Citations de Isaure de Saint Pierre (42)
- Je ne veux prendre aucun risque, avant de savoir si la lance est entrée profondément dans le crâne et comment l'en extirper sans causer les plus graves dommages. Il me faudrait au plus vite des crânes frais pour les perforer à leur tour sous le même angle et étudier les dégâts causés.
- Vous les aurez, dit Catherine.
[...] S'il lui fallait des crânes pour sauver un époux bien-aimé, il en aurait. Elle fit aussitôt appeler son intendant et lui commanda d'ordonner au bourreau, M. de Paris, d'exécuter sur l'heure les condamnés à mort. Il y en avait six et le bourreau fut chargé d'apporter les crânes au Louvre.
Quand Marie aperçut pour la première fois le dauphin, un petit garçon de quatre ans et demi qui lui arrivait à peine à l’épaule, à la peau blême couverte de pustules d’un eczéma envahissant, à l’air souffreteux, aux yeux saillants la regardant avec une admiration timide, elle décida de le prendre sous sa protection.
Bellegarde, âgé de vingt-huit ans, beau et joyeux compagnon à la faconde bien gasconne, fut ébloui par Gabrielle, dans l'éclat de ses seize ans. Elle était alors courtisée par le seigneur de Stavay. Très séduisant, il ne faisait pourtant pas le poids face à Monsieur le Grand. Il n'avait ni l'allant ni le prestige de Roger de Bellegarde et s'effaça prudemment, plus soucieux d'éviter un duel avec un bretteur aussi réputé que de perdre sa belle, Gabrielle, grande , blonde et élancée, avait d'immense yeux bleus lumineux et une bouche aussi délicate qu'une cerise. Tous vantaient la fraîcheur de son teint, la finesse de ses mains. Bellegarde lui fit une cour éperdue à laquelle Gabrielle tenta de résister, s'efforçant de mettre en pratique les conseils de sa tante, experte en galanterie. Ne pas céder trop vite et ne surtout rien donner pour rien
Lettre de Louis II à Wagner:
J'écarterai à jamais de votre tête les médiocres soucis de la vie quotidienne.
Je vous ménagerai la paix à laquelle vous aspirez afin que vous puissiez librement déployer les ailes puissantes de votre génie dans le pur éther de votre art enivrant.
Vous avez été, sans le savoir, la seule source de mes joies et, dès ma tendre adolescence, mon ami, celui qui, comme nul autre, aura su parler à mon coeur; mon meilleur maître, mon éducateur.
Je veux de mon mieux m'acquitter de toute ma dette envers vous.
Assis dans la loge royale à côté de son cousin Grackl, le roi assista à une nouvelle représentation de Tahensaüsen . Richard put désormais se consacrer plus calmement aux répétitions de Tristan, mais il avait compris la leçon : désormais, il lui faudrait compter avec la malveillance des barons et de l'opinion publique. Louis était le roi, certes, mais il n'était pas tout puissant en son royaume.
Quand on est vieux et riche, qu'on ne se décide pas à mourir et que l'on sent sa chère famille s'impatienter d'une telle longévité, mieux vaut paraître au plus bas de sa forme.
Avec toutes ces immenses propriétés à charge, tous ces hectares de toitures à entretenir, comment voulez-vous garder votre rang sans bidouiller dans les angles ?
Il n'y avait que les appartements du roi et de sa famille qui fussent à peu près confortables. On s'y installa et ce fut un prétexte, pour Antoinette de Guise, de séparer en douceur sa petite-fille de sa suite écossaise, jugée fort rustique et ne sentant pas trop bon.
Au-delà de l'oasis de luxe entourant le Taj, on devinait les misérables petites maisons composant ce quartier de la cité venu mourir au bord du jardin.
A l'heure où le soleil affleurait sur les eaux de la rivière, les pierres des sanctuaires s'éclaboussaient d'ocre mauve et prenaient des douceurs inattendues.
Françoise avertit elle-même Catherine de Médicis de la mort de Marie. La veuve noire ne put se résoudre à en informer le roi, tant elle redoutait l'excès de sa douleur. Elle se contenta de glisser dans son courrier l'annonce officielle de la mort en couches de la princesse de Condé, en ce 30 octobre 1574.
Le roi cria, hurla sa peine, se cogna la tête contre les murs de sa chambre, en son palais de Lyon. Trois jours durant, il demeura cloîtré en ses appartements, entièrement tendus de noir, n'acceptant que son aumônier à ses côtés, s'abîmant dans le jeûne et les prières.
Quand on crie ensemble, on se rassure.
Même s'il s'est fourvoyé dans une mauvaise voie, même s'il ne partage pas nos idées, il reste un français.
Si vous saviez combien la perfection est chose factice et ennuyeuse !
En bref, il est alcoolique et cinglé. Famille édifiante, ô combien…
Vous savez, quand on est comme moi une vieille dame solitaire et riche qui ne se décide pas à mourir dans les délais souhaitables, il faut prendre ses précautions et se méfier de tous et peut-être de toutes…
Des cris montaient des rues de la ville. Partout, les soldats royaux trucidaient un peu au hasard tout ce qui pouvait ressembler à un huguenot, violaient les femmes suspectées d’être favorables à la Réforme ou simplement coupables d’être trop jolies. Les rues étaient rouges de sang. Près de mille cinq cents victimes pourfendues au hasard périrent ce jour-là dans les rues d’Amboise.
Le ventre de lady Fleming, la trop séduisante gouvernante de Marie Stuart, s’arrondissait et Marie de Guise trouva que ce n’était pas un bon exemple pour sa fille. Lady Fleming accoucha discrètement d’un fils, mais toute la Cour savait que le roi Henri II en était le père, la gouvernante l’avait assez dit et les airs enamourés du roi le proclamaient. Marie de Guise, avec l’aide de Madame Catherine et de Diane de Poitiers, qui tenaient toutes deux à maintenir l’équilibre du trio bien compromis par la sulfureuse Ecossaise, se hâtèrent de faire rembarquer la gouvernante, couverte d’honneurs et de présents, mais qui dut laisser le bâtard royal à la cour de France. Il y serait élevé avec les autres enfants royaux et reçut le nom d’Henri d’Angoulême.
Restait à Marie de Guise à trouver une autre gouvernante à sa fille. Pour ne pas réitérer la même expérience, elle choisit une certaine Françoise Paroy, au visage ingrat et à l’âge certain.
A la surpris générale, Aliénor se leva et prit la parole.
"La piété vous égare, mon seigneur, en vous faisant négliger un ennemi aussi puissant et résolu que Nour-ed-din. Le prince et ses barons ont raison, votre obstination est dangereuse pour la croisade. Je demeurerai donc ici avec mes barons, ainsi le prince d'Antioche aura l'aide de mes chevaliers pour soutenir au besoin un combat contre les turcs. Avec votre permission, je vous rejoindrai plus tard à Jérusalem."
Louis était blême. C'était pour la première fois qu'elle osait s'imposait à lui en public.
Je ne peux pas croire qu'un gouvernement irait jusqu'à attaquer des gens qui manifestent pour la paix, alors que le ministre de l'Intérieur n'arrête pas de dénoncer les attentats commis.