Citations de Honoré de Balzac (7090)
La perte des parents est un chagrin auquel la nature a préparé les hommes ; le mal physique est passager, n’embrasse pas l’âme ; et s’il persiste, ce n’est plus un mal, c’est la mort.
La douleur, le plus constant de nos sentiments, ne serait vive qu’à sa première irruption ; et ses autres atteintes iraient en s’affaiblissant, soit par notre accoutumance à ses crises, soit par une loi de notre nature qui, pour se maintenir vivante, oppose à cette force destructive une force égale mais inerte, prise dans les calculs de l’égoïsme
Perdre votre estime n’était-ce pas mourir ?
Le malheur et la mélancolie sont les interprètes les plus éloquents de l’amour, et correspondent entre deux êtres souffrants avec une incroyable rapidité. La vue intime et l’intussusception des choses ou des idées sont chez eux complètes et justes.
Les militaires de ce tyran impérial sont tous de vilains ignorants. Ils prennent la brutalité pour de la galanterie, ils ne connaissent pas plus les femmes qu’ils ne savent aimer ; ils croient que d’aller à la mort le lendemain les dispense d’avoir, la veille, des égards et des attentions pour nous.
Quoi ! Déjà la tante et l'oncle croient que je puis être aimé, se dit-il en lui-même. Maintenant mon bonheur ne dépend plus que de mon audace ?
Son amour est pour un homme une flatterie perpétuelle.
L’estomac doit se plier aux ordres de la coquetterie.
L’amitié, ignore les banqueroutes du sentiment et les faillites du plaisir. Après avoir donné plus qu’il n’a, l’amour finit par donner moins qu’il ne reçoit.
On peut sauver la vie à un homme et le tuer après, si nous trouvons en lui un mauvais compagnon ; mais ce qui rend les amitiés indissolubles, nous l’avons éprouvé : chez nous, il y a cet échange constant d’impressions heureuses de part et d’autre, qui peut-être fait sous ce rapport l’amitié plus riche que l’amour.
Des égaux n’ont plus besoin de finesses, ils se disent alors tout bêtement les choses comme elles sont.
La vie véritable, comme les jours atmosphériques, se compose beaucoup plus de ces moments ternes et gris qui embrument la Nature que de périodes où le soleil brille et réjouit les champs.
Les âmes qui vivent beaucoup et vite ne souffrent pas moins que celles qui se consument dans une seule affection.
Tant d’amour voulait une récompense. Elle regarda, comme un rossignol qui veut descendre de sa branche à une source, si elle était seule dans la solitude, si le silence ne cachait aucun témoin ; puis elle leva la tête vers Raoul, qui pencha la sienne ; elle lui laissa prendre un baiser, le premier, le seul qu’elle dût donner en fraude, et se sentit plus heureuse en ce moment qu’elle ne l’avait été depuis cinq années.
l’amour est obligé d’avoir recours à ces petites ruses : il donne la vie aux miroirs, aux manchons, aux éventails, à une foule de choses dont l’utilité n’est pas tout d’abord démontrée et dont beaucoup de femmes usent sans s’en servir.
La pensée d’une femme est douce d’une incroyable élasticité : quand elle reçoit un coup d’assommoir, elle plie, paraît écrasée, et reprend sa forme dans un temps donné.
On a souvent plus de plaisir dans la souffrance que dans le bonheur, voyez les martyrs.
L'amour passe par des transformations infinies avant de se mêler pour toujours à notre vie et de la teindre à jamais de sa couleur de flamme.
L'homme s'épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissent les sources de son
existence. Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort: VOULOIR et POUVOIR. Entre ces deux termes de l'action humaine, il est une autre formule dont s'emparent les sages, et je lui dois le bonheur et ma longévité. Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme.
Chaque suicide est un poème sublime de mélancolie.