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Citations de Henry Miller (1056)


Quand on homme passe sa vie à se faire du mauvais sang pour le reste de l'humanité, c'est qu'il n'a pas de problèmes personnels à résoudre ou qu'il se refuse à les regarder en face. Je parle de la grande masse des gens, non de l'infime minorité des émancipés qui, étant allés au fond des choses, ont le privilège de s'identifier à l'humanité entière et la joie de pouvoir s'offrir ce luxe suprême : servir.
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Si l'homme écrit, c'est pour vomir le poison qu'il a accumulé en lui du fait de l'erreur foncière qu'il commet dans sa manière de vivre. Il cherche à reconquérir son innocence. Ses écrits n'ont d'autre effet que d'inoculer au monde le virus de ses désillusions.
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Le moins beau des hommes, le plus faible, le moins digne, ne peut que triompher, s'il consent à donner jusqu'à la dernière goutte de son sang. Pas une femme ne résiste à l'offrande de l'amour absolu.
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Je crois en Dieu le Père, en Jésus-Christ, son Fils Unique, à la Vierge Marie, au Saint-Esprit, à Adam Cadmium, au nickel chromé, aux oxydes et aux mercurochromes, aux oiseaux des eaux et au cresson de fontaine, à toutes les formes d'épilepsie, à la peste bubonique, au Dévakhan, aux conjonctures planétaires, aux pattes de mouche et au lancer de javelot, aux révolutions et aux krachs financiers, aux guerres, aux séismes, aux cyclones, au Kali Yuga et au hula-hula. Je crois, je crois. Je crois, parce que ne pas croire (...) c'est se condamner à la déperdition.
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Fais seulement grâce à un de mes organes, et tu es condamnée... condamnée à être mienne à jamais, en ce monde comme dans l'autre et dans ceux à venir.
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Capituler, absolument et sans conditions, devant la femme que l'on aime, c'est rompre tous les liens, hormis le plus terrible : le désir de ne pas la perdre.
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Henry Miller
Une destination n'est jamais un lieu mais une nouvelle façon de voir les choses.
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Lorsque chaque chose est pleinement vécue jusqu'au bout, il n'y a pas de mort ni de regrets, pas plus qu'il n'y a de faux printemps ; chaque moment vécu fait s'ouvrir un horizon plus vaste et plus large, dont la seule issue est la vie.
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J'ai cru autrefois que le but le plus élevé qu'un homme se pouvait proposer était d'être humain, là je vois maintenant que ce but n'avait aucune raison d'être que de me détruire. Aujourd'hui, je suis fier de dire que je suis inhumain, que je n'appartiens ni aux hommes ni aux gouvernements, que je n'ai rien à faire avec les croyances et les principes. Je n'ai rien à faire avec la machinerie grinçante de l'humanité - j'appartiens à la terre !
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Du moins, il y a un siècle, se trouvait un homme à la vision assez claire pour voir que le monde était foutu. Notre monde occidental ! Quand je vois ces hommes et ces femmes s'agitant sans but derrière les murs de leur prison, bien à l'abri, bien reclus pendant quelques heures fugitives, je suis épouvanté par le potentiel de drame encore inclus dans leur corps. Derrière ces murs gris se trouvent des étincelles humaines, et pourtant jamais un incendie ne se déclare. Sont-ce là des hommes et des femmes, me demandé-je, ou bien sont-ce des ombres, des ombres de marionnettes tirées par d'invisibles ficelles ?
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Henry Miller
[LETTRE ECRITE EN FRANCAIS PAR MILLER,MALADRESSES SYNTAXIQUES INCLUSES]

Cher Maurice, Le voyage par avion de Paris à N. Y. a duré vingt-huit heures exactement, et de N. Y. à San Francisco seize heures. Et à travers toutes sortes de climats. Ici tellement frais que je porte mon pardessus. A New York une chaleur accablante. Je suis dépaysé. Rien ne me plaît ici. Tout me semble hideux et ennuyant. Ce n’est pas « le cimetière marin » mais un cimetière d’âmes. C’est foula différence entre ces deux continents. La misère ici vient du vide, chez vous des raisons matérielles, ou réelles. Rien n’est réel ici. Et les gens les mieux situés -mieux payés - sont les plus misérables. Eve est plus triste que moi. Elle n’a jamais compris qu’il y avait un monde comme le vôtre. Elle voit tout en noir .Mais à bientôt nous serons à Big Sur et là la vie prendra un autre aspect (Max Ernst a trouvé un autre « Big Sur » en Arizona. A part de cela, je ne connais pas d’autre en toute l’Amérique. Même pas chez Faulkner en Mississippi).Je suis tellement plein de dégoût pour mon pays que je ne peux guère attendre d’écrire. Depuis « le Cauchemar climatisé », écrit en1942, les Américains ont avancé vers un néant inimaginable. C’est hallucinant ce rythme accéléré ! Et très mauvais signe. Je parle à tout le monde. Je vois qu’aujourd’hui presque personne pense pour

lui-même. La propagande (américaine) a inoculé tout. C’est une chute universelle .J’appartiens, moi, plus que jamais, à une autre époque - celle de Emerson, Thoreau, Whitman. Si je parle vrai, personne ne me comprend. Alors, dans l’espace d’une seule vie, je suis le témoin d’une épouvantable dégringolade. Tout ce que j’ai écrit(prophétiquement) est déjà dépassé. Il n’y a plus de problèmes - il n’y a que la mort qui nous attend. C’est-à-dire que les cadavres vivants qu’on voit déambulant, ou roulant dans leur voiture, n’ont qu’à s’ensevelir.
« let the dead bury the dead »
(la Bible).Trop vrai, ma foi !
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Henry Miller
Cher Maurice Nadeau,[...] L’autre jour, j’ai essayé de persuader la Viking Press de publier le « Pour saluer

Melville » de Giono, que j’adore. Ils l’ont traduit il y a plusieurs années, et il traîne toujours sur une étagère .Apparemment, ils ne le publieront pas, sous prétexte d’une part qu’il est trop court, et que, d’autre part, ils ne savent pas s’il y a ici un public pour l’œuvre de Giono ,excuse à laquelle je ne crois pas du tout !Je suis fou de rage à l’idée de ne rie ne pouvoir faire par ici pour Cendrars e t Giono. Les lecteurs ont de plus en plus mauvais goût, et cela à cause des éditeurs, du cinéma, de la radio et de tous les autres foutus impondérables qui influencent nos vies. Des conneries, voilà ce qui se vend, rien que des conneries. Rimbaud, comme je l’ai fait remarquer dans l’opuscule que je lui ai dédié, a proposé une dangereuse solution à ce dilemme, une solution à laquelle je trouve que les jeunes écrivains talentueux ici, aux Etats-Unis, ont recours, à tort ou à raison, à savoir : baisser les bras. Arrêter d’écrire, telle est la solution de l’auteur. Cela devient de plus en plus évident. En réalité, dans tous les domaines artistiques, ce sont aujourd’hui les vieux qui sont joyeux et prolifiques ,qui osent aller de l’avant, qui sont jeunes de cœur. Le jour où la vieille garde disparaîtra, il en sera comme avec la terre dans certains Etats américains : la couche supérieure aura été emportée par le vent, les champs deviendront un désert, rien ne poussera plus, pas même le génie ! [...]
DE BERKELEY, CALIFORNIE, 1
ER
AOUT 1953
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Henry Miller
BIG SUR, CALIFORNIE, 8 MARS 1947

Mon cher Maurice Nadeau, André Breton vient de me remettre les dernières nouvelles du comité de défense ;elles m’ont, bien sûr, fait chaud au cœur.[...] J’ai été ahuri, en feuilletant les coupures de presse qui m’ont été adressées ,de constater l’importance que cette affaire a prise. Ainsi ai-je compris que la majorité des écrivains français se rendait compte del a menace que constitue le mouvement de Daniel Parker.[...] J’entends sans cesse dire que c’en est fini des Français, en tant que nation ou peuple. Même aux heures les plus sombres, je ne l’ai jamais cru. Pour moi, cela est impensable. Un peuple vit à travers l’âme des individus qui le composent. Les Français peuvent perdre une guerre, ils peuvent perdre de leur puissance mondiale, ils peuvent perdre leur territoire, jamais ils ne perdront leur esprit. C’est à cette éternelle qualité humaine, chez vous autres Français - même chez les plus modestes que je rends hommage. [...]

BIG SUR, 15 DECEMBRE 1949
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Henry Miller
Les " rebelles " [vous tous] étaient admirés, même des Yankees, pour leurs charges intrépides, leur fougue, leur folle témérité. Voilà ce que tu es.

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Henry Miller
Quiconque prétend brûler de faire autre chose que ce qu’il fait, ou d’être ailleurs que là où il est, se ment à soi-même... Il est des êtres qui, lisant ces lignes, comprendront nécessairement que la seule chose à faire, c’est de transformer leurs désirs en actes, jusqu’au bout.
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Henry Miller
La presse engendre le mensonge, la haine, la cupidité, l’envie, la suspicion, la peur, la malveillance... Ce qu’il nous faut, c’est la paix, la solitude, le loisir.
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A l'écrivain qui veut communiquer avec ses semblables, et par là communier avec eux, il suffit de parler avec sincérité et sans détour. Il ne doit pas avoir en tête les canons littéraires - ils lui viendront en cours de route - pas plus qu'il ne doit se soucier des modes, des débouchés, des idées acceptables ou inacceptables: il doit seulement se libérer, s'exprimer, se mettre à nu, s'exposer le plus possible.
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Si, à l'improviste et n'importe où, on se trouve face à face avec l'absolu, cette grande sympathie qui fait paraître divins des hommes comme Gautama et Jésus se glace et s'évanouit; ce qui est monstrueux ce n'est pas que les hommes aient fait pousser des roses sur ce tas de fumier, mais que, pour une raison ou pour une autre, ils aient besoin de roses. Pour une raison ou pour une autre, l'homme cherche le miracle, et pour l'accomplir, il pataugera dans le sang. Il se gorgera d'une débauche d'idées, il se réduira à n'être qu'une ombre, si, pour une seule seconde de sa vie, il peut fermer les yeux sur la hideur de la réalité. Il endure tout - disgrâce, humiliation, pauvreté, guerre, crime, ennui - croyant que demain quelque chose arrivera, un miracle ! qui rendra la vie tolérable. Et pendant tout ce temps un compteur tourne à l'intérieur, il n'est pas de main qui peut l'y atteindre et l'arrêter. Et pendant tout ce temps quelqu'un dévore le pain de la vie, et boit le vin, quelque sale grosse blatte de prêtre qui se cache dans la cave et l'ingurgite, tandis qu'en haut dans la lumière de la rue une hostie fantôme touche les lèvres et le sang est aussi pâle que l'eau. Et de ce tourment et de cette misère éternels ne sort aucun miracle, pas le moindre microscopique vertige de soulagement. Seules les idées, les idées pâles, amaigries qu'il faut engraisser par le massacre; idées qui sont dégorgées comme la bile, comme les tripes d'un cochon lorsqu'on éventre sa carcasse.
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Préférer « le chemin de la vérité, qui mène non au salut mais à la lumière. »
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« Aujourd’hui, tous semblent n’être animés que par la peur, presque exclusivement. On craint même ce qui est bon, ce qui est sain, ce qui est joyeux. […] Dans le monde de la veille, menotté, contraint, paralysé par toutes sortes de peurs, menacé à chaque pas de châtiments réels ou imaginaires, il n’est presque pas de désir que nous cherchions à exprimer qui ne nous semble injuste ou mauvais. […] Quand nos désirs sont réprimés ou refoulés, la vie devient mesquine, laide, vicieuse et comme la mort. […] Rien n’a jamais été accompli en se contraignant, se réprimant, se liant et s’entravant les uns les autres. Ce n’est pas ainsi qu’on élimine le crime, la guerre, pas plus que la cupidité ou la luxure, la malice ou l’envie. »
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