Camus, notre rempart

Hubert Védrine raconte ses rencontres avec Albert Camus. Déjà, tout jeune, par l'intermédiaire d'un 33 tours, réalisé par Déca pour marquer le Prix Nobel où l'auteur lit quelques extraits de L'Etranger, puis au lycée, en quatrième où il se distingue lors d'un exposé , toujours dans son lycée (qui deviendra lycée Albert Camus) avec un livre de cours que beaucoup d'entre nous ont eu (et ont conservé) le Lagarde et Michard du XXème, la découverte de Tipasa, Lourmarin... puis plus tard, bien plus tard, la lecture, la relecture de ses écrits et d'une large bibliographie dédiée à Camus.
Un récit où l'on retrouve avec émotion tout ce qui fait l'essence de l'oeuvre camusienne.
Grande affinité avec cette lecture.

La lecture de ce court ouvrage m'a renvoyé plusieurs dizaines d'années en arrière, à ma propre découverte de Camus, que je relis régulièrement et dont les textes restent souvent, pour moi, d'une actualité troublante.
Dans le livre d'Hubert Védrine, pas de nouveauté, pas de scoop, simplement la rencontre entre un jeune homme et un auteur qui marquera sa vie. Pour Hubert Védrine, homme politique et diplomate, il y a comme un modèle « tout simplement de droiture », mais aussi un engagement invariable « comme une grande référence et une lumière dans le brouillard ».
Un livre très personnel illustrant le parcours de vie de l'auteur, jalonné par des rencontres, des instants privilégiés, des lieux, à l'ombre de Camus : René Char, Jean Daniel, Catherine Camus, Lourmarin et bien d'autres. Des gens avec lesquels Hubert Védrine a pu dialoguer, des lieux qu'il a connu en voisin, une approche « charnelle » au-delà du texte et des textes des exégètes ou biographes.
Hubert Védrine nous propose pour clore l'ouvrage un chapitre uchronique, tentant d'imaginer ce qu'aurait pu penser, devenir, Camus dans le prolongement de sa « mesure », de son indépendance et de son amour pour la nature. Pourquoi pas ! quoiqu'il en soit il reste pour beaucoup, comme pour l'auteur, un guide, « un rempart ».
NB : Merci à "Mimi Oran", sans son commentaire ce texte m'aurait peut-être échappé.