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Critiques de Imbolo Mbue (197)
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Puissions-nous vivre longtemps

Les villageois de Kosawa sont restés impuissants lorsque les hommes de Pexton sont arrivés et ont commencé à forer leurs terres. Les promesses de prospérité se sont vite envolées et les enfants se sont mis à tousser. Peu à peu, le poison a envahi l'eau qu'ils buvaient et l'air qu'ils respiraient. Et les morts se sont multipliés. 



Face à l'inaction du gouvernement et de Son Excellence qui spolient et souillent leurs terres, face à cette firme pétrolière américaine pour qui seul le profit compte, les habitants de ce village africain n'ont pas le choix. S'ils veulent survivre et continuer à habiter dans leurs cases, ils vont devoir mener un combat acharné. Une bataille qui ne se jouera pas à armes égales. Et pourtant, malgré le sang qui coule et la haine qui brise des vies, l'espoir demeure, incarné par l'inébranlable et la courageuse Thula. 



Après l'excellent Voici venir les rêveurs, la romancière camerounaise met la barre encore plus haut avec ce second roman. 



Dès les premières pages, j'ai été atterrée et indignée par l'ampleur des dégâts causés par la multinationale. Des ravages écologiques et humains terribles. Si le village de Kosawa n'existe pas, le sort dramatique de ses habitants ne relève malheureusement pas de la fiction.



Plusieurs voix s'entremêlent, des années 1980 à nos jours, pour nous raconter l'impuissance de cette poignée de villageois, la résignation des anciens, la lutte de la nouvelle génération qui ne peut pas oublier et qui souhaite se faire entendre à tout prix. La jeune Thula, partie étudier aux Etats-Unis, reviendra dans son pays plus déterminée que jamais, sacrifiant tout pour mener à bien son combat.



L'histoire est poignante, percutante, profondément révoltante et l'alternance des points de vue apporte une grande richesse à ce récit. Quant à la plume d'Imbolo Mbue, elle est remarquable, extrêmement immersive et la prose rythmée. 



L'auteure dénonce la pollution, la corruption et le capitalisme ainsi que ses impacts dévastateurs. Mais ce roman vibrant de colère nous conte aussi l'Afrique, le quotidien de tout un peuple qui vit de la terre, ses croyances et ses traditions, ses racines liées à l'esclavage.



J'ai senti battre le cœur de Kosawa et les voix de Thula, de Bongo ou encore des Enfants résonneront longtemps en moi. Un roman choral puissant, bouleversant et édifiant.
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Voici venir les rêveurs

Voici venir les rêveurs débute aux Etats Unis juste avant l’élection d’Obama. Jende, arrivé du Cameroun quelques années auparavant, fait venir Nemi la mère de son fils Liomi, restée au pays. A partir de là, il n’a de cesse d’obtenir le droit d’asile pour lui et sa famille. Les choses semblent bien parties puisqu’après de multiples petits boulots, il décroche un emploi de chauffeur auprès de Clark Edwards, cadre chez Lehman Brothers. Sa femme, Nemi, reprend des études pour réaliser son rêve de devenir pharmacienne. Obtenir la green card, devenir de vrais américains, voilà ce dont ils rêvent. Travailleurs, sérieux, économes, ils vont pourtant déchanter. La faillite de Lehman Brothers va détruire la famille de Clark entraînant des répercussions tragiques sur le sort de cette famille africaine.



Le roman d’Imbolo Mbue évoque avec beaucoup de justesse et de sensibilité cette période cruciale de l’ Amérique. Décrivant avec bienveillance ce pays, l’auteur n’élude pas les travers d’une société égoïste et sans scrupules fondée sur la finance, mais reconnaît aussi les valeurs de liberté inhérentes à ce pays.Clark Edwards lui-même est lucide sur la vanité de sa vie. Son fils, Vince, en fait d’ailleurs exploser le carcan, refusant d’avancer dans une société dirigée par une poignée d’élus.



Le récit entremêle habilement culture américaine et africaine qui, somme toute, font bon ménage. Mais l’administration, dans sa rigide dureté, ne laissera aucun espoir aux doux rêveurs.Et c’est finalement Nemi, qui, après s’être battue comme une diablesse, en paiera le prix fort, fragilisée par sa condition de femme africaine soumise.



Dans ces temps de » trumpisation « , ce très beau roman résonne d’une étrange manière.
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Voici venir les rêveurs

Très plaisant ! Le récit, touchant, nous plonge au cœur de l'actualité, celle de la situation des immigrés, des personnes qui fuient leur pays d'origine dans l'espoir de vivre dans de meilleures conditions et qui subissent le rejet, la désillusion, la cruauté des autres...mais pas que ! Lisez le récit d'une famille qui nous narre la précarité, les sacrifices mais aussi l'entraide et l'amour.
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Voici venir les rêveurs

Lu une centaine de pages, histoire agréable et touchante avec ses références au Cameroun, Limbé etc... que j'ai apprécié

mais je devais le rendre à la médiathèque

un parcours de vie et des rêves plein la tête de ce couple ...
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Voici venir les rêveurs

Ce premier roman d’Imbolo Mbue est une merveille. C’est un roman drôle et dramatique à la fois. Les personnages sont touchants et on se sent vraiment concerné par leur sort. Leurs espoirs, leurs attentes et leurs désillusions sont parfaitement décrits. Ce couple qui a tout quitté pour se donner un avenir meilleur a quand même gardé toute sa lucidité et est resté très réaliste sur les possibilités qui leur étaient offert dans le pays. La rencontre avec la famille Edwards et avec l’Amérique c’est un affrontement de deux paradigmes, des valeurs différentes.



Ce roman nous incite à nous poser des questions sur l’argent et sa valeur. Chez les Edwards l’argent coule à flot pourtant personne ne semble être heureux. L’argent permet-il le bonheur ? La famille mérite-t-elle d’être sacrifiée au nom de l’argent ?

C’est aussi un roman sur le travail, la famille, la cohésion familiale et la recherche du bonheur.



J’ai beaucoup apprécié la trajectoire que l’auteure a choisi pour ses personnages et j’aimerais bien qu’il y ait une suite. Roman à lire !
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Voici venir les rêveurs

Jende, Neni et leur fils Liomi ont quitté le Cameroun pour rejoindre l'Eldorado américain. Pour le père de famille, décrocher la fameuse Green Card serait un premier pas vers l'intégration et une meilleure vie. Grâce à l'appui d'un cousin qui a réussi au pays de l'Oncle Sam et alors qu'il n'a pas de papiers, il décroche un poste de chauffeur d'un ponte de Wall Street. Quant à son épouse, elle poursuit ses études en espérant devenir pharmacienne.

Mais nous sommes en 2007 et la crise des subprimes va bientôt éclater. Les difficultés économiques et les obstacles pour régulariser leur situation auront raison du rêve américain.

Manichéen avec ses gentils Africains et sa milliardaire hystérique et dépressive, « Voici venir les rêveurs » sonne faux.

Le roman prend un peu plus d'épaisseur lorsque les aspirations de Jende et de Neni divergent : peut-on rester dans un pays qui ne veut pas de vous ou faut-il s'accrocher quitte à renier ses valeurs ?

Sur le thème de l'immigration et de l'exil, mieux vaut lire « Americanah » de Chimamanda Ngozi Adichie qui, malgré quelques longueurs, offre une vision tout en nuances de ces sujets.


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Voici venir les rêveurs

Pas mal cette histoire de migrantrs camerounais à New York. Je n'en dévoilerai pas le déroulement mais je suis allé au bout avec plaisir. Très humain et sans fausse sensiblerie.
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Voici venir les rêveurs

Jende est venu du Cameroun à Harlem pour vivre le rêve américain, trouver aux USA la liberté, le travail, l'argent... en un mot le bonheur.

Tout va comme sur des roulettes, sa femme et son fils le rejoignent, il est embauché comme chauffeur d'un banquier richissime, avec qui curieusement il partage deux valeurs : le travail et la famille.

Mais le bureau de l'immigration va en décider autrement et peu à peu tout ce bel édifice tombe en capilotade.



C'est donc un nouveau roman de l'immigration, un best seller qui a défrayé la chronique avant même de paraitre.

L'histoire est assez bien troussée , au prix de quelques faiblesses scénaristiques liées à une psychologie des personnages approximative. La relation entre la "famille banquier" et la "famille chauffeur" m'a paru des plus improbables, et malheureusement cette relation atypique se veut un des ressorts du roman. Pour faire passer la pilule et rendre l’homme de Wall Street sympathique, Imbolo Mbue lui fait écrire des poèmes et aimer les couchers de soleil, c'est un peu court ... Et pas de grande surprise dans l'écriture, basée sur les dialogues, aussi alerte dans les temps joyeux que dans l'adversité..



On saura apprécier cette histoire, finalement riche, et qui donne la parole à ceux qui l'ont rarement, si l'on cherche une légèreté qui est plutôt hors sujet. Ce livre est plus de l'ordre du best-seller plus ou moins plaisant, sur fond de "monde d'aujourd'hui", avec ce qu'il faut de fin "heureuse", que de la critique sociétale acide
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Voici venir les rêveurs

Voici un roman bien agréable à lire sur l’image que l'on se fait de l’Amérique et sur les désillusions de l’immigration. Imbolo Mbue, elle-même camerounaise immigrée aux États-Unis, raconte l’histoire de la famille Jonga qui part du Cameroun pour tenter de réaliser leur rêve américain. Jende, le père, aidé par un réseau de solidarité africaine, réussit à décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, banquier chez Lehman Brothers. Sa femme Neni commence des études de pharmacie tout en faisant des services pour Cindy, la femme dépressive de Clark. Plutôt bien partis dans cette aventure américaine qu’ils idéalisent avec leur fils Liomi, ils rêvent d’obtenir la Green Card. Mais nous sommes en 2008 et la crise des subprimes éclate réduisant les rêves à néant. Face à l’échec se pose la question du retour au pays. Jende, empli de sagesse, n’ayant jamais oublié d’où il venait et très attaché à sa culture africaine, se prépare à revenir à Limbé, leur ville camerounaise d’origine. Neni, elle, plus vive et plus américanisée, s’acharne à rester à New York.



Imbolo Mbue offre un roman très intéressant et bien écrit sur le regard que les immigrés peuvent poser sur l’Occident et vice-versa. L’Amérique est vue comme un eldorado, un espoir de s’élever mais on peut toucher cet idéal du doigt et tout perdre. Au-delà de cet aspect, l’auteure montre bien aussi les différences de culture et le fossé entre les classes sociales dans les rapports entre les employés africains et les nantis américains. Pour autant, le bonheur ou le malheur peuvent être communs. La critique est acerbe et à raison sur notre société où le capitalisme et la consommation sont rois.



Ce roman est de bonne facture. Les dialogues où les langues se mélangent sont savoureux et les personnages sont plutôt sympathiques même s’ils me semblent un peu caricaturaux par moment et manquent parfois de consistance. J’ai trouvé aussi que les cent premières pages étaient un peu monotones. L’ensemble reste cependant très agréable.
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Voici venir les rêveurs

"Voici venir les rêveurs", il faut comprendre ici le rêve américain, la quête d'une ascension sociale. Jende a quitté le Cameroun pour les Etats-Unis afin de devenir quelqu'un que l'on respectera parce qu'il aura réussi à améliorer ses conditions de vie et celles de sa famille. Il devient le chauffeur de Clark, un self-made man. tous les 2 vivent dans une bulle, la bulle financière de Wall Street où l'argent est la seule valeur. A l'heure où se pose la question de la répartition équitable des richesses à l'échelle des continents, le récit d'Imbolo Mbue se place en dehors de tous ces débats. Elle nous parle de façon concrète de ce monde matérialiste qui tourne sur lui-même et se satisfait de son propre mouvement. Pourtant d'autres rêves sont possibles... (par K.E.)
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Voici venir les rêveurs

C'est un premier roman. Une belle découverte. Imbolo Mbue est camerounaise, elle nous parle de Limbé, de son pays, de sa culture africaine et du rêve américain.



Jende Jonga est arrivé à New York il y a trois ans. Il est venu pour fuir la pauvreté de son pays et avoir de quoi épouser dignement sa promise Neni. Tout le monde est pauvre à Limbé et l'horizon est bouché, difficile de s'élever dans cette société et Jendé veut donner le meilleur à sa famille, une autre vie.



Son épouse Neni et leur fils Liomi viennent enfin le rejoindre. Neni a un visa d'étudiante, elle veut devenir pharmacienne, c'est son rêve car seul l'éducation leur permettra de sortir de ce monde.



Jende vient grâce à l'aide de son cousin de trouver une place de chauffeur. Il travaillera pour Clark Edwards et sa famille, un directeur de Lehman Brothers. Il gagnera plus d'argent et espère obtenir sa green card. Tout semble donc de bonne augure , mais la réalité est toute autre. Ils vivent à Harlem dans un tout petit appartement, une chambre grouillant de cafards. Cela ne décourage pas Jende et Neni car ici en Amérique tout peut changer, c'est bien un noir qui est devenu Président, non... tous les espoirs sont permis. Ils essaient de mettre de l'argent de côté, bien qu'au pays, sa famille le sollicite sans cesse.



Et arrivera la crise financière avec la faillite de Lehman Brothers, tout basculera alors...



J'ai aimé découvrir la famille de Jendé, des personnages attachants, bien décrits. L'auteur nous fait partager les us et coutumes du Cameroun, sa gastronomie bien présente. La nostalgie du pays, ses racines, un pays qui est idéalisé et décrit de façon magnifique.



On partage aussi la vision des immigrés de l'Amérique. Neni est absolument prête à tout dans l'espoir de donner une vie meilleure à ses enfants et de rester sur le sol américain.



Ce sont de courts chapitres, qui mettent en parallèle la fâmille de Jendé et celle de Clark ; la famille américaine, riche, vivant dans l'opulence et manquant sans doute de l'essentiel : les valeurs familiales, le bonheur. L'écriture est dynamique, imagée, parfumée, gourmande.



On s'attardera aussi sur les conséquences de la crise financière dans le quotidien des américains.



J'ai pris énormément de plaisir à la lecture de ce premier roman que je vous conseille vivement.



Un régal. Une plume à suivre.



Coup de coeur.






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Voici venir les rêveurs

2008, à New York. Jende a quitté le Cameroun il y a déjà quelques mois, son cousin lui a payé le billet pour venir tenter sa chance aux États Unis. Depuis, à force de petits boulots et d’économie, il a fait venir Neni, son épouse, et Liomi, leur fils. NY est pour eux synonyme d’Eldorado, puisque dans leur pays, la différence de classe leur interdisait de se marier, de vivre sereinement et d’être acceptés par leurs familles respectives. Mais la vie de migrant n’est pas toujours facile, et si le rêve est à portée de main, l’administration et ses arcanes compliquent passablement les choses. Car pour rester en Amérique, il faut obtenir un emploi et une Green Card, ou une Green Card et un emploi, car l’un ne va pas sans l’autre, mais l’un comme l’autre sont difficiles à obtenir.

Grâce au piston et sans dévoiler son problème de papiers, Jende va se faire embaucher comme chauffeur par Clark, un banquier reconnu et prospère de Lehmann Brothers. Passer des heures ensemble chaque jour dans l’atmosphère confiné d’une voiture, même de luxe, ça rapproche. Clark et Jende se parlent, essayent de se comprendre, même s’ils n’iront jamais jusqu’à évoquer leurs problèmes ni aborder ce qui touche à l’intime.



Deux mondes vont alors se côtoyer et par moment s’accepter, s’écouter, tenter de se connaître. Celui des riches américains, avec grand appartement, bonne éducation pour les enfants, chauffeur, soirées de gala, maison d’été dans les Hamptons, vacances de rêve, et le monde des émigrés, vivant à Harlem, craignant à tout moment de se faire expulser, mais qui mettent tout leur cœur et leur énergie à se faire accepter, à rentrer dans le moule pour profiter à leur tour du rêve américain.

Neni rêve de devenir pharmacien et va enfin entreprendre des études financées grâce au beau salaire de Jende. Jusqu’au jour où, enceinte de leur second enfant, Jende décide qu’elle doit arrêter et rester à la maison. Car dans la tradition africaine, l’homme est celui qui sait et qui décide, et sa femme doit respecter ses choix, même si elle n’est pas d’accord, même si en Amérique elle est en droit d’exercer son libre arbitre. Arriver et vouloir s’intégrer dans un nouveau pays ne fait pas perdre pour autant les prérogatives et les croyances de son pays d’origine. En Afrique l’homme décide, la femme obéit. A New York, Neni devra accepter et obéir, au risque de voir son rêve anéanti. La crise des subprimes est passée par là, les riches banquiers de Wall street ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et le pays a sombré dans une crise sans précédent, les mois passent, sans papiers et désormais sans emploi Jende se désespère. Certains s’en remettront, mais la famille de Jende devra certainement renoncer à ses rêves.



Imbolo Mbue nous propose une intéressante analyse des différences de classe, du choc de deux mondes en apparence si opposés, mais aussi de tout ce qui rapproche, une enfance malheureuse, les enfants, une bonne éducation, le rêve de s’en sortir. Puis vient la crise, le renoncement, la faillite, qui font prendre conscience aux plus riches de la valeur de la famille. C’est décrit ici de façon un peu caricaturale peut-être, mais qu’importe, car le rythme, l’intérêt sont là. Même si le roman semble un peu lent à démarrer, parfois un peu idyllique lorsqu’il brosse l’entente entre deux familles que tout oppose, jusqu’au moment où tout s’effondre. Et avant tout jusqu’à la fin du rêve américain, de cet espoir que l’on met dans la réussite qu’on va chercher dans un autre pays, quand on a le courage de tout quitter : famille, amis, pays.

Difficile réalité des migrants, de l’idée que l’on se fait de l’ailleurs, et pour les migrants africains où qu’ils soient, de l’aide qu’il faut continuer à apporter à la famille sans faillir, même quand la situation est difficile, car au pays tous espèrent votre réussite pour s’en sortir aussi. Excellente analyse également du poids de la famille, de la classe, de la tribu et des traditions tellement prégnants en Afrique, et exprimés avec tant de force dans les romans de Léonora Miano, quand la voix d’Imbolo Mbue se fait un peu plus légère et laisse une part au rêve et à l’espoir.
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Voici venir les rêveurs

Magnifique couverture d'une subtile simplicité : un arrière-plan africain, un tissu traditionnel, et comme posés sur celui-ci des éléments symbolisant New-York. La trame du roman est bien suggérée par ce montage. Jende a quitté sa ville de Limbé au Cameroun pour faire fortune au Etats-Unis. Faire fortune n'est pas la formule exacte, il ne se rêve pas millionnaire. Il souhaite un travail pour subvenir au besoin de sa famille et surtout pour financer les études de ses enfants. Par l'intermédiaire de son cousin Winston, il obtient une place de chauffeur auprès de Clark Edwards, banquier à la Lehman Brothers. Nous sommes en 2007, juste avant la "chute" de cette institution financière et ses conséquences désastreuses.



Jende a quitté le Cameroun pour New-York, laissant derrière lui Neni, la femme qu'il aime et leur fils Liomi. Au bout de trois ans de galère, il est parvenu à les faire venir et son bonheur serait complet s'il obtenait ses papiers et la green card tant espérée. L'auteure Imbolo Mbue, elle-même originaire de Limbé et installée aux Etats-Unis, nous décrit l'Amérique au travers du regard de Jende et Neni. Ils aiment ce pays sans vraiment le comprendre, ils en observent les us et coutumes sans vraiment les partager, un pied aux Etats-Unis, un pied au pays.



Le personnage principal n'est pas seulement le chauffeur de M.Edwards mais aussi celui de sa femme et de leurs enfants. Il devient spectateur bien malgré lui des crises qui secoue le couple et se retrouve "instrumentalisé" tour à tour par son employeur et son épouse. Il subit par contrecoup l'effondrement de la Lehman Brothers et ne bénéficie pas comme son patron d'un parachute doré.



L'auteure nous dépeint deux familles, deux fonctionnements de couple, deux univers qui se déroulent en parallèle. Les passerelles sont rares entre ces deux mondes, rares et surtout fragiles. Dans ce roman, l'intégration est une belle utopie qui se laisse approcher pour ensuite vous filer entre les doigts.



Ce roman foisonnant bruisse de dialogues savoureux en pidgin ou en anglais mâtiné de tournures africaines. Il fleure bon les bananes plantains et les beignets puff-puff. Il nous parle d'exil, d'appartenance à un pays, à un culture, de rêve de vie meilleure mais aussi du prix à payer pour l'obtenir. La tristesse affleure souvent, partiellement masquée par un verbe haut en couleur, par des chants et des danses, par des rires qui éloignent pour un temps le malheur.



Neni vous dirait sans doute si elle pouvait s'adresser à vous, lecteurs : " Il faut lire ce roman, eh ! Oh, Papa God, vous ne le regretterez pas !"
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Voici venir les rêveurs

J'ai beaucoup aimé le sujet de ce livre et la manière dont il est traité, sans misérabilisme ni pathos excessif. J'ai beaucoup aimé la première moitié, j'ai ensuite moins compris où la romancière voulait en venir, même si l'histoire reste très intéressante. Les personnages sont attachants et leur parcours ne manque pas de surprises, sans pour autant sembler particulièrement improbable. J'ai trouvé que ça manquait peut-être un peu d'émotion sur la fin, il y a une sorte de détachement un peu perturbant étant donné les malheurs traversés par le couple. Un roman qui m'a un peu laissée sur ma faim mais que j'ai trouvé intéressant et bien écrit, loin de clichés habituels sur l'immigration.
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Voici venir les rêveurs

Encensé par les médias et les blogs, j’ai pris mon courage à deux mains pour en arriver à bout. Il faut dire que la lecture a été très fastidieuse les 200 premières pages. Les dialogues étaient pour moi un peu lourds et l’histoire me semblait trop belle. Au bout des 2/3 du livre, l’intrigue devient plus réelle. Neni, le personnage principal féminin de ce roman, s’en aperçoit elle aussi. Elle a du mal à réaliser que vivre en Amérique ne suffit pas à réaliser tous ses rêves, que ce qu’elle a vu dans ses séries TV ou ses films au Cameroun ne reflètent pas réellement ce que vivent les noirs ou les immigrés aux États-Unis.



Pour résumer en deux mots, Jende veut faire vivre sa femme et son fils dans un pays où rêver est possible, réussir l’est aussi. Alors, il part le premier aux États-Unis, laisse sa famille au Cameroun et trouve un travail de chauffeur pour un cadre de Lehman Brothers. Cette année-là, des bouleversements à toutes les échelles vont apparaître : Obama devient président des États-Unis et Lehman Brothers fait faillitte entraînant une grave crise financière.



Sincèrement, j’ai failli abandonner ma lecture car comme je le disais plus haut, les dialogues et l’intrigue me semblaient surréalistes. Je trouve que cette première partie ne rend pas justice à ce livre car la suite m’a complètement happée. Je ne recherche pas forcément une histoire dramatique à toutes les pages mais cette première partie ne montre que la réussite « facile » d’un couple d’immigrés. Je me suis retrouvée comme dans mon enfance, à lire un conte pour les enfants, où on leur dit que la princesse trouvera son prince et aura beaucoup d’enfants. La réalité est bien plus complexe que cela. J’apprécie d’ailleurs que la réalité apparaisse par à coup tout au long du livre et à travers les yeux de Neni : on comprend par ce biais là toutes les difficultés d’un couple d’immigrés. Ses rêves s’évanouissent et elle s’accroche, même quand son mari baisse les bras. Sa force et son courage rend ce personnage terriblement attachant.



En bref, il faut s’accrocher à ce livre jusqu’au bout. Je ne l’oublierais pas de sitôt, car malgré mes débuts difficiles, j’ai beaucoup apprécié la morale de cette histoire.



Je remercie Netgalley et les éditions Belfond pour cette lecture.
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Voici venir les rêveurs



L’Amérique, ils en rêvent comme une terre de tous les possibles. Jende, qui à Limbé n’aura jamais d’autre avenir que son métier peu payé d’employé pour le conseil municipal et ne sera jamais reconnu comme gendre acceptable. Neni qui ne pourra jamais en tant que fille accéder aux études. Enfants sans aucun autre avenir que la misère de leurs parents.



» la possibilité d’une vie meilleure était l’apanage d’une poignée de gens bien nés, dans une ville que fuyaient quotidiennement les rêveurs comme lui. »



Grâce à Winston, un cousin devenu avocat d’affaire à New York, Jende est parti tenter sa chance aux Etats-Unis avec l’envie de devenir quelqu’un. Après des années de galère, toujours en situation irrégulière mais recommandé par un ami de Winston, il décroche un emploi de chauffeur auprès de Clark Edwards, banquier chez Lehman Brothers. Il peut enfin faire venir Neni et son fils Liomi du Cameroun.

Après un début un peu plat où la riche famille Edwards, toujours très gentille n’en reste pas moins le cliché des riches Blancs profitant de la servitude de travailleurs immigrés trop contents de gagner un peu d’argent, le roman prend un aspect intéressant avec les cas de conscience que suggèrent certaines situations scabreuses.

Certes, le célèbre adage » l’argent ne fait pas le bonheur » ne fait ici aucun doute. La famille de Jende, malgré un appartement exigu dans Harlem, des soucis avec le service de l’immigration n’en est pas moins heureuse. Neni peut suivre ses cours pour intégrer une formation de pharmacienne, Jende peut aider toute sa famille camerounaise qui ne se prive pas de le solliciter.

Par contre, Cindy Edwards, en riche femme parfaite souffre d’un manque d’amour, terrible sentiment déjà vécu dans sa jeunesse. Clark ne pense qu’à son travail en pleine crise des subprimes. Vince, son fils aîné abandonne études et monde consumériste pour trouver la Vérité en Inde. Mighty, son plus jeune fils est encore trop jeune et passe davantage de temps avec sa gouvernante.



Imbolo Mbue accroche alors son lecteur avec les destins de ces deux couples pris dans la tourmente d’une Amérique en pleine crise. Pour sauver ce qu’elles ont de plus cher, les femmes ne reculent devant rien. Les valeurs profondes et le fonctionnement d’un mariage se révèlent très différentes chez les américains et les africains.



» Le mariage entre les gens dans ce pays est une chose très étrange, Bo. Ce n’est pas comme chez nous, où un homme fait comme bon lui semble et la femme lui obéit. »



Ce qui a largement retenu mon intérêt, ce sont ces face à face : la relation de respect, d’écoute, de confiance entre Clark et son chauffeur, la connivence féminine entre Neni et Cindy puis leur opposition pour défendre leurs intérêts personnels.



J’ai aimé l’attachement aux valeurs simples de Jende, sa naïveté parfois et les idées folles de Neni, prête à tous les sacrifices pour défendre son rêve.



Dans une Amérique qui n’a plus de place pour les gens comme Jende, peut-on tout envisager pour garder ses illusions ou n’y a-t-il d’autres choix que l’acceptation?



Pour son premier roman, Imbolo Mbue propose un récit romanesque très agréable à lire sur ce rêve américain qui pousse des milliers d’étrangers à tenter leur chance dans ce pays signe de félicité. Dans un contexte bien marqué par la crise économique et l’élection de Barack Obama, avec une vision éclairée des modes de vie des deux pays, ce roman illustre parfaitement la chute des illusions du rêve américain. On parle déjà d’une adaptation cinématographique, la construction, les rebondissements, les cas de conscience en feront un film dynamique et attachant.


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Voici venir les rêveurs

« Les rêveurs » sont ceux qui quittent leur pays pour en espérant trouver ailleurs le bonheur, la sécurité et la dignité.



« Les rêveurs » sont Jende et Neni, un couple de Camerounais qui vit à New York car ils savent qu’à Limbe la vie ne sera jamais facile pour eux. Au contraire, aux Etats-Unis, la gloire est à portée de main !

Après des petits boulots, Jende devient chauffeur pour la famille Edwards. Son employeur est un riche trader et les deux hommes sympathisent autant qu’ils le peuvent malgré leurs cultures et leurs positions différentes. Neni est infirmière et étudie en même temps pour être pharmacienne.

Mais la vie peut parfois basculer, la chute de certains en entraîne d’autres… et le rêve américain s’éloigne.



J’ai trouvé du bon et du moins bon dans ce livre.

Le bon, ce sont les impressions transmises par l’auteure, notamment la nostalgie du pays, avec les différences de vie entre Limbé et New York (façon de faire les courses, atmosphère…), et la volonté de « devenir quelqu’un, cette obsession de Jende et Neni, qui veut tout simplement dire qu’ils veulent être fiers de leur vie et de ce qu’ils auront transmis à leurs enfants.

J’ai également beaucoup aimé les dialogues. Les paroles de Jende et Neni sont de temps à autres ponctuées de « eh », ce qui permet de ne pas oublier leur accent camerounais quand ils parlent, un détail que je ne pense jamais à reproduire dans mon imagination lorsque je lis d’habitude. Je me suis amusée à les entendre non avec un accent français tout plat, mais avec une musicalité colorée, ce qui rend les dialogues vraiment plus savoureux !



Par contre, je regrette que le réalisme proclamé par l’auteure dérive parfois au contraire vers le mélodrame irréaliste. Pas tiré par les cheveux, juste tiré du scénario d’un soap opéra.

Et pour tout dire, j’ai au final eu du mal à finir le livre. Il aurait peut-être mérité d’être plus synthétique, et pourtant la fin est très rapide.



Voici venir les rêveurs est un roman sur les rêves et la difficulté de les abandonner. Les choix de Jende et Neni sont cruels et chacun des deux ira jusqu’où il estimera devoir aller pour assurer le bonheur familial… en ce sens, le roman réussit son pari, car j’ai éprouvé beaucoup de compassion.



Je remercie Babelio et les éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir ce roman !
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Voici venir les rêveurs

Jende, Camerounais trentenaire est arrivé à New York dans l'espoir d'y construire son "rêve américain".

Et les choses s'annoncent plutôt bien: un bon travail, chauffeur pour M.Edwards, un riche financier; une épouse aimante, Neni qui a pu le rejoindre et suit à présent des cours à l'université pour devenir un jour pharmacien, enfin Liomi, leur petit garçon qui se réjouit chaque jour d'aller à l'école pour "apprendre" et se donner une chance de réussir comme le souhaitent ses parents.



Bien sûr ni lui ni Neni ne possèdent encore de Green Card, le sésame pour avoir le droit de rester en Amérique. Bien sûr, l'appartement de Harlem est minuscule et il n'est pas toujours facile de mettre de l'argent de côté dans l'espoir de devenir un propriétaire comme l'a fait son cousin. Mais Jende travaille dur et croit en son rêve, croit en sa vie.



M.Edwards aussi a une épouse Cindy, et des enfants Mighty et Vince qu'il aime. Et il travaille dur aussi, même s'il ne croit plus trop ni en son rêve , ni en sa vie.



La crise économique arrive. Lehman Brothers fait faillite, des scandales explosent. Et les choses changent pour les deux familles.



En parallèle du quotidien, la nostalgie de Limbé, la ville dont sont originaires Neni et Jende s'installe peu à peu au fil du récit. Quel sens donner au supermarché froid et organisé de Harlem lorsqu'on a connu le marché vivant et aux mille saveurs de Limbé? Comment comparer les bars américains, où les boissons sont hors de prix et la musique bien trop forte pour pouvoir échanger avec son voisin, avec les débits de boisson de Limbé si agréables.

C'est notamment à travers la nourriture que le lien indéfectible avec le Cameroun est mis en avant. Pour Liomi, les Cherios américains ont remplacé les Puff-Puff au petit déjeuner mais quelle fierté éprouve Neni à faire découvrir ces beignets à Mighty lorsqu'elle s'occupe de lui pendant les vacances.



Par ailleurs, la famille restée au pays ne tarde pas à se rappeler à eux. Là bas l'argent envoyé d'Amérique sert à combler les malheurs, ici il sert à acheter le bonheur. Mais les gens se trompent, Jende le sait.



Dans un style fluide et tout en douceur parsemé de phrases en pidgin délicieuses, l'auteur souligne avec talent que l'American Dream tant pour les natifs que pour les immigrés n'est pas aussi clinquant qu'il en a l'air.

La famille, l'amour, l'argent, qu'est ce qui définit la réussite et jusqu'où jusqu'où chacun de nous(au sens propre comme au sens figuré) est-il prêt à aller pour être heureux?

Un petit coup de coeur assurément!

(SP)
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Voici venir les rêveurs

Bonjour j'ai finalement abandonné ce livre à la page 205 après 4 mois ou je lisais un peu mais je lisais surtout d'autres livres car celui-là ne me donnait pas envie d'avancer en fin de compte.. Pourtant j'ai trouvé les personnages très attachants mais c'est le sujet qui coince de mon côté. Pour moi c'est un sujet trop classique, enfin jusque là où je suis arrivée, tout correspondait à ce que je m'imaginais et cela me dérange d'avoir l'impression de ne rien apprendre et m'empêche donc de continuer car cela représente une perte de temps pour moi... Peut-être que je réessayerai un autre de livre de cet auteur si le sujet est traité de manière intéressante.
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Voici venir les rêveurs

Un premier livre attachant, qui permet de voir l'Amérique par les yeux d'un couple d'immigrants bien décidé à se faire une place au soleil. Si l'écriture peut sembler un peu naïve, mais addictive, la finesse de la psychologie des nouveaux arrivants ainsi que celle de leurs riches employeurs mérite le détour.

La question qui hante ce récit est celle-ci : à quels efforts sommes-nous prêts, quels compromis, quelles compromissions nous semblent acceptables pour donner la chance d'un avenir meilleur à nos enfants?

Mais aussi, combien d'efforts pour paraître mieux que les autres, et faire partie des parvenus?

Imbolo Mbué ne porte pas de jugement, elle donne juste à voir, le pire comme le meilleur, tout en gardant un regard tendre sur ses personnages.
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