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Citations de Iouri Tynianov (86)


Iouri Tynianov
Les mots humains ont toujours un sens insolite : parlant d'une foule d'un millier de gens, on pouvait dire " il n'y a personne ".

LA MORT DU VAZIR-MOUKHTAR.
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Iouri Tynianov
La destinée des hommes d'intelligence est de passer la plus grande partie de leur vie avec des imbéciles.

LA MORT DU VAZIR-MOUKHTAR.
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Iouri Tynianov
Tous les malheurs véritables naissent de la crainte de malheurs imaginaires.

LA MORT DU VAZIR-MOUKHTAR.
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Déjà au siècle dernier le mot " trahison " semblait emprunté à une ode ou à quelque tradition lointaine. Déjà au siècle dernier, Mickiewicz avait remplacé le nom de " traître " par celui de " renégat ". [...] Le mot de " trahison " était devenu un terme militaire que l'on appliquait uniquement aux gens qui ne trahissaient qu'une fois : une double trahison passait déjà à la catégorie des affaires diplomatiques.
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Sans feu ni lieu, il n'a que son cœur qui va et vient comme un pendule, un coup vers la jeunesse, un coup vers la vieillesse.
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C'est ainsi que commença la vie du lieutenant Kijé. Au moment où le scribe avait copié l'ordre du jour, le lieutenant Kijé était un lapsus, une faute, rien d'autre. Une faute qui aurait pu passer inaperçue et se serait noyée dans un océan de papiers, et comme cet ordre du jour n'avait rien qui retînt l'attention, il est peu probable qu'un historien des temps futurs l'auraient jamais repris.
L'œil vétilleux de Paul Ier l'avait tiré du néant, et en modifiant son orthographe, lui avait donné un semblant de vie : la faute devenait un lieutenant sans visage, mais possédant un nom.
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C'était un vieux routier ; sa tête dure et argentée n'était pas habituée aux réflexions à longue portée, mais savait prendre le tournant quand il fallait. Il était déjà dans la Carrière du temps de Catherine II. Puis il avait été secrétaire du Chapitre des Ordres sous Paul Ier : c'est là qu'il avait étudié ce tourbillonnement humain qui a pour nom : politique.
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En conséquence, Messieurs les Marchands ont associé leur honneur au cours de la bourse, un cours avantageux, bien sûr. Je me demande s'ils ne vont pas aussi faire coter les châtiments corporels.
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En Perse, un tapis est un meuble, et un café le journal. La cadi — le juge — qui vient d'entrer est une page officielle et sévère ; ces deux petits vieux qui sirotent leur thé, des échos pour rire, ils fument leur narguileh ; ce marchand-ci, ce sont les faits du jour ; celui-là, un peu plus gros, une réclame.
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Tout autour de lui, les gens croupissaient dans l'immobilité ; bien malgré lui, il les regardait de haut, en homme qui avait beaucoup voyagé et par conséquent beaucoup oublié. Eux, ils n'avaient rien à oublier.
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L'aide de camp savait, comme tout le monde au palais, que l'empereur était en colère. Mais il savait aussi que la colère se cherche des raisons et que plus elle en trouve, plus elle s'enflamme.
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- J'ai vu une femme qui portait un petit papier au coude, même un peu plus haut, tenu par une ficelle. Qu'est-ce que c'est ?
- Des sentences coraniques.
- C'est ce que je me suis dit, enchaîna le docteur, ravi. Des amulettes.
Le Grand Eunuque le regarda et sourit.
- Du Coran des femmes, docteur.
- Des femmes ?
- Sa Majesté a chargé Mahmud-Mirza de rassembler et de transcrire le Coran des femmes. Il diverge en bien des points de celui des hommes.
[...]
- Dites-moi, s'il vous plaît, demanda le docteur, y a-t-il des divergences, dans le Coran des femmes, en ce qui concerne les ablutions ?
- Oui, dit Mirza-Yakoub en regardant par la fenêtre.
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On présente du vin et des galettes anglaises, blanches comme neige, dures comme pierre, et dépourvues de goût. Mais elles viennent d'Angleterre, elles ont voyagé longtemps et de ses fortes dents, le colonel les brise lentement.
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Le Vazir-Moukhtar * existait encore. Un kébabtchi * du quartier de Shimroun lui avait brisé les dents de devant, quelqu'un avait envoyé un coup de marteau dans ses lunettes et l'un des verres lui était entré dans l'œil. Le kébabtchi avait enfoncé sa tête au bout d'une perche ; elle était beaucoup plus légère que son panier de petits pâtés et il secouait sa hampe improvisée.
Le kafer * était responsable des guerres, de la famine, de la tyrannie des chefs, des mauvaises récoltes. À présent, il voguait au-dessus des rues et, du haut de sa perche, riait de toutes ses dents brisées. Les gamins le visaient avec des pierres et atteignaient leur but.

(*n. b. : Vazir-Moukhtar = ministre plénipotentiaire,
kébabtchi = vendeur de viande
kafer = infidèle)
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C'est ainsi que commença la vie du lieutenant Kijé. Au moment où le scribe avait copié l'ordre du jour, le lieutenant Kijé était un lapsus, une faute, rien d'autre. Une faute qui aurait pu passer inaperçue et se serait noyée dans un océan de papiers, et comme cet ordre du jour n'avait rien qui retînt l'attention, il est peu probable qu'un historien des temps futurs l'aurait jamais repris.
L'œil vétilleux de Paul Ier l'avait tiré du néant, et en modifiant son orthographe, lui avait donné un semblant de vie : la faute devenait un lieutenant sans visage, mais possédant un nom.

(Так началась жизнь подпоручика Киже. Когда писарь переписывал приказ, подпоручик Киже был ошибкой, опиской, не более. Ее могли не заметить, и она потонула бы в море бумаг, а так как приказ был ничем не любопытен, то вряд ли позднейшие историки даже стали бы ее воспроизводить.
Придирчивый глаз Павла Петровича ее извлек и твердым знаком дал ей сомнительную жизнь - описка стала подпоручиком без лица, но с фамилией.)
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Alexandre Ier, le jongleur de l'Europe, qui connaissait parfaitement toutes les lois de l'équilibre, écrivait dès 1817 dans ses instructions à Ermolov : " Il est naturel que l'Angleterre souhaite que toutes les vues et les pensées du gouvernement persan soient tournées vers le Nord, et qu'elle éveille sa suspicion à notre égard, afin de détourner son attention du Sud. "
L'Angleterre ne songeait pas à la Perse, mais à l'Inde. Alexandre ne songeait pas à la Perse mais au Caucase. Quant à la Perse elle-même, c'était un billet à moitié effacé, mais un billet de banque.
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Connait-il la puissance du vin ? Du vin qui efface d'un coup d'éponge l'illégitime dessin qui maquille les visages ?
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Si petit soit un palais et si plein soit-il d'objets de toute espèce, il a toujours l'air d'une auberge et ses murs, recouverts en hâte de tapisseries, sont nus. Dans le meilleur des cas, les objets consentent, comme de vieux domestiques, à servir à vie les clients, car les palais n'ont pas de propriétaires, rien que des clients.
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Un soldat, c'est aussi un homme, et ça, on a tendance à l'oublier.
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Dans le malheur, il n'est d'ami sur terre ni aux cieux
Et l'aide ne vient pas plus de l'enfer que de Dieu.
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