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Critiques de Imbolo Mbue (197)
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Voici venir les rêveurs

Livre envoyé par l’éditeur grâce à Babelio.



C’est une histoire contemporaine. C’est la mise en forme littéraire d’un phénomène social et géographique puissant qui s’invite dans tous les débats politiques. Voici venir les rêveurs est une histoire de migrants camerounais, les Jonga, qui essaient de se faire une place au soleil (ou presque) à New York pour y vivre, eux aussi, le rêve américain, le bonheur d’une famille unie et prospère, l’espoir d’un avenir radieux pour les enfants. Jende est arrivé en 2004 puis il a fait venir sa femme, Neni, et leur fils, Liomi, quelques années après, à force de travail acharné à l’ombre des gratte-ciel.



A New York, Jende est chauffeur pour Edward Clark, un banquier de Wall Street qui, déjà, s’alarme des politiques menées par sa banque, la désormais disparue Lehman Brothers. Neni, elle, poursuit des études pour devenir pharmacienne. Le travail est quotidien mais le jeu semble en valoir la chandelle car New York, ville-monde, offre tout à qui se donne les moyens de l’obtenir. Mais la crise des subprimes puis la crise économique remettent tous leurs projets en cause, d’autant plus qu’en ce contexte particulièrement tendu, le dossier de Jende auprès des services de l’Immigration n’avance pas. Le combat judiciaire lancé par Jende, son cousin Winston et un avocat nigérian, Boubacar, ne donne pas de solution pérenne à Jende qui demeure dans son statut d’immigré illégal.



Le premier roman d’Imbolo Mbue possède plusieurs qualités. Tout d’abord, la jeune romancière a réellement travaillé ses personnages pour leur donner toutes les nuances de la réalité. C’est d’ailleurs ce qui peut freiner, au départ, l’empathie que l’on ressent pour Jende : il est honnête mais, dans ce monde, est obligé de mentir à ses employeurs. Par ailleurs, homme africain et profondément amoureux de sa femme, il n’en reste pas moins le pater familias qui décide et dicte la conduite à tenir à chacun. Neni, elle, fait figure de femme courage, qui espère continuellement le meilleur pour sa famille et sera même prête à toutes les concessions lorsque la situation se dégradera.



La deuxième grande qualité de ce roman est la façon dont il remet radicalement en cause le rêve américain. Le titre l’annonce : ce ne sont là que des rêveurs. C’est l’illusion, l’apparence, le mensonge finalement, qui sont les valeurs de cette société. Elle attire les migrants par sa richesse mais, à la longue, ne fait plus rêver personne. Qui peut encore croire que l’Amérique réelle est celle des séries ? Elle ne fait rêver ni les migrants ni les Américains eux-mêmes : Cindy et Vince Clark en sont deux exemples. Enfin, Imbolo Mbue sait décrire ce New York des extrêmes où se côtoient les riches et les pauvres, les Américains, les migrants illégaux et les anciens migrants devenus Américains. Ville de foisonnement, elle est aussi une ville d’inégalités particulièrement marquées mais où tous vivent, retrouvant leurs habitudes et un bout de chez eux au moindre coin de rue.



S’il a des qualités évidentes et fort louables, le roman a aussi quelques défauts. Le premier d’entre eux est la simplicité de l’écriture. Imbolo Mbue choisit de recouvrir fréquemment au dialogue, ce qui est un avantage pour le rythme de lecture mais l’on regrettera l’absence de mise en perspective par l’auteur, permettant peut-être des réflexions plus profondes et plus détaillées. Par ailleurs, il est dommage que le récit cède, parfois, aux sirènes du mélodrame, facile avec ce thème, et qui, tentant de faire appel à l’empathie voire à l’émotion du lecteur, gâche quelque peu le plaisir et n’apporte rien à la dimension narrative.



Quoiqu’il en soit, ce premier roman est bon et enthousiasmant. Parce qu’il se saisit avec intelligence d’un sujet particulièrement prégnant dans nos sociétés occidentales, tâchant de saisir la complexité d’un tel phénomène en adoptant le point de vue de ceux qui, hasardant leurs vies et celles de leurs proches, choisissent de tout abandonner pour éventuellement réussir ailleurs, Voici venir les rêveurs est un témoin de notre monde et une jolie promesse pour son auteur.
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Voici venir les rêveurs

Il existe une force indéniable dans ce récit écrit avec des mots simples, et qui accapare votre esprit pour ne le lâcher qu'à la fin du livre.



Le présent et l'avenir de Jende et Neni restent incertains au quotidien.

Camerounais étant parvenus à venir vivre aux Etats-Unis, leurs journées ne sont que hantise de perdre le travail si difficilement trouvé ; travail sans lequel ils ne pourraient continuer à vivre sur cette terre rêvée ; travail qui ne tient que sur le fil du rasoir, tant que la Green Card, sésame pour vivre en règle sur le sol américain, ne leur a pas été accordé.



Grâce à son travail de chauffeur pour un homme haut placé à Wall Street, Jende arrive tant bien que mal à subvenir aux besoins de sa famille, aidée par le travail que sa femme a réussi à trouver en plus des études qu'elle mène de front pour devenir pharmacienne.



Mais même si le quotidien est assuré, Jende et Neni sont confrontés à un mode de vie tellement différent de celui auquel ils sont habitués. Maintenant le leur au travers de leur vie avec leurs amis africains qui les entourent, ils se rendent bien compte, au travers de la vie de leur patron et de sa famille, des différences qui les séparent.



L'espoir et les désillusions ont largement leur place dans la vie de cette famille Camerounaise venue chercher l'idéal de vie qui leur permettrait de vivre décemment, et de permettre à leurs enfants de découvrir tout ce que leur pays ne pourrait leur apporter.





Imbolo Mbue dépeint habilement une atmosphère chargée d'émotions, de peurs, de joie de vivre, de différences, d'interrogations. Elle nous interpellent sur les questions de l'immigration, sur les différences de classes sociales, sur l'acceptation des autres, sur les apparences. Teinté de douceur et non dénué de réalisme, cette histoire émouvante fait un état des lieux simple et sans ambigüité sur les différences de cultures, de traditions, de modes de vie, et de ce que peut être la recherche du bonheur pour les uns et les autres.



Belle découverte que ce premier roman !



Merci à Babelio et aux éditions Belfond de m'avoir permis de le découvrir.

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Voici venir les rêveurs

Merci à Belfond !

Jende Jonga est originaire du Cameroun, et souhaite devenir Américain. Il parvient à accéder au pays, à trouver de petits emplois en attendant d'avoir la carte verte. Il pense toucher à son rêve lorsqu'il décroche un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, un riche banquier. Ce travail semble être le Paradis pour Jende : non seulement ça le rapproche de son rêve d'être Américain, mais il peut désormais offrir à sa femme Neni la chance de poursuivre ses études pour devenir pharmacienne, de pouvoir offrir une vie meilleure à son fils... De leur côté, la famille Edwards, et plus particulièrement Clark, va trouver en Jende non seulement un chauffeur consciencieux, mais aussi une oreille attentive. Clark et Jende vont nouer une grande complicité, mais cela va-t-il résister aux épreuves que les deux familles vont subir ?

Voici venir les rêveurs est un roman atypique, Imbolo Mbue a une plume très particulière, à la fois très touchante et très forte. La confrontation entre ces deux familles, très différentes l'une de l'autre, nous permet d'avoir accès à plusieurs cultures et coutumes, deux moyens de réfléchir...

(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Voici venir les rêveurs

Jende part en Amérique pour gagner de l'argent. Ce camerounais étant issu d'une famille moins riche que la famille de la femme qu'il aime, il doit devenir riche pour être digne de l'épouser. Par relation, il trouve un emploi de chauffeur pour un cadre supérieur de Lehman Brothers, entreprise phare de Wall Street. Nous sommes en 2007. Les discussions entre Clark et Jende sont savoureuses car le décalage est immense entre eux. Jende apprend vite et bien, se conforme aux besoins et ne perd pas une miette des conversations téléphoniques de Clark.

Neni, la bien-aimée, et Liomi leur petit garçon rejoignent Jende à New-York. Pour Jende et Neni, l'américain (ou l'américaine) a toujours raison. Etant étrangers, ils doivent s'adapter en acceptant les règles et en se taisant. Cela va loin parfois, quand, par exemple, la femme de Clark explique à Neni avoir souffert de la misère.

Tout au long de ce roman, émaillé de scènes joyeuses et tendres, on a peur pour cette famille candide qui risque l'expulsion d'un jour à l'autre. On devine aussi ce dont la famille Edwards est capable, contrairement à Neni et Jende.

Quand les ennuis commencent, il est impossible de lâcher ce livre : vont-ils pouvoir rester ? Diront-ils ce qu'ils endurent ? Est-ce que la vie américaine aura raison de leurs valeurs ?

Jende et Neni font tout ce qu'ils peuvent et sont presque parfaits. Malgré tous leurs efforts, les dangers surgissent et les obstacles s'accumulent.

J'ai adoré ce très beau roman.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Voici venir les rêveurs

Voilà encore un roman que je vais rendre avec regret à la bibliothèque!



Dans "Voici venir les rêveurs", Imbolo Mbue évoque la crise des subprimes, l'effondrement de Lehman Brothers et la crise financière mondiale à travers les yeux, les rêves et les espoirs d'un jeune couple camerounais immigré à New York.



C'est avec un regard lucide mais empreint d'empathie que l'auteure camerounaise explore la façon dont la crise affectera la vie et les rêves de personnes issues de milieux sociaux très différents. En confrontant d'une part la vie de Neni et Jende Jonga, jeune couple camerounais immigré aux espoirs démesurés et vivotant dans un appartement miteux infesté de cafards à Harlem et, de l'autre celle d'un riche banquier de Lehman Brothers et de sa famille dysfonctionnelle, Imbolo Mbue aborde toute une série de questions très intéressantes sur l'immigration, le choc des cultures, le clash entre les rêves et la réalité, les inégalités sociales, le rapport au temps et à l'argent ou encore les relations familiales et de couple.



Thématique captivante, écriture fluide, personnages attachants... En bref: un très joli premier roman!

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Voici venir les rêveurs

Un superbe livre, avec des personnages plus complexes que ce que le début laisse présager. Ce ne sont pas de gentils africains, face aux blancs capitalistes de wall street. Mais une histoire avec des rebondissements auxquels on ne s'attend pas. Avec plein de passages savoureux.
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Voici venir les rêveurs

C’est l’histoire de Jende Jonga qui arrive aux Etats-Unis avec un visa touristique mais qui reste pour travailler. Bien sûr, il n’a pas de carte verte et sa situation est précaire. Il fait tout de même venir sa femme qui entreprend des études de pharmacie et son fils.



Nous sommes en 2007 et c’est le plein emploi avant l’élection de Barack Obama. Puis la crise des subprimes touche de plein fouet les travailleurs précaires.



J’ai aimé suivre cette famille à qui le travail ne fait pas peur jusqu’à la maladie de Jende. La façon dont ils se débattent pour garder un emploi précaire pour offrir une meilleure chance à leur fils.



L’auteur donne à voir en parallèle la famille Edwards dont le mari travaille chez Lehman Brothers, dont le fils aîné part vivre en Inde et le second souffre d’une mère alcoolique.



Tout n’est pas rose à New York. Mais au Cameroun non plus, d’où viennent Jende et sa femme. L’auteur décrit une société de caste que le couple a fui.



J’aurais aimé que la femme de Jende soit plus combative et n’obéisse pas à son mari.



Au final, une lecture sympathique mais quelque peu décevante, qui enfonce des portes ouvertes.



L’image que je retiendrai :



Celle des bons petits plats que prépare la femme de Jende pour lui, même quand il rentre à minuit.
Lien : http://alexmotamots.fr/voici..
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Voici venir les rêveurs

J’ai beaucoup aimé l’écriture et le style de ce roman. L’histoire en elle-même : le rêve américain confronté à la réalité de la vie aux USA pour les étrangers, est vraiment bien menée.

J’ai eu plus de problèmes avec les personnages.

Les Edwards sont stéréotypés : lui, qui a un poste très élevé dans une banque de Wall Street, trompe son ennui et ses angoisses devant l’imminente faillite de sa société en visitant régulièrement des escorts ; elle, sous une apparence de femme comblée, se bourre de médicaments et d’alcool pour oublier que son mariage n’est qu’une mascarade.

Quant aux Jonga, je ne sais même pas par où commencer. Déjà, je n’ai aucune compassion pour des clandestins qui pleurent parce qu’ils n’obtiennent pas les papiers en mentant aux services de l’immigration. Si Jende avait été en danger dans son pays, je pourrais le comprendre, mais il y avait un travail et une famille. La seule difficulté étant que le père de Neni refusait leur mariage parce que Jende n’était pas assez riche, et ce malgré le fait qu’il lui avait fait deux enfants.

Ensuite, Jende est un homme qui veut les avantages de la vie aux Etats-Unis sans chercher à s’intégrer. Il veut vivre comme au Cameroun, c'est-à-dire en étant le maître absolu chez lui, sans que sa femme n’ait jamais son mot à dire. Je n’ai vraiment pas réussi à ressentir la moindre sympathie pour lui.

En revanche j’ai bien aimé Neni. Au début elle est assez naïve, comme si le seul fait de vivre aux USA allait changer sa vie, puis elle prend conscience de la réalité, mais ça ne l’abat pas, bien au contraire. Elle a une force et une volonté incroyable. C’est dommage qu’elle ne soit pas capable de rejeter sa culture pour tenir tête à Jende parce qu’elle a beaucoup plus de pugnacité que lui.

Malgré l’antipathie générale que j’ai ressenti pour la majorité des personnages (à part les enfants, Liomi, Mighty et Vince), j’ai quand même plongé dans le roman en ayant beaucoup de mal à en ressortir avant la dernière page.
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Voici venir les rêveurs

Jende Jonga et son épouse Neni arrivent à New-York, ils ont quitté Limbé au Cameroun, leur terre natale, pour une vie meilleure.

Ils l’ont rêvé cette Amérique de tous les possibles ils sont émerveillés, mais une petite voix en eux ne les lâche pas, elle leur dit avec insistance que pour rester dans ce paradis il leur faut un sésame : la green card.

Jende trouve un poste de chauffeur d’un riche banquier, Edwards, et là tout semble permis, comme pour les joueurs à la loterie qui avec des si refont leur vie…

Je vous laisse découvrir la façon dont Jende obtient ce travail, le système D est efficace.

Ils voient le miracle à leur portée, ils se placent du point de vue de l’humain et ils sont prêts à tout pour s’adapter aux exigences de leur employeur.

Mais ils ne pouvaient pas prévoir la crise des subprimes et ses conséquences. Jende le prend comme un échec personnel, Neni elle vendrait son âme au diable s’il le fallait pour rester à New-York.

La famille Edwards, la femme Cindy est née pauvre et ne veut pas le redevenir et la famille Jende venue pour ne plus être pauvre vont avoir des liens de complicité, mais les déterminismes sociaux ne s’effacent pas même en Amérique…

Ces doux rêveurs nous font vivre leur histoire avec la drôlerie de l’adaptation du monde camerounais au monde américain, mais ils nous bouleversent par l’ampleur que les revers de la vie leur infligent.

Presque douze heures d’écoute pour ce livre, mais une merveille d’interprétation par Julien Chatelet, qui avec sobriété sait nous restituer les couleurs de ce roman et nous faire ressentir la dramaturgie de l’histoire.

Les dialogues ont une saveur rehaussée par cette lecture et le jeu de Julien Chatelet met en valeur l’humanisme qu’Imbolo Mbue a mis dans cette histoire.

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 20 février 2017

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Voici venir les rêveurs

Les rêveurs du beau roman d'Imbolo Mbue ce sont Jende Jonga et son épouse Neni, tous deux venus de Limbé au Cameroun jusqu'à New-York pour prendre une part du mythique rêve américain. Lorsque Jende est engagé comme chauffeur de Clark Edwards, un riche banquier, leur rêve n'a jamais été aussi près de se réaliser. Il reste à obtenir la fameuse Green Card pour devenir résidents et bénéficier définitivement des largesses du mode de vie américain. Mais, comme une vitrine rutilante dont ils envient le contenu qui leur est interdit, l'Amérique et son abondance illusoire s'éloignent à mesure que Jende et Neni s'en approchent. Le mirage trompeur se fendille au moment où éclate la crise des subprimes, en 2008. L'onde de choc économique se répercute dans la famille Edwards et le violent ricochet vient fracasser les rêves du couple Jonga. Alors que Neni risque de vendre son âme pour avoir le droit de rester aux Etats-Unis, Jende subit les évènements comme une défaite personnelle.



Tout sonne juste dans ce roman poignant qui vibre d'humanité ! Aucune concession n'est faite à la facilité, ni au manichéisme. Les changements de situation font évoluer les personnages et leurs réactions, souvent inattendues, les montrent dans toute leur complexité. L'histoire est construite de telle manière que, progressivement, par petites touches révélatrices, les décalages culturels et sociaux entre la famille Jonga et la famille Edwards apparaissent comme des failles infranchissables. Si des liens de complicité se nouent entre Jende et Clark, entre Neni et Cindy, il n'en reste pas moins que chacun, même en Amérique, a une place assignée par sa naissance. Le personnage de Cindy est à ce titre particulièrement émouvant et significatif : née pauvre et devenue riche par son mariage, elle reste obsédée par la terreur de "dénoter" dans la société fortunée où elle évolue désormais.



"Voici venir les rêveurs" est porté par une belle énergie, généreuse et sensible, qui, malgré tous les désenchantements, ne laisse pas le désespoir l'emporter. La force inaltérable des rêveurs est de pouvoir sans cesse reconstruire de nouveaux rêves sur les ruines des précédents. Le roman d'Imbolo Mbue en témoigne de très gracieuse et juste manière.





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Voici venir les rêveurs

Le rêve américain



Qui sont donc ces rêveurs? Jende, un camerounais de Limbé qui veut fuir la misère et le désespoir de son pays natal, un homme qui rêve de l'Amérique et part à New-York tenter sa chance. Au bout de deux ans, il parvient à faire venir sa femme Neni et leur fils Liomi. Sa femme va entreprendre des études de pharmacie. Jende rêve d'obtenir la Green Card et de devenir un vrai américain.



Jende réussit à se faire embaucher comme chauffeur de Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers à Wall Street mais il va devoir vivre avec le spectre de l'expulsion car son autorisation de séjour ne dure que trois mois ensuite ils vont devenir des clandestins, des demandeurs d'asile.

Jende et Neni forment un couple volontaire, excessivement travailleur qui économise pour l'avenir, notamment pour financer les études de leurs enfants tout en envoyant régulièrement de l'argent à leur famille restée au pays qui les sollicite sans cesse "persuadés que les rues d'Amérique étaient pavées de dollars" .



Jende considère que l'Amérique est le meilleur pays du monde et qu'Obama sera un grand président (nous sommes en 2007 à la vieille de la crise des subprimes).

Une belle complicité va s'installer entre Jende et Clark au gré des discussions entre les deux hommes dans la voiture. Jende va se rendre compte que son patron est un homme en permanence stressé, inquiet pour la situation financière du moment, un homme qui vit aussi des difficultés familiales avec une épouse Cindy qui lui reproche de faire passer sa carrière avant sa famille et qui ne manque pas de blessures secrètes. De plus Vince, le fils aîné des Edwards, rejette le mode de vie de ses parents et va partir vivre en Inde. Jende est aussi le chauffeur de la femme et des fils de Clark, il vit donc de très près les problèmes de cette famille, il va même être pris à partie et manipulé, ainsi que Neni, par les deux époux.



Mais arrive le jour où tout bascule avec l'effondrement de la banque Lehman et la terrible crise économique qui frappe le pays...



Ce roman est dans la parfaite lignée d'Américanah de la nigériane Adichie Chimamanda Ngozi et du roman de Taiye Selasi, elle aussi d'origine nigériane par sa mère, Le ravissement des innocents.

Voici venir les rêveurs est aussi passionnant que Le ravissement des innocents et ne comporte pas les longueurs qui m'avaient gênée dans Américanah.



Cette saga familiale d'émigrés camerounais est le premier roman d'Imbolo Mbue qui a elle-même parcouru le même chemin que son héros, elle a certainement dû puiser dans son propre vécu pour retranscrire le regard d'immigrés africains sur les américains.

L'écriture fluide rend la lecture très agréable. La couverture est particulièrement bien réussie avec des symboles représentant New York sur un fond d'imprimé africain.

Ce roman foisonnant est riche en dialogues savoureux, en couleurs, en odeurs, en bananes plantains et beignets...

Choc des cultures, difficultés de l'exil et de l'intégration sont traités d'une façon poignante.



Ce titre a fait partie de la première sélection du prix Fémina Etranger
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Voici venir les rêveurs

Jende, immigré clandestin aux Etats-Unis, veut un emploi plus stable pour subvenir aux besoins de sa famille et obtenir la fameuse carte verte qui fera de lui un citoyen américain à part entière. Il est recommandé auprès de M. Edwards, banquier chez Lehman Brothers, pour devenir son chauffeur. Ces hommes évoluent dans des milieux radicalement opposés mais pour autant, tous deux traversent des difficultés et nouent une relation de complicité. La crise financière de 2008 arrive et met en péril les deux hommes… Une histoire originale pour ce premier roman qui décortique habilement les relations humaines et familiales.
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Voici venir les rêveurs





Ce premier roman est celui que j’ai le plus attendu de la rentrée littéraire de 2016. D’aucuns diront que le thème est vu et revu, mais il exerce une attractivité indépassable. Voici venir les rêveurs raconte l’emprise du rêve américain sur une famille camerounaise, dans un récit attachant et drôle.

(...) Le premier roman d’Imbolo Mbue est excellent, fait de personnages attachants, drôles, carrément naïfs, et écrit d’une manière très fluide et rythmée par paliers. Il se lit très facilement et brasse des thèmes intéressants, comme la réussite sociale et ses marqueurs, l’émancipation féminine de Neni, l’acculturation, l’espoir aveugle en l’école et en l’« égalité des chances » (qui constitue une oxymore en soi). Il décrit bien l’envoûtement aveuglant des immigrés qui veulent rester coûte que coûte, car ils prennent naïvement comme exemple Obama, un homme noir qui est devenu président… Ils n’ont pas compris que la classe dominante évolue en circuit clos dans lequel on n’entre pas facilement.



L'article entier sur Bibliolingus.fr

http://www.bibliolingus.fr/voici-venir-les-reveurs-imbolo-mbue-a126925628
Lien : http://www.bibliolingus.fr/v..
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Voici venir les rêveurs

Partir aux États-Unis d'Amérique, y faire venir sa femme et leur fils Liomi, voici le rêve de Jende. Imbolo Mbue, originaire comme son héros de Limbé, ville côtière du Cameroun entraine le lecteur dans quelques années de la vie de cette famille camerounaise à New York. Au fil des pages, le lecteur tremble, se réjouit, doute, espère, perd le moral, se fâche, se ressaisit avec Neni et Jende. Nous partageons les moments heureux, les désillusions, la combativité du couple, et rencontrons avec eux les Edwards et leurs enfants Mighty et Vince, William, Boubacar, Leah, Fatou, Betty, Anna, Natacha, hommes et femmes qui jalonnent et influent le parcours des protagonistes.

Traduit de l’anglais, « Voici venir les rêveurs » fait percevoir avec lucidité au lecteur la complexité des situations et la difficulté des choix liés à la migration économique illégale. Comme le dit Natacha auprès de laquelle Neni cherche conseil « Ne pensons pas tout le temps à désigner les choses comme étant bien ou mal ». L’auteure camerounaise qui vit aux Etats-Unis crée des êtres attachants, elle nous les rend proches avec leurs qualités et leurs défauts. C’est avec plaisir que j’ai tourné les pages de ce premier roman d’Imbolo Mbue. Merci à Babelio et aux éditions Belfond de m’avoir permis de le découvrir.

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Voici venir les rêveurs

Les personnages de Jende et de sa femme Neni sont particulièrement attachants. Ce sont des gens simples, sensibles, serviables, ouverts et fidèles. Débarqués aux Etats-Unis, ils découvrent avec une naïveté touchante le monde de l'entreprise et de Wall Street en particulier. Venus d'un village pauvre du Cameroun, ils espèrent avoir une petite part du rêve américain. Non pas pour faire fortune mais, simplement, pour pouvoir vivre dignement et donner un meilleur avenir à leur jeune fils.



Mais dans cette Amérique de tous les possibles, il y a peu de place pour Jende et sa famille. Entre la discrimination raciale, les emplois précaires et la lutte acharnée pour obtenir la Green Card qui donnera le statut de résident permanent, la vie quotidienne est bien difficile. La famille vit dans le stress et la peur permanente d'être expulsée sans préavis.



À travers le regard de Jende, le lecteur assiste en direct à l'effondrement de Lehman Brothers, à la faillite et aux pertes d'emplois qui s'ensuivront. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une façon originale de revenir sur ces événements qui ont touchés l'économie mondiale, tout en leur donnant un visage humain à travers le personnage de Clarck Edwards. En abordant les choses de cette façon, Imbolo Mbue nous invite à porter un regard différent sur notre société et à s'interroger sur les valeurs qu'elle véhicule.



Voici venir les rêveurs est un roman profondément humain et qui met en scène des personnages touchants et bouleversants. Il traite à la fois des traditions (les valeurs familiales, du travail, de l'honneur) et de l'actualité, en nous montrant deux univers qui tentent de se rapprocher mais qui ne font que se croiser.



L'écriture est agréable et nous place au plus près de ce que vivent les personnages. Malgré une réalité crue et difficile, ça reste un roman positif et rempli d'espoir. Un très beau roman à lire absolument !
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Voici venir les rêveurs

"Voici venir les rêveurs" est à mon avis le livre qui va faire parler de lui et j'espère du fond du coeur, que vous allez l'apprécier autant que moi. Je dis ça parce que rien qu'en lisant le titre, ça donne déjà le ton et si on s’arrête deux secondes sur la couverture, on peut facilement imaginer le dépaysement que nous promet ce magnifique roman avec la famille Jonga qui décident de quitter le Cameroun, Limbé, pour vivre le rêve américain. Sauf que voilà, la carte verte est loin d'être facile à obtenir et va falloir trouver une solution pour ne pas se faire expulser.

En attendant, on suit Jende, le chef de famille qui se fait embaucher comme chauffeur privé pour la famille Edwards, une riche famille blanche ; toujours avec cette peur au ventre que l'on découvre sa situation irrégulière mais stable, car il est tout de même bien payé, ce qui lui permet de faire d'énormes économies même s'il doit encore rester dans ce petit appartement miteux remplie de cafards. On assiste tout comme Jende en tant que chauffeur privé à la vie de cette riche famille au sein même de la voiture. Entre les disputes, les appels téléphoniques, les échanges avec les enfants, les soupçons etc...Jende se rend compte que l'argent ne fait pas tout et l'essentiel se perd. Pis, nous avons sa femme, Nenie, qui, depuis le Cameroun rêve d'être comme toutes ces femmes américaines qui remplissent les magasines ou qui passent à la télé, quitte à acheter de la fausse marque. La femme du chauffeur doit être au top. Pour elle, il est inconcevable de retourner au pays. Mais à côté de ça, Nenie, ne s’éloigne pas de son projet d'être pharmacienne et pour ça, suit des cours intensifs à l'université. D'ailleurs, elle fait partie des meilleurs. Et enfin, il y a Liomi qui commence à être un vrai petit américain. Ils sont tous les trois bien entourés avec les amis africains du quartier. Musiques, ambiance, plus belles sapes, les palabres, la nourriture, tout y est pour ressentir l'Afrique tout en restant à New-york ; mais la réalité va les rattraper et ce rêve américain va les achever. C'est dans les moments de doutes, de peur, que l'on ressent le manque du pays. Quitter sa terre natale en difficulté pour venir souffrir dans un autre avec un parcours épineux, avec le risque de revenir en arrière.

J'ai beaucoup, beaucoup apprécié la plume de Imbolo Mbue qui nous immerge totalement dans ce rêve américain, symbole de réussite, qui fascine beaucoup d'immigrés, mais, par là aussi, nous montre l'envers du décor sans cette fameuse green card. Un peu dans le style qu' Americanah de Chimamanda Nzogi Adichie que je n'ai pas encore lu, Imbolo Mbue met en avant la différence des classes sociales et de cultures ainsi que la place de la femme africaine auprès de son époux. L'homme a toujours le dernier mot quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse. Mais surtout, l'auteure nous fait comprendre qu'il faut finalement beaucoup de détermination, faire beaucoup de sacrifices et surtout avoir un sacré mental pour s'accrocher à son rêve ; être tout simplement un citoyen américain ou autre, sans cette peur de se faire expulser à tout moment. Alors, oui, ce livre n'a pas été écrit à la légère pour juste passer un bon moment. Le message est clair et net.
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Puissions-nous vivre longtemps

Kosawa, petit village du Cameroun, se meurt, pollué par l'extraction du pétrole par la compagnie pétrolière américaine Pexxon. Après un scandale, cette dernière s'engage à apporter des réparations au village, mais cela n'engage que sa parole !



Dès lors la jeunesse de ce village décide de tout faire pour défendre l'avenir de leurs terres et Thula, un jeune femme intelligente, déterminée est prête à y consacrer sa vie avec tous les risques que cela signifie.



Ce combat s'apparent à une belle utopie car que peut faire une petit groupe de villageois (pot de terre) contre une grosse multinationale qui a soudoyé le gouvernement en place et sa police (pot de fer) ? Que peut faire un peuple face à la corruption, à la recherche de toujours plus de profit où l'on fait peu de cas de l'humain ?



J'ai énormément apprécié ce roman qui nous montre qu'il y a toujours de l'espoir dans l'inconscient collectif mais pour les causes perdues, qu'il est bon de voir les jeunes avec des idéaux et s'engager pour que ceux-ci s'accomplissent, de les voir prêts à se battre pour garder leur identité, leur patrimoine, leurs traditions.



J'ai aimé le leadership de cette jeune Thula, par ailleurs snobée par les anciens, qui renonce à sa vie pour la cause et qui est toujours en recherche de moyen pour faire avancer de manière positive la cause.



Ce roman met en exergue une décolonisation qui n'est pas terminée et qu'il est temps que les différents pays africains s'unissent, marchent main dans la main pour sortir de l'impérialisme occidental. Mais ils devront faire attention à ne pas passer sous la coupe d'un autre grand colonisateur émergeant : la Chine. Et les chefs d'Etat sont -ils prêts à renoncer à leurs avantages au profit de leur nation, de leur peuple ?
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Voici venir les rêveurs

VOICI VENIR LES RÊVEURS de IMBOLO MBUE

New York 2007, Jende Jonga, immigré illégal camerounais à force de travail et d’économies a réussi à faire venir Neni, son amoureuse et son fils. Par relation, il va trouver un job de chauffeur très bien payé et Neni va pouvoir suivre ses cours pour préparer pharmacie. Tout se présente bien, mais 2008 arrive avec la crise des subprimes et obtenir la « Greencard » pour travailler légalement s’avère plus compliqué que prévu. Jende pense sérieusement à repartir au Cameroun où ses économies en dollars lui permettront de très bien vivre, mais Neni voit d’un mauvais œil ce retour synonyme de fin d’études, fin de liberté et retour sous la coupe de la famille et la belle famille à faire l’esclave au pays.

Très belle histoire, une plume simple et fluide, absence de manichéisme, tout pour me plaire.

IMBOLO MBUE est une une camerounaise anglophone, et elle a obtenu le prix Faulkner Pen award 2017 pour ce livre.
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Voici venir les rêveurs

L'Amérique est elle cette terre promise où chacun peut obtenir la vie dont il rêve ? Après avoir quitté le Cameroun qui ne lui offrait aucune perspective d'avenir, Jende Jonga a émigré aux Etats Unis et a travaillé dur pour pouvoir y faire venir sa femme et son fils. Plein d'espoir dans ce pays qui vient d'élire un Président d'origine africaine, Jende parvient à obtenir un emploi de chauffeur pour un cadre de Wall Street et il va pouvoir ainsi financer les études de pharmacie de son épouse qui rêve de s'intégrer dans la société américaine et travaille pour ce faire d'arrache pied.

Les Jonga vont entretenir avec la famille qui les emploie des relations affectives qui dépasseront le cadre strictement professionnel mais la crise des subprimes et la chute de Lehman Brothers mettront en péril ce fragile équilibre et contraindront les Jonga à renoncer à leur rêves.

Avec beaucoup de finesse, Imbolo Mbue décrit la vie quotidienne de ces familles prêtes à toutes les compromissions pour rester dans un pays qui restreint leur accueil . Les scènes cocasses ou tragiques se succèdent et quand la crise économique fait rage, nul n'est épargné même ces riches cadres auxquels tout souriait dans le monde d'avant.

Un beau roman qui éclaire sur les drames intimes de ces immigrés en quête d'une vie meilleure et qui se termine sur une note d'optimisme avec un nouveau départ pour ces personnages attachants qui ont fait vibrer le lecteur au fil des aléas de leur vie quotidienne.
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Puissions-nous vivre longtemps

Depuis très longtemps, les auteurs africains peuplent mes lectures. Les femmes, les mères, exercent une fascination nourrisant l'affectivité sensible qu'elles portent avec force courage détermination sur leur entourage. Les hommes le savent, sans elles le partenariat se révèle compliqué. Elles demeurent le pilier central de l'unité familiale dans les pays africains subissant les guerres et les misères dévastatrices liées aux soubresauts politiques: l'avidité du monde entier pour la possession des richesses africaines. Les mères, les tantes, les soeurs, toutes portent à bout de bras la famille entière et la communauté qui en dépend. Elles relèvent fièrement la tête, en taisant leurs griefs intimes de la vie commune pour défendre en premier le bien commun quand celui-ci est menacé.

Imbolo Mbue: Puissiez-vous vivre et nous éblouir longtemps de votre talent.
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