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Citations de Ian Manook (1173)


Et soudain, au détour d’un virage, un mur de lave. Une longue langue de roche noire et tourmentée que vents et pluies n’ont pas eu le temps d’émousser. Une muraille haute de plusieurs mètres, vierge de toute végétation, vestige d’une ultime fusion.
(page 40)
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Les déportés sont triés. Devant, les hommes et les garçons de plus de douze ans, et derrière, séparés par un groupe de zaptié, les plus jeunes, les femmes et les vieillards.
(pages 34-35)
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Regarde ce désert, Yeruldelgger. C’est notre pays. Grandiose. Sévère. Violent. On nous croit nomades débonnaires dans nos espaces immenses, mais nous ne faisons que lutter comme lui jour et nuit. Ce qui nous rend forts, c’est ce pays cruel qui nous apprend à le combattre et à le respecter depuis notre plus tendre enfance. Qui nous force à nous chauffer avec des bouses contre son froid. À galoper sans cesse après nos bêtes que ses espaces infinis attirent et perdent. À trimballer nos maisons sur notre dos à la recherche des pâturages qu’il nous dispute chichement. À craindre ses orages, à fuir ses dzüüd et ses blizzards, et à redouter ses sables. Sais-tu que ce désert est vivant ? Sais-tu qu’il avance comme un géant ? (page 401)
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Elles filaient sous ses yeux, de gauche à droite, en long troupeau étiré, et bondissaient soudain à plus de deux mètres de haut. C’était comme une symphonie silencieuse, la partition d’une ode à la nature. Les gazelles défilaient droites comme des notes sur une portée, puis accrochaient en bondissant des doubles et des triples croches aériennes qui donnaient une harmonie orchestrales à leur fuite. (page 318)
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L’émotion qui saisit Haïganouch, c’est tout son contraire à la fois, un soleil de miel qui perce l’orage ténébreux, un coup de tonnerre sec et sans écho dans un ciel laqué d’azur, un barrage qui rompt pour reverdir une terre aride, une lourde boule qui s’échoue enfin dans un chuintement d’écume…
(page 367)
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À plusieurs reprises, ils s’élancent sur de longs ponts bas qui traversent des fjords au ras des eaux sombres, puis au sortir d’une courte côte ils débouchent dans une autre vallée, en plein soleil cette fois, et le paysage s’illumine de l’ocre des roches, du vert des pâturages, du reflet bleuté des herbes folles et du camaïeu des mousses orangées.
(page 151)
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Des laves brunes, tapissées de mousses fluo, où paissent des moutons éparpillés, la toison gonflée par le vent du large. Des lacs argentés, miroirs passagers de leur approche, entre les cônes biseautés des volcans. Des maisons éparses, propres et peintes comme des jouets, rouges souvent, bleues quelquefois, sans jamais personne devant. Et peut-être même qu’au loin se devinent aussi les panaches des grandes solfatares de Gunnuhver au bord de l’océan, ou le reflet mat des glaciers des hautes terres.
(page 15)
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Il a déjà vu avec inquiétude Beria devenir premier secrétaire du Parti en Géorgie. Puis celui du Parti en Transcaucasie. Puis entrer au Comité central. La presse rappelle qu’en 1924 sa « bravoure bolchevique » a conduit à l’exécution de dix mille nationalistes géorgiens. Tout le monde sait qu’il organise les grandes purges en Transcaucasie pour lesquelles personne n’ose donner de bilan tant il semble monstrueux. Cet homme est allé jusqu’à faire assassiner celui qui avait aidé sa propre mère à financer ses études, histoire de se réinventer un passé plus glorieux et sans témoin.
(pages 482-483)
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Ce n’est ni la guerre ni l’amour qui régit le monde. C’est l’argent.
(page 242)
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Conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur Talaat pacha, tout citoyen turc qui apporte son aide de quelque façon que ce soit, aux personnes connues au cours de leur déplacement sera pendu devant la porte de sa maison. Tous ses biens reviendront à l’État et sa maison sera incendiée.
(page 163)
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Tout ton foutu pays n’est qu’un appel à la fouille et au viol géologique. Tu creuses n’importe où et tu trouves n’importe quoi. Or, cuivre, terres rares, charbon, uranium. Tu crois que ça n’intéresse pas tous les rapaces du capitalisme mondialisé ? (page 121)
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Oyun n'avait pas souvenir de tels dzüüd dans son enfance. Le premier dont elle se souvenait était celui de 2001. Un hiver si rude et si long que sept millions de bêtes étaient mortes à travers le pays. Elle gardait en mémoire l'image de ces milliers de nomades encore fiers et solides quelques mois plus tôt, venus s'échouer pour mendier et mourir en silence, transis, dans les égouts d'Oulan-Bator. Les hommes avaient perdus tous leurs chevaux, les femmes tous les yacks et toutes les chèvres, et les enfants tous les agneaux et jusqu'à leurs petits chiots. Cet hiver-là avait tué en Mongolie plus d'âmes que les avions des tours de Manhattan.
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Ódáðahraun est saisissant de jour. Certains matins, il peut être d’une beauté irréelle et divine. Mais passé le crépuscule, il devient un vide lugubre et menaçant. Hostile. Fourbe. Un océan de laves sombres et figées, piégé de chausse-trappes.
(page 269)
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Le vol lent et nonchalant d’un héron cendré les retient quelques secondes dans l’eau, le nez au ciel, le temps qu’il passe et disparaisse, puis ils sortent du fjord, nus et silencieux, conscients d’une sorte de bonheur.
(page 245)
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- Ce Jones est quand même un mystère. Et dire qu’on ne sait toujours pas qui c’est…
- On ne sait pas qui il a été, mais on sait très bien qui il est. Un homme malin, courageux, endurant, intuitif, dur au mal, résolu. Un type qui vit selon ses convictions, même si elles sont contraires aux nôtres, et qui pense ne faire que se défendre. Un type qui n’a peur ni de nous, ni du blizzard, ni du grand froid, ni de la montagne, ni même de la mort, mais qui fuit les hommes…
(pages 304-305)
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Il les a vus. Les hommes, les chiens, les traîneaux, rien ne lui échappe. Il les surveille. Ils ne l’auront pas. Il peut rester là des jours s’il le faut. Il n’a pas peur d’eux. Il n’a pas peur du froid et des tempêtes. Il n’a peur ni de la vie ni de la mort. Il n’a plus peur de rien. Pas même de leur avion qu’il entend passer sans le voir.
(page 143)
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Un : nous allons vider cette République bancale de tous ceux que vous appelez les « akhpar » parce que ce sont des contre-révolutionnaires, des bandits nationalistes pervertis aux idéologies occidentales. Deux : nous allons en envoyer une grande partie peupler des régions lointaines trop inhabitées pour participer au développement de l’Union. Trois : une autre partie sera déportée au goulag pour servir de main-d’œuvre aux grands chantiers décidés par le camarade Staline.
(page 159)
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L’homme qui parle est poète, à n’en pas douter, mais il déclame les mots d’Akhmatova avec une telle lenteur qu’Haïganouch comprend qu’il lui sert de balise, de phare dans la tempête immobile de la peur. Il lui laisse le temps, lui indique la distance. Sa voix est une cordée, une rampe qu’elle suit en confiance.
(page 102)
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Comme des petites vacances pour Saphir. Il pourra voir la grotte et les orgues de basalte de Vik, les petits icebergs de la lagune glaciaire de Jökulsárlón et la statue mystérieuse qui garde l’entrée de la plage de Vestrahorn.
(page 353)
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Toute cette masse que vomit la Terre formera bientôt un des plus hauts sommets d’Islande. Des rivières se vaporisent. Des fleuves changent de cours. Des vallées disparaissent et des collines fondent. L’Islande s’est construite de la sorte. Au loin, le dôme gris-bleu du Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe, aurait pu fondre si la faille s’était prolongée sous sa croûte de glace. L’éruption est un front de feu mouvant. La lave avance et bruisse en silence comme un incendie au ralenti.
(pages 459-460)
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