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Citations de Jacques Ancet (224)


La voix dans les mots comme le vent dans les graminées.
Quelque chose bouge et passe.
Qu'a-t-elle dit ? Qu'a-t-on entendu ?
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Jacques Ancet
Alors marcher-écrire, ce ne serait pas seulement aller vers. Ce serait aussi fuir, en l'affrontant , ce regard de Gorgone, cette sauvagerie dont nul ne peut supporter l'éclat sinon obliquement, dans le mouvement, le passage ou à travers la fine trame d'un filtre de papier et de mots...
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La marche et l'écriture se ressemblent
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L' écriture ne me donne pas les choses mais la trace d'un passage. Celui du regard et du corps qui le porte ? Elle ne donne rien à voir – ou si peu. Mais à sentir, sûrement, à éprouver dans le mouvement des phrases comme habitées d'une double présence : celle du regardeur et celle du regardé.
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Chaque phrase, ajoute-t-il, est une planche posée sur le vide. C'est pourquoi, écrire, c'est écrire sur l'air – écrire l'air.
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Jacques Ancet
Demain, hier n'ont plus de sens face au chat immobile.
La corneille crie toujours, comme s'il ne l'entendait pas.
Seule frémit la pointe de ses oreilles.
Couché dans l'ombre, il est l'image du présent.
Il vibre.
Il vibre entre deux éclats: on y est , on n'y est pas.
On y entre , on est perdu.

( Dyptique avec une ombre")
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Des phrases vont et viennent aux limites
elles sont là tout près elles te
frôlent comme les oiseaux qui tournent
sur la vitre parfois l'une d'elle
se pose ce ne sont que des mots
sans suite même si tu voulais
tu ne pourrais pas comprendre dire
est devenu le bord d'un silence
où tombe ta voix et ton image
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il y a dans chaque mot une brûlure
et tu dis tu es cet air cette colline
tu es la vie contre la mort tu me brûles
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il est cinq heures midi ou huit heures, ton pied se lève, se pose lourdement, tu chancelles, tu ne tombe pas, des millénaires marchent avec toi, des hordes titubantes, jambes torses talons lourds traînant dans la poussière, j'entends leur piétinement de foules innombrables, je vois des dos, des têtes dans le soleil couchant, leurs cheveux brûlent comme ton profil sur la vitre, l'heure est une fleur rouge qui s'ouvre et tu en es le centre,
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Que Dieu ait crée le monde disait-il, je veux bien, mais la vie de tous les jours, je ne peux pas y croire.
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La même lumière, les mêmes feuilles qui bougent
sur un fond gris bleu, le même ciel, mais non,
jamais le même, le même paysage qui
recommence dans les yeux et pas le même,
mêmes couleurs et pour les dire les mêmes mots,
un cri bref — et toujours autre chose.
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Sous la lampe allumée c’est une ombre
qui se répand. Impossible d’y voir ce qui vient.
La nuit s’est installée, une de plus pense-t-il
tandis qu’il cherche à comprendre tous ces mots
qu’il trouve sans le vouloir, cette encre,
toujours plus noire, où dedans est un dehors sans fin.
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S’immobiliser. Entrer dans la lenteur des choses,
disait-il. Perdre la voix et ce qui va avec.
Convoquer les ombres pour en tirer une lumière.
Peu importe ce qu’elle révèle. L’important
tient dans ce presque rien — un silence, un bruit de pages
et, de l’un à l’autre, la navette du désir.
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Recommencer ressemble à un paysage.
Il y a une lumière un peu éteinte,
des feuilles qu’il pourrait entendre craquer
en y marchant, une branche qui vibre, une attente
balancée. Recommencer ressemble à un visage.
Il vient, il s’approche. On devient son regard.
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Il reprend. Le fil ne casse pas.
Mais rien ne vient. Sur la vitre
l’hiver s’installe. Le grand tronc noir
sectionne le paysage.
Ombre et lumière s’affrontent
encre et vapeur blanche. Il ne va pas se taire.
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À chaque instant, la vie commence, mais qui
la voit? Les gestes tombent comme les feuilles,
les paroles couvrent les paroles. Un bout de ciel
reste entre les deux visages, un sourire,
on ne voit plus où, pourquoi on perd le fil.
Le jour est pris dans son nom. On dit salut.
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Il continue. Il voudrait comprendre.
Le jour est clair. Sur la vitre des visages
ou des nuages, un balancement
de mains ou de feuilles, un signe obscur
qu’il distingue mal mis qui appelle.
À chaque fois il croit retrouver son nom.
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Écrivant la date, il sait qu’il ne pourra
l’habiter, qu’il est déjà trop tard.
Chaque objet se perd dans une attente
où il ne voit pas la sienne.
Un pâle soleil touche la vitre,
arrive la géométrie des ombres.
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non, je n’ai rien à dire, personne n’a rien à dire, rien ni personne sauf le sang, rien sinon ce va-et-vient du sang, cette écriture sur l’écrit, cette répétition du même mot au milieu du poème, syllabes de temps, lettres cassées, gouttes d’encre, sang qui va et vient et ne dit rien et m’emporte avec lui
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le poème, et pour quoi faire, on se demande, remplir le temps comme une bouteille, vivre la vie, se compenser quand rien ne va plus, vider le trop-plein, remplir, vider, frotter les mots pour s’y voir mieux avec tout le paysage, avec l’enfant qui vient vous tirer par la manche, le crépitement des pommes de terre sautées, les titres à la une, les vieux papiers qui traînent, poème, miroir où un instant les fragments se rassemblent, ombre portée du pays intérieur, piège à mots piège à temps, piège, chemin pas à pas suivi entre les haies de pins noirs, les labours couleur de brique, frôlés de ciel, crevés du cri des pierres sous l’ombre verte des bois traversée de lumière oblique, avec toujours l’espoir de ne jamais en voir le bout, de découvrir autre chose, un vallon solitaire où vivre quand tout toujours débouche sur la route du même
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