Citations de Honoré de Balzac (6974)
Au lieu d'activer le cerveau, le vin l'hébète. Loin d'exciter les réactions de l'estomac vers les forces cérébrales, le vin, après la valeur d'une bouteille absorbée, a obscurci les papilles, les conduits sont saturés, le goût ne fonctionne plus, et il est impossible au buveur de distinguer la finesse des liquides servis.
L'ivresse jette un voile sur la vie réelle, elle éteint la connaissance des peines et des chagrins, elle permet de déposer le fardeau de la pensée.
La flatterie eut plus de puissance que le désir.
Elle sait être femme et voilà la vraie science.
Une femme noble et pure est comme une conscience sans tache, qui nous représente à nous-mêmes sous une belle forme. Ailleurs, nous pouvons nous souiller ; mais là, nous restons grands, fiers, immaculés. Ailleurs nous menons une vie enragée, mais là se respire le calme, la fraîcheur, la verdure de l’oasis.
La bonté n’est pas sans écueils : on l’attribue au caractère, on veut rarement y reconnaître les efforts secrets d’une belle âme, tandis qu’on récompense les gens méchants du mal qu’ils ne font pas
Une femme devrait avoir subi les ennuis d’une vie terne et décolorée, en être sortie pour entrer dans le paradis de l’amour il lui faudrait connaître le bonheur qu’on éprouve à sentir toute sa vie chez un autre, à épouser les émotions infinies d’une âme de poète, à vivre doublement : aller, venir avec lui dans ses courses à travers les espaces, dans le monde de l’ambition ; souffrir de ses chagrins, monter sur les ailes de ses immenses plaisirs, se déployer sur un vaste théâtre, et tout cela pendant que l’on est calme, froide, sereine devant un monde observateur.
L’estime, la considération, les égards s’obtiennent, disparaissent, reviennent ; mais quant à l’amour, je me prêcherais mille ans que je ne le ferais pas renaître, surtout pour une femme qui s’est vieillie à plaisir.
Se plier à nos caprices, les deviner, trouver des plaisirs dans une douleur, nous sacrifier l’opinion du monde, l’amour-propre, la religion même, et ne regarder ces offrandes que comme des grains d’encens brûlés en l’honneur de l’idole, voilà l’amour…
Il est des défauts qui, chez une femme, peuvent céder aux leçons fortes données par l’expérience ou par un mari, mais rien ne peut combattre la tyrannie des fausses idées religieuses. Une éternité bienheureuse à conquérir, mise en balance avec un plaisir mondain, triomphe de tout et fait tout supporter.
La parole la plus douce à prononcer, le sentiment le plus doux à exprimer, expirent quand nous les croyons commandés.
L’amour et le travail ont la vertu de rendre un homme assez indifférent aux choses extérieures.
La nature a mis dans le cœur de la femme un tel désir de plaire, un tel besoin d’amour, que, même chez une jeune dévote, les idées d’avenir et de salut doivent succomber sous les premières joies de ’hyménée.
Le bonheur, ne nous vient pas d’un meuble plus ou moins élégant, il dépend de la douceur, de la complaisance et de l’amour d’une femme.
Entre la conscience et le fait, il est un abîme de raisons déterminantes qui sont inconnues au juge, et qui condamnent ou légitiment un fait.
La femme à la mode n'est plus une femme : elle n'est ni mère, ni épouse, ni amante ; elle est un sexe dans le cerveau, médicalement parlant. Aussi ta marquise a-t-elle tous les symptômes de sa monstruosité, elle a le bec de l'oiseau de proie, l’œil clair et froid, la parole douce ; elle est polie comme l'acier d'une mécanique, elle émeut tout, moins le cœur.
La bonté de l'estomac exclut la bonté du cœur.
Comme elle a plus de tête que de cœur, elle sacrifie à son triomphe les passions vraies et les amis, comme un général envoie au feu ses plus dévoués lieutenants pour gagner une bataille.
La France est, dit-on, un des pays où les bonnes idées trouvent le plus flatteur accueil.
Les ruses de la femme sont aussi nombreuses que ses cheveux.