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Critiques de Henri Vincenot (158)
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A rebrousse-poil

J'ai d'abord apprécié l'absence de manichéisme de ce livre. Les enfants sont «terribles», mais en creusant, Catherine découvre qu'il y a des raisons à cela. Elles sont assez banales, malheureusement: les parents ne s'occupent pas de leurs enfants. C'est ici que les arguments deviennent un peu trop tranchés. Catherine et d'autres disent que c'est à cause du progrès qui pousse les femmes à travailler, et que cela n'arriverait pas si les mères ne travaillaient pas. L'argument est très simpliste, mais il ne faut pas oublier que le livre se passe dans les années 60. Il est évident que des parents qui travaillent auront moins de temps pour leurs enfants, cependant, je sais que là n'est pas tout le noeud du problème. J'en connais qui travaillent et dont les enfants sont aimés et éduqués. Et je connais également la situation inverse.

[...]

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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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A rebrousse-poil

Ce livre est une merveille, qui n'a pas pris une ride malgré sa publication en 1962. Tout y est écrit, observé, analysé et prédit avec justesse et finesse : notre société abrutissante de surconsommation de masse et les rapports entre les sexes.

Chapeau bas Monsieur Vincenot !
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A rebrousse-poil

Catherine vient d’être nommée institutrice et quitte sa Bourgogne natale pour enseigner dans une école communale de banlieue parisienne « difficile ». En ce début des années 60, elle se trouve très vite confrontée à l’immense misère urbaine et à la déchéance sociale d’une surpopulation issue de l’exode rural et de l’immigration, logeant dans des logements précaires, porte ouverte au développement de la délinquance. Face à des élèves difficiles, fragiles et violents, Catherine trouve un soutien moral auprès d’Albert, un prêtre-ouvrier qui organise des activités sportives pour ces jeunes gens en perte de repères et auprès duquel elle tente de trouver des solutions éducatives.



Ce roman regroupe le condensé de notes prises par Henri Vincenot au début de sa carrière dans l’enseignement. Le ton du récit se veut véhément et la colère des propos pointe du doigt la défaillance d’un système scolaire inadapté face aux bouleversements sociaux-culturels des années soixante. Le romancier dénonce les classes surchargées, le manque d’enseignants et la démission des parents d’élève, peu enclins à coopérer avec l’équipe pédagogique afin d’agir pour le bien de leurs enfants.

Annonciateur des évènements de mai 68, cet ouvrage écrit en 1962 était dédié au Ministre de l’Education nationale ; il reste encore brûlant d’actualité de nos jours.



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A rebrousse-poil

Un grand roman qui m'a fait beaucoup fait rire et qui reste très actuel bien qu'il date de1962 ! Les discours sur l'exode rurale, la baisse du niveau scolaire, la démission des parents, la société de consommation, le mépris pour le savoir rappellent ce que nous entendons à notre époque.

C'est un grand plaisir de retrouver le milieu scolaire. On s'y retrouve bien même si le certificat d'études n'existe plus ou qu'en CM1, plus personne n'a quatorze ans.

Ce roman m'a donné envie d'en lire d'autres de Vincenot !
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A rebrousse-poil

Ce livre, écrit en 1962, donne une idée de ce qu'était alors le travail d'enseignement. Démodé? pas tant que cela!
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Du côté des Bordes

Pour moi, Henri Vincenot, est le pape des écrivains...

Les sensations liées au regard qu'il porte à son environnement, un émerveillement quotidien et les joies simples, contrastent avec l'époque traversée si bien décrite, cette année 40, début de la guerre. Tout y est si bien décrit. Tout le monde devrait le lire ou l'avoir lu.
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Du côté des Bordes

Du côté du pays où les hommes vivent.



Une Borde est de par chez nous, un petite exploitation agricole, à priori à l'écart du bourg. C'est dans l'une de ces fermes que Vincenot place son récit, il relate la vie d'un commis de ferme. Valeureux, courageux, ne posant pas le manche après la cognée. Sastisfait de son état, plein d'allégresse, François évolue au sein d'une famille agricole qui l'a recueilli, étant d'état orphelin. Les travaux vont bon train, mais nous sommes en 1940. Les jeunes conscrits, ces fils de famille, partent vers l'inconnu. Puis l'armée d'occupation vient prendre ses quartiers dans le village et la borde. La cohabitation se passe plutôt bien, et là se trouve le talent de Vincenot. C'est qu'au sein de ces espaces bourguignons, il va placer une histoire d'hommes et de femmes, dépliant méticuleusement les caractères des uns et des autres, comme un papillon ses ailes en sortant du cocon. Car cette occupation va faire sortir les uns et les autres de leur chrysalide, les révéler. Les maîtres, les serviteurs, les soldats, les femmes, la cohabitation de ce beau monde va mettre en action des événements impensables à l'aube de la guerre. Tel cet homme prêt à manger son chapeau pour sauver son fils, telle cette fille papillonnante devenue grosse d'un allemand. Bref une belle histoire de terre, d'hommes, sans manichéisme de la part de l'auteur. Il y a des bons et des salauds des deux côtés. La gageure du livre était de tracer le trait complaisant d'une armée d'occupation sans verser dans la collaboration. Vincenot y parvient, la Bourgogne offrant un cadre de répit aux âmes mises à mal par la guerre. Une parenthèse qu'ouvre Vincenot pour nous dire à plusieurs reprises que les hommes restent ce qu'ils sont, les instruments de leviers plus puissants qu'eux, et que parfois un cadre, une rencontre, une circonstance peuvent changer le regard de manière définitive. Encore faut-il avoir le privilège de pouvoir les vivre. Du côté des bordes est l'un des premiers livres de Vincenot, qui trace là le sillon qu'on lui connaît et qu'il ne fera qu'approfondir au cours de son oeuvre. Ironie du sort, ce livre fut édité à titre posthume. Merci Monsieur Vincenot de nous avoir offert des livres où les hommes ont le front haut, l'immense richesse de cette dimension que nous avons égarée sur la route du progrès : le bon sens. Un livre plein d'humanité.

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Du côté des Bordes

Henri Vincenot, selon les dires de sa propre fille en préface de « Du côté des Bordes », aura écrit trois volumes sur la période de l’occupation, avec « Le livre de raison de Claude Bourguignon », écrit en 1942 et publié en 1953 suivi de « Walter, ce boche mon ami », publié en 1954…



« Du côté des Bordes », son premier roman écrit en 1941 ne sera publié qu’en 1998, sept ans après sa mort…



Nous sommes en 1940, à la ferme de la Belle-Maria, en Côte-d'Or. Vivent là les fermiers, Ernest et sa femme, morts d’angoisse sans nouvelles de leur fils parti au front. Vivent également là deux « domestiques de culture » (des garçons de ferme : le Vatican et François Charmot, le narrateur réformé) et la belle Sidonie.

Comme chacun le sait, l’affrontement sera de courte durée entre les belligérants et jettera toute une population sur les routes, accompagnée d’éléments de l’armée française en déroute… Viendra l’armée d’occupation qui occupera fermes et châteaux ; et bien entendu la ferme de la Belle-Maria…qui sera bien obligée d’accueillir le châtelain, propriétaire, avec femme et enfants.



Henri Vincenot écrivit ce premier roman en 1941 : une chronique douce-amère retraçant les premiers temps de l’occupation en Bourgogne ; douce par les évocations d’une nature généreuse entre Morvan et les Côtes, et amère par la démonstration d’une nature humaine capable du meilleur comme du pire…

Du fermier prêt à tout pour tirer son fils du stalag ou il est prisonnier à la malheureuse qui « fricotte » déjà avec l'occupant, de la naissance du marché noir jusqu’aux premiers signes de révolte en passant par l’occupant « pas si mal élevé » que ça, Henri Vincenot nous peint une galerie de portraits tous plus plausible les uns que les autres, dans une France en manque de bras pour les travaux des champs.



Ajoutons à cela une ode à la terre nourricière… A la Bourgogne. Un ouvrage à conseiller à tout celui qui a connu l’odeur du foin qu’on rentre dans la touffeur d’un été… même en temps de paix.

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Du côté des Bordes

Ouvrage posthume d'Henri Vincenot, la seconde guerre mondiale vue depuis un petit village de Bourgogne. L'entrée dans le conflit, la débâcle puis l'occupation, tout cela vécu par les habitants d'une ferme, à leur niveau loin du front.

L'angoisse pour les prisonniers ou ceux dont on n'a pas de nouvelles, la promiscuité avec l'occupant, la collaboration pour certains, tout cela rythmé par les travaux saisonniers. François, commis de ferme est le personnage central du récit.

C'est un roman de terroir, qui nous renseigne sur certains aspects de la vie à cette époque à la campagne, de la condition de ces commis d'avant la modernisation de l'agriculture, à l'avenir bien restreint, du début de la lutte des classes pour obtenir de meilleures conditions de vie.

Bon livre à l'écriture simple, qui respire la campagne.
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Histoires à lire

Autant les deux autres sont vraiment très faciles et agréables à lire, autant celui-ci est long et compliqué.

Deux ou trois sont tout à fait lisibles mais le reste est une énigme.

Je sais que les nouvelles - par nature courtes et d'actions simples - peuvent parler de tout et n'importe quoi mais il y a quand même des limites à la compréhension des lecteurs.



Par exemple, la dernière nouvelle de Martha Grimes. Est-ce que quelqu'un a réussi à la comprendre ?

Je vois la femme dans la gare et l'écrivain amateur de vins mais après ? Ça n'a aucun sens ! Ou bien, est-ce moi qui suit totalement à côté de la plaque ?
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Histoires à lire

Sept nouvelles composent ce recueil.



- Histoire d' eau, Claude Michelet 3/5

- Les loutres, Henri Vincenot 2/5

- Les Mots Interdits, André Dubreuil 3/5

- Le mystère du bahut de Bagdad, Agatha Christie 3/5

- Panier de fruits, Philippe Delerm 5/5 (superbement écrit, plein de dérision)

- Rigor Mortis, Brigitte Aubert 5/5 (inconditionnelle de B. Aubert)

- Le train à destination de..., Martha Grimes 1/5
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Je fus un saint

Dans ce court roman , Henri Vincenot nous raconte ses années d'adolescence dans un établissement religieux strict et huppé des années trente du siècle dernier . tout un monde disparu et quasiment incompréhensible pour notre 21ème siècle . Des mentalités imprégnées de catholicisme relativement exacerbé , une prise en main totale des consciences par l'Eglise inimaginable aujourd'hui .

Notre héros traverse une crise mystico-religieuse assez "traumatisante" et la raconte avec sincérité et truculence . Il se lie d'amitié avec le jeune Mimi qui finira tragiquement . Celui-ci lui voue une admiration sans limite et l'entrainera presque jusqu'aux "amitiés particulières" .

L'enseignement des "Pères" le pousse au mépris du corps et de tous les plaisirs de la chair et à la recherche d'une vie d'ascétisme , de prière et de mortifications diverses dans l'esprit de Saint Jean de la Croix ou de Thérèse d'Avila .

Il ira assez loin sur cette route au point de pouvoir proclamer " Je fus un saint" . Il faut comprendre qu'il essaya de le devenir par obsession de la pureté et du dépassement de soi-même , mais qu'il n'y parvint pas , qu'il ne l'est plus et le le sera plus jamais ...

Ce texte est intéressant par le témoignage qu'il délivre sur un milieu et une époque . Il est "enrichi" par une suite inédite et qui aurait aussi bien pu le rester car il s'agit d'une première version incomplète et très inférieure de "L'oeuvre de chair" ( déjà critiquée sur ce site par votre serviteur) .

"Je fus un saint" fait partie de la trilogie des "Années de colère" qui furent éditées post-mortem par la fille de l'auteur . Bien qu'intéressants , ils ne sont pas du niveau de ses oeuvres majeures telles "Le pape des ecargots" , " La Billebaude" , " Le maître des abeilles" ou "Les étoiles de Compostelle" . Si vous ne connaissez pas du tout l'oeuvre du grand celte bourguignon, commencez plutôt par ces textes-là . Pour moi , de toutes façons , tout est bon chez Vincenot !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'oeuvre de chair

Quel dommage que cette hauteur soit parti si vite tout ce qu’il a écrit que ce soit la Bilbaude le pape des escargots c’était un grand moment de plaisir merci Monsieur Vincenot
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L'oeuvre de chair

Ce livre est un immense hommage à la Bretagne et à la Femme qui est placée si haut sur son piédestal que le jeune homme ( démarque de Vincenot ) doit s'imposer , comme le preux chevalier , moults épreuves et sacrifices pour la mériter ...

Voilà un idéal en totale contradiction avec les canons de l'hédonisme actuel et les pratiques vantées par certaines romancières lubriques que je ne souhaite pas citer .

Nous sommes dans le registre du romantisme et de l'amour courtois . Ce qui pourrait sembler paradoxal quand on se souvient de la truculence et de l'impression d'épicurisme que dégageait le regretté Vincenot , l'extraordinaire barde bourguignon , chantre de la celtitude disparu en 1985 avec ses moustaches à la gauloise , ses magnifiques gilets chamarrés et son sourire malicieux .

L'intrigue est digne de la Princesse de Clèves ou de Roméo et Juliette : le "jeune homme" tombe éperdument amoureux d'une "jeune fille"entraperçue lors d'une veillée traditionnelle bretonne . Il ne parvient pas à lui parler . Il entame alors une longue et chaste quête qui l'amènera au Maroc en pleine guerre du Rif où il récoltera une blessure assez peu glorieuse . Finalement , il la retrouvera pour s'apercevoir qu'elle ne correspond plus à son rêve et épousera sa marraine de guerre , une charmante bretonne , elle aussi . Celle pour qui il était fait et avec laquelle il accomplira la fameuse "oeuvre de chair" c'est à dire la procréation qui n'a rien à voir avec la fornication mais que Vincenot présente comme un acte sacré qui nous fait participer à l'oeuvre divine même de façon infinitésimale .

Le style est limpide , aisé , agréable . On ne s'ennuie pas un instant et les personnages sont attachants et bien rendus , dans leur idéalisme ou leur trivialité .

Bien sûr , on n'est pas obligé d'adhérer aux principes de l'auteur pas plus qu'à ses idées celtisantes , mais on ne peut s'empêcher de rester ébahi devant sa culture et se poser bien des questions sur nos dérives actuelles .

Un tout petit reproche : en linguiste passionné , Vincenot abuse un peu du " breton dans le texte" ( traduit plus loin ) au point de sembler presque plus bretonnant qu'un Pierre Jakez Hélias !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'oeuvre de chair

Ouvrage très intéressant quand il parle de la Bretagne, des Bretons Bretonnants et des Gallos, du monde Celte, l'intrigue est très poétique, il s'agit pour l'essentiel de la quête du personnage principal pour trouver "la Femme" comme il l'appelle. Le seule bémol que je mettrais, c'est que je l'ai trouvé un peu trop moraliste par moments; la critique de la modernité est parfois un peu trop appuyée à mon goût sans être très originale.
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L'oeuvre de chair

Ce récit est un éloge de l'amour entre un homme et une femme sublimé par la chasteté, effectivement.

Vincenot, je dois dire le regretté Vincenot, l'irremplaçable, nous livre un récit de son meilleur cru. La scène symbolisant la défloration au travers de la rencontre des deux mains des amoureux est sublime. Il fallait y penser, et avoir le talent de Vincenot pour la mettre en mots. Le livre nous happe dès le départ, par le climat légendaire, les êtres authentiques de la Bretagne celte, les embruns, les roches et la mer. Vincenot qui dépeint si bien la Bourgogne, met le même talent à dépeindre la Bretagne puis le Maghreb. Un humaniste plein de talent qui arrive à faire philosopher sur l'amour un Berbère, un légionnaire et un soldat de l'armée française. A ce niveau ce n'est plus un écrivain, c'est un Enchanteur. On peut ne pas être d'accord avec l'auteur sur ses prises de position sur la femme, les juifs, les celtes, mais on doit lui reconnaître le talent de conteur. A la lecture du livre, écrit en 1985, je me suis demandé si Vincenot ne se ferait pas traiter de raciste de nos jours. Alors qu'il ne fait que révéler le bon sens qui présidait à la morale de nos anciens. La scène de la motorisation des bateaux est merveilleuse de prophétie. De plus Vincenot nous livre toujours ses pensées au travers de personnages bourrus, authentiques ce qui rend leur raisonnement encore plus sympathique. Un bon, très bon Vincenot.



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L'oeuvre de chair

Ayant lu ou relu en moins d'un an "Le pape des escargots", "La pie saoule", et "l'Oeuvre de chair", je vois en Vincenot certes un conteur bourguignon (ou breton à l'occasion), mais aussi un moralisateur, contempteur de la grande ville et de ses vices, une forme d'écologiste avant l'heure sans les déviances actuelles, en témoigne son existence spartiate (voir le hameau de la Pourrie qu'il a rebati de ses mains).



A mon sens, Il se situe au-delà des auteurs régionalistes, par son sens de la formule, l'importance accordée à la spiritualité, la préoccupation pour des thèmes nouveaux.



Prenant fait et cause pour la défense de la ruralité, il sait toutefois ne pas s'y cantonner.
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L'oeuvre de chair

On connait tellement bien Henri Vincenot, en tant que Bourguignon d'origine (lui et moi ...) et son amour du terroir, des traditions, que l'on attend tout, sauf ce genre de roman de sa part. Et pourtant il nous a déjà démontré qu'il savait écrire bien d'autres textes que des romans de "terroir", de tradition.

Une fois de plus on se laisse avoir. (Il parle même de Bretagne - pas de concurrence, j'adore aussi)

Cette quête initiatique, universelle mais si poétiquement proposée nous dévoile sous un angle différent un GRAND auteur.

Et aux yeux tellement pétillants, quand il s'exprime sur son oeuvre.

Autant vous dire que je reste accro !
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La Billebaude

Pour plus de facilité et de clarté je recopie la 4ème couverture.

Il faut pour cela aimer les histoires de la France profonde et d’hier aussi.

« pour mieux vous parler du pays qu’il aime et où il est né, Henri Vincenot se penche sur son enfance quand il vivait chez ses grands-parents, dans un petit village de Bourgogne. Impossible d’échapper à la magie de ce conteur merveilleux, et nous le suivons allègrement dans ses fabuleuses parties de chasse, où il sait si bien recréer le climat de fête. Mais tout ici devient une fête, qu’il s’agisse de la visite d’une cousine extraordinaire, nourrice à Paris, ou de ces interminables repas de fin d’année, au cours desquels le petit garçon écoute, fasciné, les histoire savoureuses qui se racontent et qui lui serviront plus tard de tremplin pour ses récits.

Ce livre est aussi une galerie de portraits étonnants, hauts en couleur, increvables, farceurs, voici les vieux paysans bourguignons d’entre-deux-guerres : d’allègres nonagénaires avec leur philosophie souriante et leurs activités non négligeables. Les femmes n’ont rien à leur envier, notamment l’une des aïeules du narrateur qui sait guérir les asthmes, les rhumatismes, les eczémas et bien d’autres maladies

Mais le plus beau portrait est sans doute celui du grand-père, le vieux Tramblot, qui lui enseigne non seulement l’art de la chasse, mais l’art de vivre.

En nous restituant cette Bourgogne chatoyante, avec la même sensualité, le même amour de la nature que sa « payse », c’est à tous les siens, à tous ces rois de la nature et de la chasse que l’auteur rend hommage »

J’ai vraiment bien aimé car on a l’impression de vivre à côté de ce petit garçon, on y apprend de tout, chasse, vie, comment faire un feu qui dure dans l’âtre.

J’ai trouvé cela super.

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La Billebaude

"Mon grand-père lui-même était bien changé, ses fortes chaussures et ses courtes guêtres maculées de boue, sa cartouchière flasque sur le ventre, sa petite cravate mince nouée à la billebaude [ au petit bonheur la chance] sur le col cassé que ma grand-mère lui fabriquait dans de la percale à petites fleurs, tout cela qui m’était habituellement familier prenait une physionomie nouvelle."

Cré vains dieux !

On est dans la campagne bourguignonne autour des années 1920, et le jeune Henri Vincenot, bien qu'encore aux mains des femmes (il a six grands-mères et arrières-grands-mères ), pupille de la nation, admire son grand-père Tremblot, maître bourrelier issu des Compagnons du Devoir, mais surtout chasseur expérimenté à la billebaude :

"Nous, les pedzouilles, on ne chasse pas à courre".

.

Les étoiles que j'attribue sont montées progressivement à partir du moment où l'auteur, passionné de chiens de chasse, et de chasse aux sangliers, a abandonné progressivement son vocabulaire technique de vénerie pour glisser sur les problèmes plus importants liés à la campagne.

Avant 1920, les gens étaient heureux à la campagne, dit l'auteur, contrairement au misérabilisme souligné par Zola dans "La terre", et "Germinal". Ils étaient auto-suffisants, et procédaient par le troc les rares choses qu'ils n'avaient pas. L'argent était à peine nécessaire.

Le père Tremblot, embobiné par un beau parleur qui a trempé dans l'affaire Stavisky, financier flambeur, voit les dégâts de l'argent.

Mais il n'y a pas que ça.

Vincenot dénonce l'industrialisation qui fait déserter les campagnes, dont sa combe magique :

-une faucheuse mécanique met sur la paille plusieurs faucheurs ;

- les usines du Creusot mettent au chômage les artisans chaudronniers, et ce sont tous les artisans et Compagnons du Devoir qui disparaissent en une décennie ! Le père Tremblot, maître bourrelier, n'a plus de travail : les chevaux sont remplacés par les tracteurs, les automobiles et les autobus. L'odeur du cuir, le ligneul, l'odeur de la forêt, des sangliers, ragots ou quarteniers, du vautrait, du châtron, des tisanes que connaissent les grand-mères pour soigner... Tout ça est important pour un petit gars de la campagne.

Je comprends et j'approuve, ayant moi-même des origines campagnardes, du côté de Saint-Aubin-Routot, en Seine Maritime, et ayant pratiqué fauchage, manipulation des bottes de paille, traite et barattage du beurre.

Mon grand-père, qui après avoir été garçon de ferme, s'est "hissé à la force du poignet" comme boulanger indépendant, me fait penser au père Tremblot, fier de son petit-fils, voulant, plus ou moins pour rire, "le placer comme commis".

Enfin, les forces telluriques sont importantes pour tout être humain, et, "montant à Paris" pour faire ses études, Henri n'a plus que le contact avec le goudron : la terre lui manque, le grand-père lui lance un appel :

"Joue-leur la belle, à tes foutus Parigots ! Les fusils sont graissés, les chiens sont au mieux, il y a du noir [ sanglier] comme jamais, et trébin de lapins. Je t'attends pour commencer les fournottières [ pièges] avant que les chats sauvages [Felix sylvestris] ne nous les dévorent tous".

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