Une rencontre avec Jacqueline Wilson .
La fabuleuse histoire de Jenny B., Lola Rose, Mon amie pour la vie, Les malheurs de Millie plume... Jacqueline Wilson est une star de la littérature pour la jeunesse. Au Royaume-Uni, elle est la seule concurrente vraiment sérieuse de JK Rowling: elle a vendu plus de 25 millions de livres, et elle est l'auteur le plus emprunté dans les bibliothèques, toutes catégories confondues. Reine des charts littéraires, idole de centaines de milliers d'ados, elle est de ces auteurs mythiques grâce à qui la littérature s'inscrit dans la pop culture. D'ailleurs, sa notoriété dans son pays est celle d'une vraie pop star, faisant se déplacer des centaines de fans pour ses séances de dédicaces!
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Je ne peux plus supporter cette ambiance. Ma bulle de bonheur est sur le point d'éclater. Ma main magique se crispe.
Qu'est ce qu'il leur arrive à papa, Anna et Eggs?
Pourquoi c'est le drame?
Pourquoi tout ça doit-il finir en scène idiote où papa crie, Anna est au bord des larmes et Eggs braille?
C'est moi l'ado.
C'est moi qui devrais crier et brailler. Et regardez-moi!
Je suis la petite Ellie toujours pleine d'entrain parce ce que...
Oh, parce ce que parce que parce que!
Je n'ai pas ouvert la bouche. J'ai baissé les yeux sur le paillasson. Il disait BIENVENUE. Ce paillasson était un sale menteur.
(p. 38)
Il fait un pas vers moi pour me rejoindre. Les chroniques sont écrasées entre nous deux. Il penche la tête, et délicatement, doucement, tendrement, il m'embrasse sur la bouche.
Ce n'est pas le baiser que j'espérais. Mais c'est presque aussi bien.
Je m'en veux terriblement. je t'ai chargée pour me disculper et surtout sauver ma peau. J'ai dit que c'était ridicule d'imaginer qu'il puisse y avoir quoi que ce soit entre nous. J'ai dit que tu t'étais simplement amourachée de moi et que j'essayais d'être gentil avec toi.
- Et alors, c'est exactement ce que vous me disiez, non ?
- Et tu as eu le courage de me tenir tête et de m'obliger à voir la réalité en face.
-C'est-à-dire?
-Je t'aime. (..) Je vais rester auprès de ma famille, garder mon boulot, et je ferais tout ce qu'il est raisonnable de faire. Mais chaque soir, lorsque je fermerais les yeux, je nous reverrai toi et moi dans cette voiture et je repenserai à ce désir si fort de m'enfuir avec toi.
Je m'appelle Millie Plume. Ne riez pas. Ce n'est pas mon vrai nom. Je suis sûre que maman m'aurait choisi un nom superbe et romantique - même si je ne suis ni superbe ni romantique.
Je l'imagine déjà :
- Ma petite chérie, me chuchote-t-elle en m'enroulant dans un châle.
Elle me sert très très très fort contre sa poitrine, comme si elle avait peur qu'on m'arrache à elle.
- Ma petite... Rosamund ? Séraphine ? Christobel ?
Mes yeux sont ce que j'ai de plus beau. Ils sont bleus comme le ciel en été. Alors peut-être m'a-t-elle appelée Saphir ? Azur ? Bleu-du-ciel ?
[Incipit]
-Le truc, maman... Bon sang ! Je ne sais pas comment le dire. Ça paraît tellement cucul. Tu comprends, je suis tombé amoureux de quelqu'un.
-Ah ! Et... ce quelqu'un ne t'aimait pas en retour ?
-Il me déteste, dit Carl.
Il boit une autre gorgée.
-C'est un garçon, chuchote-t-il.
-Ah ! Répète Jul'.
Elle boit une grosse gorgée de son thé.
-Eh bien, c'est affreux que ça n'ait pas marché pour toi cette fois-ci, mais je te promets que tu vas retomber amoureux - encore et encore et encore. Ça ne sera peut-être pas aussi intense ni aussi douloureux, mais ce sera mieux, tu verras.
Je la regarde avec stupeur. Carl aussi.
-Maman ? Je viens de te dire que je suis gay et tu fais comme si de rien n'était.
-Je ne fais pas comme si de rien n'était, mais il n'y a pas lieu de hurler. Je m'en doutais un peu.
Je me suis vu vivre une petite vie confortable avec mon cher papa, perdu depuis si longtemps. Je m'occuperais de lui, je préparerais ses repas et je ferais mon ménage. Je serais la fille la plus dévouée du monde, et lui, il m'aimerait et e protégerait, et il irait à la pêche tous les jours. Oh, nous serions si heureux, tous les deux...
- Ça ne te plait pas Prudence?
-Pourquoi ça me plairait ? Ça désigne une abominable vertu victorienne. Mon père était quelqu’un de très croyant. Il s'en ai donné à coeur joie...
J'évite de me mêler de leurs disputes [à Marnie et Terry], tout comme de me joindre à leurs gloussements de dindes. D'ailleurs, je ne leur parle pas beaucoup. Je ne sais pas quoi leur dire, on n'a pas les mêmes goûts. Marnie et Terry sont raides dingues des derniers chanteurs à la mode, se fabriquent des petits bracelets en perles " mignons tout plein ", dessinent la chambre de leurs rêves avec une abondance de détails ridicules. Elles font toutes deux, collection de jouets en peluche. Marnie possède 123 Beanie Babies et une quantité impressionnante de mini-animaux. Terry s'est spécialisée dans les vieux nounours - pitoyables créatures borgnes, informes ou miteuses qu'elle déniche dans les brocantes ou les vide-greniers. Sa chambre ressemble à un refuge de la SPA. Cela dit, la mienne ressemble à une grotte gothique, alors je suis plutôt mal placée pour critiquer.

Je ne sais plus par quel bout la prendre. Le peu de cervelle qu'elle possède paraît avoir rétréci aux dimensions d'un petit pois et ça tourne dans sa tête d'abrutie comme les crânes d'argent qui sourient sur les doigts bagués de Dave. Il prend Nadine par le bras.
"Viens donc, babe", dit-il en lui ouvrant tout grand la portière arrière de la camionnette.
Elle lui sourit... et grimpe à l'intérieur. Magda secoue la tête en me regardant.
"Il faut qu'on y aille aussi", dit-elle.
Je le sais bien. Mais c'est fou. Nous sommes folles de monter là-dedans.
"Allez viens, la rouquine ! En route !" s'exclame Ewan en repoussant les mèches blondes de ses cheveux. Je suppose que, si on aime ce genre, il est plutôt beau gosse. A voir Magda, on dirait bien que c'est ce qu'elle pense.
"C'est peut-être le moment de commencer à vivre un peu dangereusement", dit-elle en montant elle aussi dans la camionnette.
Alors je les suis et je les rejoins à l'intérieur, en sachant pertinemment qu'on est en train de commettre une grosse, très grosse erreur...