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Citations de Jacques Sternberg (220)


La jeune femme, de toute évidence, ne savait pas trop que dire ni comment agir. Elle, qu’il avait connue si spontanée, parfois au seuil de la jouissance tellement elle pouvait s’exciter dans le refoulement, paraissait empruntée, traquée par la situation, comme si elle devait s’acquitter d’une dette qu’elle aurait préféré ne pas rembourser.
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De toute façon, elle ne ressentait pas un désir assez lancinant pour en arriver là et, lui, avait passé l’âge d’agir de cette façon. En somme, ils raisonnaient de façon différente en ne ressentant pas les mêmes pulsions, mais refusaient la même notion de coucherie à la sauvette.
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Elle n’était pas seulement très belle, elle avait une telle présence d’instable femelle et dégageait un si lancinant magnétisme que le baromètre de son appartement indiquait tous les jours les variations et perturbations de son humeur, depuis la sombre déprime jusqu’à la joie solaire d’exister.
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Il y a évidemment des façons plus simples de se donner rendez-vous. Mais de plus efficaces, c’est moins évident. Je bande, donc je suis à toi. Même si Zoé s’était contentée de réciter une page de l’annuaire du téléphone, elle aurait pu m’exciter de la même façon.
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La main de Zoé rampe bien une dernière fois jusqu’à mon sexe anémié, mais en vain, enfin : ses doigts n’ont même plus la force de se traîner jusque-là. Nous sommes vraiment vidés de tout notre jus, de toute notre substance charnelle, de toutes nos pulsions. Et je laisse Zoé devant sa porte, réduite à un être titubant, fantomal qui n’a même plus la force d’entrouvrir les lèvres pour me donner un dernier baiser. Elle pense toutefois à me remettre une cassette qu’elle me dit avoir enregistrée à mon intention.
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Elle non plus n’a évidemment pas besoin de préliminaires pour s’asperger de tout son désir, et vient se jeter sur moi en flammes et en huile, dénudée jusqu’au nombril ; après avoir lancé son slip en travers d’un abat-jour, ses deux bouches me happent avec l’avidité d’une plante carnivore affamée, cette brutale collision la fait dessaler sur le dossier d’un canapé, nous tombons dans une tempête qui se contente de quelques secondes pour monter à force 10, nous rouler hagards dans sa fureur et nous laisser hachés, déjetés, écossés, ensuqués, sucés jusqu’à la moelle, épavés dans une semi-inconscience assez proche de l’hébétude.
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Non seulement elle est incapable d’esquisser un geste qui ne soit pas imbibé de désir sauvage, mais elle est également incapable de s’arracher du gosier une seule phrase qui ne soit pas tartinée de provocations sexuelles. J’en arrive à me sentir absent de ce monde, étranger à moi-même. Je n’ai jamais produit un tel effet, pas même à moi. Je n’ai jamais été aussi inexplicablement désiré sans être aimé ou détesté, haï ou banni, adoré ou déadoré.
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Moi aussi, j’ai faim d’elle, mais ne pouvant pas me nourrir de ses cuisses pourtant fort appétissantes, je dois me résigner à commander un repas lourd que je crois adapté à la situation. Des crustacés, du céleri en branche piqueté de clous de girofle, un steak au poivre noyé dans du riz au curry et une triple ration de gingembre pour dessert. Zoé n’a pas besoin de ces ingrédients pour lui mettre le sang en feu, les prunelles en brume, les nerfs en fusion et les pulsions en eau. Elle se contente d’une salade de tomates qu’elle avale à contrecœur alors qu’elle me boit des yeux, me donne sans répit sa langue à déguster entre deux bouchées, ses poils à tirailler, ses bouts de seins à titiller, tellement coupée de toute perception du monde extérieur, si constamment abandonnée à elle-même, à ses ravageuses pulsions qu’elle ne peut être qu’une vibrante provocatrice, une source permanente de scandale et d’attentat à la pudeur.
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Mon sexe vient à peine de piquer dans le sien quand elle s’arrache des tréfonds de ses orages un tel hurlement de plaisir et de frénésie, de soulagement et d’agonie que le patron vient frapper à notre porte et nous ordonne de quitter sans tarder son établissement.
Nous nous retrouvons dans le café d’en face. Zoé semble avoir les couleurs différentes de ses yeux qui se mélangent dans son regard. Sa bouche et ses narines palpitent, elle est toute diluée, dénouée, délavée. On pourrait la croire vidée de toute réaction, laissée sonnée au fond d’elle-même, mais même dans cet état somnambulique elle a des réflexes alanguis singulièrement sournois.
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Elle arrive même à couvrir de ses couinements de petite sangsue le vacarme des roues, je retire mes mains, les essuie discrètement à la robe d’une voisine et je sors Zoé de là avant de nous faire lyncher. Avec une telle assoiffée de l’orgasme, si on veut se déplacer, on ne peut le faire qu’en taxi. Mais, à peine installée, alors que le chauffeur n’a pas encore passé ses vitesses, Zoé qui a mis les louchées doubles m’ensalive jusqu’au fond de la gorge, saute à califourchon sur mes cuisses et sa fourche câline me provoque avec une telle fureur que le chauffeur se retourne vers nous, freine net, et nous ordonne de quitter sa voiture qu’il ne faut pas confondre avec un hôtel de passe.
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Je ferme les yeux, je fais le vide en moi pour me récurer de la vision de son corps ondulant tentant tentaculaire, je passe à l’éponge mon trouble pour inscrire en syllabes commerciales mes suggestions promotionnelles.
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Béant comme il est, avec ses poils soyeux tout empoissés de désir, il m’appelle de son odeur fauve et je ne puis résister au besoin de le happer d’une seule morsure à pleines dents. Zoé se laisse aller, ondule de la croupe et me frotte le visage de son con couineur et fouineur alors qu’à l’étage au-dessus ses gémissements deviennent plaintes, puis râles pour apothéoser sur un cri tellement strident qu’il pourrait réveiller tout un quartier et même un mari fatigué qui tente en vain de trouver le sommeil dans la même pièce.
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En un mot, comme pour en oublier des milliers d’autres, Zoé et moi, nous sommes en train de faire vraiment l’amour.
Jusqu’au moment où du fond de notre naufrage en commun jaillissent deux hurlements qui nous séparent comme un couperet tombant à ras de nos ventres, et nos sexes ont sans doute été tranchés par cette lame car ils ont explosé dans une fulgurante décharge entre le plaisir et la douleur, l’éblouissement et la panique. Nous retombons brisés ; nous tombons, essorés, dans le sommeil.
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Elle mouille si bien qu’en quelques minutes je dois déjà me rejeter au-delà d’une jouissance trop prévisible, je m’accroche à ses hanches, m’arrache un instant à sa succion, je la fais chavirer face au sol, elle dessale facile, d’instinct se juche sur quatre pattes comme un félin tout en nage et en muscles, puis me tend son cul avec une telle ivresse d’écarter à plaisir chaque fesse que l’on pourrait jurer qu’elle va s’ouvrir en deux comme un citron ; elle me viole le regard de ses fonds les plus secrets, son sexe tâtonne à l’aveuglette pour trouver le mien, le frôle par hasard en l’inondant, le happe alors en douce et se referme en étau sur ce membre, me gavant de la sensation de n’être plus qu’un pieu incroyablement sensibilisé, à jamais soudé à une matière hurlante, en fusion, en ébullition, une chose qui fut Zoé si intensément engouffrée en elle-même qu’elle en arrive à perdre ses contours, sa définition, pour se multiplier en une seule jouissance continue.
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Elle est aussi lisse qu’une surface de marbre, presque aussi blanche, dénuée de la moindre scorie, pas une rougeur, pas le moindre grain de beauté, comme si on venait à peine de la mettre dans sa peau de charme. Elle n’a pas seulement une grâce infantile, une impudeur sans complexes, mais tout son corps évoque celui d’une adolescente qui brûlerait miraculeusement de feux sexuels pas du tout de son âge. Même son fourré touffu tout fou qui palpite de toute sa sève garde quelque chose d’assez enfantin, ses fesses hautes et bien charnues ne sont pas moins parfaites que ses seins qui semblent défier les lois de la pesanteur. Même son visage aux yeux rieurs couleur vert et noisette comme sa bouche espiègle accentuent cette impression de juvénilité.
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Tout va bien, nous sommes à un juste équilibre : elle semble ressentir le même désir que moi, rien de plus, rien de moins. Nous pouvons nous entendre, nous comprendre, nous prendre. Et sortir ensemble de cet endroit dont nous n’avons plus rien à attendre.
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C’est une de ces femmes sans un gramme de chair en trop, une de ces petites dévoreuses que l’on a, en quelques secondes, entièrement dans les mains, de quoi pressentir qu’elle fera l’amour en souplesse, en remuant beaucoup, avec autant de râles que de gestes, en assoiffée ivre de prendre et de donner, en jouisseuse difficile à épuiser.
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J’ai toujours été sensible aux mots les plus simples, ce qu’il y a de plus rare dans le dialogue. Et j’ai toujours aimé les femmes qui savent parler pour dire quelque chose. De toute évidence, de façon lumineuse, Zoé semble disponible, désœuvrée, vibrante, ouverte à l’imprévu, et elle me le fait comprendre de tout son regard déjà allumé, de son sourire ravi et même de tout son ventre plat qui ondule au ralenti en se frottant à la table. Je lui demande de venir s’asseoir près de moi et, sans perdre une seconde, avec la vitesse et la souplesse d’un écureuil, elle me fourre son museau dans le cou, ses cheveux liquides tout flous dans les narines, ses mains cajoleuses sous ma chemise, aussi confiante qu’un jeune chiot à l’abandon qui aurait enfin trouvé un maître.
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Son visage me plaît, son corps me tente, son sourire va se dessiner pour moi, son regard m’accroche, ses mains m’attendent et je crois savoir qu’elle ressent exactement la même chose que moi.
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Il y avait quinze ans qu’il était sans nouvelles de la femme qu’il avait passionnément aimée. À cette époque, elle venait d’atteindre ses vingt ans alors que lui allait doubler le cap de la quarantaine. Elle était demeurée le plus grand regret de sa vie sentimentale : elle le fascinait et il la voulait sans oser la prendre ; elle l’aimait à sa façon, secrète et narquoise, mais ne le désirait pas et n’avait jamais cédé.
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