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Critiques de Isabelle Dangy (31)
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Les nus d'Hersanghem

Cette petite ville d’Hersanghem, Arakelian la parcourt avec un oeil attentif, curieux de l’instant saisi, autant que de ce que cache une scène au delà des images, de l’histoire, de la géographie, des légendes ou simplement des vies occultes, balayées par le temps. Ces instants volés au présent sont destinés à son amie, restée à Marseille et peu motivée à le rejoindre. Ce qui était au départ une sorte d’argumentaire en images pour la persuader devient une quête plus profonde.



On visite ainsi les hauts lieux de la commune, et on découvre avec l’auteur des fantômes dans les placards. Et pour ajouter à l’ambiance particulière, la fête du carillonneur se prépare, alors qu’un incident bizarre bloque le trafic du chemin de fer voisin, et que les citoyens s’étonnent de ce vacarme soudain, un bruit assourdissant qu’ils ne parviennent pas à identifier clairement …



Les nus ? On en croise, des nudités intimes, ou exposées, sans ostentation, car elles font partie des rituels quotidiens ou plus confidentiels. Retenons cependant un magnifique défilé de protestations d’un groupe en effet fort peu vêtu.



Deuxième roman original, (le précédent en 2019, Le Passage avait obtenu le prix Goncourt du premier roman) tant par son contenu que par sa forme. Une très belle écriture, l’art de suggérer des ambiances très diverses et même cette bonne idée de proposer deux codas.



217 pages Le Passage 13 janvier 2022

Sélection POL 2022


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Les nus d'Hersanghem

Grégoire Arakelian a été nommé greffier au tribunal d'Hersanghem, ville fictive du nord de la France qu'il découvre et photographie au gré de ses promenades. Il envoie ses clichés à sa fiancée Marie restée à Marseille – le couple bat de l'aile mais Arakelian aimerait la persuader de la rejoindre. Il va se prendre à son propre jeu et essayer de pénétrer plus profondément dans les arcanes de la ville, entraînant le lecteur avec lui, d'autant plus que la grande braderie de la fin juillet bat son plein. Au passage, on rencontre quelques personnes déshabillées qui justifient le titre. ● L'hommage à Pérec, auteur de prédilection d'Isabelle Dangy auquel elle a consacré sa thèse, est évident et se voit dès la page de dédicace. Mais est-il vraiment pertinent d'écrire en 2022 un roman à la Pérec ? Ce roman essentiellement descriptif m'est tombé des mains. La ville fictive d'Hersanghem nous est décrite sous toutes ses facettes mais à vrai dire on n'en a pas grand-chose à faire… Certes, le style est remarquable, mais cela ne fait pas tout… ● Pour résumer mon sentiment sur ce livre, je dirai qu'il est extrêmement bien écrit et extrêmement ennuyeux. ● Je vous conseille plutôt le troisième roman d'Isabelle Dangy, véritablement narratif celui-là, même si la référence à Pérec y est aussi présente : Les Ondes (2023) ; il se passe aussi à Hersanghem et on y retrouve les mêmes personnages secondaires mais il est bien plus agréable à lire.
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Les ondes

Jean Witold et Florence Leleu tombent amoureux alors qu'ils ont déjà chacun un enfant d'une union précédente. Sidonie est la fille de Florence et Nestor le fils de Jean. Les deux enfants sont élevés comme frère et soeur sur l'île de la Réunion bien qu'ils n'aient aucun lien de parenté. A mesure qu'ils grandissent les deux enfants éprouvent de plus en plus de sentiments l'un envers l'autre et finissent à l'adolescence par entretenir une relation amoureuse. Mais autant Sidonie est sérieuse et posée, autant Nestor est dissipé et volage. Pourtant leur relation, qui se brise régulièrement, renaît toujours de ses cendres. Si Nestor est aussi instable dans ses études et ses premiers pas professionnels, Sidonie se passionne pour ses études d'histoire et notamment pour la bataille d'Hersanghem sur laquelle elle fait son mémoire de Master. Elle se fait même nommer professeure suppléante au lycée d'Hersanghem. de cette ville est originaire la branche paternelle de sa famille, qu'elle ne connaît pas car son père s'est suicidé lorsqu'elle avait trois ans et sa mère a coupé les ponts avec sa belle-famille. Sidonie va essayer d'en savoir plus sur cette partie de sa famille, et notamment sur sa grand-mère, qui a abandonné son père à sa naissance. ● Ce qui frappe d'abord, ce sont les allusions à Paul et Virginie de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre : Paul et Virginie aussi, sans lien de parenté, ont été élevés comme frère et soeur ; eux aussi tombent amoureux l'un de l'autre ; eux aussi grandissent sur une île, proche de l'île de la Réunion (l'île Maurice ; autrefois île de France)… Si les allusions sont moins fréquentes après le « préquelle » (ainsi nomme Isabelle Dangy ce que d'autres appellent le prologue), elles sont néanmoins toujours présentes, comme le rôle des tantes des personnages, ou encore l'importance de la nature dans le domaine de la grand-mère, par exemple. ● On est entraîné dans une histoire très romanesque et agréable à lire, mais il faut aussi savoir lire entre les lignes et saisir les allusions. Ainsi peut-on se rendre compte que la fin n'est pas si ouverte qu'elle en a l'air et que les questions soulevées ont trouvé des réponses. L'autrice a une belle plume dont la limpidité cache des recoins qu'il faut savoir explorer. ● Des documents comme des lettres, des entretiens enregistrés, des actes d'état civil, des comptes, viennent enrichir le récit et diversifier les voix narratives. L'autrice joue avec des noms propres fictifs et des noms propres réels ; elle invente des biographies, des compositeurs, des séries de bandes dessinées, des villes comme Hersanghem… C'est un jeu de piste amusant qui n'est pas sans rappeler Georges Pérec sur qui Isabelle Dangy a écrit sa thèse et des essais. L'attachement de Sidonie à la société de consommation, elle qui malgré un budget modeste est une acheteuse compulsive, nous y ramène également. ● Au coeur du récit se trouve également ce drôle d'instrument à la mode dans les années soixante et qui donne son titre à l'ouvrage : les ondes Martenot, qui ont une sonorité qui peut rappeler celle du synthétiseur, et qui font l'originalité de certaines oeuvres de Messiaen, par exemple. ● L'onde étant en physique « la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible des propriétés physiques locales du milieu » (Wikipedia), on peut aussi voir que dans ce roman, des événements, à commencer par l'abandon du père de Sidonie à la naissance et son suicide, « propagent une perturbation » tout au long de l'histoire ; on verra qu'on peut même remonter plus haut dans l'arbre généalogique pour trouver l'origine de la perturbation. ● C'est donc là un texte à la fois romanesque, original et plein de subtilité que j'ai beaucoup apprécié. C'est le premier roman d'Isabelle Dangy que je lis ; je vais lire ses autres oeuvres. Je remercie @pilyen de m'avoir fait connaître ce beau texte !
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Les nus d'Hersanghem

Bienvenue chez les gens du Nord



Isabelle Dangy signe un second roman qui démontre une imagination fertile. Sur les pas d'un jeune greffier qui découvre son lieu d'affectation, elle crée Hersanghem, une ville du Nord plus vraie que nature.



Grégoire Arakelian vient d'être nommé au Tribunal de Grande-Instance d'Hersanghem. À la fierté d'un premier emploi vient toutefois se mêler l'amertume d'être seul. Sa compagne ayant décidé de rester à Marseille où elle doit s'occuper de sa famille et où elle a tous ses amis et relations.

Le jeune greffier occupe ses journées à arpenter la ville, à découvrir ses rues, sa topographie, son histoire et à envoyer régulièrement les photos à sa promise.

Le long du quai d'Hazebrouck se trouvent les deux bistrots, Le Chaland et Chez Paulette, qui attirent chacun leur clientèle attitrée et qui sont le réceptacle de toutes les informations plus ou moins sérieuse de la ville surtout connue pour sa braderie annuelle. Mais les touristes peuvent aussi apprécier le complexe nautique, un passage à niveau à l'ancienne ou encore un vieux moulin-musée, les amateurs d'histoire locale pouvant se rabattre sur le cimetière, la porte de la Coquille érigée entre les anciennes murailles ou encore la maison d'André Verlacque, peintre proche du couple Delaunay et qui a également été aménagée en musée. On n'oubliera pas non plus les édifices religieux et, bien entendu, le beffroi qui ne saurait manquer dans cette évocation et qui va tenir un rôle important dans ce roman.

Car au fil des pages, cette ville de carte postale imaginée par Isabelle Dangy va s'animer. L'histoire – mais surtout les histoires de ses habitants – va s'incarner à travers les anecdotes, les portraits et l'enquête que mène Grégoire. Il va alors se rendre compte que derrière les faits de gloire des célébrités locales le vernis se craquelle. Le fait divers et les comportements déviants s'installent.

Avant qu'un groupe ne déambule dans les rues dans son plus simple appareil, on aura assisté au blocage du passage à niveau, à une chasse à un exhibitionniste dans le parking de la place Noire, à la découverte d’un mort à la brasserie Charbonnier, sans oublier l’incident en haut du beffroi, lui aussi source de fierté locale. C’est donc du haut de cette «tour carrée, crénelée, percée de meurtrières, ornée de puissants mâchicoulis et de quatre échauguettes à poivrières» qu’un carillon va sonner le final étourdissant de ce roman qui n’est pas sans rappeler La Vie mode d’emploi et plus encore Lieux, l’inédit du regretté Georges Perec qui vient de paraître.

Il faut souligner le talent de la primo-romancière à rendre parfaitement crédible Hersanghem et ses habitants, à dépeindre cette ville du nord ancrée dans ses traditions et ses névroses. Un joli tour de force et la sensation de la confirmation d’une plume très prometteuse.


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Les nus d'Hersanghem

Pour trouver des idées de lecture, je picore un peu partout. Sur Babelio, bien sûr, dans divers magazines et lors du comité de lecture de la bibliothèque. Et c'est justement lors d'un de ces comité que Claudine a si bien défendu ce livre que j'ai eu envie de le lire. De plus, la quatrième de couverture est alléchante et la première de couverture magnifique, représentant un tableau de Magritte ( deux jeunes femmes se promenant dans la rue ).

Pour en revenir à l'histoire, ne cherchez pas la ville d'Hersanghem, elle n'existe pas, j'ai vérifié. Mais elle sort de terre, avec beaucoup de détails, grâce au talent d'Isabelle Dangy. Il n'y a pas vraiment de personnage principal à proprement parler, car tous les habitants qui comptent ont droit à leur moment de gloire.

J'ai donc flâné dans cette ville, au gré des chapitres, allant du cimetière au beffroi, du beffroi aux quais etc, rencontrant parfois des nus, effectivement.

Hersanghem est en pleine ébullition. En effet, c'est jour de Grande Braderie et plein d'évènements s'y greffent. Toute la population se prépare à assister aux diverses réjouissances prévues, lorsque soudain, à 20 heures, place du Beffroi...

Pour savoir ce qui se passe à ce moment précis, et bien, il faut lire le livre car je ne vous en dirai rien.

Bonne lecture !
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L'atelier du désordre

Il y a des livres délicieux dont on entend très peu parler sans que l'on sache vraiment pourquoi… Petite maison d'édition ? Premier roman ? Je ne sais au fond ce qui explique qu'ils échappent aux radars de la critique… « L'atelier du désordre » d'Isabelle Dangy est l'un d'eux : un pur bonheur de lecture, un vrai coup de coeur littéraire dont il n'y a pas eu, à mon avis, assez d'échos ici ou là.  Alors, avant de vous ruer sur les nouveautés de septembre, autorisez-vous une petite séance de rattrapage et dégustez sans plus tarder ce très bon roman publié à la rentrée de janvier !

Nous sommes dans les années 1860 à Barbizon, dans ce petit village qui depuis une vingtaine d'années attire les peintres paysagistes ; nous suivons les pas d'un certain René Dolomieu qui vient de se faire larguer par sa maîtresse, une habilleuse de l'Opéra-Comique. Triste, abattu, esseulé, il décide, sur les conseil de ses amis, d'aller traîner son âme en peine loin de la capitale, dans un petit village entouré de plaines et de forêts où il trouvera à coup sûr de nombreux sujets à peindre et certainement, sillonnant la campagne le chevalet à la main, quelques collègues avec lesquels il finira la soirée à l'auberge Ganne...

Si ce premier séjour le rétablit un tant soit peu, notre artiste se voit dans l'obligation de reprendre le train pour Paris où la famille Eulembaum lui propose de faire un portrait des trois jeunes filles de la maison. Le travail accompli, René est vite rattrapé par une profonde mélancolie dont il a bien de la peine à se départir. Il décide donc de regagner ce village dont l'atmosphère lui a permis de soulager un peu sa peine. Il retrouve des condisciples avec lesquels il discute de ce qu'il aime peindre, notamment des tas, oui des tas : farine, poussière, cendre, sable et tout autre objet pourvu qu'il apparaisse sous forme d'accumulation, d'agglomération, d'amoncellement. René aime les tas, ils attirent son œil de peintre et les reproduire lui procure une grande jouissance qui, il faut bien le dire, tourne parfois à l'obsession !

Un jour, alors qu'il s'est laissé entraîner par des connaissances de connaissances (lui qui déteste les mondanités!), il est présenté à un porcelainier de Melun, Monsieur Dauxonne, fier de son entreprise et passionné par son art, qui va, par personnes interposées, lui proposer de faire un portrait de sa fille Valentine. Alors qu'il n'a pas le souvenir d'avoir accepté un tel travail, il se voit contraint d'honorer la demande : encore une fois, il doit renoncer pour un temps à sa passion pour les tas, ce qui l'ennuie profondément : « Il aurait aimé poursuivre, à sa manière capricieuse et lente, une destinée un peu informe. Il aurait aimé fréquenter les chantiers et les carrières, peindre des monticules de terre quand le vent leur arrachait une écharpe de poussière, des pyramides de gravillons, des amoncellements de nuages, ou bien comme il y songeait vaguement dans la salle de restaurant de la Galère, des piles d'assiettes et même des montagnes d'épluchures. »

En attendant, il doit loger chez le porcelainier, au Mée-sur-Seine, jusqu'à ce qu'il mette la touche finale à ce portrait et qu'il tente, par la même occasion, de comprendre qui est Valentine, l'étrange fille de Monsieur Dauxonne.

Lire « L'atelier du désordre », c'est véritablement plonger au coeur du XIXe siècle (j'en connais que cela va ravir…), fréquenter les peintres de Barbizon, le monde de la Capitale : les bourgeois mais aussi les petites gens, sentir le Second Empire avancer vers la guerre. C'est aussi découvrir l'histoire intime d'un peintre, René Dolomieu, dont on suit l'évolution psychologique décrite avec beaucoup de nuances, personnage qui semble davantage subir son destin plutôt que de le choisir vraiment. Le pauvre homme devra vivre moult péripéties et l'on se passionne pour tous les rebondissements qui nous tiennent chevillés au texte !

Très vite, ce roman m'a happée parce que l'on s'attache immédiatement aux personnages qui rappellent parfois, je trouve, ceux de Maupassant…

Quant à l'écriture, elle m'a comblée, oui, comblée par tant de délicatesse et d'élégance avec, il faut le dire, quelques accents flaubertiens, qui ont fini de me ravir !

Je ne veux pas en dire plus pour laisser intact, au futur lecteur, tout le bonheur de lire un texte aussi délicieux.

Un magnifique premier roman…

A lire absolument ! (évidemment!)
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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L'atelier du désordre

Merci encore Babelio et les éditions le Passage pour cette belle découverte ! Premiere participation, pour moi, à la Masse Critique et ravie d avoir été sélectionnée et qui plus est pour ce très beau roman, lu en 2 jours !!!

« L'atelier du Désordre » est le premier roman de Isabelle Danguy et donne vie au destin d un peintre du XIXème siècle : René Dolomieu.

Un destin d artiste qui semble, dans un premier temps, rimé avec mélancolie et lassitude. Et le début du roman, par son rythme lent notamment , reflète parfaitement la monotonie de la vie de cet artiste.

Au fil des pages, le rythme s accélère alors et notre cher peintre est entraîné, souvent malgré lui, de rebondissements en rebondissements et sa vie alors « tranquille » se retrouve chamboulée, bouleversée , percutée et son destin le force à s affirmer et se réaliser ... le lecteur est alors entraîné, habilement, dans de nombreuses péripéties ...

Je me suis ainsi beaucoup attaché à cet artiste, un personnage présenté de prime abord, comme un mélancolique, un « écorché vif » maladroit et timide qui fuit les mondanités et vivote grâce à quelques ventes de portraits pour amateurs d art. Il fuit egalement les grandes galeries d art et préfére l intimité de son petit atelier où il se consacre à sa passion et sa raison de vivre, la peinture. Une passion dont il garde certaines oeuvres secrètes et cachées ... des tableaux pour le moins atypiques et mystérieux qui cache en lui une véritable obsession : celle des représentations de « tas » ! Tout au long du récit, cette obsession est omniprésente page 103 par exemple :  « il peignit un amas de pommes de terre germées, le rebut pourrissant des rose de la Fête-Dieu, des tas de pommes de pin, de tuiles et d ardoises ébréchées, de bidons de lait cabossés ». Tout comme le personnage qui lui même ne trouve la raison à sa propre fixation, j ai moi même chercher à élucider ce mystère mais je tairai volontairement mes conclusions et charge à vous futur lecteur de découvrir les indices dispersés, judicieusement de ci de là par l auteur ...

L histoire est également jalonnée des nombreuses conquêtes amoureuses de René ... mais n est ce pas là en contradiction avec son tempérament introverti, me direz vous ? Eh ben disons que ce dernier, malgré lui encore une fois, fascine et attire la gente féminine à lui et se jette alors dans des situations bien délicates ...

Enfin, notons une très belle écriture qui dans son style, met à l honneur l art de la peinture de par bien sure le personnage de René Dolomieu mais aussi par de très belles descriptions de scènes ou paysages qui invitent, et ce Imperceptiblement, le lecteur à imaginer celle-ci sous la forme d un tableau ...

Pour conclure, un excellent premier roman et l histoire d un artiste que le destin malmène pour le pousser vers de lointaines contrées et qui sait, la quête de sa véritable identité ... je vous invite à le découvrir !
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Les nus d'Hersanghem



Loin des sujets à la mode ( ceux censés faire vendre et montrer combien un auteur est de son temps...donc en ce moment, l'inceste, la violence faite aux femmes, les migrants), il est bon de trouver un roman ambitieux loin de ces terrains par trop labourés. En fait" Les nus d'hersanghem" apparaît comme une vraie pépite originale, ambitieuse, passionnante, que l'on lit d'une traite mais que l'on regrette de quitter.

Isabelle Dangy n'a pas écrit un essai sur Georges Perec pour rien, tant son deuxième roman pourrait tout à fait être un hommage au grand écrivain, évidemment à "La vie mode d'emploi" en plus court et beaucoup facile d'accès. Cette façon de nous faire pénétrer dans une ville par ses bâtiments et les personnes qu'ils renferment y fait fortement pensé.

Hersanghem, ne cherchez pas, n'existe pas. C'est une création de l'auteure et ça pourrait être n'importe quelle ville de France. Sans doute au moins une grosse sous-préfecture ( elle possède un tribunal), la ville nous est présentée par une belle journée d'été, un jour de grande braderie. On la sent assez touristique grâce à un certain patrimoine historique, cerclée de vignes, un peu touristique, essayant de s'ouvrir vers la modernité et renfermant quelques secrets. Nous naviguons au gré des envies de la narratrice, de la piscine municipale à la pharmacie vieillotte tenue pas deux soeurs, de l'imposante bâtisse moderne noire qu'est le tribunal au parking souterrain de la grande place ( noire elle aussi). On y rencontre des habitants dont nous connaîtrons quelques moments cruciaux de leur vie mais aussi leurs pensées. Chacun est un petit roman à lui tout seul et peu importe que l'on saute de l'un à l'autre au gré de la fantaisie d'Isabelle Dangy, tout est parlant, intriguant, passionnant. On pourra les recroiser quelques pages plus loin, car, bien qu'illustrant parfaitement cette ultra moderne solitude actuelle, ils ont quand même quelques interférences sociales.

Ce qui pourrait s'apparenter à une sorte de guide touristique endiablé qui n'oublie pas les habitants de la ville qu'il décrit, se double d'un petit suspens évoqué à la fin de chaque description de lieu mais surtout se triple d'un défi oulipien ( qui donne le titre au roman). En effet, dans chaque chapitre, il y aura au moins un personnage nu, que ce soit un dessin sur un mur, une jeune fille se rhabillant dans un cabine de la piscine municipale, un mort sur sa table de thanatopraxie, une dame attendant ses invités pour fêter son anniversaire de façon libertine, ... Et comme Isabelle Dangy à de l'imagination à revendre, disons que cette nudité va crescendo...

Vous l'aurez compris, il n'y a pas que Houellebecq ou Lemaître en ce moment, il y a ce formidable roman ludique et remarquablement bien écrit, classiquement certes, mais dans une langue, légère, précise et toujours un poil humoristique. Cela aurait pu s'intituler "La ville mode d'emploi", mais tel que titré, " Les nus d'hersanghem" se révèle comme la pépite de cette rentrée qui, espérons-le, trouvera le public qu'il mérite
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Les nus d'Hersanghem

Hersanghem, petite ville tranquille du Nord de la France, va devenir le théâtre de curiosités, de phénomènes cocasses ou plus inquiétants.

Autour d'un événement central nous allons découvrir les habitants, où ils se trouvent à ce moment précis, ce qu'ils font et avec qui, galerie de personnages du plus commun au plus excentrique.

Au fur et à mesure la narration se rapproche de la place de la ville, comme suivant la courbe d'une spirale pour finir en apothéose.

Lecture très sympathique à la plume douce mais surtout de qualité. Je regrette simplement que chaque personnage ne soit pas plus approfondi, je n'ai pas eu le temps de m'attacher ni d'avoir beaucoup d'empathie pour eux.
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Les nus d'Hersanghem

Chaque maison possède sa ligne éditoriale et ses particularités. Lapalissade me direz-vous. Certes ! J’apprécie beaucoup celles des Editions Le Passage. J’aime la qualité des textes, l’absence de coquilles, la beauté des jaquettes, la variété et l’originalité des sujets abordés. "Les nus d’Hersanghem" d’Isabelle Dangy, ajoute à cet engouement.



Ce roman tient à la fois de l’album photos, du guide touristique, voire historique, de la galerie de portraits, de l’histoire d’amour, et même, quelque part du thriller. Aujourd’hui, c’est la braderie à Hersanghem. Sous les yeux, ou plutôt à travers l’objectif de Grégoire Arakelian, jeune greffier tout juste nommé au tribunal d’instance de la ville, nous suivons le destin d’une ribambelle de personnages. J’avais, dans un premier temps, pris soin de noter leurs noms, fonctions, relations, mais me suis arrêtée… au regard de l’importance de la tâche. J’ai préféré errer avec eux, ici et là, dans les recoins de la ville, visiter les monuments, musarder, écouter les bavardages.



Car le plaisir de ce récit est là, dans l’aventure au gré des rues, des quais et des cours d’eau. Je vous tairais les différentes péripéties vécues par les uns et les autres. Ce genre de découvertes se mérite. Il faut lire, écouter, se régaler. Oui, l’écriture de l’auteure est un véritable régal. Elle est d’un grand classicisme, mais travaillée, léchée, légère. Chaque mot est parfaitement à sa place, subtilement choisi. Chaque phrase est minutieusement composée. En un mot tout est peaufiné. "On redresse au passage un pot de fleurs renversé par le vent qui souffle sempiternellement sur Hersanghem, le gravier crisse sous les semelles, la porte métallique grince sur ses gonds, et l’on se retrouve boulevard Le Bègue, assez content d’être encore en vie et de pouvoir loucher sur les promotions du marbrier" Il est vrai que nous nous trouvons dans un cimetière. Elle a parfois un parfum désuet, ponctué de touches d’humour. La musique y a sa place, avec en début de chapitre une indication de tempo et en fin, en guise de cliffhanger, des sons et des bruits annonciateurs de catastrophe.



En effet, il semble se tramer quelque chose et l’auteur s’y entend pour attraper lectrices et les lecteurs dans les mailles de ce filet énigmatique. Elle transforme son récit en manège mystérieux dont on ne sait trop qui commande la mécanique. Mais on tourne, on tourne jusqu’à l’ultime phrase.



"Les nus d’Hersanghem" est un roman original et brillamment conçu. Un roman hors du commun.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Les nus d'Hersanghem

Hersanghem, ville du Nord de la France, est surtout connue pour sa braderie d’été. C’est ici qu’est venu vivre Grégoire Arakelian, jeune greffier qui vient d’être nommé au tribunal de grande instance. Insomniaque, Grégoire parcourt la ville et la photographie sous tous les angles. Photos qu’il envoie à sa fiancée, restée à Marseille et qu’il essaie de convaincre de le rejoindre. Et nous sommes justement en pleine période de braderie. Un événement dont le déroulement va être perturbé par différents incidents impliquant plusieurs habitants de la ville.



Cette balade à travers la ville d’Hersanghem en trente et un chapitres est fascinant. Le récit sillonne les rues de la ville à la rencontre d’une multitude de personnages qui se croisent, se lient, échangent, se séparent, poursuivent leur chemin pour aller à la rencontre d’autres habitants. Tous ces cheminements à la rencontre des rues, des monuments, des boutiques, des lieux culturels, des espaces de rencontre qu’offre la ville, convergent vers un événement extraordinaire, point d’orgue du récit.



C’est un roman frais, poétique et atypique que propose Isabelle Dangy à son lecteur. Une flânerie séduisante au cœur d’une ville imaginaire que l’auteure décrit avec un luxe de précisions et de petits détails qui la rendent parfaitement crédible ainsi que tous les personnages que nous découvrons au fur et à mesure de ce périple. Les événements, microscopiques ou non, se succèdent mais nous n’en dirons rien ici sous peine de trop en dévoiler et de gâcher le plaisir de la promenade.



Et le style de l’auteure ajoute encore aux joies de cette lecture. Une écriture précise, teintée d’humour, où chaque mot semble pesé pour nous faire ressentir exactement ce que nous devons éprouver. Comme pour le greffier, Grégoire Arakelian, ces descriptions sont pour nous autant de photographies de lieux très plaisants à visiter. On aimerait prolonger la visite, s’asseoir pour prendre un café en terrasse sur le quai d’Hazebrouck, parcourir les allées de la librairie du Toton, piquer une tête à la piscine Charles Warembourg ou regarder un film au cinéma du centre Jasmyn. Une très belle découverte.

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Les ondes

Beaucoup plus classique que son précédent roman ( "Les nus d'Hersanghem" ) Isabelle Dangy n'aura conservé que ce lieu imaginaire pour ce nouvel opus, histoire de faire un pont avec cette histoire qui nous parle essentiellement de lien. Liens entre les personnages jeunes ou vieux, liens avec un passé trouble qu'aucune mémoire ne peut réellement traduire, liens que crée la musique , ici , surtout, les ondes Martenot et son instrument un peu oublié.

On retrouve avec grand plaisir le talent inoui de la romancière à raconter des histoires follement romanesques. Cette fois-ci, elle a laissé de côté la douce folie ludique et littéraire des "Nus" pour revenir à quelque chose de plus abordable pour un lecteur peu aventurier. Mais si cette quête des origines à base de grand-mère taiseuse et/ou menteuse et de petite fille curieuse passionne et intrigue autant, c'est sans doute grâce à cette une façon assez originale de raconter cette histoire, à base de journal de bord, lettres, feuillets, comptes, ... sans que jamais on ne perde le fil, bien au contraire.

Avec un joyeux mélange d'humour, de romanesque, de révélations, de mystères, on dévore le livre, on s'attache à Sidonie ( qui a pourtant quelques défauts) et à tous les personnages qu'elle rencontre, remarquablement bien caractérisés en quelques lignes. On a envie de savoir, on avance avec elle, on se permet également de la juger ( ses comptes en disent beaucoup sur elle, ou tout du moins nous donnent un autre éclairage sur sa personnalité) et l'on passe un excellent moment.

Une question reste toutefois en suspens une fois cet excellent roman refermé : Mais pourquoi Isabelle Dangy n'a pas la reconnaissance qu'elle mérite amplement, tellement son sens de l'écriture romanesque la porte bien au-delà que cette nuée de tacheron-nes dont on nous vante sans discontinuer les prétendus talents ?



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Les nus d'Hersanghem

Une table de maître !

Phénoménal, captivant, d'une réussite hors norme, « Les nus d'Hersanghem » est une prouesse d'écriture. Délicate, surdouée, douce, observatrice, unique, elle est à elle seule le passage vers une histoire dont on retient chacune des déambulations, pas après pas dans un renom qui laisse sans voix.

« Les nus d'Hersanghem » et la magie opère !

Grégoire Arakelian arrive subrepticement à Hersanghem, « lui, ne venait pas de Paris mais de Marseille le jour où, en avril, il est arrivé ici. » « La ville lui apparut comme une carapace luisante de pluie d'où dépassait telles des antennes, le beffroi. »

Jeune greffier au tribunal côté ville, un amour qui prend l'eau : Louise. Grégoire Arakelian, appareil photo en main, collecteur d'instants à figer, flâne dans cette ville cercle, ésotérique et atypique. La braderie d'été s'active. D'aucuns ont un rôle, un espace intérieur à affranchir, une raison de vivre cette braderie pavlovienne. Rien ne se passe comme prévu. Un défilé étrange, épuré, voire déshabillé traverse la ville. On a l'impression d'une nudité expressive, subliminale. L'apparence floutée, chacun (e) va propulser sans le vouloir des phénomènes troublants.

Entre l'extraordinaire, le symbolisme, le fantastique, Hersanghem dévoile ses secrets. Cercle après cercle, lieu après lieu, l'appareil photo retient son souffle. Nous sommes dans les voluptueuses descriptions d'une ville, des monuments et des respirations. Les hôtes et les frustrations, les a priori et les faux-semblants. le Guetteur du beffroi est l'observateur glaçant et mystérieux d'un défilé rémanence.

« Mais le Guetteur, depuis quelques minutes au moins, a interrompu, pour sombrer dans la folie, sa longue fraction à la fois angoissée et bienveillante. »

Le récit est une circonvolution dans les résurgences. le guetteur happe la braderie du haut du beffroi. Maléfique et sans doute son rôle surpuissant attise les turbulences.

« Une sonnerie retentit soudain qui leur fit lever la tête, tous en même temps. »

Manichéen, noir et blanc, lumineux et ténébreux, la dualité enchaînée, et plus que tout la trame surpasse tout entendement, tant Isabelle Danguy sait l'ordre du passage des intériorités révélées, des chocs et des surprises. La clé des énigmes qu'elle tourne intuitivement. le rideau qui va se baisser immanquablement en pages finales. Hersanghem et ses mystères troublants, L' Histoire rejoint le défilé, annonciatrice d'un exutoire. Ce livre bleu nuit, dévorant et superbe, altier et grave est digne d'un génie évident. Un cercle après l'autre, les arcanes sont des traces à suivre. Ce roman des controverses : « Apprendre à toujours se méfier » comme le disait Prosper Mérimée est brillant et original. Publié par les éditions le Passage.

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L'atelier du désordre

Ça partait mal...

Dans le préambule de son livre "L'atelier du désordre", Isabelle Dangy relate l'histoire de René Dolomieu, peintre du XIXè siècle qui avait la particularité de peindre des "tas", toutes sortes de tas.

Dans tous ses tableaux il ajoutais un petit tas . Il a surtout peint des portraits qu'il vendait pour vivre de son art.

9 pages de préambule nous expliquant l'historique de ses tableaux, ainsi que des gens qui l'ont côtoyés de près.

Je me suis dit, "bon, ça commence mal", car je ne suis pas du tout amateur d'art.



Puis le roman commence, et là, un autre décors, celui de Barbizon où l'artiste se rend suite à une rupture amoureuse.

Isabelle Dangy romance l'histoire de cet artiste et je me suis pris au jeu, je voulais savoir ce qu'il allait faire, où se rendait-il, comment allait-il vivre avec ses amis.

La curiosité m'a convaincu de lire la vie passionnante de cet artiste un peu à l'écart du grand monde des artistes de cette époque. Beaucoup de sentiments transpirent dans l'écriture subtile du premier roman de Isabelle Dangy.

Elle nous emmène dans la forêt de Fontainebleau et de ses environs, en nommant les noms des villages où se rend rené Dolomieu, j'aime bien.

Ensuite lors de ses voyages au Japon, on le suit dans différentes villes, où il rencontre des personnes dont il devient intime.

Pas de technique de peinture, seulement la description des tableaux, ce que veut transcrire le peintre.

Les amis, les maîtresses, sont au centre de ce roman et les relations avec le peintre sont très bien décrites.

Beaucoup de psychologie, également apparaît au fil des chapitres, mais ce n'est pas rébarbatif, on comprend les états d'âme de cet artiste atypique.

Vraiment j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à cette lecture inattendue mais riche en émotions, en description et sentiments.

C'est un très bon premier roman, je le verrais bien obtenir un prix en fin d'année...

Un grand merci à Babélio, grace à l'opération "Masse critique" et aux éditions "LePassage" qui m'a envoyé rapidement ce merveilleux roman.
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Les ondes

Les ondes d'Isabelle Dangy

LePassage



La quête des origines vous emporte parfois sur des chemins étonnants.

Sidonie Leleu déménage à Hersanghem. Sa situation personnelle est inextricable, son amoureux qui n'est autre que le fils du compagnon de sa mère lui donne du fil à retordre. Historienne en devenir et professeur de lycée en attendant, elle voudrait connaitre la vérité sur son père et sa tragique disparition. L'éloignement lui parait salutaire, elle peut ainsi réunir son histoire personnelle à son histoire professionnelle.

Il y eut lors de la guerre de trente ans, une sanglante bataille à Hersanghem, Sidonie a décidé d'enquêter et de faire porter sa thèse sur le sujet.

Mais la véritable raison de sa venue dans ce coin isolé, est celle de Madeleine, sa grand-mère. Une vieille originale qui a coupé les ponts avec la famille et qui a abandonné son fils à sa naissance. Elle est le dernier lien vivant la rapprochant à ce père méconnu.

Mais la vieille dame qui affiche un détachement assumé sur la situation, n'entend pas se laisser apprivoiser.

Sidonie, ruse, enquête et finit par emménager dans l'antre délabrée de l'excentrique grand-mère.

Au centre de la maison et bientôt au centre de l'histoire, un étrange instrument : les Ondes Martenot, mi piano, mi harpe, il miaule pour qui sait en jouer. La vieille dame consciente qu'elle devra laisser un jour la maison en héritage décide de se dévoiler, Sidonie ou une autre pourrait faire l'affaire.

Au fil des recherches et des entretiens grassement monnayés, Sidonie va entrer dans l'incroyable histoire de sa grand-mère, de luttes fratricides en amours interdites, les Ondes Martenot livreront une histoire hors du commun !

Une galerie de portraits attachants et difficile à quitter, mais surtout une quête teintée d'humour et de cocasserie qui parlera d'une autre façon à tous ceux et celles qui un jour ont tenté l'aventure des origines.

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Les nus d'Hersanghem

Arakelian, jeune greffier,vient d'être nommé au tribunal d'Hersangheim. Marie, sa compagne, émet des réserves sur le fait de s'installer dans le Nord, elle qui est tant attachée à son sud natal et qui est très proche de sa mère.C'est donc seul qu'il arrive dans cette petite ville.

Insomniaque, il passe certaines nuits à se promener dans la ville, à la découvrir silencieuse. Lors de ses balades, il rencontre souvent le Guetteur, dont le rôle est de s'installer en haut du beffroi et de surveiller la ville. Lui, il voit tout et les observe tous : le libraire, le médecin, le maroquinier, les amants sortant de l'hôtel...

Arakelian se promène ainsi dans tous les quartiers et a à cœur d'envoyer des photographies de ce qu'il voit à celle qu'il aime, des endroits particuliers, des personnages atypiques, pour partager son quotidien et lui donner l'envie de venir.

Et c'est ainsi que nous faisons leur connaissance au fur et à mesure des chapitres. Chaque personnage à son histoire et ses secrets. Tous ont été liés les uns aux autres à un moment de leur vie, de près ou de loin. Nous déambulons dans les rues, les hauts lieux d'Hersanghem, les monuments, chez les commerçants. Et cette promenade à un goût particulier, car l'effervescence est au rendez-vous, c'est la grande braderie annuelle!

Mais quel est cet événement qui bloque toute la circulation? Et ce bruit sourd, inconnu et inquiétant, qui fait lever la tête à toute la ville?



"On attend quelque chose, tout le monde attend quelque chose, mais quoi?"



J'ai été fascinée par tous ces personnages, tous touchants, tous perturbants ou perturbés. On se prend à aimer cette promenade dans cette petite ville et on a hâte de découvrir la prochaine étape. La plume de l'autrice est très belle, riche mais fluide. Quant au titre, il est très bien choisi car tous se retrouvent mis à nu, que ce soit au sens propre ou au sens figuré, à un moment de l'histoire.


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Les ondes

J'ai découvert Isabelle Dangy avec son précédent roman lors du jury du Prix Orange du Livre 2022. J'avais beaucoup aimé sa plume et l'ambiance du roman. C'est donc avec joie que j'ai accueilli cette masse critique proposée par Babelio.

Le roman se place du point de vue de Sidonie, jeune femme qui vient d'être nommée pour son premier poste d'enseignante en remplacement au lycée d'Hersanghem. Une nouvelle qui l'enchante car cela lui permet de mettre de la distance entre son demi-frère, Nestor, et elle. Autres perspectives qui la motivent, elle va pouvoir faire des recherches pour sa thèse de Doctorat en histoire sur la bataille d'Hersanghem et également sur sa grand-mère paternelle qu'elle ne connaît pas.

En préambule, l'autrice nous explique l'enfance de Sidonie Leleu et de Nestor Witold, la rencontre amoureuse de leurs parents, Florence et Jean. Jean Witold est le père de Nestor dont la mère est enfermée dans un hôpital psychiatrique puis décédée. Florence est la mère de Sidonie dont le père s'est suicidé. Elle nous parle ensuite de l'adolescence de Sidonie et Nestor, leurs premiers émois ensemble. Une relation toxique se développe entre eux. Ils ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre mais finissent toujours par se disputer.

Sidonie sait peu de choses sur son père Paul Leleu, dépressif, rejeté par sa mère à la naissance et confié à l'assistance publique. Florence lui a dit que la mère de Paul, Madeleine Leleu, était une personne qu'il valait mieux éviter. Mais vous l'aurez compris, dans cette histoire, Sidonie et Nestor n'en font qu'à leur tête et n'écoutent pas leurs parents.

Ensuite le roman est raconté du point de vue de Sidonie. Les chapitres alternent entre son carnet de bord (ou journal) et ses comptes (ou les dépenses effectuées). Il faut dire que Sidonie est très dépensière, ou plutôt qu'elle a un besoin maladif d'acheter des choses afin d'être plus heureuse. Sa mère lui envoie régulièrement de l'argent. Tout comme Jean subvient aux besoins de Nestor, dilettante, qui ne sait que faire de sa vie.

Installée à Hersanghem, Sidonie rencontre Madeleine, un personnage haut en couleurs, qui change souvent d'humeur, difficile à suivre. Sidonie la soupçonne de ne pas lui dire la vérité. Elle essaye de lui extorquer des souvenirs en échange du financement de travaux pour sa maison en mauvais état. Maison qui reviendra en héritage à Sidonie lorsque Madeleine trépassera. Une drôle de relation naît entre les deux femmes. Elle héritera également d'un instrument, des Ondes Martenot, ayant appartenu à Gilberte Habert, une amie proche de Madeleine. Il est aussi question d'une communauté que Madeleine avait fondée et qui vivait sur la propriété familiale des Leleu, La Tuilerie.

Ce roman est à la fois drôle et plein de rebondissements. On ne sait pas où il nous mène mais j'ai suivi avec plaisir la quête de Sidonie, essayant de démêler le vrai du faux en recoupant les témoignages, les recherches. Elle fait de nombreuses rencontres dont celle avec un assureur qui va lui donner un conseil qui aura quelques conséquences sur sa vie mais que je vous laisse découvrir. C'est absolument cocasse.

L'écriture est fluide. le style est différent de celui du précédent roman. Il est entrecoupé de lettres. J'ai passé un très bon moment de lecture avec les personnages d'Isabelle Dangy. Je vais continuer à suivre cette autrice assurément.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Les nus d'Hersanghem

Abandonné après 50 pages, je me suis royalement ennuyée.

L'autrice invente sous nos yeux une petite ville du Nord de la France et décrit chapitre après chapitre, tel un guide de voyage, les lieux importants, les personnages, etc...

On peut dire qu'elle sait bien créer une atmosphère un peu bizarre, que la ville devient très réelle. Pourtant, et malgré les évocations d'un événement misterieux, il ne se passe rien. Je me suis vue plusieurs fois partir dans mes pensées et parcourir plusieurs pages sans en avoir rien retenu.

Malgré un style agréable, je ne suis pas entré dans ce livre. Je suis peut-être passée à côté mais une fois fermé, je n'ai aucune envie de le reprendre.
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Les nus d'Hersanghem

Grégoire Arakelian, jeune greffier, est nommé dans un tribunal d’une ville du Nord de la France. Sa compagne préfère rester à Marseille auprès de sa mère. Alors il lui envoie des photos de la ville et de ses habitants. Ce roman fait le portrait d’une ville imaginée par Isabelle Dangy. Chaque chapitre décrit un lieu et des personnages qu’on retrouve dans les chapitres suivants. C’est jour de braderie, un grand événement pour Hersanghem.

Il flotte une ambiance étrange, l’autrice fait monter une tension au fur et à mesure des chapitres. De plus en plus de personnages se dénudent, au sens propre ou au sens figuré, chacun pour une raison différente. Le lecteur sait qu’il va se produire un événement lors de cette braderie et reste en alerte jusqu’au bout du roman. Un son inquiétant met en arrêt tout le monde.

Sous la plume d’Isabelle Dangy la ville paraît réelle, les personnages aussi et c’est assez bluffant. Ce n’est pas un livre que j’ai lu d’une traite mais que j’ai pris le temps d'apprécier chapitre après chapitre pour l’écriture de l’autrice. Il y a aussi de l’humour dans cette histoire. Une belle promenade !

Ce roman est dans la sélection du Prix Orange du Livre 2022.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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L'atelier du désordre

Si au départ le texte m’a paru maladroit parfois (des descriptions qui arrivent un peu par hasard), j’ai fini par me laisser porter par la narration et adhérer au roman.



Car tout, dans ce roman, est au service de l’idée de l’auteure : l’existence est une poussière impalpable que nous tentons de saisir par petits tas minuscules.



J’ai aimé ce peintre dont l’obsession est de peindre des tas : de macarons, de paniers, de corps en copulation, de cendres. Un seul de ses acheteurs saisi vraiment l’agencement de ses tableaux.



J’ai aimé Anna, la petite fille adoptée qui se jette dans la Seine un jour d’orage sans que personne ne sache pourquoi. Nous avons parfois des fulgurances étranges.



J’ai aimé Valentine, sa blessure d’enfance, jamais satisfaite et qui se réfugie dans l’opium.



Hortense, sa fille, m’est restée énigmatique et lointaine.



J’ai aimé le photographe attiré par les hauteurs.



Et l’énigmatique Yuko, la japonaise contrainte de fuir le Japon sans que l’on ne sache finalement pourquoi.



Des personnages tous différents, tous passionnants et avec leur part de mystère. Comme dans la vraie vie.



Un roman plus profond que la simple jolie histoire de peintre qu’il donne à lire, dans le fond, et dans la forme.



L’image que je retiendrai :



Celle des tas que peint René Dolomieu : et moi, quel tas de particules de poussière résumera ma vie ?
Lien : https://alexmotamots.fr/late..
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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