélas par esprit de vengeance - des comptes à régler en France - se fait dénoncer chez des bonnes soeurs à qui il a offert des perles (une longue histoire^^), repasse par la case prison surveillée par des gros méchants qui le mettent au cachot, envahi deux fois par jour par les marées montantes charriant crabes et autres joyeusetés. Homme d’action ne se laissant jamais abattre, il va fuir de nouveau, se faire rattraper, dynamiter un mur de prison, se briser les deux pieds en fuyant, rappelant par-là « L’Astragale » d’Albertine Sarrazin, récit qui lui a donné envie d’écrire le sien, et tellement d’aventures encore que vous n’en reviendrez pas ! « Tous ces gens, tous ces êtres que j’ai connus dans cette cavale valent la peine de l’avoir faite ».





Dès le départ, on enchaîne très vite 6 cavales (et ce n’est pas fini) au point de trouver l’évasion un peu facile et le récit un peu exagéré… On se croirait avec les Daltons, ne va-t-on pas se lasser ?

C’est alors que la pénitentiaire le ramène aux travaux forcés. « Ah ! M’y voilà bien revenu dans le chemin de la pourriture. J’avais pourtant pu m’en débarrasser très vite et je volais sur la mer vers la liberté, vers la joie de pouvoir être de nouveau un homme, vers la vengeance aussi ». Nouveau suspense, car notre Papillon national a une soif de liberté incommensurable, et cherche déjà à s’envoler de nouveau vers de nouvelles incroyables aventures, quitte à s’enfuir dans des tonneaux ou même à se jeter à la mer : Autant se faire dévorer vivant par les requins en tentant quelque chose, que de leur être jeté en pâture une fois mort comme finissent tous les cadavres des durs - y compris celui de son meilleur ami, ce qui l’a énormément choqué. A cela s’ajoutera l’arrivée de la seconde guerre mondiale. Quelle conséquence aura-t-elle dans les bagnes ?





A travers son récit volage, malgré l’incroyable optimisme du personnage et ses belles envolées, nous revisitons la triste Histoire d’une punition à vie, de conditions inhumaines et dégradantes organisées par le pays des droits de l’Homme : « Puisque vous êtes le dénommé Papillon, faites-moi confiance, je vous couperai les ailes et vous n’êtes pas prêt de vous envoler ».

Mais de son corps emprisonné, toujours les pensées s’envolent, libres et chaque fois plus fortes, telles celles du Vagabond des étoiles de Jack London. « Les images du passé m’arrachent de ma cellule avec une telle puissance que je vis vraiment plus d’heures libres que d’heures de réclusion ». Et heureusement. Car les travaux forcés, à côté des deux années de réclusion et d’isolement total qu’il subira en punition de sa cavale, sans aucune parole ni jamais de contact, c’est presque la liberté. On est d’ailleurs surpris par cette impression de fausse liberté à l’intérieur du bagne : on se déplace, on joue, on commerce. Juste assez pour éviter toute révolte. Tellement sûrs que toute évasion est impossible… sauf à s’envoler.





Toutes ces aventures emmènent le lecteur dans des univers très différents à chaque fois. Le langage parlé de l’auteur contribue à nous immerger dans l’action car il n’est que verbe et tout entier, même dans ses réflexions, tendu vers sa prochaine action. Finalement, en ce qui me concerne, qu’importe si ce récit n’est pas totalement autobiographique : Ce livre a été pour moi comme la jungle dans laquelle Henri Charrière nous emmène, comme cette vase de sables mouvants dans laquelle a péri son ami et complice : plus je m’enfonçais dedans, plus les péripéties, l’intrication des liens humains et les images d’anthologie m’empêchaient de faire demi tour. L’évolution du personnage aussi qui, d’animé par un esprit de vengeance, est petit à petit gagné par la bonté de ceux qu’il rencontre, et par la prise de conscience du prix de la liberté, et du poids de son attitude passée dans la balance. Un repentir mesuré, chèrement acquis et généreusement délivré.





Ainsi parce qu’il a le mérite de nous intéresser au système qu’il dénonce, que les aventures décrites sont au moins issues de situations vécues (même si pas toutes par l’auteur), et parce que l’ensemble est finalement aussi prenant que divertissant, j’ai pris plaisir à cette lecture : elle parvient à nous intriguer pour ses évasions, nous intéresse pour son côté historique et le recours aux bagnes, nous captive pour ses aventures invraisemblables que seuls les livres pourront - espérons-le - nous faire vivre. Un récit riche dont l’essentiel demeure en refermant l’ouvrage : le contenu incroyable de la vie d’un bagnard évadé, un homme qui suit sa propre ligne de conduite, son propre code de l’honneur, bref : une aventure faite d’action et d’images, digne d’une bande dessinée, où la cruauté la plus sadique côtoie l’humanité la plus digne.





« Un homme n’est jamais perdu. Malgré tout ce qu’il a pu commettre à un moment donné de sa vie, il y a toujours une chance de le récupérer et d’en faire un homme bon et utile à la communauté. N’est-ce pas vous autres ? »





« Et s'envoler

Comme les papillons.

Trois petits tours et puis partir,

Car papillon jamais revenir. » (Louis Chedid)
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Papillon

Mon avis porte sur la dernière adaptation de ce roman :



« -Y a aucun moyen de s'évader !

-Y a toujours un moyen… »



Papillon, c'est d'abord pour moi le film de Franklin J. Schnaffner sorti en 1973 avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Je l'ai vu beaucoup plus tard, dans les années 80, mais c'est un film qui est resté gravé dans ma mémoire. D'abord par son sujet, un homme condamné alors qu'il clame son innocence et ensuite par l'interprétation de ses deux têtes d'affiche. Un Steve McQueen parfait, j'avais eu l'occasion de le voir dans nombre d'autres films, mais aussi et surtout un Dustin Hoffman, excellent, que je découvrais alors.



L'injustice, la survie en milieu hostile, les conditions de vie terribles au bagne de Cayenne, la soif de vivre, l'envie irrépressible de liberté, autant de thèmes qui hantèrent longtemps le gamin que j'étais. Je fus d'autant plus marqué par cette histoire qu'elle est inspirée d'une histoire vraie, celle d'Henri Charrière, le Papillon de l'histoire surnommé ainsi à cause de son tatouage. Il se raconta plus tard dans un livre dont le succès fut colossal. La véracité de certains épisodes de son récit a été remise en cause depuis mais ça c'est une autre histoire…



N'en reste pas moins un sujet propice au romanesque dans toute sa violence, sa dureté, comme le cinéma et les spectateurs en raffolent.



Pour ce remake, c'est Michael Noer, un réalisateur danois, découvert dans le très différent La Chambre d'en face qui est à la barre et il s'acquitte honnêtement de sa tâche.



Les premières images nous plongent, brièvement, dans le Paris des années 30, une légèreté qui donne encore plus de contraste à la suite de l'histoire.



Le réalisme cru des scènes de bagnes, la boue, la merde, l'isolement, les paysages de Guyane aussi superbes qu'angoissants, une nature hostile aux côtes rocailleuses et un océan dont l'immensité évoque paradoxalement un effroyable enfermement.



Le film, bien plus dur et violent que son original, est rythmé, la réalisation soignée, les images léchées, les scènes de bagarres convaincantes, on ne s'ennuie pas une seconde.



Le film dont on a peut-être trop peu parlé dans tout le cinéma de cette année est servi pas ses deux interprètes principaux, Charlie Hunnam (Crimson Peak), peut-être un peu trop monolithique, et Rami Malek (excellent Freddy Mercury dans Bohemian Rhapsody), toujours aussi étonnant d'expressivité, un acteur qu'il me tarde de retrouver dans les prochaines sorties.



Un homme prêt à tout, une détermination qui jamais ne faiblit, toujours y croire, l'histoire incroyable de Papillon...



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Papillon

Voici une étourdissante épopée, 43 jours après son arrivée au bagne de Cayenne dans les années 30, Papillon s'en évade.

S'en suivront 13 ans d'aventures pour parvenir enfin libre au Vénézuéla.

Henri Charrière, dans un style imagé et efficace, nous raconte ses cavales, 2500 km en mer, l'île de Trinidad, la Colombie et ses cachots sous-marins, les indiens Guajiros, les cavales de Baranquilla, les retours au bagne, la réclusion (2 ans dans une cage à fauve), l'amitié et enfin la vie trafiquante du bagne.

Ce passionnant roman d'aventure a donné lieu à une adaptation cinématographique qui rend bien, grâce peut-être à sa distribution prestigieuse, la tragique humanité de ce périple douloureux.
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Papillon

Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer (Guillaume d'Orange).

Belle exemple de persévérance malgré les échecs. Il y a quand même fallu un peu, beaucoup d'espoir et de foi (de fois?). Une autobiographie qui se dévore comme un roman, qui se dévoile sans pudeur, un hymne au désir de réussir... l'adaptation cinématographique avec Steve Mac Queen n'est pas mal.

On ne renonce pas, c'est aussi ce que se livre m'a donné.
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Papillon

On va commencer franchement: si l'adaptation cinématographique avec Steve McQueen et Dustin Hoffman fait clairement partie de mes classiques, le roman lui, ne m'a pas plu du tout! J'ai même été de plus en plus agacé au fur et à mesure que les pages défilaient!

Je m'explique.

Dès le départ, tout m'a paru trop gros, trop facile ou trop binaire.

Henri Charrière a effectué plusieurs cavales, et ce qui m'a frappé, c'est la facilité avec laquelle il déclare qu'il est un bagnard évadé aux gens qu'il rencontre...

J'avais naïvement cru que l'on se faisait tout petit lorsque l'on était en fuite.

Enfin, toutes ces personnes font pour l'immense majorité preuve d'une bonté sans égale pour lui et ses co-évadés.

Pourquoi ?

Je pense que beaucoup de choses sont largement enjolivées, et j'ai eu à certains passages l'impression d'être dans une série américaine de 3e zone.

Le texte est parfois simpliste, voire scolaire, mais cela ne m'a pas dérangé, après tout, Henri Charrière ne se revendique pas comme auteur mais comme témoin du Bagne français.

j'ai eu l'impression d'être baladé dans le texte, où les gens sont TRES gentils, ou TRES méchants...

Je mets deux étoiles car les analyses sur la France, le système carcéral de l'époque et la nature humaine de Mr Charrière sont profondes et touchantes.



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Papillon

Qui se souvient de Papillon qui gagna la célébrité en écrivant ce récit passionnant, livre paru en 1969.

Henri Charrière, petit truand sans envergure, fut condamné par erreur aux travaux forcés pour le meurtre d'un charcutier, qui avant de mourir a dénoncé son assassin "papillon Roger".

Dans cet ouvrage, il relate ce que fut sa vie au bagne de Cayenne et ses diverses aventures, lors de ses évasions.

Lors du début de sa captivité, il fut affecté comme aide-infirmier à l'hôpital où il rencontre des malades et des blessés qui ont tenté de s' evader.

Lors de sa première fuite, il gagne la Colombie, pays qui restituait à la France ses prisonniers évadés. Il est emprisonné dans l'île Saint Joseph.

Ce livre qui se lit comme un véritable roman d'aventures fut un énorme succès de librairie, à tel point qu'un film de ses aventures fut tourné avec Steeve Mac Queen et Dustin Hoffman. Il sortit en 1973, année de la mort de Papillon.
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Papillon

Bonjour,

Ayant lu le livre de Henri Charrière intitulé “Papillon” pour l’école, je publie cette analyse pour vous aider à vous faire un avis sur cette œuvre.

Henri Charrière, surnommé Papillon à cause du tatouage qu’il porte sur sa poitrine, est condamné au bagne à perpétuité pour un meurtre qu’il affirme n’avoir pas commis. Il est envoyé à Saint-Laurent-du-Maroni d’où il s’évadera avec deux autres bagnards. C’est là que commence son incroyable aventure.

Celle-ci est composée de plusieurs facettes absolument différentes. Elle comprend des moments de joie indescriptibles, surtout présents lors des débuts de cavales réussis avec ses compagnons de fortune. Ces moments-là se déroulent souvent à bord d’une barque ou d’un bateau de fortune.

Il y a aussi les moments de doute, ces moments où il se sent abandonné par ce Dieu qu’il apprend à connaître tout au long de l’histoire à travers des personnages religieux qui l’aident dans tous ses périples à garder la foi et à croire que tout est possible. Et pourtant, malgré toutes ces difficultés, il reprend toujours espoir.

Dans cette histoire, Papillon rencontre aussi des moments auxquels il se trouve confronté et obligé de puiser dans une force morale indispensable et d’une puissance extraordinaire pour ne pas devenir fou ou se suicider. Il développe d’ailleurs au cours de ses années de bagne des méthodes très singulières qui lui permettent de garder une santé plus ou moins correcte, surtout au cours de ses deux années de réclusion. Papillon est aussi un habitué du rationnement, puisqu’il doit se l’imposer à plusieurs reprises dans le livre, que ce soit pour rester en vie dans les cachots sombres ou sur un bateau de fortune.

Cette œuvre comporte également des descriptions de paysages à couper le souffle, ainsi que d’ambiance inquiétantes, chaleureuses, et des moments de soulagement et de douleur.

Enfin, ce que je trouve le plus beau dans ce livre, ce sont toutes les rencontres qui s’opèrent entre Papi et les autochtones, les gardiens, les autres bagnards, les autorités. Il donne l’impression d’avoir une capacité d’adaptation et d’être extrêmement sociable, car où qu’il se rende, il fait connaissance avec des gens qui ont le désir de l’aider. Ces gens sont souvent très pauvres, ont aussi connu le bagne, ou sont très malades, mais ils font toujours de leur mieux pour aider Papillon à partir en cavale ou à se refaire une nouvelle vie. Il rencontre aussi quelques personnes méfiantes qui le dénoncent ou tentent de le tuer, mais il s’en sort toujours et passe son chemin.

Je conclurai avec mon avis sur ce livre. Papillon m’a fait vibrer tout au long de son histoire. Le suspense était par moments haletant, et je conseille cette biographie à tout amateur de bons romans d’aventure.

Je fus toutefois très déçu par ce que j’ai découvert en me documentant sur ce livre, car j’ai appris que le fait que ce soit une autobiographie d’Henri Charrière est remis en question. Il est prouvé que c’est en fait un assemblement d’histoires arrivées à d’autres bagnards ayant côtoyé Papillon.

C’est donc à défaut d’être une histoire tout à fait véridique, que ce récit m’a fait passer de très agréables moments.

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Papillon

Bon, a priori, on a affaire à un mytho.

Même la soi disant innocence de Charrière, dont il nous rebat pourtant les oreilles en long, en large et en travers, est, semble-t-il, largement sujette à caution.

Pourtant, entre ce récit d'un menteur patenté, et les livres authentiques et authentifiés, sur le même sujet, de gars comme René Belbenoit, Paul Roussenq ou Eugène Dieudonné, c'est bien Papillon de Charrière qui s'est vendu à des millions d'exemplaires et a été adapté au cinéma avec Dustin Hoffman et Steve Mac Queen, quand les autres demeuraient dans l'indifférence du public, à l'exception de quelques militants libertaires. Le destin est railleur, mais finalement, c'est tellement représentatif de l'humain.

Attention cependant, c'est peut-être une histoire de mytho, mais n'allez pas croire que c'est mauvais, oh ça non !

D'abord, s'il ment sur des épisodes importants de sa soi-disant autobiographie, Charrière n'en fut pas moins un forçat qui a vécu le bagne de l'intérieur, et l'ambiance de ce dernier transpire dans toutes ses lignes. De nombreux détails n'ont pas pu être inventés, qu'il les ait vécus, vus, ou qu'on lui ait rapportés.

Ensuite, si le début m'a semblé un tantinet poussif, j'ai vite découvert un style vivant et délié, un style bien à lui, un peu paradoxal, littéraire malgré une façon d'écrire un peu comme il parle.

De la "littérature orale" comme dit justement Jean-François Revel dans la postface, qui n'est nullement incompatible avec une belle dose de poésie, et qui nous embarque tellement qu'au bout du compte, qu'il ait tout vécu ou qu'il en ait imaginé une partie, quelle importance ?
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Papillon

Quel livre!

C'est concis, précis, l'auteur nous embarque avec lui dans sa folle aventure. On est littéralement plongé dans l’univers des bagnards, en Guyane. L'entraide, la chance, le hasard, les rencontres bonnes ou mauvaises, la providence sont de chaque instant à côté de Papillon le héros de l'histoire. On ressent la moiteur des camps sur grande Terre, les courants d'air sur les îles et le sel de mer lors des évasions.

Très grand roman d'aventures, qui à largement mérité son succès. Les querelles concernant authenticité du roman sont vraiment futiles face à la qualité de livre.

5/5 pour ma part. Très haut niveau
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Papillon

Condamné au bagne à perpétuité pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Henri Charrière, dit Papillon, jeune truand parisien, arrive à Cayenne avec une seule obsession, la cavale. De tentatives d'évasions avortées en fuites presque réussies, il endure la vie au bagne et quelques épisodes de réclusion, avant de réussir à recouvrer la liberté.

Assurément beau parleur, Henri Charrière a de réels talents de conteur. La véracité du récit est assez manifestement enjolivée par sa gouaille et le beau rôle qu'il aime à se tailler (de fait, il ne manque pas de vanité, ce qui m'a parfois lassée). Mais cela est finalement secondaire à côté du périple épique dans lequel il entraîne le lecteur lors de ses plus longues cavales, et de la densité du témoignage sur le bagne pendant les périodes d'enfermement.

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Papillon

Henri Charrière, dit Papillon, est un petit truand qui a été condamné à perpétuité pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Après un séjour en prison, il est embarqué pour la traversée de l'océan, direction Cayenne et le bagne. Il se lie d'amitié avec Dega, un truand faussaire qui fait partie du voyage et qui a été condamné à quinze ans de travaux forcés. Papillon a décidé que jamais il n'appartiendrait au monde pénitentiaire. Il ne rêve que d'évasion. D'ailleurs, à peine arrivé en Guyane, il tente de s'évader, y parvient et arrive dans un village indigène dans lequel il séjourne un moment, mais il le quitte, est repris et reviens au bagne onze mois après son évasion. Il est condamné à deux ans de réclusion disciplinaire à l'île Saint Joseph, dans une sorte de cage, dans l'isolement et le silence complet. Toujours accroché à son rêve d'évasion, il subit cette punition mais ne se décourage pas. Au fil des années, il survit à des conditions inhumaines et tente et retente des évasions très inventives avec la complicité de ses amis...



Ce qui ressort vraiment, au fil des pages, c'est le courage de Papillon et son obstination pour penser toujours à une tentative d'évasion. Jamais il ne se décourage, même dans les pires conditions. A chaque fois, il tente de mettre en place un plan selon ses propres conditions de détention et de vie, et cela demande toujours plus d'idées et de prises de risques.

- La vie au bagne et les conditions inhumaines de détentions sont particulièrement bien décrites. La corruption est également très présente. Tout s'achète et celui qui n'a pas d'argent ni de combines ou d'amis influents n'a pas beaucoup de chance de survivre.

- La solidarité entre les bagnards est aussi un élément très important dans la survie de Papillon. Sans le secours de son ami Dega qui lui a souvent envoyé de la nourriture, sans la complicité d'autres bagnards, il n'aurait jamais pu réaliser ses plans ni tout simplement rester en vie.



Attention, âmes sensibles s'abstenir. Car certaines scènes sont assez terribles, les punitions pénitentiaires, les meurtres terribles sont fréquents et la description des lépreux fait aussi vraiment froid dans le dos.



Bref, tout au long du récit, ce n'est que rebondissements et suspense. On voyage avec Papillon, de métropole jusqu'en Guyane et de là encore on le suit dans ses détentions et dans ses cavales, le Maroni, les îles du Salut, la Colombie, le Venezuela, les indigènes, tout cela est extrêmement dépaysant.

Le procès, l'amitié au bagne, les épreuves, son courage, son acharnement à s'évader, et même l'isolement complet sont autant d'éléments extrêmement bien analysés par l'auteur.



Il est vrai que le côté autobiographique du livre était contesté. Est-ce que Henri Charrière a réellement vécu tout ce qu'il a raconté, ou bien a-t-il fait un récit qui incorpore des éléments vécus par un autre bagnard ? On ne le saura jamais, malheureusement. En revanche, il reste que tous les éléments sont bien réels et que c'est un bouquin en tout point captivant.

Pour conclure, cet ouvrage est le récit de treize années de détention ponctuées de cavales et également un chef-d'oeuvre d'aventure passionnant et prenant sur l'âme humaine et son formidable ressort. Une autobiographie marquante et inoubliable qu'il faut absolument lire. Je vous la recommande vivement et sans aucune réserve.
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Papillon

Si vous cherchez un roman d'aventure incroyable, je vous conseille "Papillon", sans nul doute, un livre qui saura vous faire voyager au bout du monde, mais aussi au cœur de l'enfer. N'ayant pas vu le film (avec Steve McQueen et Dustin Hoffman), j'ai attaqué ce roman sans idée préconçue, un peu à l'aveuglette, et je l'ai dévoré relativement rapidement, malgré ses 600 pages assez condensées. Une histoire incroyable, beaucoup de rythme, un phrasé simple mais qui convient à merveille aux descriptions des faits et des événements.



De nombreuses années après avoir gagné sa liberté, Henri Charrière a écrit son histoire. Treize cahiers qui retracent son aventure au bagne de Cayenne, pour ses treize années en tant que forçat : tantôt derrière les barreaux de la Réclusion, tantôt sur un radeau de noix de coco. Papillon sera, sans nul doute, un "dur", qui, pendant toutes ces années, aura toujours été fidèle à une seule et unique conviction : s'évader à tout prix.



J'ai vraiment adoré cette lecture, me demandant même si un film pourrait arriver à la cheville de ce roman... Si je devais tout de même émettre une réserve quant à ce livre, il s'agirait peut être du nombre (impressionnant) de personnages qui s'y trouvent. Nous en suivons certains, nous en rencontrons furtivement d'autres, quelques uns survivent et beaucoup meurent. Des rencontres de tout genre qui nous donnent le sentiment de laisser "sur le carreau" un grand nombre de protagonistes dont on aurait aimé connaître le destin.



Un très bon roman qui, en nous divertissant dans une cavale extraordinaire, nous permet également certaines réflexions sur la justice faite à cette époque, sur ces milliers de bagnards qui ont perdu leur dignité, leur vie et plus encore.



A lire !
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Papillon

Contrairement aux étés précédents durant lesquels je lisais du Pagnol, j'ai décidé cette année de changer radicalement de registre pour m'attaquer à Papillon d'Henry Charrière.

Comme beaucoup, j'ai vu le film avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Je craignais de lire le livre après avoir vu le film car la dernière fois que j'ai fait cela (pour la liste de Schindler), je n'avais pas réussi à sortir du film pour entrer dans le livre. En général, le processus est inverse car une fois le livre lu, on n'apprécie moins le film. Cela peut néanmoins se produire lorsque le film fait un choc. Le pouvoir de l'image est tel que chaque ligne ou chaque nom renvoie au film. Je vous dirai après le résumé ce qu'il en est pour celui-ci. 😜

RÉSUMÉ DU LIVRE : Accusé à tort de meurtre, Henri Charrière, dit Papillon, est envoyé au bagne de Cayenne pour la réclusion à perpétuité. Il y part en 1933 avec une idée fixe : s'évader quel qu'en soit le prix et revenir en France se venger de ceux qui l'ont injustement condamné.

MON AVIS : Dès le début du livre, j'ai été complètement absorbé par celui-ci. Oublié le film, j'en oubliais presque mes vacances tant ce récit était prenant. L'histoire commence au procès et se poursuit dans les prisons françaises, avant les premiers événements montrés par le film, ce qui a sans doute aidé à l'oublier. Les différences entre l'œuvre et son adaptation sont d'ailleurs si nombreuses que je ne me lancerai même pas à essayer d'en dresser la liste.

De sa cellule en France jusqu'à ses aventures en Colombie ou au Venezuela, en passant par le bagne continental et les îles du Salut, sans oublier Trinidad et la tribu indienne dans laquelle il passe plusieurs mois, on ne s'ennuie jamais. On suit ce personnage incroyable qui ne peut que surprendre et susciter de l'admiration pour sa détermination sans faille. Il agit pourtant régulièrement de manière condamnable, mais il n'en reste pas moins fascinant.

Je ne m'étendrai pas sur les polémiques concernant la véracité absolue du récit d'Henri Charrière. Qu'il y ait des passages romancés ou empruntés à la vie d'autres détenus, c'est possible. Ce n'est pas le plus important, excepté si l'on veut effectuer un travail d'historien. Même si on enlevait la moitié du livre, le reste demeurerait une extraordinaire démonstration de volonté à vivre libre, hors de portée de la cruauté humaine dans l'une de ses manifestations les plus abjectes.

Je recommande donc à tous de lire cet ouvrage extrêmement enrichissant.
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Papillon

J'ai lu ce livre il y a 40 ans ! Autant dire que je ne rédige pas un avis à chaud. En réalité, mon seul témoignage consiste à écrire qu'après toutes ces années, je ne l'ai pas oublié. Pourrait on écrire plus belle critique ?
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Papillon

Quelle aventure! J'ai dévoré ce livre, qui nous fait vivre le destin d'Henri Charrière comme si on y était! Je ne me suis pas ennuyé 1 minute entre les évasions, la vie au bagne, la découverte d'une tribu indienne et j'en passe..

J'irai chercher la suite ("banco") avec plaisir.
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Papillon

J'arrive pas a rentrer dans l'histoire , je lâche l'affaire. Il y a des choses un peu trop énormes et une écriture pas très fine . Pas pour moi
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Papillon

Une lecture très agréable où les aventures et les rencontres s'enchainent à un rythme effréné. Bien que seulement 13 années de sa vie ne soient décrites dans ce livre, Henri Charrière a vécu plusieurs vies en ce ''court'' laps de temps, en particulier grâce à ses multiples évasions ou tentatives d'évasion. Papillon est un ''Luke la main froide'' en puissance, cette œuvre est avant tout un appel à la liberté, une ode à la puissance de la volonté, à la lutte contre la fatalité, et bien entendu une dénonciation des conditions déplorables des prisonniers envoyés au bagne. Mon avis : peu importe que tout ce qui est raconté soit vraiment arrivé à Charrière ou non, peu importe que ce soit ou non un condensé de plusieurs vies de bagnards, peu importe que ce livre ait été écrit en parti par Max Gallo, en bref peu importe tout ce que l'on raconte sur la véracité du livre, il faut simplement le lire comme un roman d'aventure, une aventure palpitante, parfois drôle, souvent cruelle et violente, mais tellement prenante.
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Papillon

L'histoire vraie d'un homme condamné à tort a perpétuité au bagne de Cayenne et qui ne pense qu'à s'évader des différents endroits où il se retrouve enfermé pour se venger de ceux qui l'ont fait enfermé. Impressionnant de voir par quoi cet homme va passer et de voir que malgré tout sa motivation, son moral et son courage restent intacts.
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Banco

Quand, après 13 ans de bagne et d'évasions ratées (racontées dans "Papillon"), Henri Charrière se retrouve libre au Vénézuéla, il lui faut très vite de l'argent pour revenir à Paris.

Alors commencent les petites combines, la construction d'un tunnel sous une banque, l'attaque d'un mont de piété, une honnête gérance d'hôtel, les expéditions chez les indiens, autant d'aventures, autant de dangers et, enfin, le Banco qu'a représenté le formidable succès de son livre "Papillon".

Ce deuxième tome du récit de la vie d'Henri Charrière est tout aussi passionnant et bien écrit que le premier.
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Papillon

1933. Henri Charrière, jeune caïd Montmartrois, est accusé du meurtre de Roland Legrand. Condamné au bagne à perpétuité, celui qu’on surnomme “Papillon” n’aura de cesse de clamer son innocence et de chercher à s’évader.



🏢 "Les Chinois ont inventé le supplice de la goutte d'eau, les Français celui du silence.” Pendant 13 ans, Papillon alterne entre isolement et liberté. Des cages à fauves de l’île de Saint-Joseph aux tribus Indiennes Guarijos, Papillon est battu, choyé, trahi, aimé. Il retrouve les barreaux après chaque tentative d’évasion, mais ne perd jamais espoir.



📚À la parution de “Papillon”, en 1969, les bagnards s’indignent : ils se reconnaissent dans les histoires prétendument vécues par Charrière. L’opinion publique s’enflamme, le livre est sujet à controverse, Papillon devient un menteur. Mais quelle importance si Charrière n’a pas lui-même vécu tout ce qu’il raconte ? Papillon, c’est l’histoire de tous ces hommes envoyés en enfer. C’est l’histoire d’un rescapé de l’univers concentrationnaire du bagne, où 80% des pensionnaires y restaient. Et c’est aussi une réflexion profonde sur les punitions inhumaines et dégradantes imposées par le pays des droits de l’Homme.



« Un homme n'est jamais perdu. Malgré tout ce qu'il a pu commettre à un moment donné de sa vie, il y a toujours une chance de le récupérer et d'en faire un homme bon et utile à la communauté. N'est-ce pas vous autres ? »



À lire en écoutant : https://www.youtube.com/watch?v=2xrPJxDs-X8
Lien : https://www.instagram.com/el..
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