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Critiques de Hermann Hesse (814)
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Le Loup des steppes

Le portrait d’un homme extrêmement cultivé et sensible qui ne supporte plus ses prochains et la société dans laquelle il vit. Solitaire, hanté par des idées noires, il croise une nuit dans une taverne la pétillante Hermine qui va immédiatement le prendre sous sa coupe. Harry va-t-il enfin pouvoir se révéler et s’ouvrir aux plaisirs de la vie ?

Paru en 1927, ce roman est très vite devenu culte et continue de nous interroger et de nous fasciner aujourd’hui. Dans l’atmosphère morose et dépressive de la fin des années 1920, l’auteur nous entraîne dans les vapeurs nocives du vague à l’âme qui précéda l’ébullition des années 30.

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Avis :

Un livre mythique, profond et savoureux, qui vous accompagne des années après sa lecture. Un personnage inoubliable, solitaire et désabusé, qui continue d’inspirer des générations de lecteurs. Incontournable !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Le Loup des steppes

Amoureuse de ce livre. Une écriture magnifique, un texte poignant, que dire de plus ? Hermann Hesse s'inscrit dans un courant philosophique allemand, montrant sa dépression et sa bipolarité dans un texte étonnamment joyeux, du moins, dans la transmission étant donné que le livre reste triste dans le fond. Super intéressant ces différents narrateurs, commençant par un petit (lui) expliquant qu'un homme étrange qu'il surnomme le loup des steppes s'est installé dans l'appartement au dessus de chez lui, loué par sa mère. Puis on a un traité sur qu'est ce qu'un loup des steppes, c'est un peu une sorte de spoil sur ce qu'il va se passer dans le livre. Enfin, l'on arrive sur la majeur partie du roman, narré par le loup des steppes. On suit sa progression, son combat contre cette maladie tout au long du roman, développant des fixettes sur des personnalités connues, finissant par mourir, comme l'on s'y attend, mais d'une manière magique presque fantastique, trouvant pleinement son bonheur. Magnifique.
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Le Loup des steppes

Hermann hesse nous emmène en incursion dans les dédales de l'esprit humain, de ses contradictions, dans les rouages de ce qui fait une personnalité .

C'est un roman psychédélique, philosophique avec une critique de la société, mais aussi de l'individu d'une finesse exceptionnelle. Un foisonnement de références artistiques et une écriture magnifique.

Il faut être, je pense, un lecteur accompli pour l'aborder car il y a de la complexité, de l'exigence mais c'est un récit à lire relire et re-relire pour en saisir toute la substance. Un immense coup de cœur.
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Le Loup des steppes

Le loup des steppes est mon premier contact avec Hermann Hesse. Il me semble que plusieurs lectures pourraient être nécessaires pour en saisir toutes les subtilités des sujets abordés.



Nous suivons le narrateur, Harry Haller, qui est visiblement le double de l'auteur (HH): un intellectuel brillant, mais socialement isolé, ses positions politiques et idéologiques l'ont mis au ban de ses contemporains. Il va découvrir un monde / un univers social qu'il ne fréquentait pas jusqu'ici.



Au fil du récit, sont posées de multiples questions éthiques/philosophiques/idéologiques qui sont plus ou moins développées. Par exemple: développement de l'ère industrielle, anti-intellectualisme, suicide…



On flirt en permanence avec la folie et la pensée magique. On assiste au dédoublement de la personnalité du narrateur, à ses propres réflexions et introspections. De nombreux passages transportent des messages essentiels, très engagés. Ce livre a d'ailleurs été interdit sous régime nazi.



Au final, c'est un texte exigeant, qui ne laisse pas indifférent, il faut accepter de se perdre, et de ne pas suivre une trame linéaire ou logique.

















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Siddhartha

J'avais déjà lu les paroles de Confucius merveilleusement traduites, pleine de la poésie d'origine, qui au lieu de rendre le discours plus hermétique le rende plus sensé, plus compréhensible, plus tangible que les sciences souvent abruptes et froides quand elles ne sont pas comprises dans leurs limites... et oui la vie le tangible nous remet en question quand on ce jette à corps perdu dans les pseudosciences, refusant de tenir compte de l'inexplicable du vivant... alors trouant formidable cette traduction, bien plus proche des enseignements shiatsu et de la base de MTC que l'on m'avait enseigné que bien d'autres livres, je m'empressais de commander dans la même collection Siddhârta de Herrmann Hesse et Paroles de Bouddha, Dhammapada les vers du Dharma, et bien m'en a pris puisque je découvre un auteur allemand, ayant reçut le prix Goethe et le prix Nobel de littérature dont on ne nous parle pas pendant nos études de bases, même au lycée, et quel dommage!

Un auteur allemand qui écrit sur Siddhârta le seul bouddha historique ! Car on nous dit dans l'introduction, ce n'est pas le Bouddha! Mais si c'est bel et bien un des bouddha, c'est ce qu'on nous enseigne dans les centres bouddhistes tibétains... le Bouddha en qu'un seul n'a pas grand sens.... on en parle comme du Bouddha, car c'est le seul dont on a prouvé historiquement la preuve, et que quand on parle de la vie du Bouddha et des tapes de sa vie à connaître pendant les Nyou -né, semi-jeune, c'est ben de cela dont on parle, visiblement celui qui a pondu l'introduction, pourtant bonne, nous parlant de la vie de l'auteur allemand naturalisé suisse, ne le sait pas, pas plus qu'll ne sait à quel point il est minable de taxer de bipolaire cette auteur sous prétexte que c'est un originale en révolte avec sa famille et les mieux scolaires! En France on ne traite pas de bipolaire notre grand mathématicien mort dans un duel, qui état aussi un révolté... cela semble pathétique! Une mode détestable de plus en plus courante de mettre quelqu'un dans une case juste parce que son comportement ( ici de vouloir devenir poète et pas de se conformer à une profession enseigné alors qu'à l'évidence, il est clair que c'état là et bien là son talent... lui qui a reçut deux prix prestigieux... et ce qu' est remarquable avec cette écrivain, c'est qu'l a prédit la Shoah même s'l ne savait pas qui en serait victime et au profit de qui, et que lui aussi voit une même base, comme moi à bien des religions come le taoïsme, le christianisme et le bouddhisme... et comment pourrait-il en être autrement puisque les religions et les philosophies, bien avant les lois nous ont enseigner comment vivre ensemble ? Alors pourquoi n'auraient -elles pas un fond commun ? Comment ne pas l'envisager sérieusement et n'est ce pas du racisme que de croire le contraire ? Et ce qu'il y a encore de plus remarquable dans cet écrivain allemand qui a voyagé en Inde c'est qu'il est un des adeptes fervents de Karl Yung, et que donc la philosophie est plus importante pour comprendre le comportement humain, que la médecine même si celle-ci en comprenant la base matérielle n'est pas totalement inutile... alors oui je suis bien contente de pouvoir lire ce livre! Car s'l y a deux petites choses inexactes dans l'introduction la préface, avec des passages de Hermann Hess lui-même est en tout point admirable, et l'introduction a moins l'avantage de nous remettre dans le contexte de la biographie de 'auteur pour l'écriture du roman... Une vision d'un protestant allemand naturalisé ensuite suisse de la vie de Siddhârta, que tant d'auteurs prestigieux ont apprécié! Pour une vision indienne du bouddhisme on essaiera de se procurer les conversations avec la sainte Amma, et pour une vision plus tibétaines, on se procurera des ouvrages de l'édition Claire lumière!

Et si dans le bouddhisme tibétain, l'histoire de Siddhârta commence avant sa naissance dans les ceux, ici, c'est avec un jeune que commence le roman... on ne pourra donc y retrouver les fameux 10 actes du bouddha, mais quand même cela vaut la peine de se plonger dans cette ouvrage... et son ami Govinda voit déjà en Siddhârta un fil de Brahmane qui ne serait ni oisif ni comme les autres... un livre qui commence bien avec des phrases qui même en français coule... bravo au traducteur, et quelques notes pour expliquer les allusions à la culture bouddhiste au lecteur! Magnifique ouvrage sur la ve d'un fils de brahmane qui a quitté son parlait pour découvrir a écrite et l'enseigner aux autres hommes! Quelqu'un en rupture avec la coutume familiale, avec un auteur comme Hermann Hesse, et sa révolte contre sa famille n'était-ce pas cousu de film blanc d'écrire une telle biographie ?
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Le Loup des steppes

C'est un livre fort, qui décrit un homme entre deux. Entre deux époques, les prémices d'une guerre à venir, entre une vie physique décrépite et une vie intérieure confinant à la dépression. La solitude d'un homme qui bascule de manière impromptue de la quasi transparence sociale à l'exubérance

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Narcisse et Goldmund

Narcisse et Goldmund. Un livre à mettre dans les mains des jeunes adultes qui cherchent le sens de leur vie, Narcisse et Goldmund sont inspirants. J'ai adoré tous les livres d'Herman Hesse lorsque je les ai lus entre 25 et 30 ans, Siddhartha, Le loup des steppes, etc. Je les relirai probablement à l'approche de ma vieillesse à venir dans pas si longtemps, dans le même objectif de (re)définir le sens à donner à mes dernières années.
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Siddhartha

Le lecteur accompagne le jeune Siddharta dans la poursuite de sa quête spirituelle. Il multipliera les chemins initiatiques pour trouver la paix de l'âme avant de découvrir une vie de richesse matérialistes auprès de la belle Kamala. Trouvera-t'il l'objet de sa véritable recherche auprès du fleuve où il terminera son existence ?
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Siddhartha

Coup de coeur !



Entre roman initiatique, spirituel et historique, Siddhartha découvre que la voie vers l'éveil est pavée d'embûches et que les certitudes d'un jour peuvent s'oublier le lendemain. On va donc suivre la destinée d'un homme, dont le père est brahmane, qui décide de son propre chemin de connaissance de soi.



Attention, le Siddhartha en quête de lui-même n'est pas Bouddha, mais il va cependant le rencontrer. Hermann Hesse connait les préceptes du bouddhisme à merveille, ce qui rend le roman fluide et emprunt d'une forte spiritualité que l'on ressent sincère et profonde. Ce roman, teinté de développement personnel sans le dire, s'intègre à merveille dans notre époque de recherche de bien-être, de bonheur et d'accomplissement.



Ce livre est bien plus accessible que l'idée fausse que je m'en faisais. Il s'agit cependant plus d'une oeuvre philosophique, analytique et réflexive qu'une histoire dynamique avec de l'action à chaque page. Ceci étant, c'est une merveille de roman initiatique, porté par une plume époustouflante.





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Siddhartha

Un livre poétique et allégorique qui raconte l'histoire de Siddartha, un personnage influencé par la tradition bouddhiste. Un voyage à travers la sagesse orientale. Des passages puissants sur la nature, la vie et la religion. « La spiritualité n'est pas une doctrine mais un chemin de rencontre avec soi-même ». Attention, il ne s’agit pas de la vie de Bouddha, le titre peut prêter à confusion. En résumé, un livre agréable et facile à lire, empreint de sagesse, un voyage vers notre intérieur, que je recommande vivement.
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Siddhartha

Un livre à conseiller à tous les jeunes de 20 ans, à l'époque de sa vie où l'on se cherche, où l'on a besoin de personnes inspirantes qui nous servent de modèle avant de s'engager dans sa propre vie. J'ai adoré Siddharta, lu et relu pendant plusieurs années. Aujourd'hui c'est un bon souvenir.
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Siddhartha

A toi, conte, deux mots, sérénité, sagesse,

Les deux S de votre nom ne sont pas SS,

Hermann Hesse, vous êtes encore une vitrine,

Vous qui avez décrié toutes les doctrines.



« Une société qui ne peut empêcher ou qui va même jusqu'à provoquer des guerres doit être radicalement condamnée ».



En étant de nationalité allemande, vos prises de position pacifistes vous valurent des attaques et des menaces. Après la première guerre mondiale, vous prîtes ainsi la nationalité suisse. Siddhartha venait d'être publié. Votre ermitage helvète vous inspirera toute votre pensée, que l'on retrouve dans tous vos romans.



Ce récit initiatique, vous l'avez écrit sous la forme d'un conte philosophique. Siddhartha, c'est le nom du héros de votre livre, est un fils de brahmane, religieux hindou. Il aspire à acquérir la sagesse. Pour cela, il désire connaître le monde. Il part sur les routes, se fait pèlerin, en emmenant un ami, Govinda.

Tous deux, se délaissant de toute possession matérielle, pensent atteindre le Nirvana. Viens comme tu es, « Come as you are », rends des services en échange du gîte et du couvert, apprends des autres et partage les richesses intérieures. Des « nus et culottés » de l'Orient, voyageurs d'une époque incertaine.

« Om sweet om », cependant l'absolu émet de la résistance (ohm).

Ils n'ont pas atteint l'état suprême.

Comme vous, cher Hermann, qui avez sombré dans la dépression et qui l'avez relaté si bien en écrivant :



« J'entrai à nouveau en conflit avec un monde avec lequel j'étais parvenu à vivre en paix. Je voyais de nouveau un abîme entre le réel et tout ce qui me semblait juste et désirable ».



Après son voyage en Inde, l'écrivain bouda toute forme de religion :



« Le paradis que nous voulons édifier ne se trouvera pas au bord des mers chaudes d'Orient : il est en nous et dans notre avenir d'hommes du Nord ».



A l'Est, rien de nouveau. Siddhartha eut les mêmes objectifs.



« Il voulait mourir à lui-même, ne plus être soi, chercher la paix dans le vide de l'âme et, par une abstraction complète de sa propre pensée, ouvrir la porte au miracle qu'il attendait ».



Ce fut difficile, et la rencontre avec Gotama, allusion à Gautama le bouddha, le maître empli de sagesse suprême, n'y changea rien. Siddhartha voulut tout expérimenter par lui-même, jusqu'aux péchés capitaux, et découvrit le mal, le sansara.



« Le monde s'était emparé de lui, le plaisir, la convoitise, l'indolence et finalement le vice qui lui avait toujours semblé le plus méprisable de tous, et qu'il avait toujours haï et tourné en ridicule : la cupidité ».



Après des années de misère intellectuelle et spirituelle, il reprit l'errance et s'arrêta au bord d'un fleuve. En voyant son reflet dans l'eau, il distingua son visage décomposé qui lui renvoyait sa triste image.



« Il se pencha un peu pour se laisser tomber dans le gouffre et disparaître. Les yeux clos, il se laissait glisser vers la mort qui l'attirait ».



Mais il entendit un son.

« Om ! » La syllabe de l'accomplissement, mais pas de la mort, de la résistance, qui le fit reculer et sauver sa vie.

Il comprit à ce moment que l'eau représentait la vie. Il repassa tous les moments de son existence, comme pour le fleuve de la source à l'embouchure. Le cycle de l'eau est comparable au cycle de la vie.

Il apprit ensuite, de la bouche de Kamala, l'ancienne courtisane, qu'il avait d'elle un fils.

La transmission, l'éternel recommencement. La vraie richesse, celle du corps et du coeur.

Mais le fils, qu'il prit sous son aile, décida de prendre son envol à son tour.

Le cycle de la vie, le fleuve a coulé, le temps a passé. La pensée doit le dépasser.



« Est-ce que tout ce qui dans le monde pesait sur nous ou nous était hostile ne disparaissait pas et ne se surmontait pas dès qu'on avait vaincu le temps, dès que par la pensée on pouvait faire abstraction du temps » ?



La sagesse et la sérénité sont au fond de nous. Om, la perfection, est toute intérieure. On n'enseigne pas la perfection, sinon on en saigne. La sagesse ne s'apprend pas, elle se découvre.

« Connais-toi toi-même ! » Médite, et tu trouveras la vérité.

Mais dites, Monsieur Hesse, c'est tout le cheminement de votre propre vie !



170 pages, c'est à la fois peu et beaucoup pour faire le voyage de la vie.

Hermann, vous nous avez montré le chemin, avec des mots simples, mais d'une richesse inégalable.

Si on m'avait fait lire votre conte philosophique lorsque j'étais en terminale, je pense que j'aurais mieux compris les différents concepts, et ma note aurait été bien plus élevée. Mais après tout, c'est l'expérience personnelle qui permet de comprendre la vie.

La vérité transmise est toujours celle des autres, elle peut être pervertie. Amener au fanatisme, à la colère, à la violence.

Vous avez invité vos contemporains à chercher la vérité en eux-mêmes, vous ont-ils écoutés ? Et maintenant, qu'allons-nous faire ? Vaincre le temps par la pensée ?

« Om, sweet om... »
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Le Loup des steppes

Un roman majeur, celui des profondeurs, où l'on descend en soi comme en l'auteur, dans un égarement sensible, un réveil d'ivresse encore enfermé dans la confusion. Et pourtant plus l'on avance, plus l'on devient lucide. A lire et relire... et relire.
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Narcisse et Goldmund

Je me lance chaque fois dans une lecture de Hermannn Hesse avec beaucoup d’optimisme et de plaisir. « Narcisse et Goldmund » ne m’a, une fois encore, pas déçu. Mieux; il s’agit, pour moi, de sa meilleure histoire. Narcisse et Goldmund, ou l’histoire d’une relation entre savoir et connaître; celui qui sait par le travail au sein du monastère et celui qui connaît par l’expérience de la vie vagabonde. Les excès de choix et de vie de chacun nous instruisent et nous élèvent. Narcisse et Goldmund sont deux extrêmes dont le récit de vie nous invite à trouver l’équilibre entre eux deux. Si le monastère est une représentation de notre espace sacré intérieur, le monde extérieur dans lequel évolue Goldmund est un symbole de l’altérité dans sa dimension duelle, excessive, mais élévatrice.

Il s’agit en réalité pour moi d’un cheminement initiatique d’un troisième personnage que l’on ne rencontre jamais, ou bien que l’on côtoie toujours : celui qui réunit Narcisse et Goldmund, ou du moins qui passe sa vie à tenter de les marier.

Lecture vivement conseillée !
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Le Loup des steppes

Ce livre est un magnifique tableau expressionniste, qui nous plonge dans une ambiance d’après-guerre sur fond de musique jazz des années 20. Entre les becs de gaz et les enseignes lumineuses, un personnage se promène. Il erre de tavernes en cabarets avant de se consoler dans le vin et de retourner dans sa mansarde bourgeoise.

D’abord à la manière d’un homme du sous-sol puis dans ses rêves les plus fous, Harry Haller nous fait part de ses aventures et de ses états d’âme. Il partage une vision du monde arrêtée et nihiliste avant de rencontrer Hermine qui l'introduit à la danse, à la fête et à la drogue par l’intermédiaire d’autres personnages (dont on retiendra surtout Pablo le saxophoniste). Tout est bouleversé. Le monde qui l’entoure devient fantastique et les transformations intérieures s’opèrent.



Avec Le Loup des Steppes, Hesse interrompt les voyages initiatiques pour transposer les mouvements de l’âme dans la folie, la magie et les hallucinations. Le tiraillement des faces de notre héros homme-loup se décomposent en une multitude de figurines et devient un champ d’expression pour aborder des sujets chers à l’auteur: la critique de la modernité et la transcendance par la création artistique surtout.



Un livre à la fois très différent des autres livres de Hesse, mais très Hessien. Sans trop réfléchir sur le sens de cette phrase, je me replonge dans l'une des salles du théâtre magique, "...que pour les fous"

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Siddhartha

Les différentes vies et phases d'un homme pour apprendre à se connaître et à trouver le sens de la Vie et accéder à la sagesse. J'ai beaucoup aimé découvrir son parcours, ses questionnements, ses luttes... La réponse est, somme toute, aussi ardue que simple mais évidente. Un très beau roman initiatique !
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L'Art de l'oisiveté

« Si je n’étais pas au fond un homme extrêmement laborieux, comment aurais-je eu l’idée d’inventer des éloges et des théories sur l’oisiveté? Les oisifs-nés, ceux qui ont le génie de l’inaction, ne font jamais ce genre de choses. » En effet, c’est tout l’art de ne rien faire, que j’aime bien pratiquer de temps à autre.

Ce recueil de chroniques rédigées au début du XXe siècle et jusqu’à son milieu offre un éventail de réflexions et de témoignages sur les mœurs de la société européenne de l’époque. Hermann Hesse pose un regard analytique sur la consommation par ses pairs de toute forme d’art (peinture, musique et littérature), des méfaits du tourisme de masse qui en est encore à ses balbutiements, de la contemplation de la nature environnante (les splendides paysages montagneux de la Suisse et de l’Italie), et des petits plaisirs du quotidien qui s’offrent à celui ou celle qui sait les voir et les apprécier. « (…) il faut rester modéré pour jouir vraiment des choses de ce monde, et ne jamais négliger les joies modestes de l’existence. »

Un propos encore pertinent aujourd’hui, enrobé d’une écriture stylisée et fort agréable à lire. J’ai pensé à Stefan Zweig (Le monde d’hier : souvenirs d’un Européen) pour la nostalgie de certains écrits et à Christian Bobin pour la description des beautés simples de la vie.

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Peter Camenzind

C’est un nouveau voyage initiatique que nous livre Hesse dans son premier roman. Je dis “nouveau” puisque je choisis de lire Peter Camenzind après les autres voyages: celui de Goldmund, d’Emil Sinclair ou de Siddhartha. On y retrouve les fondamentaux de Hermann Hesse, solidement établis: onirisme, amour, amitié, alcoolisme et le passage des âges du héros depuis l’enfance. Le style est déjà cette prose poétique qui se nourrit de réflexions philosophiques et psychologiques, évoluant avec le personnage.



Écrit en 1904, Hermann Hesse se place ici dans la lignée des néo-romantiques. Peter nous livre ses états d’âme en contemplant les montagnes des Alpes, depuis sa bourgade natale et la nature omniprésente le suivra tout au long du roman. La vue depuis les sommets donne au jeune enfant l’envie de partir découvrir l’autre monde et se succèdent alors les rencontres (amicales et amoureuses), les villes (Zurich, Bâle, Paris, Florence et quelques villages italiens), les désillusions et les questions existentielles. Tout cela est rythmé par une pulsion créatrice, celle d’écrire le poème d’une vie.



Grand admirateur de Saint François d’Assise, à qui il dédie quelques ouvrages au début du siècle, HH lui rend hommage avec ce livre: le héros cultivera petit à petit un effort pour vivre en harmonie avec les hommes et la nature. La simplicité finale vient nous frapper presque trop fort: le regard triste du héros sur son passé témoigne de la sincérité de son voyage et de sa nouvelle vision du monde.

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Le Loup des steppes

Comment définir un tel chef d'oeuvre ?



Je ne résumerai pas ici l'histoire de ce dernier, de nombreux lecteurs l'ont suffisamment fait de manière très juste et précise.

Ce ne sera donc ici que mes ressentis.



A mon sens, ce récit se divise en quatre parties.



-La première, celle qui nous présente et nous immerge dans l'esprit torturé de Harry, m'a immédiatement happée, et j'ai tout de suite eu beaucoup d'affection pour lui.



Par contre, je pense que si l'on ne s'identifie pas, au moins un tout petit peu à ce personnage tourmenté, ce roman ne plaira pas.

Il faut le comprendre profondément pour l'apprécier. Sinon, on passe à côté.



C'est, il me semble, la première fois que je lis une description aussi juste de cette impression de "décalage" avec la société, en qui l'on ne croit plus, qui nous laisse désabusé. Mais aussi de l'anxiété sociale qui vient avec, et du profond désarroi que tout ceci amène, quitte à n'avoir que la mort comme seul soulagement.



- La deuxième partie selon moi, début à la lecture du "traité sur le loup des Steppes". J'ai été littéralement abasourdie par, encore une fois, la justesse de l'analyse et du propos.

Le ton quelque peu moqueur, ce traité ouvre les yeux et l'esprit non seulement de Harry, mais aussi du lecteur. Il montre ses "vraies" faiblesses, lui propose une mise en perspective de ses propres schémas de pensées.



" A l'instar de Faust, il croit que deux âmes sont trop pour une seule poitrine et qu'elles risquent à coup sûr de la déchirer. Or c'est le contraire, elles sont en nombre bien trop réduit [...] "



Epoustouflant !



- La troisième partie ensuite, celle où l'on fait la rencontre de Hermine. Celle qui ramasse Harry à la petite cuillère. Celui ci est de toute façon tellement au fond du gouffre, qu'il est à sa merci.

Elle enfonce les portes à grands coups de pieds, les ouvre une à une dans l'esprit de Harry.

C'est un parcours initiatique que fait ce dernier. Son monde s'est écroulé, il n'a rien à perdre à le reconstruire hors du moule qu'il s'était jusqu'ici imposé.



- Apogée du parcours initiatique dans la quatrième partie.

Celle ci m'a un peu déroutée, tant elle est philosophique, allégorique.

Mais une fois passé ce cap, encore, et encore, j'ai été impressionnée par l'exactitude, la poésie, la brutalité avec lesquels sont décrits les événements.

Ca pique au vif, c'est merveilleusement subtil.



On sort grandi de cette histoire folle.



C'est une de mes meilleures lectures, si ce n'est LA meilleure.



Un véritable bijou.







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Narcisse et Goldmund

Il y a des livres qu’on rencontre et qui changent à jamais nos vies. C’est comme si l’âme de l’auteur parlait à mon âme, comme si mes questionnements existentielles trouvaient une réponse limpide dans ses mots. Je me dis parfois qu’il n’y a pas de hasard, que ce livre est venu à moi au moment où j’en avais le plus besoin, qu’il attendait que je sois prête pour me cueillir.

J’en ressors complètement foudroyée. Et pourtant, rien ne m’attirait à la base vers ce livre : ni l’auteur dont j’ai déjà lu deux livres, ni ce titre peu engageant, ni cette triste couverture. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Dans ce livre se cache un trésor qui parle de la vie, de l’amitié, de la place de l’art et de la solitude. Nous allons suivre les errances de Goldmund, prêt à vivre pleinement sa vie en dehors des murs du monastère : le vagabondage, la conquête des femmes, la maladie (ici la peste noire), l’apprentissage de la sculpture sont toutes les expériences qui vont façonner Goldmund. Toutes ses tribulations et ses rencontres seront la source de son art.

Comme j’ai aimé ce garçon car je comprenais son besoin de tout découvrir, de tout vivre, de défier les règles sociales pour s’épanouir. L’auteur a su mettre dans ce personnage des émotions et des sentiments que je ressentais au fond de moi-même sans pouvoir le dire.

Ce livre parle de la quête de soi-même, du besoin de trouver sa voie envers et contre tout, quitte à se tromper et recommencer de nouveau. C’est d’une profondeur psychologique incroyable tout en restant beau, sans être moralisateur.

Le style d’écriture est riche, soutenu et magnifiquement écrit. Chaque phrase est finement ciselée. Chaque sentiment et émotion des personnages est restitué avec élégance, empathie et douceur.

Beaucoup d’idées m’ont touché profondément le cœur. J’ai compris Narcisse, tourné vers la vie intellectuelle et méditative ; j’ai compris Goldmund dans son besoin d’être enivré par les sens. Comment concilier les deux ? Etre et avoir ? Ressentir et être dans l’analyse ?

Merci à cet auteur pour ce livre qui m’a profondément chamboulé.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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