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Citations de Jacques Lusseyran (156)


Tout enfant encore, je comprenais que notre liberté n'est pas dans le refus de ce qui nous frappe. Être libre, je le voyais, c'était, acceptant les faits, de renverser l'ordre de leurs conséquences.
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Tout à coup, il était là devant moi, tout droit, sûr comme une parole d'honneur. Dans la première seconde , il ne parlait jamais. Moi non plus. Il fallait bien un silence pour nous retrouver.

D'ailleurs, nous prêtions sans cesse l'un à l'autre nos yeux : un jour, c'était lui qui voyait, le lendemain, c'était moi.
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Ce que je nomme surnaturel chez lui, c'était la coupure qu'il avait entièrement réalisée avec les habitudes. Celles du jugement qui nous font appeler malheur ou mal toute adversité, celles de l'avidité, qui nous font haïr, réclamer vengeance, ou simplement protester - forme mineure mais incontestable de la haine -, celles du vertige égocentrique, qui nous font croire que nous sommes innocents chaque fois que nous souffrons. Il avait échappé au lacis des réflexes obligatoires, et ce mouvement-là, jamais la bonne santé, ni même une santé parfaite si cela existe, ne pourra l'expliquer. Il avait touché au fond de lui et libéré le surnaturel ou, si le mot vous gêne, l'essentiel, ce qui ne dépend d'aucune circonstance, ce qui peut exister en tout temps et en tout lieu, dans la douleur comme dans le plaisir.
Il avait rencontré la source de vie.
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“La substance de l’univers s’était condensée à nouveau, s’était redessinée, et repeuplée. J’ai vu un rayonnement à partir d’un lieu dont je n’avais pas idée, qui pouvait être aussi bien hors de moi qu’en moi. Mais un rayonnement ou, pour être plus exact, un lumière, la Lumière. Je n’étais pas la lumière. Je baignais dans la lumière.”
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C'était, vous le comprenez, une grande nouvelle, et d'autant plus grande qu'elle contredisait tout ce dont ceux qui ont des yeux sont persuadés. L'origine de la lumière n'est pas dans le monde extérieur. Nous ne le croyons que par une illusion commune. La lumière est là où se trouve la vie : à l'intérieur de nous.
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La joie ne vient pas du dehors. Elle est en nous quoi qu'il nous arrive.
La lumière ne vient pas du dehors. Elle est en nous, même sans les yeux.
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Jacques Lusseyran
Au-dehors, c'était désormais le vide; au-dedans, toute une forêt de lumière.
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Chaque fois que tu trouveras quelque part un peu de joie, je serai là... comprends-tu? Ne jamais pleurer sur moi:ce serait trop bête, et j'ai trop horreur de ce qui rend triste. Promets-moi... de m'aimer, non pas à travers ton souvenir, mais à travers ceux que tu aimeras.
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Les souvenirs sont choses trop douces, trop proches de la peur: ils mangent vos énergies.
Il fallait vivre dans le présent, consommer chaque seconde jusqu'au bout, s'en rassasier.
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La joie ne vient pas du dehors. Elle est en nous quoi qu'il nous
arrive.
La lumière ne vient pas du dehors. Elle est en nous, même
sans les yeux.
P 282
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Tu vois bien que tout est à sa place : le corps et l’âme. Tu vois bien que l’amour entre dans nos corps, s’y fait chair, y devient plus lourd que nous-mêmes – le plus lourd et le plus tenace de nous-mêmes –, mais aussi qu’il s’échappe. Après l’amour nos corps sont là, mais nous les regardons. C’est même le seul moment qui nous soit donné pour les regarder. Et s’ils ont été de bons chemins, s’ils ont bien laissé passer l’amour, ils sont beaux, ils sont simples. Ils n’ont jamais été aussi simples.
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En quelques mois mon univers personnel était devenu un atelier de couleurs.
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En tout cas mon accident avait précipité ma tête contre le cœur bruyant des choses : ce cœur battait et ne s'interrompait plus.
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"Aucun de mes amis n’hésitait plus. Pour dire le vrai, beaucoup d’entre eux brûlaient de mourir. La mort à vingt ans est encore possible. Tellement plus qu’après.”
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élève des livres, j'aimais la poésie comme j'aurais aimé un fantôme : pour son irréalité. Je croyais qu'elle était un art, un grand jeu, un luxe, et toujours un privilège. Quelle révélation !
Cependant, tous les poètes ne se valaient pas. Quelqu'uns restaient à la porte : ils n'étaient pas reçus dans notre misère. Ceux-là, c'étai toujours les poètes plaintifs.
Lamartine n'était pas pris au sérieux : il pleurait trop facilement, et il pleurait sur lui-même, ce que nous supportions pas alors. Vigny compliquait la vie à plaisir ; et puis il était trop solennel. Musset ... Mais celui-là parvenait jusqu'à nous, malgré son terrifiant égoïsme, parce que, du moins, il possédait l'art du chant. C'était un acteur accompli, un cabotin de génie.
Hugo, lui, triomphait. Le moindre de ses vers agissait sur nous à la façon d'une poussée, d'un influx de sang. Ce diable d'homme, cet irrésistible vivant se mêlait de nos affaires dès qu'il prenait la parole. Il pouvait parler de Charles Quint, des attributs de la divinité, d'un bras glissé autour d'une jolie taille, il était toujours efficace. il n'y avait aucun besoin pour nous, de le comprendre, ni même de l'écouter exactement; d'écouter ses paroles : il suffisait de se laisser faire? La vie, dans ces vers, gonflait le torse, brandissait le poing, jetait des flammes et galopait. (../..) Nous l'aimions Victor Hugo ; c'était une bonne rencontre.
Baudelaire aussi travaillait bien. ais lui c'était comme à force de ruse : il avait le talent - si rare après tout - de dénicher au fonds des trous les plus noirs la petite étincelle de lumière et de la faire éclater à nos yeux. (.../...)Mais les vrais gagnants, les toniques, ceux qui agissaient à la façon de l'alcool, massivement, c'étaient les chanteurs. J'en trouvais dans le Moyen Age. Puis venaient Villon, Ronsard, Verlaine, Apollinaire, Aragon.
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La voix humaine entre en nous, de force. C’est vraiment à l’intérieur de nous que nous l’entendons. Il faut même, pour l’entendre bien, la laisser vibrer dans notre tête et notre poitrine, dans notre gorge, comme si elle était nôtre pour un instant. C’est pour cette raison sans doute que les voix ne nous trompent pas.
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La première salle de concerts où je suis entré, à huit ans, fut à elle seule, pour moi, en une minute, plus que tous les royaumes de légende. (...) L'entrée dans la salle était le premier épisode d'une histoire d'amour. L'accord des instruments : c'était mes fiançailles. (...) Je pleurais de reconnaissance chaque fois que l'orchestre commençait à chanter. Un univers de sons, pour un aveugle, quelle grâce soudaine ! (...) La musique pour un aveugle est une nourriture (...). Il faut qu'il la reçoive, il faut qu'on la lui donne périodiquement, comme une nourriture. (...) La musique est faite pour les aveugles.
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Tant pis si mon sens de la beauté n'était pas celui des autres! Nous avions une chose en commun: c'était l'ivresse. Poser la main sur une hanche, suivre la naissance d'un bras, entourer une épaule, plonger, la tête vide, dans le rayonnement irisé qui émane du corps des filles, entendre crisser une jupe par-ci, un mouchoir par-là, ne pas vouloir arrêter la danse parce que, aussi longtemps que la fille est tout près de vous, ses cheveux dans vos cheveux à chaque glissade, le monde peut crouler -cela vous est bien égal-, tout cela me guérissait.
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Les mains ne peuvent pas s'empêcher d'aimer ce qu'elles ont touché complètement.
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Je passais entre les dangers et les peurs comme la lumière à travers un miroir. Et c'est cela que j'appelle le bonheur de mon enfance. C'est une armure magique qui, une fois posée sur vos épaules, peut être transportée à travers votre existence entière.
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