Citations de Jacques-Olivier Boudon (30)
Les événements qui se déroulent à La Rochelle parmi les carbonari du 45ème régiment révèlent une forme d'amateurisme tout à fait compréhensible de la part de jeunes gens sans expérience et qui plus est privés de leur chef.
Dans les Deux-Sèvres, le garde de Massais est assassiné par un certain Trouet qu'il avait arrêté et qui s'était évadé avant de venir se venger. Ce type de gestes renvoie à une contestation plus générale de l'autorité nouvelle que représente les gardes champêtres dans les campagnes. Ceux-ci sont aussi régulièrement insultés, voire agressés, le recours au meurtre restant finalement exceptionnel.
Napoléon a clairement pris le parti de la Révolution, même s'il désapprouve les mouvements de foule.
Le naufrage de la Méduse reste un drame humain dont les acteurs sont aussi ces soldats et matelots morts dans des conditions effroyables que ce livre cherche à faire sortir de l'anonymat pour leur rendre leur dignité, et à travers eux à toutes les victimes des drames contemporains auxquels le naufrage de la Méduse fait écho.
En mêlant la laideur de cadavres mutilés, la force des corps musclés, la beauté des paysages marins et la couleur des ciels d'orage, Géricault fonde une nouvelle manière de peindre qui participe à la naissance du courant romantique en peinture, annonçant la confusion des genres que mettra également en scène le drame hugolien.
Ce projet a été abandonné, mais il montre à quel point Géricault avait été fasciné par les scènes d'antropophagie, allant jusqu'à se procurer des membres disloqués pour le représenter sur la toile.
Géricault vit ainsi pendant près de deux ans au lieu de la mort, confronté chaque jour aux scènes d'horreur qui ont marqué les treize jours de la dérive du bateau.
D'autres témoignages sont venus conforter ses propos initiaux, d'autres les démentir, mais tous ont posé la question de savoir jusqu'où l'on pouvait aller dans le récit des traumatismes vécus.
' J'épargnerai à voter Majesté le récit des scènes effroyables qui ont eu lieu sur ce radeau. Tout ce que la faim, le désespoir peut produire d'horrible a été commis pendant ces treize jours de désolation. Et je gémis que des journalistes aient révélé des faits dont le tableau ne devrait jamais être mis sous les yeux des hommes".
« Il a trouvé dans l’écriture un substitut à une existence qu’il juge médiocre parce qu’il ne se sent pas reconnu par ses contemporains comme un homme cultivé. Il veut de ce point de vue sortir de sa condition d’anonyme et démontrer à la postériorité ses talents d’écrivain, au risque, en choisissant l’improbable support du revers des planches, de n’être jamais lu. La chance lui a souri. Aujourd’hui, par le truchement d’un livre, Joachim connaît une forme de notoriété qu’il avait manquée de son vivant. » (p. 159)
« Toujours à l’affût des entorses à la morale chrétienne, Joachim observe avec curiosité les mœurs de ses contemporains. Il a un avantage sur les autres habitants puisqu’il travaille pour l’essentiel à l’intérieur des maisons. » (p. 137)
« Quand il dit se contenter d’eau sucrée parce que la soirée précédente a été trop arrosée, il ne manque pas d’en faire part à son lecteur. » (p. 95)
« Il n’a rien d’un héros. C’est un homme du peuple, un petit propriétaire, comme la France en a tant connu alors. Mais c’est surtout un homme qui a voulu transmettre un message à ses descendants. Il a une claire conscience du temps qui passe et veut s’inscrire dans l’histoire. » (p. 15)
Il amalgame deux mots "acolytes" et "alcooliques", en un "alcoolytes" savoureux, qui laisse entendre que ses compagnons de fêtes étaient aussi amateurs de boisson.
Grâce aux écrits découverts sous les parquets, nous disposons d'un peu moins de 4 000 mots laissés par Joachim. Eux aussi nous parlent à leur façon. Tracées au crayon noir, le crayon du menuisier, les phrases laissées par Joachim présentent un aspect généralement régulier; il écrit droit, de manière lisible. Il forme es lettres et n'omet pas les majuscules en début de phrase ou quand il énonce un nom propre. Il écrit en français et n'emploie jamais de mots de patois, ce qui révèle une éducation assez poussée, à une époque où les patois sont encore utilisés par les instituteurs dans l'apprentissage du français.
Napoléon est incontestablement emporté par le système qu'il a lui-même créé et qui le pousse à toujours faire la guerre pour asseoir et confirmer sa domination sur l'Europe.
« Ami lecteur, quand tu prendras femme demande- lui son instruction et non pas d’argent pour dot » ..page 34.
« Heureux mortel.Quand tu me liras , je ne serai plus ».
écrit Joachim Martin sur l’une de ses planches retrouvées » ..
Ami si tu veux bien faire le travail fais toi payer. Ne fais pas comme moi à 0,60 centimes le mètre de façon. Aussi bien, je ne fais rien de bon . Il faut 1f la pause.
Ami lecteur, quand tu prendras femme demande lui son instruction et non pas d'argent pour dot.