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Critiques de Hubert Védrine (44)
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Olrik, la biographie non autorisée

Tout savoir (ou presque) sur l'un des personnages les plus emblématiques de la bande dessinée du vingtième siècle: le Colonel Olrik!

L'enquête d' Hubert et Laurent Védrine est passionnante et se lit comme un James Bond!

Quelle vie, mes amis! Ce sacré Olrik, toujours dans les mauvais coups...

Olrik et son monocle, son fume-cigarette et ses beaux costards! Olrik et ses repaires secrets à travers le monde! Olrik et son art du déguisement.

Olrik qui prend chair, sorti de la bande dessinée d'Edgard-Pierre Jacobs et ses contraintes des publications pour la jeunesse!

Ah, vous croyiez que Olrik était mort à la fin de Mortimer contre Mortimer?

Eh bien non...

Tout l'art des deux biographes (non autorisés), est de restituer le vrai, l'unique Olrik dont Jacobs s'est inspiré après l'avoir rencontré avant la seconde guerre mondiale.... Jacobs, qui au grand dam d'Olrik (le vrai), fait de celui-ci l'éternel perdant contre le couple Blake et Mortimer!

Olrik La biographie non autorisée, ne saurait tout révéler, tant il manque nombre d'éléments. Qu'importe puisque le passionné de la saga Blake et Mortimer y trouvera de quoi étancher en partie sa soif de savoir.

À consommer sans modération.
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Camus, notre rempart

Hubert Védrine raconte ses rencontres avec Albert Camus. Déjà, tout jeune, par l'intermédiaire d'un 33 tours, réalisé par Déca pour marquer le Prix Nobel où l'auteur lit quelques extraits de L'Etranger, puis au lycée, en quatrième où il se distingue lors d'un exposé , toujours dans son lycée (qui deviendra lycée Albert Camus) avec un livre de cours que beaucoup d'entre nous ont eu (et ont conservé) le Lagarde et Michard du XXème, la découverte de Tipasa, Lourmarin... puis plus tard, bien plus tard, la lecture, la relecture de ses écrits et d'une large bibliographie dédiée à Camus.

Un récit où l'on retrouve avec émotion tout ce qui fait l'essence de l'œuvre camusienne.

Grande affinité avec cette lecture.
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Olrik, la biographie non autorisée

Éternel antagoniste de Blake et de Mortimer, le célèbre « colonel » Olrik est empreint de mystère. Tant les albums historiques que les œuvres des continuateurs d’E. P. Jacobs ont su jouer avec une attente grandissante des lecteurs.



Hubert et Laurent Védrine jouent avec cette attente pour nous livrer ici une biographie – fictive – de l’homme qui aurait inspiré le personnage. Le roman est censé être le fruit d’une pseudo enquête qui aurait mis en péril l’existence des deux auteurs, tant le sujet est brûlant et demeure encore d’actualité.



Si tout cela relève de la fiction, l’ensemble laisse croire aux plus naïfs qu’il s’agit d’une enquête établie sur des preuves allant de mystérieuses cartes postales remises par un mystérieux contact au pied de l’immeuble de leur éditeur et différentes sources, dont des médiums (à noter que l’un d’entre eux peut grâce à son art entrer directement en contact… avec les forces de l’ordre local).



Les lecteurs parviendront sans peine à avoir en tête le Olrik de papier et à le voir vivre tout ce qui est reconstitué dans ces quelques pages. Il y a bien entendu les éléments induits par les albums (Le secret de l’Espadon, Le mystère de la grande pyramide, SOS météores, La marque Jaune, Le secret de l’Atlantide et dans une moindre mesure L’affaire Francis Blake, Les sarcophages du 6ème continent, Le bâton de Plutarque). Les auteurs tentent ici de donner de la vraisemblance à ces intrigues qui parleront aux adeptes de la série.



Mais il y a aussi ici matière à de nouvelles aventures : qu’il s’agit de liens avec la mafia, avec le Cuba des débuts de la révolution, du clan Kennedy, de la Guerre froide, sans oublier un passage par les Carpates une mystérieuse clinique suisse. Un certain Ian Fleming jouera également un rôle anecdotique mais surprenant. D’autres figures historiques feront également parler d’elles, notamment un certain Churchill obsédé par la sécurité d’une certaine base secrète. Quelques allusions à James Bond seront également à noter…



Le format proposé par les éditions Fayard, à mi-chemin entre le livre de poche et le beau livre est pratique pour que l’ouvrage puisse être facilement emporté, lors d’un voyage par exemple. La première et la quatrième de couverture sont particulièrement réussies. André Julliard s’étant prêté au jeu et nous offre une belle mise en abîme.



La démarche est tout aussi originale que le style est plaisant. Voici une belle lecture de détente qui fera une belle idée cadeau ! D’autant plus pertinente qu’une nouvelle édition semble déjà annoncée (et pas uniquement par les auteurs), preuve de son succès…
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Un partenariat pour l'avenir: 15 propositio..

L’an passé Pierre Moscovici, alors ministre de l’Économie et des Finances, a commandé à cinq experts un rapport sur les relations économiques entre l’Afrique et la France. Ce panel est prestigieux : un ancien ministre des affaires étrangères – recyclé depuis quelques années dans la rédaction de rapports sur la mondialisation (2007) ou l’Otan (2012) – l’ancien et charismatique directeur général de l’Agence française de développement (AFD), un jeune et brillant consultant d’origine franco-marocaine, créateur du Club XXIème siècle, décalque bigarré du très élitiste « Siècle », un franco-béninois, président d’un fonds d’investissement et chantre de l’afroptimisme et un X-Mines franco-ivoirien qui fut un temps ministre du Plan à Abidjan avant de prendre la tête d’une compagnie d’assurances britannique. Difficile de trouver à redire à pareille assemblée où tant d'intelligences, de diplômes et d'expérience se présentent sous le visage avenant de la mixité sinon sociale du moins géographique.



Rédigé de fait par les jeunes plumes de l'inspection générale des finances, le "rapport Védrine" ne porte guère la marque de son principal auteur, plus à l'aise sur les sujets politiques qu'économiques. Il ressemble plutôt, jusqu'à la caricature, à ces rapports qu'on apprend à rédiger sur les bancs de l'ENA, articulés en deux parties : une première dessinant un état des lieux sans concessions, une seconde articulant des propositions opérationnelles. La recette vaut dans tous les domaines. Et reconnaissons-lui, pour quitter le terrain de l'ironie moqueuse, qu'elle n'est pas inefficace.



Le constat. L'Afrique va mieux. Elle affiche des taux de croissance insolents : + 5 % en moyenne par an pour le PIB, + 16 % pour les échanges commerciaux. A rebours des idées reçues difficiles à déraciner, la pauvreté y recule, les conflits s'y font plus rares, une classe moyenne de 300 à 500 millions d'individus est en train de s'y enraciner qui épargne et consomme



La France hélas y perd des parts de marché : de 10,1 % en 2000 à 4,7 % en 2011 - alors que les parts de marché de la Chine passaient dans le même temps de 6 à 16 %. Pourtant la France possède des atouts qu'elles pourraient mieux mettre en valeur. Des liens culturels, humains, économiques et militaires: près de 100 millions de francophones en Afrique, près de 2,3 millions d'immigrés en France (y inclus les 1,6 million originaires du Maghreb), près de 250.000 Français qui vivent sur le continent (à comparer toutefois aux 1 millions de Chinois et aux 2 millions d'Indiens).



D'où une série de propositions regroupées en quinze chapitres. La première concerne la facilitation de la délivrance des visas économiques - seul marqueur politique d'un rapport dont la neutralité est à la fois admirable et angoissante. Une autre proposition concerne les droits d'inscription des étudiants étrangers dans les universités que les rapporteurs proposent ... d'augmenter afin de financer des bourses d'excellence pour les étudiants africains (Alain Minc faisait une proposition similaire en 1987 dans "La machine égalitaire"). Une des propositions les plus ambitieuses a trait à la zone CFA que le rapport suggère d'élargir aux petits pays anglophones d'Afrique de l'Ouest (Ghana, Liberia, Sierra Leone) puis au Nigeria (ce pays n'est pas mentionné dans le rapport mais dans les interviews données par Hubert Védrine à l'occasion de sa sortie) voire de la rebaptiser symboliquement.



Ce rapport a été remis en décembre 2013 à son commanditaire en marge du sommet Afrique-France réuni à Paris autour de François Hollande. Accessible comme c'est l'usage sur le site du ministère de l'économie (http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/399237) ou sur celui de la Documentation française, il a été publié en poche dans la collection Pluriel de Hachette. Hélas le retard pris par la création de la fondation publique-privée franco-africaine qu’il appelait de ses vœux pour assurer le suivi des propositions qu’il articulait est de mauvais augure pour leur mise en œuvre.
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Atlas du monde global : 100 cartes pour com..

J’ai choisi ce livre au dernier Masse Critique et je ne le regrette pas.

De format oblong il présente à chaque double page à gauche un texte et à droite une carte. Si le texte se poursuit sur une deuxième page, il bénéficie d’une seconde carte. Les sujets sont regroupés en quatre grands thèmes :

- Les grands repères du passé comme les deux théories sur le mouvement de peuplement de la terre par les humains, les conséquences de l’effondrement des empires…

- Les diverses interprétations du monde global, celle de Huntington sur le clash des civilisations, ou celle de Fukuyama sur la fin de l’histoire, mais aussi les autres visions sur un monde multipolaire ou au contraire apolaire ;

- Les données globales, sur 15 thèmes comme les langues, les flux commerciaux, la criminalité, les énergies, les enjeux écologiques… ces derniers sont rassemblés en quatre domaines : le changement climatique, la pollution des sols et des eaux, la probable pénurie d’eau à venir, la perte de biodiversité.

- Et le plus important par le nombre de pages, le monde vu par les différents pays. Évidemment pas les 196 reconnus par l’ONU, mais les principaux avec tout de même une prépondérance de l’Occident, le reste du monde faisant l’objet de regroupements : le monde arabe, le Maghreb, les Méditerranéens, les islamistes. Toutefois l’Iran, le Sénégal, l’Afrique du Sud, la Corée et bien sûr les grands comme la Chine, l’Inde, le Brésil… ont leur entrée. Je regrette à ce propos que l’Afrique noire n’en ait que trois, une globale et les deux cités à l’instant. Pour tout un continent c’est peu d’autant que les problématiques sont certainement différentes d’un pays à l’autre, des regroupements par thèmes auraient peut-être été possibles. L’intitulé « vu par » m’a paru toutefois exagéré, c’est plutôt encore un regard occidental sur telle ou telle région.

Bien que le titre mette en avant les cartes, j’ai tout de même eu le sentiment que les cartes illustraient le texte et non que celui-ci éclairaient celles-là.

Je pense que cet ouvrage n’apporte pas d’informations essentielles aux personnes qui ont déjà de bonnes connaissances en géopolitique mais représente un condensé bienvenu, en revanche c’est une mine d’informations pour le citoyen qui veut aborder ce domaine. Clair, complet et intégrant les récentes données comme l’accord du 15 juillet dernier sur le nucléaire iranien.

Pour finir quelques titres de cartes : les flux commerciaux, le centre de gravité se déplace ; la variation du couvert forestiers ; l’occident contre tous ? ; la part des BRICS dans le PIB mondial et dans le commerce international.

Je n’aurais en fait qu’un seul reproche à faire, qu’il n’ait que 150 pages. Mais bien d’autres atlas ou textes peuvent compléter les connaissances sur tel ou tel point que le lecteur souhaite approfondir.

Merci à l’opération Masse critique et aux éditions Armand Colin et Fayard pour cet excellent ouvrage qui restera à portée de ma main.

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Le monde au défi

Hubert Védrine occupe dans le paysage intellectuel français une place à part. Conseiller de François Mitterrand de 1981 à 1995, ministre des affaires étrangères de 1997 à 2002, il fut un acteur de premier plan de la politique étrangère de la France. Il en est désormais un des commentateurs les plus prolixes, qu'il s'agisse des chroniques qu'il donne au Point ou à France Culture, des rapports qui lui sont demandés sur l'avenir de l'Afrique, la place de la France dans l'OTAN ou la mondialisation, ou des livres qui, grâce à la réputation de son auteur, connaissent un succès de librairie.



"Le monde au défi" se veut le pendant de "La France au défi" publié deux ans plus tôt. S'inscrivant en faux contre le "roman masochiste antinational" (p. 26), Hubert Védrine y faisait le constat paradoxal des atouts de la France et du manque de confiance en eux de ses habitants. Il porte sur la planète le même regard réaliste.



Hubert Védrine considère le monde tel qu'il est et non tel qu'il devrait être. Il n'a pas de critique assez dur vis-à-vis de la notion largement médiatisée de "communauté internationale". Sans doute, existe-t-il désormais des vagues d'émotions mondiales autour d'événements heureux (l'organisation des Jeux olympiques ou du Mondial de football, la sortie d'un blockbuster hollywoodien...) ou malheureux (le 11-septembre, le tsunami de décembre 2004, le tremblement de terre au large de Fukushima...) ; mais cela ne suffit pas à créer une "communauté internationale" unie autour de valeurs communes et capables de décider d'actions communes.



Le monde, nous dit Hubert Védrine, est beaucoup plus fragmenté que les libéraux, tenants de la "mondialisation heureuse" (A. Minc) et de la "terre plate" (T. Friedman), le professent. le monde parle peut-être aujourd'hui l'anglais - ou une forme dégradé de la langue de Shakespeare - mais continue de penser dans sa langue maternelle. Il est un "kaléidoscope" (p. 54) qui vit peut-être de plus en plus à l'occidentale, mais refuse d'être à la botte des Occidentaux. Il nous invite à un salvateur renversement de perspective : considérer le monde du point de vue des Autres et non plus de celui de l'Occident - dont l'attitude à leur égard oscille entre isolationnisme et oecuménisme. En quelques pages trop brèves, Hubert Védrine évoque les visions géopolitiques des grands émergents et montre qu'elles ont en commun un inextinguible désir de revanche : de la part de la Russie orpheline de son statut de superpuissance, de la part de la Chine qui entend retrouver la centralité historique qui fut la sienne avant les Traités inégaux. le désir de revanche est plus grand encore dans le monde arabo-musulman "rongé par l'amertume et le ressentiment" (p. 46). Il n'est pas moindre en Afrique dont Hubert Védrine se demande si elle est "en plein boom ou, encore une fois, mal partie" (p. 50) ?



Dans ce monde fragmenté voire chaotique, l'émergence d'une authentique "communauté internationale" restera-t-elle définitivement de l'ordre de l'utopie ? Hubert Védrine ne cède pas au pessimisme. Il croît que la cohésion de l'humanité est possible, mieux, qu'elle est indispensable pour répondre aux défis lancés par le changement climatique. Il faut rompre, dit-il, avec l'idéologie du progrès et de la croissance, passer de la géopolitique à la géo-écologie, lancer un "processus systématique d'écologisation" (p. 104). Cette exhortation de bon sens n'est pas particulièrement novatrice. Elle n'en est pas moins étonnante dans la bouche d'Hubert Védrine qui ne nous avait pas habitués à prendre fait et cause pour la défense des abeilles (p. 108).
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La France au défi

Enfin un livre qui redonne la pêche ! On en a besoin par cette époque de grisaille et de démoralisation.

Hubert Védrine, ancien ministre, à force de parcourir le monde, et de par ses diverses fonctions, en est venu à se sentir consterné par ce qu’il appelle le « pessimisme français ».

Nous manquons de confiance en nous, nous nous défions trop facilement les uns des autres.

La France peut et doit faire un effort pour s’adapter au nouveau monde qui est en train de se dessiner, voilà le credo de l’auteur.



Beaucoup d’efforts sont à prévoir, en raison des forts déficits qui se sont accumulés.

Efforts qui deviennent urgents, selon M Védrine, car le décalage entre la France et l’Allemagne ne cesse de croître depuis les deux dernières décennies.

Pourquoi la France a-t-elle tant de mal à faire ce qu’ont fait d’autres pays proches ? C’est ce que l’auteur essaie de nous expliquer.

Pourtant nous avons des atouts indéniables. La France reste après 5ans de crise en Europe, le 5ème PIB du monde, un score qui reste remarquable. Nous avons encore des atouts dans le secteur de l’aéronautique, de l’aérospatiale, l’agroalimentaire, l’industrie du luxe, la pharmacie, la gestion de l’eau, des grands groupes puissants, la deuxième natalité plus forte d’Europe, un système de santé de haut niveau.

La France a réussi par le passé, à se relever de grandes tragédies (guerre de Cent Ans, 1940..etc) .

Nous pouvons mieux faire mais il va falloir vaincre le nœud ; à savoir le manque de confiance en nous, qui serait d’après Hubert Védrine notre handicap majeur.

Retrouver la confiance en soi pour mieux affronter les réformes nécessaires, voilà ce que suggère l’auteur.

Un livre intéressant, qui donne une image dynamique de notre pays, même si les conclusions ne sont pas toujours évidentes à tirer.

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Atlas géopolitique du monde global

J'ai apprécié cet atlas qui se veut le plus actuel possible sur notre monde avec tous les problèmes qu'on lui connait.

Il sera donc question dans une première partie de la possession des armes nucléaires, des émissions de CO2, des tensions etc....

J'ai été plus surpris par la seconde qui veut nous montrer la perception du monde par un pays en particulier. On trouvera ici des pages passionnantes sur l'Indonésie ou le Sénégal parmi bien d'autres.

La formule est ultra classique , en gros texte ( à gauche) et carte se répondent sur une double page. Je ne suis pas un grand fan des cartes elle-mêmes pas toujours plaisantes et surtout le format du livre est un peu petit tout de même pour pouvoir bien apprécier les planisphères passionnants qui nous sont présentés.

Voici un livre qui rendra de beaux services, mais il me semble qu'il y a pas mal de concurrence sur ce créneau !
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Continuer l'Histoire

Pour ma part, Hubert Védrine fut un grand ministre des Affaires Etrangères, surtout dans le cadre et à l’époque ou il occupa le poste : la cohabitation Chirac/Jospin. Dans ce bref essai, il nous livre son analyse du monde depuis la chute du mur de Berlin ; et le constat est sans appel : les Occidentaux se sont vus trop vite trop beaux, persuadés qu’ils étaient, après l’implosion de l’URSS, qu’ils avaient gagné la bataille de l'Histoire et que leurs « valeurs » allaient s'imposer partout.



A ses yeux, la soupe de la mondialisation ne produira rien de bien solide sur quoi construire. Il est donc indispensable d’abandonner cette « irréalpolitique », et à ce titre de reconnaître aux Etats le droit et le devoir de revenir dans le jeu politique. Et l’Europe, aussi… qui, débarrassée de l’européisme, doit poursuivre la construction européenne sur des bases autres que celles du traité de Lisbonne auquel un « non » retentissant fut opposé en son temps.



L’avantage, avec Hubert Védrine, c’est qu’il écrit comme il parle… et il parle bien. Pas de langue de bois, pas de compromission avec le politiquement correct… Il expose sa conception de l’évolution du monde dans le langage de "Monsieur tout le monde", justement ; et tout s’éclaire.

Juste un regret, en refermant cette brillante analyse : trop peu d’ouvrages à se mettre sous la dent, dommage !

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Et après ?

Ce court essai sur la pandémie COVID 19, ses conséquences et ses enjeux est intéressante et marquée par le pragmatisme et le réalisme qui caractérisent Hubert Védrine.

Même s'il est encore très tôt pour pouvoir entrevoir toutes les conséquences de cette crise mondiale, certaines perspectives suscitent l'intérêt et l'espoir que certaines transformations nécessaires verront le jour.

Mais parler du "monde d'après" demeure quasiment utopique, tant les mauvaises habitudes reviennent vite.
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Olrik, la biographie non autorisée

Pour le fan des œuvres d’Edgar P. Jacobs, la lecture de ce livre est parfaitement dispensable. Hubert et Laurent Védrine ont créé un faux aventurier qui aurait inspiré Edgard Félix Pierre Jacob en lui envoyant de temps à autre une carte postale laconique. L’enquête de Messieurs Védrine nous livre les vraies fausses aventures de ce faux Olrik tout au long du XXe siècle, c’est besogneux et ça n’apporte absolument rien au véritable Olrik qui doit même trouver cela insultant depuis son univers parallèle de la BD. Je n’aime pas dire du mal d’un livre, mais si je peux éviter à un lecteur hésitant une perte de temps et un ennui profond, j’aurai atteint mon but avec ces quelques lignes.
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Atlas des crises et des conflits

Un livre relativement complet et dont les cartes constituent le véritable point fort. On fait ici un tour du monde des crises et de ce qui ne va pas. Chaque carte est précédée d'une courte page synthétique.

Les auteurs (dont le si modeste Hubert Védrine) présentaient alors 3 scénarios possibles ( je dois d'abord signaler que j'ai l'édition de 2016). Alors on est frappé car c'est toujours ou presque le pire qui est arrivé (Centrafrique, Syrie...). Mais on est aussi frappé par le manque de clairvoyance sur l'Ukraine (ce n'est pas une surprise pour qui a entendu Védrine dire n'importe quoi le matin même de l'agression russe) et sur ses enjeux. Frappé aussi par un résumé maladroit de l'histoire ukrainienne.

Un livre intéressant donc; il n'est pas question d'en minimiser l'intérêt, mais qui témoigne de l'art difficile de la prospective géostratégique, surtout quand on lit le livre quelques années après sa parution.

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Olrik, la biographie non autorisée

J'imagine volontiers la jubilation d'Hubert Védrine, brillantissime ministre des affaires étrangères entre 1997 et 2002, et de son fils Laurent à (re)constituer la trajectoire tumultueuse du héros maléfique de Edgar P. Jacobs, le « colonel » Olrik …

S'inspirant sans doute du personnage réel à l'origine de l'agent britannique créé jadis par Ian Fleming, James Bond, qui s'appelait dans la vraie vie Dusan Popov (1912 – 1981), les auteurs mettent en scène les épisodes du non moins célèbre personnage de BD, agent multiple, vendu à toutes les causes et en perpétuelle bagarre avec Francis Blake et Philip Mortimer.

Dotés de la connaissance encyclopédique de l'oeuvre de Jacobs et de ses successeurs, les Védrine père et fils nous offrent un condensé époustouflant des événements géopolitiques de la Guerre Froide et de l'évolution des technologiques du XXème siècle.

La thèse de l'ouvrage est celle d'un pacte faustien entre Jacobs et Olrik, celui-ci informant de temps en temps le créateur de la bande dessinée de ses exploits, en exigeant en échange de ne pas être trop cruellement traité. Peine perdue …

Les fans de la saga des Blake et Mortimer retrouveront avec délectation les scènes emblématiques de l'épopée jacobsienne, mêlée d'une foule de personnages historiques passés ou contemporains bien réels, dont certains se sont prêtés au jeu de cette pochade – comme Erick Orsenna – pleine de surprises.





Certains regretteront sans doute l'avalanche d'événements évoqués - une leçon magistrale d'histoire des relations internationales - arguant que nul homme, si diabolique soit-il, ne put jamais être actif dans autant d'affaires et en autant de pays, aussi tordues que dangereuses.

Un génie du mal, qui finit par ne plus pouvoir, l'âge venu, distinguer sa véritable destinée de celle que le roman graphique a créée autour de son personnage … Un syndrôme sans doute fréquent chez les agents multicartes.

C'est égal, nous attendons avec gourmandise la parution imminente du deuxième tome de la dernière aventure de Blake et Mortimer, qui se déroule à Hong Kong …

Et je suis certaine que je ne pourrai plus jamais lire un des prochains épisodes sans avoir en mémoire cette biographie rêvée du génie du mal, toujours renaissant mais jamais couronné de succès, Olrik !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Olrik, la biographie non autorisée

Arrivée au pied du sapin avec d’autres livres, cette biographie du célèbre adversaire de Blake et Mortimer est un petit bijou.

MM. Védrine père & fils ont dû passer un temps fou et un plaisir non dissimulé pour retracer tout l’itinéraire de cet espion hors normes et de sa vie non moins rocambolesque. À travers la rencontre de personnages réels ou fictifs (on ne sait plus très bien) l’individu dont il est question se bâtit un CV aux références innombrables et réussit à convaincre son monde qu’il est l’homme qu’il faut, là où il faut de l’Europe à l’Asie et quand il faut. Et ça marche ! Tant et si bien que lorsqu’il apprend qu’un auteur de bande dessinée belge s’est payé le luxe de glisser son personnage dans les aventures fictives de ses deux héros, son sang ne fait qu’un tour, et il se permet de correspondre avec lui pour corriger certaines erreurs, voire de lui dicter le scénario de prochains albums dont il n’aurait plus le mauvais rôle. Hélas, trois fois hélas, Edgar P. Jacobs nous quittera en 1987…

Quand à Olrik, puisque c’est de lui qu’il s’agit, il n’aura pas le loisir de se voir triomphant face aux deux héros dont les aventures ont régalé les amateurs de BD de la seconde partie du XXe siècle.

Un livre passionnant, bourré de références historiques et géo-politiques, reflet de l’espionnage depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à la fin de la guerre froide, une biographie exceptionnelle pour un personnage hors du commun.



À moins que tout cela ne soit qu’un trompe l’œil ?
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Dictionnaire amoureux de la géopolitique

À l’entrée France, on peut lire: un pays important dans l’histoire du monde, une puissance moyenne d’influence mondiale.



Pas mal tourné non?



Les petites histoires imbriquées dans la grande (histoire) font le charme de ce dictionnaire assez contemporain et mis a jour des dernières actualités du monde.



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Une vision du monde

Ce livre me paraît imprégné d'une sagesse qui transcende les visions politiques du monde.

Homme d'Etat, Hubert Védrine est actif tant avec des gouvernements de gauche que de droite.

Regarder le monde tel qu'il est et libre du passé semble être son quotidien.

Regarder le présent tel qu'il est et libre des idéologies semble être sa ligne de conduite.

Il annonce la couleur dès la préface : préférer l'éthique de responsabilité à l'éthique de conviction par nature irresponsable.
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Dictionnaire amoureux de la géopolitique

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt cette collection de faits historiques et ce panorama du champ de contraintes géopolitiques actuel. C'est stimulant car H.Védrine va assez souvent à contre-pied des idées les plus entendues ; sur le colonialisme et l'esclavage, l'universalité des valeurs occidentales par exemple. Il aime aussi rappeler qu'il a fréquenté et influencé les cercles de décisions mondiaux.
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Atlas du monde global : 100 cartes pour com..

100 cartes pour comprendre un monde chaotique : c'est le sous-titre de cet excellent atlas, réactualisé pendant l'été 2015.

On ne peut que saluer la qualité de l'écriture - synthétique et limpide - mais aussi le parti pris original de proposer 4 entrées pour cet Atlas du monde global : "les grands repères du passé" qui permet de donner une profondeur historique à l'ouvrage, "les diverses interprétations du monde global", qui permet en une carte de définir ce que sont ces théories (des relations internationales, monde uni-polaire, monde multi-polaire, clash des civilisations, monde chaotique), "les données globales" qui est un ensemble plus classique de données cartographiées (économie, société, flux migratoires, terrorisme etc...) et "le monde vu par", qui, là encore, innove, puisque le lecteur peut dépasser l'européocentrisme et découvrir d'autres types de représentations du monde;

Cet atlas est un excellent outil pour tous les étudiants en sciences politiques et sciences humaines, mais cela devrait être aussi un livre de chevet pour tout citoyen qui désire s'extraire de l'emprise de la "bouillie" médiatique...

Un seul bémol : son format...des cartes un peu plus grandes faciliteraient la lecture tant les informations sont denses...

L'idée qui me plaît le plus dans cet atlas : avoir intégré la question du "soft power" à la cartographie...
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Dictionnaire amoureux de la géopolitique

Voici un bon livre de géopolitique pour un “honnête homme”, ça ne vole pas bien haut mais cela donne une bonne idée des enjeux et de l’Histoire, permettant de mettre en perspective. Il a eu les mains dans le cambouis, cela se sent et il le fait sentir. C’est un “réaliste” opposé au branlatoire “droit-de-l’hommiste” du sinistre et crapoteux Kouchner. Il est également intéressant de noter les sujets non traités et ce ne sont pas des oublis, de toute évidence : Libye, Syrie… Pays où les choix politiques se sont révélés dramatiques, on en voit les conséquences aujourd’hui : invasion incontrôlée des hordes tribales. Remplacer un salaud laïc par un salaud islamiste ne résout pas les problèmes, n’est-ce pas M. Fabius !
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Dictionnaire amoureux de la géopolitique



On peut être amoureux de la mer, des arbres, de Paris ou encore de l'opéra. Mais « comment être amoureux de la géopolitique » se demande Hubert Védrine qui préfère évoquer, quand il s'exprime à propos de son dernier livre, un « Dictionnaire personnel et passionné ».

Celui qui a passé « dix-neuf années au cœur du pouvoir » dont cinq « à la tête du Quai d'Orsay » et qui a vécu de près la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'URSS est certainement l'un des plus légitimes en France à se pencher sur une discipline qui étudie les « interactions entre la géographie, l'histoire et la politique internationale ».

Avec lucidité et à rebours de la doxa bien-pensante, il décrypte l'état du monde en faisant de multiples allers et retours dans le passé toujours source d'enseignements.

Il ressort des quelque 249 entrées un portrait réaliste et un peu inquiétant de notre l'environnement international à l'aube du 21ème siècle : la perte d'influence de l'Occident, et en particulier de l'Europe, au profit d'une Chine tentaculaire (routes de la soie...) ; la course aux ressources et minières qui portent en germe des différends entre états et une aggravation de l'état de notre planète (cf. l'Arctique) ; l'urgence écologique qui suppose une évaluation objective de la situation dans chaque pays (Hubert Védrine précise fort justement que la France, grâce à l'énergie nucléaire, émet beaucoup moins de CO2 que sa voisine allemande. Le pire est que près de 60% des Français croyaient en 2019 que le nucléaire émettait du CO2 !!!) ; la mémoire sélective et la lecture tronquée de l'histoire qui stigmatisent l'Occident comme seul responsable de l'esclavage alors qu'il a été malheureusement pratiqué partout et par tous mais, chut, il ne faut pas le dire ; le politiquement correct qui prend, sous le prétexte de ne pas blesser les minorités et les soi-disant stigmatisés, des proportions effrayantes (exemple de Justin Trudeau demandant de ne pas dire mankind, humanité, car il contient le mot man !!!) allant jusqu'à la cancel culture ;

Quelques bémols :

on aurait aimé que l'auteur approfondisse davantage les enjeux des « guerres » technologiques et spatiales

son « entrée » consacrée à la BD est un peu courte et datée. Pas un mot sur Joe Sacco...

une écriture un peu négligée avec une avalanche de phrases sans verbes et de points d'interrogation
Lien : http://papivore.net/document..
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