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Critiques de Jakob Wassermann (31)
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L'or de Cajamalca

Un livre avec une écriture de grande qualité.

L'intérêt de ce roman est plutôt sur le côté historique : on croirait lire un témoignage d'époque : c'est très bien décrit, très bien expliqué mais ça manque d'action, de péripétie, d'empathie, de romanesque.

C'est éclairant, révoltant, on apprend beaucoup sur ce peuple et l'attitude des conquistadors mais ce n'est pas un roman où on tire plaisir de sa lecture.
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Gaspard Hauser, ou, La paresse du coeur

On compare ce Gaspard Hauser de Wassermann à des oeuvres de Dickens. Je suis tout à fait de cet avis. Transposé en Allemagne.

Le personnage de Gaspard (Kaspar) Hauser est extrêmement connu hors chez nous. Je ne comprends pas comment il est possible qu'en francophonie on ne nous ait jamais parlé d'un tel héros. Ce livre est fascinant. Son début est magistral. On comprend, on ressent, cette non-vie de cloîtré-enfermé, qui ne connaît rien du monde, qui ne perçoit que peu, et qui n'est pas malheureux, se contenant de vivre, sans savoir(s), sans réelles émotions... Ou comme un animal, disons. Un être pur, longtemps pur, jusqu'à ce qu'il soit libéré. Pour s'enfermer dans le monde des hommes, dans le monde du mensonge, des bassesses, des faiblesses humaines. Devenir un homme, cela semble si triste, dans ce livre. L'évolution de cet adolescent, devenant adulte mais jamais normal et la façon dont il sera traité par tout un entourage à la fois curieux, hostile, parfois bon est véritablement une masse d'émotions, d'informations psychologique, sociologique d'importance. D'où l'incompréhension qu'on nous "oublie" cet oeuvre dans notre parcours éducatif.

Grand plaisir à lire, beaucoup de choses apprises... L'homme est une drôle de bête, définitivement. Gaspard Hauser ou la paresse du coeur est un grand livre.
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L'affaire Maurizius (suivi de) Réflexions sur..

On ne peut limiter cet ouvrage à l’étude d’une injustice particulière : c’est bien l’ensemble de l’institution juridique qui est ici dénoncée dans sa parfaite inadéquation aux réalités humaines.

Institution qui, dès que l’on envisage sérieusement sa mise en œuvre, se révèle être essentiellement, à travers ceux qui en sont l’instrument, une machine à broyer aveugle et inefficace, propagatrice à tous ses niveaux d’une injustice palpable, aux effets sociaux désastreux.

C’est à travers l’étude approfondie de ses quatre personnages principaux et de leurs motivations, que Jakob Wasserman en fait la démonstration ; les péripéties de « l’affaire », qui nous seront progressivement révélées, restant finalement à coté, presque subsidiaires.

Ce n’est donc pas là que réside le mystère mais bien plus dans l’extraordinaire tendance des êtres humains à s’illusionner ; comme s’il s’agissait de l’essentiel de ce qui à la fois les différencie et les réunit.

«Une fiction avec laquelle on a résolu de vivre est un tyran qui se refuse à voir et entendre.»

Ainsi, de cette pertinente remarque du baron Wolf d’Andergast, qui rebondit constamment dans le cours du récit ; lui-même semblant incapable de comprendre à quel point elle le concerne directement, lui qui symbolise justement toute la puissance aveugle d’ «une institution qui ne possédait plus qu'un simulacre d'existence; sortie des pandectes poussiéreux, elle survivait seulement en effet dans la tête de quelques hommes qui ont tiré de formules artificielles les concepts avec lesquels ils ont contracté une symbiose de fantômes.»

Mais face à l’aveuglement du juge répond, en miroir, le monde fictif de l’accusé Léonard Maurizius, bien trop indifférent au monde réel et engoncé en son univers pseudo-romantique pour être capable du moindre discernement sur les motivations de ceux qui l’entourent.

Autre personnage clé, Grégoire Waremme, piégé dans le reniement de sa propre identité et réduit à gâcher son talent et son intelligence dans des agissements de «deus machina» de pacotille, tirant sa triste gloire de son pouvoir de manipulation sur les autres.

Mais il y a aussi, fort heureusement, la frêle mais volontaire silhouette du jeune Etzel d’Andergast qui illumine le récit de sa droiture et de son intelligence sensible sans jamais s’illusionner sur lui-même : «On n'a pas l'âme assez simple, se dit-il gravement; il faudrait qu'elle le fût davantage; on ressemble à un crayon trop finement taillé dont la pointe se casse dès qu'on se met à écrire.»

On regrettera par contre que les intéressants portraits de femmes, portants sur des caractères très différenciés, aient juste été entamés et nous laissent donc quelque peu sur notre faim.

On ne pourra oublier de replacer tout cela dans le contexte historique de cette fin des années 20 en Allemagne : cet ouvrage figurera en effet sur les listes de livres que les nazis désignèrent comme étant à bruler en priorité, cinq années après sa parution en 1928.

Il n’était alors déjà plus question de traiter des problèmes humains.

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L'affabulateur





Ce roman se lit d'un trait. Il se passe au Moyen-Âge... ou peut-être aujourd'hui car son sujet est d'une grande universalité, actualité. C'est un texte magnifique et très puissant sur la force de l'imaginaire, de la poésie, du récit. Et qui plus est, il est édité chez une maison d'édition qui mérite qu'on s'y arrête tant chacune de ses oeuvres est un bijou. Le soin apporté aux livres, la mise en page, le choix des titres au catalogue relève d'un vrai travail d'éditeur, métier devenu trop rare aujourd'hui où éditeur rime plus souvent avec marchand de papier et où le livre devient produit...
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L'affaire Maurizius (suivi de) Réflexions sur..

Une oeuvre extraordinaire, qui mêle roman d'apprentissage et genre policier dans l'Allemagne de Guillaume II. Profond et haletant.
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L'or de Cajamalca

Un texte très intéressant et très touchant. On croirait faire partie de l'histoire en la contemplant. Une histoire d'ailleurs émouvante, d'un peuple noble qui ne comprend pas la cruauté de l'humanité.
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L'or de Cajamalca

j'ai lu ce livre pour mon epi de français lv2 espagnol et j'ai trouver ce livre très sympas mais j'ai du le lire 2 ou 3 fois pour le comprendre
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Gaspard Hauser, ou, La paresse du coeur

Si vous avez l’occasion de prendre l’autoroute en Allemagne et de passer près d’Ansbach (à proximité de Nürnberg en Bavière), vous verrez sur le bord de la route un panneau signalant que cette ville est celle de Gaspard Hauser. Cela montre bien l’importance du personnage, dont la notoriété dépassa largement cette région. Qui fut-il ? Pour l’apprendre, je vous invite à lire sans plus attendre le roman que lui consacra l’écrivain allemand Jakob Wassermann.



Il convient tout d’abord de dire quelques mots sur Jakob Wassermann. Je ne connaissais pas du tout cet écrivain. Or, en faisant quelques recherches, je me suis rendu compte qu’il fit partie des écrivains de langue allemande les plus lus de son époque. Né en 1873 en Allemagne, et mort en 1934 en Autriche, celui qui fut l’auteur d’une vingtaine de romans était ami avec Rainer Maria Rilke et Thomas Mann. D’origine juive, il dénonça la montée des nazis qui brûlèrent ses ouvrages. Son premier grand succès fut le roman que je vous présente aujourd’hui (paru en 1908), mais la célébrité du romancier ne s’affirma vraiment que vers la fin des années 20, avec la parution d’un autre titre, L’Affaire Maurizius. Saluons au passage l’initiative d’Archipoche qui ressort quatre de ses livres en 2023.



Venons-en maintenant à Gaspard Hauser, surnommé l’orphelin le plus célèbre d’Europe. Il fit son apparition dans les rues de Nürnberg en 1828. Sachant à peine parler, craignant la lumière du jour et de se tenir debout, il avait pourtant une quinzaine d’années, ne savait qu’écrire son nom et dire qu’il voulait être cavalier comme son père. Rapidement, son origine intrigue et elle est à la base de nombreuses supputations ; selon l’une d’entre elles, il aurait été enfermé pour des raisons de succession, mais il serait en fait l’héritier putatif de la couronne de Bade. Dans son livre, Jakob Wassermann nous décrit les cinq dernières années de la vie de l’orphelin qui s’éteignit en 1833.



Après avoir été recueilli, il est mis en prison… On s’interroge sur son histoire, qui ne semble pas crédible. Il est finalement libéré, et recueilli, tout d’abord chez le docteur Dauner, puis chez plusieurs autres personnes de la société bourgeoise de Nürnberg puis d’Ansbach. Son enfermement physique est remplacé par un enfermement moral. Il est victime de la sécheresse du coeur des personnes qui l’hébergent, chacun suivant ses propres principes, l’utilisant à ses propres fins, n’écoutant jamais le jeune homme en quête d’identité et d’écoute.



Parallèlement à cela, il semble au coeur d’un plan visant à le supprimer, ce qui renforce encore le mystère… Le président de la cour d’appel d’Ansbach, Feuerbach, protecteur du jeune homme, sera le premier à émettre des hypothèses sur l’origine princière de Gaspard. Même s’il est attaché à lui, on sent dans son témoignage, qu’il n’est également pour lui qu’un instrument.

Wassermann est un grand romancier qui nous tient en haleine dans ce très beau livre. Il nous fait percevoir précisément les peurs, les souffrances, les espoirs, la naïveté également de Gaspard Hauser.


Lien : https://etsionbouquinait.com..
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L'or de Cajamalca

J'ai lu ce livre avec beaucoup de respect, et me reste en mémoire ce repas que l'Inca célèbre avec ses ancêtres. Pour cette peuplade, l'or ne s'amasse pas pour être matériellement riche, mais parce qu'il reflète le soleil, et ainsi donne un peu de sa lumière.

Ah, pourquoi a-t-on, au cours de l'Histoire, détruit tant de civilisations qui avaient tant de choses à nous enseigner ? Ce sont eux, les riches, pas ceux qui les démolissent.
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Gaspard Hauser, ou, La paresse du coeur

D'aussi loin que je me souvienne, Gaspard Hauser m'a toujours évoqué un poème de Paul Verlaine, chanté par Georges Moustaki.



Immédiatement le cas Gaspard Hauser est troublant et même douloureux. Il arrive de nulle part, il ne parle pas, est très craintif mais sait écrire son nom. Et moi, il m'a tout de suite fait mal. Car, qu'y a-t-il de plus terrible que de n'être personne, de ne pouvoir dire d'où on vient, de qui on est l'enfant ? Ça semble impossible, mais il est vrai que l'histoire commence en mai 1828, Gaspard a environ quatorze ans.



Cette histoire est d'autant plus triste qu'elle est vraie. Gaspard (Kaspar en allemand) à tout de suite été une curiosité pour les gens, qui défilaient pour le voir et se moquer mais parfois aussi le maltraiter.

Le professeur Daumer décide de le prendre sous son aile pour le protéger, l'étudier et comprendre qui il est, et aussi l'aider à se retrouver lui-même.



L'apprentissage de Gaspard commence et c'est beau, comme tout ce qu'on vit sans y penser semble éblouissant quand il faut le faire découvrir à quelqu'un qui s'ouvre tardivement à la vie. Car Daumer à l'intention de l'ouvrir au monde, à la nature, à la moindre parcelle de vie, au moindre frémissement, pour le sortir de cette cave où il a grandi privé de tout. Mais alors, il se sent subitement tellement ignorant.

"Mais de l'objet au mot, le chemin était long. le mot se dérobait et il fallait le rattraper ; et bien souvent, une fois qu'on l'avait atteint, il ne renfermait absolument rien [...] Daumer était souvent effrayé par sa propre insuffisance."



Gaspard doit tout apprendre. La religion, évidemment à l'époque est quasi obligatoire. Mais lui, n'aime pas la messe, avec ce prêtre qui vocifère, ces ecclésiastiques à la religion menaçante et punitive. Il ne comprend pas tout sur Dieu. Il voudrait des explications mais il n'y en a pas. Gaspard est un esprit carré. Pour lui tout doit être expliqué, mais les voies du Seigneur sont impénétrables, non ? Car "On n'a pas le droit de sonder les points obscurs de la foi."



Gaspard semble être une âme pure et lumineuse, à tel point que les oiseaux n'en ont pas peur. Et là, j'ai trouvé que ça faisait un peu trop Blanche-Neige et perdait de sa crédibilité.

Cependant, Gaspard fait des rêves récurrents, et là serait peut-être la clé de son passé. Certains pensent qu'il est de haute naissance, d'autres que c'est un imposteur absolument pas amnésique. Et Daumer s'ingénie à l'aider tout en essuyant les moqueries et humiliations venant de toute part, car il s'est pris de passion pour cet enfant.



Seulement au bout d'un moment, il s'avère que la vie de Gaspard est menacée, et il devra déménager, encore et encore. Et que dire de la stupidité ambiante, de la cruauté dont il est victime, de la part des autres enfants mais aussi de beaucoup d'adultes, et dont il faudra le protéger ? La vie de Gaspard Hauser semble avoir été un long chemin de croix. J'ai ressenti une infinie tristesse à cette lecture.



Et vraiment, j'ai trouvé ce livre infernal à lire car trop lent, lent, lent, pendant au moins le premier tiers… J'ai cru mourir d'ennui, passés les moments captivants du début. À mon goût, l'auteur s'est beaucoup trop noyé dans les détails. Pourtant l'écriture est belle.



Malgré tout, vers la fin de la première partie, l'auteur est parvenu à attiser ma curiosité. Mais qui était donc Gaspard Hauser ? D'où venait-il réellement, de quelle famille, était-il un riche héritier qu'on avait voulu faire disparaître, et de fait, était-il en danger ? Car bien des mystères planent autour de lui, autant que des dangers semble-t-il alors que des personnages bizarres s'intéressent à lui. de Nuremberg à Ansbach, il est trimballé de maison en maison, car personne ne veut le garder trop longtemps, il sera confronté à la méchanceté, la duplicité, la mesquinerie, le mépris et l'hypocrisie des bien-pensants, et la petitesse de bien des gens. Heureusement, certaines bonnes âmes existaient pour croire en sa candeur.



Ce roman qui nous raconte la vie de Kaspar Hauser, nous démontre aussi que la nature humaine malheureusement est bien souvent peu reluisante, car toute sa vie il a été confronté à la perfidie ambiante et à la sécheresse des coeurs.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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L'affaire Maurizius

Inspiré par un fait divers alors fameux, L’Affaire Maurizius se présente d’abord comme une sorte de roman policier autour d’une erreur judiciaire survenue en 1904-1905 : la condamnation à perpétuité d’un homme, Leonard Maurizius, pour le meurtre de sa femme.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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