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Citations de Jack Kerouac (1011)


Et moi je traînais la patte derrière eux, comme je l'ai toujours fait quand les gens m'intéressent, parce que les seuls qui m'intéressent sont les fous furieux, les furieux de la vie, les furieux du verbe, qui veulent tout à la fois, ceux qui ne bâillent jamais, qui sont incapables de dire des banalités, mais qui flambent, qui flambent, qui flambent, jalonnant la nuit comme des cierges d'église.
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Jack Kerouac
Qu'est-ce qui m'attend dans la direction que je ne prends pas?
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À midi, on avait franchi la moitié de la Floride et on roulait entre les collines plantées d'orangers vers la " queue de poêle ", vers Tallahassees et Mobile. On arriva au matin et pas question d'espérer être à la Nouvelle-Orléans avant midi. Nous étions déjà exténués. C'est lorsqu'on le traverse en autocar qu'on se rend compte de l'immensité de ce pays avec ses routes atroces s'étirant entre des villes tout aussi atroces qui se ressemblent toutes quand on les voit par la fenêtre de ces cars de malheur d'où l'on ne peut s'échapper, qui ne vont nulle part, qui s'arrêtent partout (la bonne blague du Greyhound qui stoppe à chaque station) et le pire c'est cette succession de chauffeurs frais et dispos, pétillants d'enthousiasme, qui se relaient tous les deux ou trois cents milles et exhortent les passagers à ne pas s'en faire et à prendre du bon temps.
À plusieurs reprises, je me suis retourné vers ma pauvre mère endormie, cruellement crucifiée dans la nuit américaine parce que pas d'argent, pas d'espoir d'en avoir, pas de famille, rien de rien — sauf moi, le fils idiot dont tous les plans finissent par s'engluer dans les ténèbres.

Chapitre 66.
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Une ville de Californie funèbre hagarde horrible je-ne-peux-pas-continuer-qu'est-ce-que-je-fous-ici mierda. Oh ! Qui a vécu et souffert en Amérique comprend ce que je veux dire. Me comprennent ceux qui ont quitté Cleveland dans des wagons de charbon ou qui ont bayé aux corneilles devant les boîtes aux lettres, à Washington ! Ceux qui ont saigné à Seattle, saigné dans le Montana. Ceux qui ont traîné la semelle à Minneapolis. Ceux qui sont morts à Denver. Ou ont pleuré à Chicago ou dit à Newark : " Désolé, je me fais la malle. " Ceux qui ont vendu des chaussures à Winchendon. Qui se sont bagarrés à Philadelphie. Ou se sont cuités à Toonerville. Je vous le dis, rien n'est plus épouvantable que de déambuler dans les rues désertes d'une ville américaine à l'aube.

Chapitre 72.
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Je regagnai tout bêtement la gare, sac au dos, grimpai dans le car et m'endormis, mon sac sur le siège à côté du chauffeur. Quand je me réveillai à l'aube, à Roanoke Rapids, le sac avait disparu. Quelqu'un l'avait pris à Richmond. [...] Tout était envolé. Je me mis à pleurer. [...] C'était un dimanche matin, j'étais dépouillé de mes petits trucs destinés à rendre la vie vivable. Un orphelin aux mains vides au pays de nulle part, malade et qui pleure. Comme un agonisant, je revis mon passé en un éclair.

Chapitre 39.
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Avec effroi, je me rappelais le fameux axiome zen :
" Quand tu parviendras au sommet de la montagne, continue à monter."
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À l'époque dont je parle, le blond propriétaire viennois débordant de zèle et de vitalité se précipitait dans la salle pour s'assurer que tout allait bien. Mais j'y suis retourné pas plus tard qu'hier soir (c'était en 1961). Il dormait sur une chaise dans la cuisine, le garçon a craché dans un coin de la salle à manger, il n'y avait pas d'eau dans les toilettes et on m'a apporté un vieux steak mal cuit qui disparaissait sous les frites. Pourtant, en ce temps-là, la viande était encore bonne.
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Je ressens un coup de poignard en plein cœur, comme chaque fois que la femme de ma vie prend la direction opposée à la mienne, dans ce monde trop vaste.
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Mais qu'importe : la route c'est la vie.
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La diabolique nature a fait tant et si bien que les hommes désirent les femmes et que les femmes visent à faire des bébés pour les hommes. Quelque chose dont on était fier au temps des seigneurs, mais dont aujourd'hui la pensée nous donne envie de vomir.

Chapitre 31.
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Il suffisait de mettre les pieds au consulat, où nous devions nous rendre pour de fastidieuses et routinières questions de paperasserie, pour comprendre ce qui ne collait pas dans la " diplomatie " américaine d'un bout à l'autre du monde arabe ; les officiels étaient des fossiles gourmés qui méprisaient leurs propres nationaux s'il advenait que ceux-ci ne portassent pas cravate, comme si une cravate et ce qu'elle peut symboliser signifiait quoi que ce soit aux yeux des Berbères au ventre creux qui entraient tous les samedis matin, à Tanger, tels des Christ, sur d'humbles bourricots chargés de paniers de fruits misérables ou de dattes et dont les cortèges repartaient au crépuscule en longeant la voie ferrée qui escalade la colline, prophète aux pieds nus qui enseignaient chemin faisant le Coran aux enfants. Pourquoi le consul américain n'entrait-il jamais dans l'établissement où Mohammed Mayé fumait le kif avec les autres mômes ? Ou n'allait-il pas s'accroupir derrière les immeubles vides avec les vieux Arabes qui parlent avec leurs mains ? Ou n'importe quoi ? Mais non ! Rien que des limousines privées, hôtels-restaurants, réceptions en banlieue, refus aveugle et obstiné au nom de la " démocratie " de tout ce qui constitue l'essence et le fondement d'un pays.

Chapitre 57.
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À l'aube, Norman m'a brusquement dit de prendre le volant. " Tu le peux, ne t'inquiète pas, roule pendant que je me repose. " C'est ce matin-là que j'ai vraiment appris à conduire. Une main au bas du volant, j'ai réussi à la perfection toutes sortes de virages à droite et à gauche, parmi les voitures des salariés allant au boulot, qui se pressaient sur une étroite route à deux voies. Pour les tournants à droite, la main droite, pour les tournants à gauche, la main gauche. J'étais ébahi. À l'arrière tout le monde dormait. Norman et Tony bavardaient.
J'étais si fier de moi que, le soir, à Wheeling, j'achetai une bouteille de porto. Ce fut la grande nuit du voyage. On était tous bourrés, on chantait simultanément un million de chansons tandis que, la mine farouche, Simon (ex-chauffeur d'ambulance) conduisait.
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La dernière fois que j'ai joué au fantôme, c'était pendant la guerre au large des côtes d'Islande.
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C'était aussi d'un style de vie que j'étais en quête : considérer le monde du point de vue de la solitude et méditer sur lui sans s'empêtrer dans les imbroglios de ses actions aujourd'hui célèbres par leur atrocité et leur abomination. Je voulais être un Homme du Tao qui observe les nuages et laisse l'Histoire faire rage en dessous.
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{N. B. : j'adore l'incipit de ce roman et ne résiste pas au plaisir de vous l'offrir en guise de vœu pour la nouvelle année.}

Maintenant, après l'expérience de la montagne où, deux mois durant, j'avais vécu seul sans qu'un être humain me pose de questions ou me regarde, mon point de vue sur l'existence commençait de changer du tout au tout. Je voulais désormais retrouver dans le monde cette paix absolue mais j'aspirais secrètement à certains des plaisirs que prodigue la société (comme les spectacles, le sexe, les attributs du confort, les nourritures et les boissons fines), toutes choses que l'on ne trouve pas sur une montagne. Je savais à présent que, en tant qu'artiste, ma vie était quête de la paix mais pas seulement en tant qu'artiste : en tant qu'homme de contemplation et non homme de trop d'actions, au sens ancien du " non-faire " du Tao chinois (Wu Wei) qui est en soi un mode d'existence plus beau qu'aucun autre, une sorte de ferveur monacale au milieu de la frénésie des va-de-la-gueule amoureux de l'action dont grouille le monde " moderne " — celui-ci ou tout autre.
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Lorsqu'ils découvrirent que j'avais assez d'argent sur moi pour prendre une chambre d'hôtel, ils voulurent savoir pourquoi je dormais dans le désert. Impossible d'expliquer ça à des policiers, ou alors il faut faire une conférence.
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[...] je venais de passer un an de chasteté absolue, car je pensais que la fornication est la cause directe de la naissance et que la naissance est la cause directe de la mort. J'en étais arrivé à un point où, sans mentir, je considérais la fornication une agression et même une cruauté.
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Au soleil
les ailes du papillon
Comme un vitrail d'église
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Jack Kerouac
Ils me donnèrent des sandwichs et de l'argent et je répartis dans Londres, aspirant avec délices le brouillard de Chelsea...
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Jack Kerouac
Les enfants s'aiment comme des amants, nous ignorons leurs petits drames dans le courant de notre vie d'adulte.

(Maggie Cassidy)
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