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Critiques de Jamaica Kincaid (34)
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Au fond de la rivière

Sont réunis, dans Au fond de la rivière, un recueil éponyme de textes brefs, fragmentés et fragmentaires, tant narrativement que stylistiquement, qui raconte l'enfance d'une petite fille - l'autrice elle-même ? -, et Petite Île, un récit plus ample, plus structuré, qui décrit cette fois l'île d'Antigua, comme la voit l'autrice, alors qu'elle n'y vit plus.



Deux récits bien différents, n'ayant finalement en commun que le lieu central qui est évoqué à travers eux, celui d'une île multiplement colonisée, utilisée pour développer la culture de la canne à sucre, et l'esclavage allant avec, à partir de la colonisation anglaise, et qui, en accédant à l'indépendance, a connu son lot de déboires inhérents à cette même colonisation.



D'un côté, des bribes évanescentes assez obscures, d'instants, de lieux, de personnes, dans lesquelles l'enfant apparaît comme un être désincarné, déshumanisé, qui a perdu toute enfance pour faire face à l'existence qui lui est proposée à Antigua.



De l'autre, une verve virulente, très cynique, qui décrit brutalement, dans toutes ses contradictions, la même Antigua, à travers un regard désormais adulte, plus lucide et clair, bien loin de l'exotisme idéalisé des îles caribéennes.



Une découverte perturbante - je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi d'Au fond de la rivière -, mais qui m'a donné envie de continuer de découvrir Jamaica Kincaid.
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Lucy

Début janvier, Lili (@lili_desbellons sur instagram) s’est lancée un petit défi perso : tous les premiers du mois, elle tire une carte de son oracle des sorcières de la littérature et l’autrice ainsi révélée devient sa sorcière littéraire du mois – dont elle lit un ouvrage. J’ai tenté sa sorcière de mai, la poétesse colombienne Alejandra Pizarnik, et j’ai été enthousiasmée (j’essayerai un de ces quatre de vous faire un retour pas trop moche, mais en attendant vous pouvez découvrir le lumineux avis de Lili par ici). J’ai donc eu envie de retenter l’aventure ce mois-ci, sous le signe de Jamaica Kincaid, une autrice américaine originaire des Caraïbes, de l’île d’Antigua. J’ai choisi de lire son roman Lucy – qui semblait, d’après ce que j’ai pu en lire sur le net, suivre dans les grandes lignes la biographie de l’autrice.



Lucy fut une lecture marquante. Au début du roman, on découvre cette jeune fille qui vient d’arriver au pair aux États-Unis, dans une famille huppée. Lucy se raconte, à la première personne du singulier. Son nouveau quotidien, ses souvenirs.



Dès les premières pages, j’ai été captivée par la voix de Jamaica Kincaid.



« Le matin, le matin de mon premier jour, le matin qui suivit ma première nuit, était un matin ensoleillé. Ce n’était pas le genre de soleil auquel j’étais habituée, d’un jaune lumineux qui fait tout s’incurver sur les bords, comme de peur, mais un soleil jaune pâle, comme s’il s’était affaibli à force de trop vouloir briller ; mais il y avait quand même du soleil, et c’était bon, et ainsi je regrettais moins mon chez-moi. Alors, en voyant le soleil, je me suis levée et j’ai mis une robe, une robe colorée en madras – le style de robe que j’aurai mise, chez moi, avant de passer une journée à la campagne. Erreur complète. Le soleil brillait, mais l’air était froid. On était à la mi-janvier, tout de même. Mais je ne savais pas que le soleil pouvait briller et l’air rester froid ; personne ne me l’avait dit. Quelle drôle d’impression ! Comment l’expliquer ? « Le soleil brille, l’air est chaud » : c’était une chose que j’avais toujours sue – comme je savais que ma peau était du brun d’une noix frottée longtemps avec un linge doux, ou comme je savais mon nom – quelque chose qui allait de soi. »



Vous voyez ce que je veux dire ? La plume est enveloppante, une musique, un rythme – un peu sirène, Jamaica ? Oui, mais c’est pour mieux ensuite nous croquer un mollet.



Il y avait une Lucy au chemin tracé, comme un écho de sa mère, de sa famille et de l’histoire de son île. Mais la Lucy que l’on découvre dans ces lignes veut exister, elle veut plus que son ombre. Alors elle taille, la route et une brèche dans la toile de vie qu’on lui réservait. A la force de son caractère, de sa colère et de son désespoir, de sa plume aussi, plus tard, elle invente son envol.



Au départ elle pense purement et simplement trancher ses racines. Mais tout la ramène sans cesse à ce qu’elle veut quitter. Elle avait des rêves. Le mal du pays change la donne. On sent que l’éloignement fait naître chez elle une conscience de plus en plus aiguë – de la condition des femmes ; du système social qui a permis l’esclavage. Il y a de nombreuses blessures, à vif, qui ne guériront pas : le colonialisme, une relation d’amour-haine avec sa mère, tout cela mixé avec la religion, qui semble avoir été un filtre omniprésent ayant modifié les couleurs de toute son existence. Elle est une dedans et une autre dehors, et dans cette sorte de désincarnation, elle observe sa nouvelle vie aux États-Unis, ainsi que les gens, avec un détachement et une vision claire, édifiante. Le fossé est tellement un gouffre, dans lequel elle n’est pas tombée, mais c’est pourtant comme s’il l’avait digérée. Celle de l’intérieur est incapable d’aucun compromis et a peur d’aimer quelque chose ou quelqu’un à nouveau, car elle ne veut pas ou plus souffrir. Mais elle s’attache. A la mère de sa famille, d’abord, à une des petites. Son univers est en expansion, ses blessures en train de cristalliser aussi. Elle s’accroche, elle s’émancipe, elle invente son chemin.



Il est souvent difficile de s’attacher à Lucy, dans ce court roman. C’est comme si l’autrice l’avait écrit pour elle-même s’observer à distance et peut-être, tenter de repérer les moments-clés et examiner les pivots de son existence. On est d’accord qu’il fallait bien un certain anesthésiant, pour creuser de sa plume dans des chairs et des souvenirs encore à vif… J’ai lu le livre quasi d’une traite. Et je l’ai recommencé une fois terminé.



Et donc : quelle découverte ! Pourquoi n’avais-je encore jamais entendu parler de Jamaica Kincaid ? J’ai eu l’impression que dans ce texte, elle rodait ses crocs – c’est son deuxième roman édité. Je lirai donc les suivants : Autobiographie de ma mère (c’est celui qu’a choisi de lire Lili, et je viendrai ici vous ajouter le lien vers sa chronique dès que je l’aurais lue !), Mon frère et Mr Potter (c’est son père. Le vrai, et celui de Lucy aussi. Petit extrait de Lucy, à ce sujet : « Le nom, Potter, devait venir de l’Anglais qui possédait mes ancêtres quand ils étaient esclaves ; personne ne le savait vraiment, et je ne pouvais leur en vouloir de ne pas avoir envie de faire des recherches » …)
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Mon frère

Roman autobiographique, l'auteure nous parle de la mort d'un de ses frères, le plus jeune atteint du sida . Elle nous raconte bien plus que cela, la déchéance physique, le manque de soins , Antigua est une île pauvre, mais aussi le rapport social à la sexualité , les "besoins" des hommes, l'homosexualité, l'interdit de sexualité pour les femmes. Elle raconte tout autant la relation entre son île, les habitudes et la pauvreté et plus que tout elle relate combien sa relation à sa mère est compliquée.



Je n'ai pas exactement compris pourquoi le lien mère-fille était autant distendu mais il l'est et il colore son attachement à son île natale d'amertume.



C'est un texte un peu étrange, pudique et impudique, emprunt de tristesse et de violence sous jacente, dérangeant mais pas désagréable.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Au fond de la rivière

Au fond de la rivière et Petite île sont deux récits courts qui relatent les expériences de vie l’auteure, tant avec sa mère qu’avec son île. Elle décrit, dans le premier récit, sa relation avec sa mère, souvent conflictuelle, et son enfance dans son île, au milieu de ses problèmes du quotidien. Le deuxième récit met quant à lui l’île à l’honneur, en plaçant le narrateur dans un jeu temporel entre présent et passé, où la lente déchéance de l’île peut être observée. Par son nom, les noms de rues, la langue, les habitants, les touristes, les écoles, les industries, J. Kincaid montre que la présence coloniale et une forte apathie des habitants participe à faire d’Antigue un espace qui perd sa luxuriance d’antan.
Lien : https://eda.hypotheses.org/
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Mr. Potter

Avec un style qui donne une imbrication, un tuilage de bout de phrase de la sorte :

"ET Mr. Potter tourna le dos ET sortit de la pièce dans laquelle il s'était tenu avec le Dr. Weizenger, Zoltan était son nom ET son épouse s'appelait May, ET Zoltan et May, c'est-à-dire le Dr. Weizenger ET son infirmière, étaient tout seuls maintenant, ET quand ils étaient seuls ils étaient Zoltan et May ET c'était seulement quand ils n'étaient pas seuls qu'ils étaient le Dr. Weizenger ET son infirmière, Mrs. Weizenger. ET etc ET etc..."

ET j'ai craqué ! ET je suis passé en lecture diagonale, mais même ainsi le texte est hyper lourd pour au final un très faible attrait. !

ET je vais m'empresser de l'oublier !
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Annie John

Premier roman de Jamaica Kincaid, ou plutôt un recueil de nouvelles relatant des épisodes de la vie d’Annie John, de l’enfance à l’adolescence.

Elle est un tantinet perchée cette petite Annie, fascinée par la mort au point d’aller, avec un air recueilli, aux enterrements d’inconnus… Il faut avouer que vivre aux côtés des morts, ça semble tout naturel à sa mère - ceci explique sans doute cela.

Dans le cœur de cette enfant unique, la mère occupe une place immense, fusionnelle : une mère belle, admirée, plus jeune de 35 ans que son mari. Mais la relation semble s’éteindre au fur et à mesure que la petite fille grandit, et voit sa mère comme une femme.

L’enfant se tourne alors vers des camarades de classe, et là elle nous devient pas très sympathique : enfant gâtée vaniteuse, roublarde, mais pourtant capable d’une affection sincère pour des filles moins "brillantes" qu’elle.

L’adolescence se termine avec son départ pour étudier en Angleterre... en se jurant de ne jamais revenir.

Ce roman semble en partie autobiographique : l’autrice était enfant unique jusqu’à ses 9 ans, où des petits frères sont arrivés ; et elle aussi en quittant sa famille a coupé les ponts totalement. Kincaid explore avec beaucoup de subtilité le passage de l’enfance à l’adolescence au travers des pensées et des sentiments de son héroïne.

Toutefois, j’ai trouvé l’ensemble trop court et trop décousu, et la forme de nouvelles induit des redites un peu lourdingues.

Belle traduction de Dominique Peters.

Challenge ABC 2022/2023

Challenge Globe-Trotter (Antigua-et-Barbuda)

LC thématique de novembre 2022 : "Videz vos PAL !"
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Mon frère

Autant le dire tout de suite : je n'ai pas accroché au style.

J'apprends à la fin du livre que cette auteure écrit vraiment comme cela, avec de nombreuses redondances, répétitions....Et ce n'est pas mon truc.

J'ai eu le sentiment de tourner en ronde. L'histoire est belle, cette déclaration d'amour à ce frère au destin gâché, mais le style, vraiment...Je l'ai fini un peu laborieusement.

Dommage....
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Lucy

« Quand j’étais chez-moi, dans la maison de mes parents, je faisais la liste de toutes les choses dont j’étais certaine qu’elles ne me suivraient pas si je devais traverser le vaste océan qui s’étendait devant moi. Je pensais qu’un simple changement de lieu bannirait à jamais de ma vie ce que je méprisais le plus. Mais ça ne devait pas se passer ainsi. Au fur et à mesure que chaque journée se déroulait devant moi, je voyais la similitude en chaque chose; je voyais le présent prendre une forme: la forme de mon passé. » (p. 91-92) La narratrice est une jeune Antillaise de dix-neuf ans. Elle a quitté son île et sa famille, en particulier sa mère, pour venir travailler comme jeune fille au pair chez un couple new-yorkais aisé qui a quatre petites filles. Lorsqu’elle arrive, c’est le choc des cultures et une grande colère l’habite envers ses origines, ce qui se manifeste par du rejet envers toute figure parentale. Le roman, pour une grande part autobiographique pour ce que j’ai pu lire sur internet, évoque le post-colonialisme, l’immigration, mais surtout le thème de la séparation d’avec la mère, élément central permettant à l’auteure de parler de la quête d’identité de son personnage qui, s’étant sentie trahie par sa mère, rompt les amarres d’avec son enfance de façon un peu radicale. J’ai pris grand plaisir à découvrir et la plume de Jamaïcain Kincaid, et cette Lucy, si habitée par sa recherche d’intégrité, qui fait preuve d’une acuité et d’un cynisme mordant, ce qui la rend attachante finalement, alors qu’elle-même se tient à distance des autres.
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In the Garden

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec In the Garden ?

"Après une première plongée bien plaisante dans le 'nature writing' et ma lecture du recueil At the Pond, du même éditeur, il me fallait absolument ce magnifique petit ouvrage."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Il s'agit d'un recueil de nouvelles écrit par différents auteurs, certains plus connus que d'autres, de différents horizons et de différentes origines, qui nous parlent de ce que signifie le jardin pour eux."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Le point fort de ce recueil, c'est que toutes les nouvelles sont très différentes, même le sujet est parfois différent. Certes, il y a toujours un lien avec le jardin mais certaines parlent d'engagement, de politique, d'autres de bien-être ou de santé mentale... Vous seriez surpris de la multiplicité de sentiments qu'un jardin peut évoquer à différentes personnes. Pour ma part, ce sont peut-être les plus simples que j'ai préféré, celles qui parlent de la vie, tout simplement, celles qui nous permettent de nous rendre compte à quel point la nature nous est essentielle et est certainement le meilleur témoin et la meilleure métaphore de notre évolution personnelle. J'ai trouvé, dans tous les cas, que les nouvelles soient douces, touchantes ou acides, qu'il y avait décidément beaucoup de poésie à parler de jardins."



Et comment cela s'est-il fini ?

"C'est un recueil qui se savoure et que j'ai, encore une fois, beaucoup aimé. Il me reste à lire le troisième opus de cette collection, et cette fois, on parlera cuisine. J'ai hâte."
Lien : http://booksaremywonderland...
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A Small Place

Je n'ai pas compris les critiques élogieuses de la Presse au sujet de ce livre écrit par Jamaica Kincaid, une auteure de Antigua et Barbuda, dans les Antilles.



Au début, c'est léger, amusant, l'auteur nous décrit la venue d'un touriste dans son pays. C'est caustique, bien écrit, on rit de bon coeur.



Mais après, tout se gâte, et le livre devient vraiment indigeste. L'auteur se défoule contre les horribles Anglais esclavagistes (esclavage aboli en 1834, Indépendance en 1981) et n'y va pas de main morte, tout est de leur faute et si elle est malheureuse et parle Anglais, c'est de leur faute aussi. Bizarrement, en contradiction totale à cet état d'esprit, elle voudrait que la vieille Bibliothèque coloniale soit restaurée... (Avec quels auteurs ? Je me suis posé la question...)



Ensuite, elle s'attaque au peu au Gouvernement actuel mais explique que s'il est corrompu, c'est encore dû aux Européens : "Have you ever wondered to yourself why it is that all people like me seem to have learned from you is how to imprison and murder each order, how to govern badly, ho to corrupt our societies and how to be tyrants ?"



Voici un des griefs que l'auteur exprime alors qu'elle parlait avec un vieil Anglais : "I was reciting my usual litany of things I hold against England and the English, and to round things off I said, "And do you know that we had to celebrate Queen Victoria's birthday ?! "



L'auteur a une longue liste de reproches mais aucune remise en question, aucune mise en perspective. Elle explique que dans un petit pays comme le sien, la culture fait qu'aujourd'hui se confond avec hier et avec demain, et que demain viendra bien par lui-même et que le sentiment d'humiliation de l'esclavage d'hier est toujours vécu comme étant d'aujourd'hui.



Ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'elle n'avait rien de positif à partager sur son pays, elle ne mentionnait aucune réalisation récente ou valorisante initiée par ses compatriotes. Elle restait dans la colère et la haine.



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Annie John

Joli récit de l'enfance d'Annie John sur une île des Petites Antilles.

Entre dix et dix-sept ans, Annie découvre le regard des autres, celui de sa mère, de son père plus âgé et au fur et à mesure de ses découvertes, elle s'éloigne ... jusqu'à vouloir partir loin!

Un ton quelque peu nostalgique mais dont la justesse pourrait correspondre à n'importe quelle adolescente autour du monde, quelque soit le pays et quelque soit l'époque.
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Lucy

ucy est une tornade.



Avant tout, le personnage principal veut vivre.



Un récit à la première personne du singulier qui pour autant n’aide pas la lectrice à s’attacher à la protagoniste.



Ce roman est un hymne à la liberté, l’autonomie, l’indépendance.



Le récit est celui d’un voyage, d’un parcours. Lucy vient d’une île de la Caraïbe et vit désormais dans une métropole nord-américaine. Partir vivre comme jeune fille au pair dans une famille aisée a été un tremplin vers son autonomie, mais Lucy va vite se défaire de ce joug-là. Contrairement à beaucoup de récits de littérature antillaise qui présente la métropole comme un eldorado rêvé et finalement trompeur, dans Lucy, l’Amérique devient vite décevant, non pas à cause de l’expérience de discrimination, mais en soi. L’ailleurs ne vaut pas mieux que chez soi.



La jeune fille est avide de découvertes. Elle décrit ses premiers baisers de façon quasi-clinique. Il n’est pas ici question d’amourette, pas d’attachement qui pourraient l’entraver. Même l’angoisse d’une éventuelle grossesse est vite mise sur le côté. Lucy fera ce qu’il faut pour se débarrasser de cette conception non désirée et advienne que pourra.



Les différents amants de la jeune femme sont pour elle l’occasion de se découvrir, mais pas question de promettre quoi que ce soit ou de se projeter. Elle n’a pas le temps pour ça.



J’ai beaucoup aimé le travail de décentrement du récit de Jamaica Kincaid. Le centre, c’est la Caraïbe. Point besoin de nommer le lieu, parce qu’il est central. On ne nomme pas l’évidence, on ne nomme que la différence. Ce qui est naturel, c’est le soleil écrasant, si écrasant qu’on en vient presque à l’exercer. L’hiver est exotique, étrange.



La fin est tout aussi abrupte que le reste du récit. On a eu un moment de la vie du personnage principal, celui où elle s’émancipe.



Je pense que je reviendrai à ce roman, cette fois-ci en anglais. Il fera partie de mes lectures marquantes.
Lien : https://carnetdetextesblog.w..
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Voyons voir

Soyons clairs : la présentation de ce roman sur amazon est une tromperie complète. D'accord, on parle bien d'une séparation mais on n'est pas du tout dans le cadre d'un roman qui présenterait l'étalage de linge sale qui peut avoir lieu dans ces circonstances. Ce qu'on a c'est un récit complétement désorganisé présenté du point de vu alterné de Mme Sweet (doux/douce), M Sweet et leurs enfants Perséphone et Hercule. Rien qu'avec les noms, on sait que les parents n'ont pas toute leur tête, ce qui est confirmé tout au long du récit. Et les chiens ne font pas des chats... Bref, c'est une ode à la folie plus qu'un roman sur la séparation.



La prose reflète cet état de folie. On a des phrases à rallonge, incorrectes grammaticalement parlant, et truffées de répétitions. Je parle de la version originale... mais l'extrait sur amazon montre que la traduction française est fidèle de ce côté là. C'est extrêmement pénible à lire. Je n'ai pas mis aussi longtemps à lire 200 pages depuis... probablement toujours. J'ai assez vite arrêté d'essayer de donner du sens à tous les paragraphes et de lire les énumérations de noms propres, personnages, lieux, ou plantes. Ca n'a ni queue ni tête pour une bonne partie de l'histoire.



Le seul intérêt de ce roman est de valider Antigua-et-Barbuda pour le défi globe trotteur. Les critiques de la presse anglophone n'étaient pas élogieuses mais encore trop clémente. Si vous voulez un roman choral bien écrit sur les troubles mentaux, allez plutôt voir du côté de Janet Frame : Les hiboux pleurent vraiment.
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Voyons voir

"Voyons voir " de Jamaica Kincaid (208p)

Ed. L'Olivier

bonjour les fous de lectures ...

Voici un livre que j'ai tenté de lire dans la cadre du défi" Je noirci mon planisphère " et qui me faisait découvrir une auteure d'Antigua et Barbuda.

Alors comment dire ....

Il s'agit d'un livre sur une séparation, un couple qui se délite, une famille qui s'effiloche.

Je dois avouer que je ne suis pas arrivée au bout de ce livre pourtant pas bien épais.

je ne suis jamais parvenue a être en phase avec l'écriture de l'auteure, a pénétrer dans l'histoire.

L'écriture est indigeste, voire hallucinante.

Des phrases interminables, des répétitions à souhait, des digressions tant et plus.

La lecture est fastidieuse.. trop !

la lecture est complexe... trop ! , on s'y perd .., on relit, on se désespère .

En fait , rien n'est attractif.

J'aurais peut-être du persévérer, je ne le saurais jamais..; je n'en ai pas eu le courage ... refermé la liseuse à mi-parcours

Peut-être un mauvais choix de lecture pour cette auteure qui a été couronnée pour son roman " Mon frère " ( Fémina étranger)
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Mon frère

Une oeuvre difficile , d'une part en raison du sujet ( la mort et son inéluctabilité), d'autre part en raison du style d'écriture accumulant phrases très longues et répétitions volontaires. On se sent pris comme sur un manège qui n'arrête pas de tourner, passer et repasser comme la narratrice devant les mêmes personnes, à chaque tour les mêmes et pourtant différentes.

Une auteure à relire dans un autre roman !

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Mon frère

J’ai eu du mal avec le style de l’auteure, autant l’écriture que la forme, les paragraphes de plusieurs pages sont difficiles à apprécier selon moi. L’écriture n’est pas non plus très fluide, ce n’est pas comme dans un journal où l’on peut se permettre d’être un peu moins bon mais le format fait que ça se lit vite, ici c’est long, c’est très long même. Le sujet est très intéressant en revanche, ou plutôt les sujets car cela parle du deuil de son frère, du sida, de sa famille, d’elle-même au milieu de tout cela, c’est ce qui m’a fait tenir jusqu’à la fin.

Même si je n’ai pas aimé le style, le récit reste touchant, la vie difficile à Antigua passe un peu au second plan, j’aurais aimé connaître un peu mieux cette île pendant ma lecture mais comme ce n’est pas le sujet, je n’en tiens pas compte à l’auteure.



En bref, j’ai moyennement aimé ma lecture, le style m’as bloqué, mais le sujet vaut le détour.

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Mon frère

"Mon frère" est un récit autobiographique où l'auteure revient sur une douloureuse épreuve ; celle liée à la mort de son frère des suites du sida à Antigua.

Elle y était revenue, peu avant des Etats-Unis lui rendre visite alors qu'il agonisait, dans un climat social inconséquent. Il est donc question de regrets, que ces retrouvailles interviennent en de si tristes circonstances, et après vingt ans d'absence. Vingt ans de non-dits et de secrets avec les siens dont sa mère.



Aussi, cette disparition déclenchera une série de questionnements intérieurs sur les évolutions de son pays natal, son enfance, sa famille de naissance et celle qu'elle a fondée.

Les traducteurs ont manifestement voulu préserver le langage parlé antiguayen , d'où les tournures syntaxiques particulières. L'ensemble est néanmoins poignant et instructif sur les dysfonctionnements d'une famille dans cette petite île des Antilles.
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Annie John

Annie John de Jamaica Kincaid est un court roman où on suit l’évolution d’une petite fille à l’âge adulte. L’héroïne de ce livre n’est pas attachante. En vrai, c’est une sacrée peste. La relation mère-fille reste ambigüe du début à la fin. Jamaica Kincaid traite effectivement de plusieurs sujets mais celle-ci ne fait que les survoler. L’île d’Antigua dont l’écrivaine est originaire est peu présente à mon goût. Ce livre, je ne l’ai pas trouvé local au sens où je l’entends. Je pensais visiter son île mystérieuse qui a des allures de carte postale et je n’ai droit que les combines d’une petite fille qui ne veut pas perdre, égoïste et possessive. J’aurais aimé connaître davantage les coutumes (il y a tout même une digression sur les obis lorsqu’elle est malade. Je ne comprends pas non plus le choix d’Annie…J’en dis pas plus. Une lecture rapide (vu le nombre de page, pas de références historiques)

Un livre qui aurait pu mieux être exploité.

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Autobiographie de ma mère

Xuela, une femme âgée, revient sur sa vie dans une île des Antilles, ses relations avec son père, les hommes et elle-même...



Ce qui m'énerve avec les éloges littéraires imprimés systématiquement sur les éditions anglosaxones, c'est que bien évidemment ils sont choisis parce qu'ils sont positifs, mais surtout parce que pour eux tous les auteurs sont des perles et leur prose est d'une qualité sans précédent, au point de vouloir nous vendre un style toujours inimitable et capable de gagner n'importe quel prix.

L'emballage de cet ouvrage ne fait bien sûr pas exception, sauf que l'écriture est ce qui m'a majoritairement rebutée à la lecture. Des répétitions et anaphores à outrance, voilà ce qu'on peut trouver dans le roman de Kincaid. Au tout début, oui, ça fait "stylé", mais très vite ça devient lassant et agaçant, car une répétition entêtée d'informations déjà bien absorbées a tendance à agresser le lecteur vu que ce dernier n'est pas débile. Du coup, rien à voir avec le New York Times et son sentiment que l'auteur "utilise la répétition d'images et de mots pour créer un rythme musical" (je ne me suis pas foulée sur la traduction). Ces gens-là avec des phrases pourries du genre écoutent-ils vraiment de la musique ? Qui a envie qu'une chanson avec les mêmes rythmes et effets se prolonge indéfiniment ? Personne, voilà.

Ce point sur la forme s'ajoute au fond assez désagréable et triste, car notre narratrice n'a rien de bien sympathique, tout comme son destin est bien terne. Elle n'a été aimée de personne dans sa jeunesse, donc elle n'aime personne sauf elle-même, et encore. Quant à son parcours, dénué de tout sentiment, il se révèle bien maussade. Certains passages sont même presque dégoûtants par rapport à sa façon de voir les choses et les relations avec autrui.

Quant aux questions existentielles qui ponctuent le récit passée la première moitié, tout le monde se les pose et la vision de Xuela n'a rien de folichon, elle peut même s'avérer gravement antisociale et rebutante. Il est presque impossible d'apprécier une personne que la vie n'a pas aidée mais qui choisit de s'enfoncer dans la solitude physique et morale que le passé a pu enclencher. Le personnage raconte son histoire, sans se plaindre et sans réellement être touché par les horreurs qu'il peut rencontrer, voire se complait dans sa situation, certainement parce qu'il a manqué de repaires importants. Mais trop tard. Cet argument ne change en rien l'avis qu'on a déjà pu se faire d'elle et le peu d'engagement provoqué à la lecture du roman.

Dur dur au final de trouver son compte là-dedans.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Autobiographie de ma mère

C'est surtout l'écriture qui m'a envouté dès les premières lignes dans ce titre. Je sais mal parler des titres que j'aime, mais cette écriture est vraiment le fil de ce roman
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