En empathie avec Carson McCullers, Jacques Tournier s'attache à décrire le processus de création étroitement lié avec la vie même de l'auteur, avec le besoin qu'elle avait de s'identifier, de fusionner avec autrui. Il choisit comme fil conducteur la relation forte et ambivalente qu'elle entretenait avec son mari Reeves, tourmenté lui aussi par le désir d'écrire. Oscillant entre présent du biographe et passé de l'écrivaine, Jacques Tournier évoque la richesse des années quarante à travers notamment la communauté de Middagh Street à Brooklyn qui rassemblait écrivains et musiciens, - Wynstan Auden, Klaus Mann, Anne-Marie Schwartzenbach -, puis les voyages vers l'Europe et surtout la France perçue comme un refuge et un lieu de liberté. Quête de la beauté du quotidien, mélancolie et perte, déchéance et exaltation sont présents tout au long de ce texte émouvant.
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Vu la serie quand j'avais une dizaine d'années, j'avais adoré. J'ai lu quelques années après le roman, trés sentimental mais j'avais retrouvé les sensations eprouvées lors de ma première vision. Aujourd'hui, cela risque d'être plus compliqué.
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Un bon gros mélo pas bien méchant digne des lectures d'été, avec ce qu'il faut de romanesque pour captiver l'attention d'une jeune fille de 13 ans, sans trop tomber dans "l'Arlequin" non plus. Je crois même que le roman et ses suites ont été adaptées pour la télévision au début des années 80.
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Suite d'"Anne, jour après jour", "Le château de la mer" reste dans la même lignée, romanesque à souhait. Je ne pense pas cependant que la trilogie passera à la postérité, mais cela reste une belle lecture d'été.
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Un livre lu à l'adolescence qui m'a laissé un très bon souvenir.
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j'étais gamine quand j'ai lu ces livres d'Anne jour après jour... je les ai dévoré !! et suivi la série télé qui en a découlée...
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Francesca de Rimini est mariée très jeune à Giovanni, un guerrier boiteux. Offerte en rançon à ce mari qu’elle n’aime pas, violentée et recluse dans la demeure familiale, elle développe rapidement une attirance pour son beau-frère Paolo de Malatesta, frère de Giovanni.
Pour leur plus grand malheur, cette attirance sera réciproque.
Immortalisé par Dante qui fera une brève incursion dans ce récit, le couple est, à son corps défendant, une image récurrente de l’amour courtois et de l’adultère au 13ème siècle. L’auteur décrit avec beaucoup de finesse les chemins tortueux du corps et de l’âme vers la liberté d’aimer.
Image miroir d’autres couples ainsi gravés sur l’autel des amours contrariés aux cotés de Lancelot et Guenièvre, Roméo et Juliette.
Le format court permet une exploration poétique de cet amour, libéré d’explications et de descriptions qui auraient inutilement contrarié l’essence de cette histoire.
Un récit qui illustre à merveille l’un des thèmes favoris de l’amour courtois. Lorsque le bonheur s’oppose à la vertu, quelle voie choisir et quel en est le prix à payer ?
Je découvre l’auteur avec ce court roman et j’ai bien aimé.
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Le récit âpre et lumineux d'une histoire d'amour contrariée aux airs de tragédie antique.
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Le gouverneur de Ravenne, inquiet des ambitions de son voisin, marie sa fille au fils aîné de son adversaire. Boiteux dès la naissance, son infirmité ne fut qu’une source de complexe. Formé pour la guerre, n’ayant connu que les batailles, il connaît peu les femmes et encore moins les manières de l’amour courtois. Dès lors, la jeune femme ne pourra réprimer son attirance pour le frère plus délicat, a peine entr’aperçu, de ce mari trop brutal…
L’histoire semble connue. C’est le style de l’auteur qui m’a touché. Il séduit par sa capacité à évoquer des images fortes ou poétiques avec un minimum de mots. Les phrases sont simples et fluides. Tantôt délicates et subtiles, parfois brutales ou violentes. Les dialogues sont courts. Malgré la brièveté de l’ensemble, pas un des personnages n’est délaissé, tous les aspects de l’histoire sont évoqués. Les nécessités politiques, le passé des personnages et surtout l’évolution de leur sentiments et de leurs émotions dans le temps, tout cela dans une extrême concision. Beaucoup d’émotions dans un court roman.
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Rapide, poétique, tragique.
2,5
Une histoire classique avec une fin tout aussi classique :
Francesca de Rimini est, pour des raisons politiques, mariée/vendue à un infirme qu’elle n’aime pas ; Giovani Malatesta.
Le désespoir s’empare d’elle et bientôt se trouvent deux personnages poussés par un amour impossible ; Francesca et Paolo son beau frère. Le drame couve...
Lu en 30 min, on survole le texte, pas le temps de s’attacher.
Pourtant en quelques mots décisifs on sent toute l’horreur que vit cette femme mal mariée.
Je soupçonne une opposition mise en évidence entre l’amour courtois qui s’oppose à l’amour bestial de Giovanni.
De même, j’ai constaté un parallèle entre Lancelot et Paolo l’amoureux impossible.
Un bref passage parlant de Dante Alighieri qui dédit a ces amours dramatiques de doux vers.
Sans plus.
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"Vous êtes, vous aussi une reine enfermée" affirme Paolo "si beau, si ouvert, si aimable", fou d'amour, à Francesca, surnommée "Béata comme une vierge de vitrail" la femme de son frère Giovanni, éperdue d'amour elle aussi.
Dans ce drame hautement romantique, où la fille du gouverneur de Ravenne est échangée "contre une rançon", vendue pour assurer la paix avec Rimini, mariée "par procuration", mise d'office dans le lit d'un infirme qu'elle méprise, d'un guerrier qu'elle hait; on pense tour à tour à la passion contrariée de Roméo et Juliette de Shakespeare qui les lie à jamais dans la mort, aux frères ennemis de Britannicus de Racine, à l'amour poétique de Dante, aux épreuves à surmonter par Lancelot du lac épris de Guenièvre l'épouse du roi Arthur.
Francesca de Rimini, comme une sublime "Béata" est un bijou finement ciselé par Jacques Tournier (écrivain français dont le pseudo est Dominique Saint Alban, qui a traduit le roman Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgérald). Sa très fine étude psychologique des personnages tisse une intrigue implacable aux émotions palpables (passion,lâcheté, possessivité,rejet,révolte,mépris,haine,jalousie,humiliation,désir, douceur,solitude,trahison,orgueil...) dont Jacques Tournier, tel un marionnettiste de talent semble tirer toutes les ficelles. Petite musique des mots dont les tonalités montent crescendo puis se meurent comme une Traviata.
Où est le bien? Ou est le mal?Qu'est-ce que la liberté: se refuser, enfreindre les interdits, s'évader de n'importe quelle façon? Qu'est-ce qu'une femme avant tout soumise à la volonté d'un père puis d'un époux? Qu'est-ce que le désir? Une "bête fauve" "qui dévore" ainsi que le précise Dante dans ce beau roman d'amour contrarié en ce XIII° siècle qui aurait pu être simple siècle de machistes contemporain?
Francesca de Rimini se lit et ne vous quitte plus, c est l'un des plus poignants romans d'amour que j'ai lus!
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Jeanne, petite fille, regarde le monde à travers les barreaux de l'escalier, assise dans son petit coin, silencieuse.
Jeanne, 15 ans, appelée "la petite", fine comme un oiseau sera demandée en mariage par le Comte de Verue .
Cela se passe en 1682 -
Sa vie retracée en 12 chapitres comme un jeu de dominos
- dominos : incarnat - bleu - mauve - pourpre - vert - gris de lin - rose - couleur invisible - arc-en-ciel - violet - jaune - noir -
Boucle, bouclée sur la marche de cet escalier, d'où elle n'a pas bougé.
Aurait elle toujours été assise là et son ombre montant l'escalier, marche après marche se serait assise à côté d'elle ?
"Le personnage de Jeanne laisse au coeur nostalgie et tristesse, teintées de satin et d'or comme un tableau de Watteau. Un Watteau qui rejoindrait Goya quand il peint les femmes désespérées".
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un livre en petite touches, qui va crescendo par petites touches mais inexorablement
majestueux
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L'histoire véridique d'une "héroine" peu (pour ne pas dire pas) connue. L'histoire d'une femme sans réelle destinée et qui pourtant connaîtra une belle histoire d'amour avant d'être trahie par son propre époux. L'histoire d'une femme qui aura fortune et pouvoir mais qui ne cherchera en réalité qu'à s'échapper de tout cela!
Livre très bien écrit qui se lit très vite, avec plaisir et étonnement à forciori quand on réalise qu'il relate une histoire vraie.
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La maison de thé est un joli petit livre empli de poésie. Le narrateur-auteur est installé dans une maison de thé, avec tous les symboles que cela implique : la méditation, le recueillement, la recherche de la paix, d'un absolu. Et tout cela, l'auteur le trouve dans ce lieu.
Mais c'est avant tout des souvenirs colorés, vivants que nous fait partager l'auteur : des écrivains, des comédiens, des chanteuses, des peintres... Et puis des lieux emprunts d'histoire, de nostalgie, plein de charmes : Paris, Venise, Munich...
Nous visitons différents lieux à une époque révolue et rencontrons des personnages connus ou inconnus, et comme l'auteur, nous avons envie de revoir l'oeuvre de Toulouse-Lautrec ou d'écouter Monteverdi à Venise...
Cette oeuvre parle finalement de la fin de la vie et de la préparation à la mort, mais avec une telle beauté et poésie qu'on partage l'apaisement du narrateur-auteur à la dernière page.
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Souvenirs, souvenirs.... Agréable balade un peu mélancolique parmi des écrivains et des artistes croisés au fil du temps, dans des évocations réelles ou imaginaires qui ajoutent au récit cette petite touche concrète qui est celle des grandes rencontres. Émouvant, redonnant au temps passé un accent d'éternité, ce texte nous rend proches de ces disparus qui marquèrent toute une époque. Ce petit livre se lit vite mais plonge dans une longue rêverie méditative, apanage de la vieillesse. A lire comme témoignages pour les plus jeunes et comme souvenirs pour les anciens.
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