Citations de Isaac Marion (118)
Dans ma tête, je suis éloquent ; je grimpe des échafaudages complexes de mots afin d'atteindre le plafond des cathédrales les plus hautes et y peindre mes pensées. Mais quand j'ouvre ma bouche, tout s'écroule. A ce jour, mon record s'établit à quatre syllabes avant que...quelque chose...coince. Et il se pourrait bien que je sois le zombie le plus bavard de cet aéroport.
J'ai commencé à me poser la question de mes origines. La personne que je suis maintenant, ce suppliant qui avance à tâtons, en trébuchant... Suis-je issu des fondations de mon ancienne vie ou me suis-je levé d'entre les morts avec une ardoise vierge ? De quoi ai-je hérité et qu'est-ce qui est ma propre création ? Ces questions, longtemps restées à l'état de rêvasseries, semblent avoir pris un caractère plus pressant. Suis-je fermement enraciné dans le monde d'avant ? Ou puis-je choisir de m'en écarter ?
Nous verrons bien ce qui arrivera quand nous dirons oui face à ce monde atteint de rigidité cadavérique qui ne sait que dire non.
Les miracles, ça n'existe pas. Il n'y a que la cause et l'effet, les rêves et la réalité, les Vivants et les Morts.
Toutes les vacheries que les gens se font... Si ça se trouve, tout ça n'est qu'un moyen d'étouffer sa propre voix. D'éliminer une bonne fois pour toutes tes souvenirs sans avoir besoin de se tuer
S'agit-il d'un placebo ? D'une illusion optimiste ? Quelle que soit la réponse, je sens que la platitude de mon existence est bouleversée. Des collines et des vallées se forment dans le paysage de mon coeur.
Avant, quand j'étais vivant, je n'aurais jamais pu faire ça. Ne pas bouger, observer le monde sans penser à rien. Je me souviens vaguement qu'il fallait faire des efforts, respecter les objectifs et des délais, avoir de l'ambition. Maintenant, je vais où le tapis roulant me porte. Arrivé au bout, je fais demi-tour et je le prends dans l'autre sens. Le monde s'est considérablement simplifié. C'est facile d'être mort.
Peut-être que nous sommes éternels, je ne sais pas. Pour moi, l'avenir est aussi flou que le passé. Seul le présent semble m'intéresser, et encore. La mort m'a rendu plutôt zen, en fait.
Nora can feel her own hunger slowly consuming her loftier concerns, grinding layer after layer off the hierarchy of needs. The grand pyramid of a fully realised life eroded long ago into a practical trapezoid, and may soon collapse to the baseline of an animal.
But the man is intrigued. The bodies resemble him in shape, but like the ones by the river there is a fundamental difference that goes beyond the condition of their flesh. It's the same chasm that separated him from the gorl in the woods, but yawning in the opposite direction.
An insight begins to bubble in his head.
Dead.
The bodies are dead and the girl is...alive.
He tilts his head and frowns. Then what am I?
- I have to pee, she announces and hops out of the car.
- Not alone. I'll go with you.
- I'm twelve, Mom.
- Rapists don't check ID.
She looks at her brother. It's a strange feeling, being judged by a child. He's seven years old; where the hell did he get a moral compass?
In the deep, wild grass, small living things creep around the dead man's face, eager to eat it and return it to the soil. Their faint clicks mingle with the rush of the wind and the screams of the birds and the roar of the river that will wash away his bones. Nature is hungry. It is ready to take back what the man stole from it by living.
But the dead man opens his eyes.
Ils sont tout près, et ils sont nombreux.
Là, sur le toit baigné de soleil du dernier avant-poste de l'humanité, nous contemplons notre monde désespérément et irrémédiablement condamné à un changement rapide, et nous chantons:
Nothing's gonna change my world. Nothing's gonna change my world.
Je me souviens du désir, de cet appétit insatiable qui dominait ma vie et celle de tout mon entourage. Dans ces moments-là, je suis content d'en être libéré. Il y a moins de problèmes aujourd'hui. Mais la perte de la plus fondamentale des passions humaines pourrait bien illustrer tout ce que nous avons perdu d'autre. Tout est plus tranquille. Plus simple. Et ça confirme, si besoin était, que nous sommes bien morts.
Que reste-t-il de nous ? gémissent les fantômes, dans l'ombre de mon subconscient. Pas de pays, pas de culture, pas de guerre, mais toujours pas la paix. Qu'est-ce qui constitue l'essentiel, alors ? Qu'est-ce qui se tortille encore dans nos os quand on a enlevé tout le reste ?
Il n'y a pas de règle pour la façon dont est censée se dérouler une vie, Perry. Pas de monde idéal à attendre. Le monde est toujours ce qu'il est sur le moment, et c'est à toi de décider comment tu comptes t'y adapter.