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Critiques de Hermann Hesse (811)
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Demian

Une très bonne surprise, un livre que je n’aurais jamais pensé lire de moi même il y a quelques années et une de mes meilleures lectures de l’année, ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman c’est les personnages et les relations entre personnages, c’est quelque chose qui est maîtrisé à la perfection dans chaque chapitre et je pense que c’est une grande raison de mon appréciation.
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Le Loup des steppes

Si l'on veut bien faire cet effort, il faut s'imaginer l'Allemagne de la fin des années 20, date de la parution de ce roman qui n'en est pas vraiment un, tant ses multiples facettes le tirent du côté de la philosophie, du fantastique, de la poésie, de la sociologie ou comme on l'a tant écrit du récit initiatique.

Quel courage a t-il fallut à Hermann Hesse, ou quel désespoir, pour se laisser aller à ce flot ininterrompu d'expressions de son désenchantement, flot qu'il commue en un espoir illimité en la sagesse humaine. Il me vient à l'esprit des phrases musicales de Brückner ou de Schönberg qui viendraient à merveille illustrer le propos, tout comme ces portraits "décadents" d'Otto Dix ou George Grosz.

Certains ont écrit que ce roman était en fait le roman d'une crise existentielle. Celui du reste qu'à du traverser Hesse, tant les évocations autobiographiques sont fréquentes et les allusions nombreuses comme, juste pour taquiner et dérouter le lecteur, ces jeux de mots sur les noms propres (Harry Haller, Hermine, Hermann)

Nous y voilà, dans cette atmosphère germanique, hautement intellectuelle par certains aspects, mais que H.Hesse sent s'étouffer par la montée de courants politiques étranges. Il choisit pour s'exprimer de raconter le chemin d'un cinquantenaire, Harry Haller (Hermann Hesse???), en pension dans une ville charmante, errant au comble du désespoir de l'intellectuel qui a su "lire" le monde, les arts, les vanités humaines, désabusé de ses relations avec les femmes, avec les autres et ne voit comme issue à sa pauvre vie de solitaire, de "loup solitaire", que la mort par la lame d'un rasoir. Le fantastique s'invite dans le roman une première fois, sous la forme de visions étranges qui lui font découvrir que le monde peut être différent. Il rencontre d'autres personnes, une femme Hermine (ou Hermann?) qui l'hypnotise, un joueur de saxophone sud américain (Pablo), sorte de sorcier vaudou manipulant allègrement toutes sortes de substances permettant de quitter le réel pour mieux le retrouver. Il y a aussi la figure du Bal masqué, celle du Théâtre (des Insensés où seuls sont admis les "fous") et les nombreuses images oniriques des couloirs, des portes, des lumières, des musiques de l'au delà, etc....

On l'a compris, ce roman métaphore est une ondulation vertigineuse autour de la question essentielle du sens de la vie. Cette interrogation existentielle trouve sous la plume de Hesse, une solution éblouissante de génie. Le montage du roman parfait, les variations de style, le choix des personnages, la fin du roman, tout fait référence et modèle. On retrouvera dans ce roman de la maturité de Hesse, ses thèmes fétiches : le voyage initiatique et la spiritualité, le tout influencé très fortement par l'éclosion de la compréhension du psyché par la psychanalyse.

Il n'est pas surprenant, tant il dérange et réveille, que cet ouvrage fût classé par les nazis dans une catégorie tout proche de "l'entartete Kunst", l'art dégénéré, et interdit.

Pour finir la traduction est de très haute volée et offre une lecture en français en tous points fidèle à la lettre et à l'esprit.

Pour les séduits par cet ouvrage, le reste de l'œuvre de Hermann Hesse est de la même qualité...
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Romans et Nouvelles

l est vain de tenter ici de commenter tous les chefs d'oeuvre du prix Nobel de littérature Hermann Hesse contenus dans cette compilation. Le plus simple est de se reporter aux titres individuels des livres dans le site.

Donc une seule et vraie remarque : ce livre contient les plus importants romans de Hesse et permet de se plonger dans l'univers de l'auteur sans avoir à transporter plusieurs livres.

On trouvera donc :

Peter Camenzind,L'Ornière,Gertrude, Rosshalde,Knulp, Demian,Le dernier été de Klingsor,Siddhartha,Le Loup des steppes,Voyage à Nuremberg,Narcisse et Goldmund,Le Jeu des perles de verre,

Il manque à cette compilation notamment les romans suivants : Le retour de Zarathoustra , Le Curiste ,Le Voyage en Orient, Mon Enfance, d'autres écrits comme les écrits sur la vieillesse par exemple et tous les poèmes de Hesse.

Cette somme permettra de se familiariser avec l'univers de Hesse : l'omniprésence du voyage comme métaphore du parcours initiatique, le parcours initiatique, justement, comme chemin de vie préférentiel, la spiritualité, la psychanalyse et les nombreuses évocations autobiographiques (surtout par exemple dans le Loup des Steppes).

Bref un vrai régal littéraire.

L'amateur de la littérature germanique connait dans la même collection les Thomas Mann ou Stephan Zweig par exemple.

Au final, un achat fort utile et un livre qu'on ne lâchera pas de sitôt.
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Siddhartha

Il ne fait aucun doute qu'Hermann Hesse en 1922, en publiant ce roman, après une période troublée de son existence (séparation d'avec sa première épouse, acquisition de la citoyenneté helvétique, séparation de ses racines), fait oeuvre d'autobiographie sous le couvert de la vie toute empreinte de spiritualité du jeune Siddhartha Gautama, jeune brahmane de l'Inde du XVème siècle que l'on suivra dans le roman depuis l'adolescence jusqu'à la fin de ses jours.

Pourquoi autobiographique? Eh bien ce roman de façon très nette montre un jeune homme désenchanté du monde religieux (évangéliste) trop rigoureux, trop intellectualisé dans lequel il a été élevé. Le jeune héros quitte la maison paternelle en quête de réponses, de vérités et de la sagesse, tout comme l'a fait Hesse dont on sait qu'il s'inscrivit très tôt en rupture de l'église, de l'école, de sa famille.

Passant par toutes les étapes d'une formation spirituelle, le jeune héros découvre en fait que la vérité est en lui. C'est la religion curieuse de Hesse, mélange syncrétique entre les influences hindouistes transmises par ses parents et grands parents, et le protestantisme, dans sa forme piétiste, dont il a bénéficié de l'enseignement enfant et adolescent. Pour Hesse, tout être, toute chose a son propre sens, sa propre valeur, y compris une simple pierre, comme du reste il le dira très clairement à la fin du roman quand le héros atteint enfin la sagesse. Pour lui chaque homme porte donc en lui son propre sens, sa loi propre qu'il doit porter et individualiser pour ne par entrer dans le "troupeau". On retrouve à l'évidence dans le propos des images proches de celles du héros nietzschéen.

Le roman Siddharta, c'est donc transposé en Inde, l'histoire de ce jeune homme qui cherche en diverses spiritualités sa Vérité, désenchanté par sa quête, abandonne pour se jeter dans les bras de la beauté féminine sous les formes de la belle Kamala, deviendra un riche marchand, épuisera jusqu'à la nausée les joies matérielles terrestres pour finir proche du dégoût absolu de soi, prêt au suicide au bord d'un fleuve dont Hesse fait la figure de l'éternité.Le héros avait travaersé le fleuve adolescent, il y restera désormais jusqu'à la fin de ses jours.

La boucle se referme, le tout est constitué, Siddharta devenu âgé accède à la sagesse qu'il communique à son ami le passeur Vasudeva, ou le moine bouddhiste Govinda, sorte de parèdre connu depuis l'adolescence. L'aspect cyclique du bouddhisme est matérialisé par le fils de Siddharta, qu'il ne connaîtra qu'à la fin du conte, fils qui comme lui, fuira son père pour aller chercher la vérité, sa vérité, de part le monde. C'est là encore le credo de Hesse : chaque génération ne peut se révéler que par la révolte contre la génération précédente, et par le parcours -voyage- initiatique.

Ce texte est à ce titre (avec publié plus tard l'essai "Ce que je crois") le manifeste de la vison religieuse de Hesse.

On l'a compris ce court roman, par bien des aspects un conte, est dense et coloré. Sa lecture ne laisse pas indifférent,elle provoque des interrogations sur soi, nous amène du côté de la spiritualité voire de la psychanalyse jungienne et offre au passage une petite introduction sur la religion bouddhiste.

Au final, une pièce maîtresse de la littérature allemande et un livre que l'on relit tant il est riche.....
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Eloge de la vieillesse

Un livre sur la vieillesse fait de pensées intimes, souvenirs et poésies. les dernières pages sont magnifiques et très émouvantes.

Toute ma vie, mes lectures survenaient à point nommé afin de m'aider à vivre chaque passage de mon existence et à 60 ans c'est toujours le cas. Alors tout naturellement cet éloge de la vieillesse s'inscrit dans ce parcours. Je suis émerveillé des mots de Hermann Hesse qui savent si bien retranscrire mon ressenti et mes émotions. J'admire son exceptionnelle intelligence.

Avec ses écrits, j'entends qu'il ne faut pas avoir peur de la mort, que doucement l'esprit change et se prépare, qu'insidieusement cela se fait en chacun d'entre nous. Observons la nature, dialoguons avec les morts, partageons avec les vivants, souvenons-nous des moments de bonheur, supportons nos maux avec humour et poursuivons avec délectation le temps qu'il nous reste.

Un livre qui accompagne. A lire et à relire.

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Le curiste

Hermann Hesse est un écrivain un peu oublié, proche de Thomas Mann, et surtout l'auteur génial de "Damian" et

"le loup des steppes".(parmi plus de 70 oeuvres)

Il nous confie ses pensées lors d'une cure médicale dans la célèbre station de Baden Baden où il s'ennuie un peu et observe beaucoup ses condisciples tous plus ou moins bancales et qui lui inspirent, comme à son habitude, ironie

lucidité et une bonne dose de misanthropie qu'il s'efforce de corriger.

C'est sincère et très drôle.



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Le Loup des steppes

Je pensais avoir aimé et en fait non. Les 100 premières pages d'apitoiement peuvent passer, la suite est sympatoche mais alors la fin en mode la boucle est bouclée on repart pour un tour, c'est non. 300 pages plus tard c'est retour à la case départ, l'impression d'avoir fait du surplace. Aucune évolution, rien. Le délire ésotérique de la fin passe encore, la glorification du féminicide et la place même qu'est réservée aux femmes dans ce livre est questionable (euphémisme).

Je pense sincèrement être passé à côté du livre, je vais aller lire quelques critiques.
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Siddhartha

Siddartha ne veut plus vivre en suivant la ligne tracée par ses parents. Il devient un ascète Samana, part de chez lui et n’y reviendra jamais. Mais sa recherche spirituelle ne le satisfait pas pleinement, il souhaite s’ouvrir au monde. Il veut réfléchir sans besoin d’une doctrine et jouir de la vie sans s’embarrasser de la pensée. C’est alors pour lui une seconde naissance, il devient l’amant de Kamala et se transforme en homme riche et matérialiste.

Mais l’amour physique et la société des hommes l’ennuient. Il reste au fond de lui un ascète. Empli de désillusion et de dégout, il se lasse de cette vie de débauche et s’enfuit à nouveau.

Il trouve la sérénité en devenant passeur et expérimente la joie et la douleur d’avoir un fils car les enfants nous rendent plus compréhensifs, plus humains, c’est l’amour d’un autre qui quelque part nous fragilise et ouvre notre cœur aux autres. Cependant Siddartha renonçant à garder ce fils qui le déteste, et il le ramène à la ville.

Il retourne sur le fleuve et petit à petit, il trouve enfin la paix. La boucle est bouclée, l’évolution de son esprit est terminée. Le vieillard devient un sage. Il a tout expérimenté et peut sans peur affronter la mort.

Siddharta est indubitablement un homme des extrêmes, un homme en recherche de soi-même. Il a tué son corps deux fois, en le privant de tout et inversement. Il doit passer par différentes étapes pour trouver la paix : dénuement, recherche spirituelle, matérialisme, amour, renoncement et sagesse dans l’acceptation.

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Siddhartha

Siddharta, c'est un conte : une recherche de sens, une aventure à travers les sociétés et une main tendue vers les autres.



Premier livre de l'auteur pour moi, une belle découverte. J'aime ces livres spirituels avec des personnages dans l'action. J'aime aussi ces livres qui suivent un être tout au long de sa vie. C'est rassurant, le moment n'est pas le destin dans son entièreté. On peut bifurquer, se réveiller quand on le souhaite. Je sais que c'est ce qui me plait dans ces ouvrages.



Ce n'est pas le livre de l'année pour moi. C'est surtout une histoire qui me permet de penser. Comme si les effets s'activent lorsqu'on a terminé le livre, qu'on est finalement prêt à comprendre de quoi il détourne.



Je vais continuer donc de laisser se diffuser les mots dans mon esprit. Je vais continuer de réfléchir au chemin parcourus et celui qu'il me reste à faire.
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Le Loup des steppes

C'est quand j'écris un avis pour un de ces monuments de la littérature que je m'en demande l'utilité. Qui suis-je pour émettre un quelconque jugement sur une oeuvre qu'un homme ou une femme a pris le temps d'écrire en y mettant une partie de lui-même? Surtout quand mon impression est mauvaise...

Et en même temps, ce qui rend la lecture si intemporelle est la particularité de pouvoir être le lecteur. Celui qui a son propre avis et qui reste lui-même, quelque soit ce qu'il lit.



Bref, sur ces petites réflexions j'en viens à l'objet de ma bafouille. J'avais vraiment beaucoup apprécié un autre roman de l'auteur et j'arrivais à l'orée de ce livre avec un a priori positif et bienveillant. Peu est de le dire: je suis tombée de haut.

Je n'ai rien compris. Et n'ai, je crois, pas aimé du tout.



Je suis sûre que ça a dû être étudié en long et en large, qu'il y a énormément de psychologie, de philosophie et même parfois de sagesse et de vraie compréhension de la nature humaine... mais alors vraiment ce livre m'a laissée de marbre.



Tant de déchéance, tant de misère humaine, de complaisance dans le malheur et de suffisance ... Rarement un auteur ne m'a fait ressentir si peu d'empathie pour un personnage: prouesse de l'auteur? Je vois en tout cas son talent pour décrire une forme de folie mais n'étais clairement pas prête.



Entre la schizophrénie, l'apitoiement sur soi-même et le syndrôme du génie incompris, le protagoniste se veut fou? ou volontairement dépressif? Ou farouchement égocentrique? juste en attente du suicide?



Trop romantique, trop emphatique, trop déjanté, trop tout court. Effet voulu de l'auteur ? Je ne sais pas. Je suis passée à côté et contente de ne pas avoir été gagnée par le pessimisme de ces pages.
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Narcisse et Goldmund

Tout a l’air si calme au monastère de Mariabronn. Le chêne de l’entrée accueille les nouveaux venus et les années qui passent. Narcisse, jeune professeur, se lie d’amitié avec Goldmund, un nouvel élève en quête de savoir. Mais la destinée de ce dernier est toute autre: les premiers événements poussent l’élève à chercher ailleurs le sens de la vie.



Hesse nous piège, en peignant tout d’abord ce cadre tranquille où même le destin paraît écrit. Mais avec ce roman d’apprentissage, il nous plonge petit à petit dans les tiraillements de l’existence. Les rencontres de Goldmund, riches de chair et de réflexions le conduisent à étudier son âme insatiable. Le parcours initiatique ne cesse qu’au moment des retrouvailles avec Goldmund. Le scénario est brillant et la conclusion est actée: la paix ne s'incarnera jamais en la personne de Goldmund. L’équilibre est trop difficile, l’art n’est qu’un exutoire éphémère, et les désirs charnels n'appellent que la prochaine et énième rencontre. Narcisse, qui nous a d’abord paru être l’antithèse de Goldmund, se remet lui aussi en question et de façon d’autant plus forte que tardive.



Je cogite. Je me rassure. Je m’attriste. J’en veux à Hesse de m’avoir fait croire que ses héros pouvaient trouver leur propres réponses. Alors je reprends Demian. Siddhartha suivra, et je ne tomberai plus dans son piège.

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Le Jeu des perles de verre

— Au XXIIIème siècle, Joseph Valet se livre au Jeu des perles de verre, un langage capable d’unifier l’ensemble des connaissances humaines. L’étude de ce Jeu singulier a lieu dans une Province pédagogique, la Castalie, très éloignée de la vie ordinaire, appelée le Siècle. Cette séparation entre vita contemplativa et vita activa gêne Valet. Il rompra l’isolement avec les affaires du monde pour retourner à la vie normale en se consacrant à la transmission de son savoir. Hesse, par cette utopie, tranche ainsi en faveur d’une "voie moyenne" pour la réalisation de soi, une relation plus symbiotique entre pensée et action.
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Demian

Hermann Hesse, en bon peintre, réalise avec Demian un croquis minutieux de la pensée Nietzschéenne. Il dessine le portrait du surhomme en la personne de Max Demian, et nous encourage à penser par delà bien et mal avec la figure d’Abraxas. Le regard profond de Max le positionne au-dessus des bêtes de troupeau et prend sous son aile le disciple Emil Sinclair, héros de notre roman. Ensemble, et avec d’autres figures fortes du livre empreintes de symbolique religieuse et spirituelle, notre duo cherche le renversement des valeurs.



Le croquis est magnifique mais ce n’est pas une huile sur toile: les différentes étapes de cette fiction ne sont que des prétextes pour servir cette pensée. Il n’en reste pas moins que certains passages sont resplendissants et remplis d'onirisme. Ce livre résonne, et aujourd’hui, je sais que je n’ai qu’à écouter en moi-même pour remarquer que Demian y est aussi.

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Le Loup des steppes

Réflexion philosophique sur la personnalité, le fait qu'on est composés de multiples facettes, et que personne n'est "un". Un peu psychédélique sur la fin, délire un peu de drogue. Je n'ai pas complètement accroché avec cette théorie. Critique aussi de la dichotomie corps / esprit.
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Eloge de la vieillesse

Voilà un bien joli recueil. L’immense écrivain nous offre ici des pensées sur l’âge, sur la vieillesse et sur ton terme inéluctable, la mort. Le propos peut paraître repoussant. Il n’en est rien.



En réalité, le qualificatif qui convient est « joli ». C’est un ensemble de jolis textes, nullement sombres, tristes, angoissés ou angoissants. C’est lucide, calme et beau.



Ce recueil comprend des petits textes de deux ou trois pages et des poèmes (que j’ai trouvé fort bien traduits de l’allemand).



Tout cela se lit facilement et agréablement.



Une petite citation pour donner le ton : « Chacun aperçoit le passé derrière le présent. »



Voilà. Sans autre forme de procès !

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Siddhartha

Bonne petite lecture initiatique !

En vacances, j'adore découvrir les étagères des personnes qui m'hébergent. Parfois, je fais de belles découvertes. D'autres, je tombe par hasard sur des livres figurant depuis bien longtemps dans mes envies !

Hermann Hesse nous décrit la quête spirituelle de Siddhartha, fils de brahmane. Celui-ci vogue entre divers maître à penser afin de trouver la paix de l'âme à sa façon : les brahmanes, le Bouddha (dont il est contemporain), Kamala son amante, un marchand...

Le récit est bien entendu teinté d'orientalisme. L'auteur décrit avec passion sa vision de l'Inde et de ses moeurs. Plus que dépeindre un tableau voulu objectif, ce livre est en réalité l'occasion pour Hermann Hesse de faire part de ses propres réflexions à la lumière des savoirs qu'il mentionne dans son récit. Bref : on en apprend beaucoup plus sur lui, occidental initié aux cultures découvertes lors de ses voyages, que sur les pensées véhiculées par celles-ci.
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Knulp

Knulp est un roman psychologique mettant en scène un vagabond, qui par ses errements incessants, s’est rendu compte tristement, qu’il ne pourra plus jouir de sa liberté inestimable pour lui.



Le vagabondage de Knulp est particulier car il n’est pas le résultat d’échecs dans la vie, ni d’une nécessité à fuir l’indicible. C’est un vagabondage volontaire et assumé, qui ne dépend d’aucune obligation à maintenir Knulp dans cette flânerie perpétuelle à travers l’Allemagne du début du 20e siècle. Cependant, cette liberté a sérieusement endommagé les poumons et l’organisme du vagabond, de sorte qu’il est dans l’impossibilité de jouir, encore, du paysage à ciel ouvert en dormant là où il le pouvait. Knulp est alité chez un ancien ami, qui par camaraderie et sympathie, décide de le prendre en charge, apitoyé par le sort de cet homme qui pouvait accomplir une myriade d’exploits dans la vie, mais a décidé, par entêtement, de ne se lier à rien du tout.



Il y a toujours un revers de médaille quand on vit comme on veut. Dépouillé de toute astreinte, toute chaîne maintenant l’homme dans une quotidienneté pouvant être éreintante des fois, et ardue à supporter. Pourtant, et c’est là où ça devient intéressant, Knulp est un homme qui possède moult qualités et une intelligence vivace, de sorte que certains l’ont comparé à un philosophe. Quand il s’agit de méditer, il s’exprime admirablement, avec volubilité et passion, mais sans tendre forcément à raisonner ou convaincre son interlocuteur. Paradoxalement, quand Knulp chantonne, ce sont toujours de simples petits airs naïfs pour rythmer ses vagabondages longs et pénibles souvent. Ajouté à cela, il est bel homme et possède un visage qui ne reflète pas la brutalité des hommes et leurs rustreries. La plupart des femmes étaient à sa portée, mais son regard ne s’attachait pas aux plaisirs de la chair.



Alors, pourquoi avoir choisi ce dessein de mener une vie aussi austère par son manque de confort ? Knulp ne possède pas la réponse à une telle question, ou presque. Cela est dû, selon ses dires, à un chagrins amoureux lors de l’adolescence. L’échec de cet idylle l’avait marqué au point de l’entourer dans une bulle oblique, l’empêchant de s’intéresser à tout ce qui l’entoure. Difficile de prendre la résolution d’une existence aussi mélancolique après la l’échec d’un amour, aussi sincère soit-il dans ses ébauches.



Hesse interroge le cœur de Knulp, et nous livre ses impressions ingénues, à propos de sa vision du monde. Un monde, malgré ce que croit Knulp, change et n’est pas immuable dans le temps. Il a une mauvaise tendance à fuir les questions le concernant directement, il se dérobe. Knulp possède un carnet où il note ses méditations de voyages, citations, et ses aventures teintées d’incertitude. Personne ne connaît la véracité de ces notes, ni leur degré d’embellissement.



Knulp a refusé une vie calme pour les tempétueuses marches vers l’inconnu. Ce personnage m’a rappelé ceux de Jack London, notamment « Le vagabond des étoiles », sorti la même année (1915). Hesse nous rappelle que la liberté a parfois, hélas, un prix élevé, trop élevé pour n’importe qui. Quand on décide de ne pas avoir d’objectifs régissant une existence, des projets d’avenir, des ambitions, on se retrouve acculé dans une vie dénuée d’éclats – qui sous le signe de la liberté, ne nous offre qu’une condamnation à l’errance sans but.



Après des années de vagabondage, Knulp se rend compte que sa condition physique, à force de batailler contre vents et neige, s’est flétrie avec le temps. Condamné, il désira une seule chose avant de mourir ; celle de visiter, un dernière fois, son village natal. Là où tout a commencé, et tout va finir pour ce philosophe sans terre ni doctrine.

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Narcisse et Goldmund

Combien de lectures déjà ? 5, 6 fois et je ne me lasse pas ! Je referme le livre et je dois me forcer pour ne pas le reprendre. Laissez passer un peu de temps pour mieux le redécouvrir. Hess est un auteur parfois difficile, voire hermétique, mais avec celui-là, il tient son chef d'œuvre et nous notre plaisir ! Je me surprend à apprécier ce qui se glisse dans les interstices de cette histoire pourtant connue, à ces liens magiques qu'il parvient à tisser entre ces deux êtres merveilleux auprès desquels nous plongeons encore et encore dans le plus beau courant de la littérature.
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Siddhartha

Le cheminement spirituel est un chemin semé d'embûches, un chemin sur lequel si vous n'avez pas d'esprit critique peut être très préjudiciable. Les gourous pullulent dans toutes les communautés religieuses. Sidhartha m'a rappelé moi à 19ans. Cherchant à me faire ma propre éducation religieuse et spirituelle, je n'avais pas trop le choix surtout, mes parents étaient analphabètes et ne connaissaient la religion que de manière superficielle et déformé puisqu'ils faisaient l'amalgame entre coutumes et religion. Mon côté rebelle et mon instinct m'ont fait comprendre qu'il fallait que je fasse le ménage dans tout cela. Prétendre imposer un mariage arrangé parce que c'est la religion qui le veut alors que c' est totalement faux. Je me suis aussi nourris des nombreuses autres spiritualités pour parfaire mon éducation grâce à Frédéric Lenoir. Donc Siddhartha vous fera gagner du temps.
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Demian

Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait tant accroché! Quel bel ouvrage! Livre initiatique, rempli d'onirisme, profond, philosophique avec un brin de magie!

Je me suis un peu reconnu dans cet Emile, j'aurais dû le lire jeune, j'en aurais tiré des conséquences et vécu autrement...peut-être!

Il y a tant à dire, de part sa complexité. Il nous amène des réflexions multiples, pas tout le temps dans le sens de l'auteur. Mais il fait réfléchir, il fait rêver!
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