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Citations de Håkan Nesser (104)


Alors qu’il avait emménagé dans son lugubre trois-pièces de la Baldersgatan, à Kymlinge, au cours d’une de ses nombreuses nuits d’insomnie, Dieu fit son apparition. Possible que Gunnar l’ait convoqué, que son âme martyrisée en ait fait une projection mentale pour faire répondre le Tout-Puissant de ses actes. Quoi qu’il en soit, ils eurent une conversation longue et enrichissante […] Les preuves de l’existence de Dieu étaient légion, mais souvent d’une teneur déplorable - là-dessus, Gunnar Barbarotti et le Seigneur étaient du même avis. […] Ce que Gunnar demandait - et Dieu le comprenait parfaitement -, c’était quelque chose de plus concret. Une méthode simple et rationnelle qui donnerait la réponse à cette question ontologique une fois pour toutes. Dieu fit remarquer que cela pouvait mettre un certain temps. Pas trop, quand même, objecta Gunnar, qui devait prendre en compte son espérance de vie limitée. Il aurait aimé apprendre la vérité avant d’avoir quitté ce monde. Toujours à l’écoute, Dieu accepta sans palabres cette dernière condition.
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- Venons aux faits, monsieur le procureur! - Volontiers. […] -Monsieur Mitter avez vous noyé votre femme? - Non - Comment le savez-vous? […] - Je sais que je ne l’ai pas tué, parce que je ne l’ai pas fait… de la même façon que vous savez que vous ne portez pas de slip en dentelles, parce que vous n’en portez pas… aujourd’hui. Ce fut une explosion dans les tribunes. Ferrati retourna s’asseoir. Havel donna en vain des coups de marteau répétés sur la table. Ruger secoua la tête, tandis que Mitter se levait et s’inclinait légèrement devant l’audience qui applaudissait à tout rompre.
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La salle d’audience était comble. […] Il y avait le jury, composé de quatre hommes et de deux femmes, assis un peu à l’écart, à la droite du juge. […] Il y avait aussi une grosse mouche bleue. La plupart du temps, elle restait tout en haut du plafond, exactement au dessus de la table du procureur, mais il lui arrivait de faire quelques excursions dans la salle, essentiellement en direction de l’une des deux femmes du jury, celle qui était assise à droite de l’homme aux sourcils froncés. A plusieurs reprises, la mouche s’élança vers le nez de cette femme qui la chassa énergiquement, mais la bestiole revenait à la charge avec autant d’obstination que d’énergie. Au cours de ces raids, la mouche faisait entendre un bourdonnement sourd qui contrastait agréablement avec la voix plutôt aiguë du procureur… On aurait dit un duo entre un violoncelle et un clavecin, ce qui devenait frappant dès que le procureur faisant une pause pour reprendre haleine. Dans l’ensemble, ce fut une journée bien ennuyeuse. [...] Sur la question de savoir qui avait tué Eva Ringmar, tout le monde en savait à peu près autant que la mouche bleue.
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Certain, il l’était neuf fois sur dix et même plus souvent, pour être tout à fait honnête. Dix-neuf fois sur vingt, Van Veeteren était parfaitement capable de dire s’il avait devant lui le coupable ou non. Ce n’était pas la peine d’y aller par quatre chemins. Il existait toujours une multitude de petits signes qui allaient dans un sens ou dans l’autre… et, au fil des ans, il avait appris à interpréter ces signes. Non pas qu’il les analysât un par un et peu importait, d’ailleurs. L’essentiel était qu’il distinguait le dessin, qu’il devinait l’image. Ce n’était pas très difficile et il n’avait pas besoin de se forcer. Autre chose était de trouver des preuves et de construire une accusation susceptibles de convaincre une cour.
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L’avocat se renversa en arrière et regarda le plafond. - Vous n’avez donc pas compris à quel point tout ceci est étrange? - Quoi donc? - Le fait que vous ayez branché la machine à laver juste après avoir trouvé votre femme morte dans la salle de bains. - Je ne sais pas… peut-être… - A moins que vous n’ayez commencé cette lessive avant d’appeler la police? - Non, j’ai appelé immédiatement. - Immédiatement? - Oui… j’ai avalé quelques médicaments tout d’abord. J’avais un affreux mal de tête. - Et en attendant l’arrivée de la police… vous avez vidé les cendriers, rincé les verres, fait tourner la lessive… - J’ai également jeté des restes de nourriture à la poubelle. Puis j’ai fait un peu de ménage dans la cuisine… - Vous n’avez pas arrosé les plantes vertes? - Non. - Ou fait les carreaux? Mitter ferma les yeux.
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Rien dans ses relations avec Mikael ne justifiait une rupture aussi rapide. Il ne l’avait pas battue, même si l’idée lui avait traversé l’esprit, lors d’un moment de vertige. Il n’était pas macho. Pas idiot. Il n’avait pas montré de vices cachés ni fait preuve d’un caractère fourbe. Pas de penchants tortueux. Pas de cadavre dans le placard. Seulement une vieille Trabant. En avait-elle juste marre? Était-ce une explication suffisante? Elle n’avait pas de reproches à faire, ni à Mikael Bau ni à leur relation de façon générale. Rien de précis. Mais peut-être était-ce justement ça, l’explication. Elle n’avait rien à lui reprocher. Je n’ai rien à reprocher à mon vieux réfrigérateur non plus, se dit-elle. Mais ça ne me viendrait pas à l’idée de faire un enfant avec lui pour autant. Il lui fallait quelque chose de plus. L’absence de points négatifs n’était pas suffisante.
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C’est seulement en vacances qu’on a le temps d’adopter une attitude morale, avait dit quelqu’un, mais elle ne se rappelait plus qui. […] Toujours est-il que cette idée concernant le temps libre et l’éthique n’était pas vide de sens. Quand nous sommes pris dans l’engrenage de nos obligations habituelles, nous passons devant des mendiants aveugles, des enfants apeurés et des femmes battue sans faire attention. En revanche, si nous croisons une personne malheureuse lors d’une promenade tranquille sur la plage, notre réaction est différente. la morale a besoin de temps.
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Winnie Maas est morte pour avoir changé d’avis. Plus tard, il y a ceux qui prétendirent que si elle était morte c’est parce qu’elle était à la fois belle et stupide. Une combinaison notoirement risquée. Ou parce qu’elle était naïve et faisait confiance aux gens qui n’en étaient pas dignes. Ou parce que son père était un salaud qui avait laissé sa famille à la dérive bien avant que Winnie soit capable de se passer de couches et de biberons. Il y avait également ceux qui avaient fait remarquer que Winnie Maas portait des jupes un peu trop courtes et des corsages un peu trop serrés et qu’elle ne pouvait donc s’en prendre qu’à elle même. Aucune de ces explications ne manquait de fondement, mais la goutte fatale fut tout de même celle là: elle avait changé d’avis. La seconde qui précéda l’instant où elle s’éclata la tête contre l’impitoyable rail de fer, elle le comprit elle même.
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La vie est comme un arbre, peu importe sur quelle branche nous nous perchons, nous parvenons toujours à trouver le chemin qui mène aux racines... » p 324 a 6
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Pas la peine de vérifier l’état d’un cheval déjà acquis, se dit-il. Au moins là, il y avait une différence entre la vie et le jeu d’échecs. » p 300 a 19
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Deux semaines. Deux petites filles violées et assassinée. Un pasteur frappé à mort. Une église incendiée et une secte dissoute. C’était le résultat. L’aboutissement de sa dernière affaire. Une belle conclusion. Indéniablement. » p 300 a 6
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Il se déplaça de deux mètres, s’adossa au tronc d’un hêtre et se rappela soudain une des citations préférées de Mahler : La vie n’est pas une promenade tranquille à travers un paysage ouvert. D’origine russe, vraisemblablement. A en juger par la concision de l’idée et de la formulation. Il alluma une cigarette et s’efforça de mettre de l’ordre dans ses pensées. » p 266 a 12
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Certaines de ses idées n’ont duré que quelques mois, d’autres un peu plus. Et chaque fois qu’elle se lançait dans un nouveau truc, le reste ne comptait plus. Comme s’il fallait qu’elle démarre une nouvelle vie deux fois par an. Pas vraiment rassurant pour une enfant… C’est cette instabilité qui m’a finalement fait flipper. » p 254 a 10
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Son ventre proéminent et son dos voûté le gratifiaient d’un profil rappelant un point d’interrogation mal dessine. » p 251 a 10
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Mais peut-être était-ce lui, l’animal étrange, seul et abandonné derrière ses barreaux, qui regardait un monde pour lui… incompréhensible. C’était une idée qu’il avait constamment présente à l’esprit. Folie à deux, se dit-il. La réalité objective n’existe pas.
– Que pensez-vous de la théodicée ? lança-t-il soudain ? Théo comment ? dit Fitze en souriant nerveusement. » p 239 a 4
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L’impression d’abandon et de tristesse était flagrante. Les plates-bandes négligées et les pissenlits entre les pavés témoignaient d’une absence d’activité. D’une absence totale. En été, les champs de l’esprit sont en jachère… » p 225 a – 15
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Sans intervenir lui-même, il s’était contenté d’observer les tentatives de Kluuge et des hommes de Rembork pour briser le mur du silence. L’expérience n’avait rien donné de particulier, mais l’aspirant avait certainement raison de penser que ce serait une des gamines qui craquerait en premier. » p 152 a 1
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Il règne toujours une ambiance très particulière à l’ouverture d’une enquête. La structure logique qui existe derrière chaque crime – comme derrière la plupart des faits et gestes humains – est, à ce stade, en grande partie cachée et inaccessible. Dissimulée. Camouflée. » p 140 a 8
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Si jamais l’assassin avait laissé des traces dans la forêt, elles ne seraient pas faciles à retrouver. Les dieux s’amusent, se dit-il. Ils font le ménage en nous envoyant une bonne averse et nous laissent ensuite nous débrouiller comme nous le pouvons. » p 136 a 5
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Tu ne vas tout de même pas me dire que tu doutes de l’intuition ? Personnellement, je lui fais une confiance aveugle. A mon avis, il s’agit tout simplement de la connaissance qui a sauté quelques marches ... Elle est allée plus loin et nous la possédons sans savoir comment nous l’avons acquise. Il ne faut oublier que chaque seconde qui passe nous apporte d’énormes quantités d’informations qui sont toutes stockées dans notre cerveau mais dont seule une partie infime se retrouve dans notre conscience active. Le reste, enfoui dans notre subconscient, nous envoie des signaux auxquels nous ne faisons pas attention, à cause de notre manque de réceptivité. Après tout, nous ne sommes que des êtres humains. » p 108 a 2
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