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Citations de Henry Miller (1057)


Henry Miller
Si tu rêves de serpent la nuit, sois sûr que tu en auras un dans tes bottes un jour
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C'est l'exemple parfait de l'homme perdu, de l'homme que l'Amérique a pris dans ses bras, puis qu'elle a castré et engraissé comme un eunuque. Il sait fumer des cigares de prix en parlant du coin de la bouche, boire du whiskey, etc. Il a été vidé de tous les éléments nécessaires à la constitution d'un être humain.
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Les repas sont gargantuesques – les hors-d'oeuvre à eux seuls suffiraient. Puis le dessert : melon, figues, oranges vertes, raisins, noix, patisseries turques, en réalité grecques – byzantines ! –, et le retzina qui transforme tout en poudre d'or et aère les poumons grâce à une espèce de térébenthine raffinée qui, en s'évaporant, fait naître le bien-être, la joie et la conversation.
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Rien ne pouvait ternir l’éclat de l’extraordinaire sourire gravé dans la triste figure d’Auguste. En piste, ce sourire prenait une vertu intrinsèque, se détachait, s’amplifiait, expression de l’ineffable (Big Sur -1948)

Avec Miller qu’on soit dans l’opus ou le roman fleuve, toujours ce souffle épique qui conduit aux grandes et passionnées exaltations qui nous font tant revenir vers lui. J’ai toujours adoré ses titres, ici le Sourire au pied de l’échelle ; comme je n’aurais jamais pensé pouvoir lire sur les clowns
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En tout homme il y a un héros, un saint, un poète, un politicien, un margoulin, un faible et un infirme - pêle-mêle. Il nous plaît de nous identifier aux rôles les plus flatteurs et de projeter les autres sur l'ennemi.
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Je ne regarde plus dans les yeux de la femme que je tiens dans mes bras, mais je les traverse à la nage, tête, bras et jambes en entier, et je vois que derrière les orbites de ces yeux s'étend un monde inexploré, monde des choses futures, et de ce monde toute logique est absente. [...] J'ai brisé le mur [...], mes yeux ne me servent à rien, car ils ne me renvoient que l'image du connu. Mon corps entier doit devenir rayon perpétuel de lumière, se mouvant à une vitesse toujours plus grande, sans répit, sans retour, sans faiblesse. [...] Je scelle donc mes oreilles, mes yeux, mes lèvres.
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Je ne suis pas antisémite. Je ne suis pas anti quoi que ce soit, bien que j’aie caricaturé, ridiculisé, fulminé tonitrué et blasphémé à cœur joie dans la majeure partie de mes écrits. Si j’étais plus excessif et plus téméraire en mon langage ces premiers mois de l’année 1934, quand fut écrite cette longue lettre, c’est que j’étais plus jeune et pensais moins aux autres. En outre l’emploi de la lettre incite à jeter par-dessus bord toute réserve. ( Aller-Retour New York)

C’est curieux, ça me fait penser à un épisode de la vie de Yann Moix. En tout cas, prends-en de la graine cher Yann, voilà comment un grand écrivain arrive à se déjouer des regards obliques éventuels. Voilà c’est dit , et il n’a pas attendu qu’on lui en parle.
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Car il n'est au monde qu'une seule aventure: la marche vers soi-même, en direction du dedans, où l'espace et le temps et les actes perdent toute importance.
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Mon amertume me pousse souvent à chercher des raisons de les condamnner ; mais ce n'est que pour mieux me condamner moi- même. Car je leur ressemble par bien des côtés. Pendant longtemps, j'ai cru que je leur avais échappé; avec le temps je me suis aperçu que je ne vaux pas mieux qu'eux, que je suis même pire en un sens, parce que, si j'ai vu plus clair, je n'ai cependant pas eu la force de changer profondément de vie. Quand je jette un coup d'eil en retour sur ma vie, il me semble que je n'ai jamais rien fait de mon propre chef, que j'ai toujours agi sous la pression des autres.
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Grands Dieux ! Que suis-je devenu ?
Quel droit avez-vous, vous tous, d'encombrer ma vie, de me voler mon temps, de sonder mon âme, de sucer mes pensées, de m'avoir pour compagnon, pour confident, pour bureau d'information ?
Pour quoi me prenez-vous ?
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Pour l'instant, je ne puis penser à rien - sauf que je suis un sensitif poignardé par le miracle de ces eaux qui reflètent un monde oublié.
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Enfant déjà, et ne manquant de rien, j'avais envie de la mort : j'avais envie de capituler n'ayant aucun sens de la lutte. J'avais la conviction que de poursuivre une existence que je n'avais pas sollicitée, n'apporterait ni preuve ni substance, n'ajouterait ni n'ôterait rien à rien. Tous ceux que je voyais autour de moi n'étaient que des ratés, sinon des grotesques. Notamment ceux qui avaient réussi. Ceux-là, je les trouvais ennuyeux à pleurer. Les faillis de la vie m'attiraient, mais c n'était pas la sympathie qui me guidait. C'était une qualité purement négative, une faiblesse qui n'attendait que le spectacle de la misère humaine pour s'épanouir. Je n'ai jamais aidé qui que ce fût dans l'espoir de faire le moindre bien , si je secourais les gens, c'était que je n'avais pas le courage de faire autrement.
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Il m'arrive d'être obligé de lire un passage de Tropique du Capricorne. Posant le livre, alors je secoue la tête comme pour me demander qui l'a écrit - cela ne peut être moi. Je dois l'avouer : malgré ce que je disais un peu plus haut, ce texte, quand je le redécouvre de temps à autre, m'impressionne énormément. Je peux le dire en toute franchise : je n'avais rien d'une limace. Clairement, je promettais. même, j'ai réussi à me berner et j'ai marché. Mais qui étais-je, en ce temps-là ? Qui que ce fît, ne ce n'est plus moi. "Je suis le rêveur qui demeure."

Henry Miller,
le 29 janvier 1972.
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Puissé-je t'entendre, une fois encore, me promettre tous ces trésors ensoleillés que tu portes en toi : puissé-je m'efforcer encore de croire pour un jour, pendant que je repose à ciel ouvert, que le soleil apporte des nouvelles heureuses ; puissé-je pourrir en toute flore, tandis que le soleil explose dans ton sein. Je crois tous tes mensonges implicitement. Je t'accepte et te prends comme l'incarnation du mal, la dévastation de l'âme. Maharani de l'ombre. Ton ventre d'amour, cloue-le sur le mur, en face de moi, en souvenir de toi. Allons, il faut partir. Demain, demain...

Septembre 1938, villa Seurat, Paris.
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La vérité n'est que le noyau central d'un tout inépuisable.
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La musique, c'est l'écho silencieux du nageur dans l'océan de la conscience.
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Assis devant mon bureau, au-dessus duquel j'avais placé une pancarte portant ces mots : "N'abandonnez pas tout espoir, vous qui entrez !" - assis et disant Oui, Non, Oui, Non, je me rendais compte, avec un désespoir qui confinait à la rage, que je n'étais qu'une marionnette entre les mains de laquelle la société avait mis une mitraillette. Que je fisse une bonne ou une mauvaise action revenait exactement au même, au bout du compte. Je ressemblais à un signe égal, par lequel passait l'essaim algébrique de l'humanité. [...] peu importait le degré de compétence que je pouvais atteindre : jamais je ne parviendrais à me transformer en signe plus ou moins.
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Il y a quelques jours, j'ai franchi la frontière imaginaire qui sépare le Nord du Sud. J'en avais nulle conscience jusqu'au moment où j'ai vu arriver un nègre conduisant un attelage ; paevenu à ma hauteur, il se lève de son siège et me tire très respectueusmement son chapeau. Ses cheveux étaient blancs comme neige ; son visage respirait la dignité. Cela m'avait fait une impression horrible : je me rendais compte qu'il existait encore des esclaves. Cet homme devait lever son chapeau devant moi - tout cela pare que j'étais un BLanc Au lieu de quoi c'était moi qui aurait dû lui tier mon chapeau ! J'aurais dû le saluer comme un survivant de toutes les basses tortures que les Blancs ont infligées aux Noirs. J'aurais dû être le premier à tirer mon chapeau, pour lui faire savoir que je ne fais pas partie du système, que je demande pardon au nom de tous mes frères blancs, trop ignorants et cruels pour faire ouvertement un geste sincère.
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L'univers que je connaissais n'est plus - mort, fini, nettoyé. Tout ce que j'étais moi-même - nettoyé avec lui. Je suis une carcasse o l'on injecte une vie nouvelle. Je brille, je luis, j'ai la rage des découvertes, mais le centre est demeuré de plomb, le centre est à la traîne. Je me prends à pleurer - pleurer comme sur les marches du métro. Je sanglote tout haut, comme un gosse. Comme une aube claire, l'idée s'est fait joue en moi : tu es seul au monde ! Seul... seul... seul. C'est amer et c'est dur, d'être seul... dur, dur, dur, dur. Cela n'a pas de fin, c'est insondable, et c'est le sort de tout homme sur terre, mais plus spécialement le mien... spécialement le mien. Métamorphose encore et toujours.
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... Dostoïevski fut le premier homme qui me révéla son âme. J'étais peut-être déjà un peu bizarre déjà, avant cet événement, sans m'en rendre compte ; mais du jour où je me plongeai dans Dostoïevski, je le devins vraiment, définitivement, irrévocablement, à mon contentement. Le monde courant, le monde de la conscience éveillée et du jour le jour, cessa d'exister pour moi. Toute ambition, tout désir que j'avais eus d'écrire périrent du même coup pour longtemps. Je ressemblais à ces hommes qui ont fait un trop long séjour dans les tranchées, sous le feu de l'ennemi. La souffrance humaine courante, l'ordinaire jalousie, l'ordinaire ambition - tout cela devint autant de merde pour moi.
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