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Critiques de James Graham Ballard (219)
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Empire du Soleil

J.G Ballard est davantage connu pour ses romans de science-fiction, mais ce livre là est une autobiographie ou pour être plus juste, un roman à très forte teneur autobiographique. C'est un livre fort, à l'image de ce qu'a pu vivre l'auteur durant une partie de son enfance.

C'est à travers les yeux d'enfant de Jim que l'on découvre la guerre lors du conflit Sino-Japonais que l'auteur a, comme l'enfant de ce livre, passé en grande partie dans un camp d'internement. Pourtant bien que raconté par l'enfant, ce n'est pas un regard enfantin qui est porté sur ce conflit et sur cette vie dans le camp. C'est au contraire une écriture froide qui parle de la misère, de la faim, de l'opportunisme des hommes.

Ce livre a été adapté par Spielberg au cinéma.
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Empire du Soleil

D'habitude je lis les livres avant de voir les films ,cette fois çi ce fut le contraire. J'ai vu, au moment de sa sortie ,le film de Spielberg et mon jeune fils s'était passionné, à l'époque ,pour ce petit garçon débrouillard qui adorait les avions .Le livre ,en partie autobiographique, nous permet de mieux. comprendre la vie des prisonniers occidentaux dans les camps tenus par les japonais après la chute de Shangaï .pendant la seconde guerre mondiale et la guerre sino-japonaise .Séparé de ses parents ce petit garçon va essayer de survivre dans la jungle sans merci des camps ,aidé parfois , mais souvent instrumentalisé par les adultes. Un très beau livre (un très beau film aussi ) qui malgré la cruauté du monde laisse une place à la poésie et à la compassion.
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Empire du Soleil

L’empire du Soleil est une belle fresque d’un bout de deuxième guerre mondiale vu à travers les yeux d’un enfant dans la partie extrême-orientale de ce conflit. Ce héros est l’auteur J.G. Ballard et l’auteur est ce héros rêveur à la vie doucereuse et privilégiée dans le Shanghai des concessions internationales. L’attaque de Pearl Harbor et l’entrée du Japon le sépareront de ses parents, le confronteront à la dureté de l’internement dans un camp japonais, des contingences de la survie et de l’égoïsme qu’elle impose. Seul, porté par le désir de revoir ses géniteurs, il louvoiera entre les clans, la promiscuité, les maladies, la mort, la faim, les privations, les vexations, les punitions… sachant se rendre toujours indispensable, il trouvera son chemin vers l’avenir d’un adolescent trop vite confronté à la laideur du monde adulte. La lecture est fluide, le style du traducteur agréable. Je ne regrette pas de m’être laissé tenter par cet ouvrage qui trainait sur un coin d’étagère ami. Spielberg a fait un film de cette histoire.
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Empire du Soleil

Empire of the sun

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Empire du Soleil

C'est poignant du début à la fin car, comment ne pas être pris de frissons devant ce témoignage hallucinant de la seconde guerre mondiale ?

Il y avait une assez importante communauté anglaise à Shanghai juste avant la seconde guerre mondiale et nous suivons un enfant de cette communauté. Un enfant de 11 ans qui voit tout à travers ses yeux d'enfant. Il n'y a pas de place pour le mal. Quand un navire japonais arrive dans la baie de Shanghai, il ne voit que la beauté du navire et de ses canons. Quand des avions japonais survolent le ciel de Shanghai, il ne les voit qu'à travers sa passion pour les avions. Il connaît les différents modèles, les sons que leurs moteurs produisent et leurs caractéristiques, tout comme le ferait n'importe quel enfant qui a une passion.

Mais, quand Shanghai est attaqué et que les Japonais débarquent dans les rues de la ville, il est séparé de ses parents. Il se retrouve seul alors et se rend compte que sa préoccupation première est la nourriture. Et là, commence pour lui un périple qui va durer le temps de la guerre.
Lien : https://labibliothequedallys..
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I.G.H.

Je n'ai pas marché.

J'ai connu Ballard bien meilleur avec d'autres livres.

Faute du traducteur (Robert Louit) ?
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I.G.H.

"I.G.H." est un cauchemar urbain, social et psychologique. Ballard offre à reluquer la sauvagerie humaine dans sa déchéance individualiste. Un roman résolument noir, pessimiste et bestial.



Chronique complète sur le blog
Lien : http://naufragesvolontaires...
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I.G.H.

Dans une tour de 40 étages une drôle de guerre se met en place entre les étages inférieurs et les étages supérieurs. Au fil des jours les installations tombent en panne et les tensions s'exacerbent.

Que je me suis ennuyée. L'idée de départ est pourtant intéressante : la tour est le symbole de la hiérarchie sociale. Plus on habite haut, plus notre statut est bien établi. Pour autant, très vite, cela tourne en rond. On suit en particulier 3 personnages : Wilder vit au 2ème, Laing au 25 è et Royal au 40eme. de beuveries déchainées , en attaques contre des étages où l'on s'est clafeurtré en bloquant ascenseurs et escaliers...

La seule mention amusante est le titre du 1er chapitre : Masse critique....
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I.G.H.

Satire sociale à la fois intelligente et complexe sur le matérialisme dans la société de consommation alors à son apogée dans les années 70, dérivant rapidement hors de contrôle, ce roman qui s’appelle au départ I.G.H. (Immeuble de Grande Hauteur) faisant partie d’un triptyque appelé La Trilogie de Béton., multipliait les personnages et les points de vue de résidants d’un luxueux et moderne gratte-ciel qui vivent des règles sociales prédéfinies et totalement restrictives.



Hélas, cette peinture sans concession d’un monde à la dérive frappe par son ambition et sa maitrise formelle, mais déçoit dans sa narration et sa conduite du récit et parait 40 ans après sa publication un poil datée…
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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I.G.H.

Sordide, lubrique, trash, voyeuriste, I.G.H. est semble t-il un essai de l'auteur de transposer Sa Majesté des Mouches à un univers composé essentiellement d'adultes.



Malheureusement, l'intérêt du livre disparaît rapidement face au manque d'intérêt latent de l'ensemble ; trop d'essais d'explications pour finalement ne s'arrêter sur aucun, qui laisse du coup sur sa faim. Un manque patent d'intervention des services d'ordre qui laisser circonspect, une psychologie assez maladroite, des personnages antipathiques, du sexe et du sang pour le plaisir d'en mettre et aucun but.



On ne comprend pas où essaie d'aller Ballard et on dirait que lui non plus.
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I.G.H.

C'est en me baladant sur Allociné, il y a quelques mois que j'ai appris l'existence du film High Rise (titre original du roman IGH) qui sortira au mois d'avril au cinéma. En lisant le synopsis, j'ai trouvé l'idée intéressante et je me suis donc mise en quête de lire le roman.



IGH est le sigle pour Immeuble de Grande Hauteur (High Rise en anglais) et fait référence à un nouvel ensemble urbain qui émerge de terre dans les années 70, dans la banlieue proche de Londres. le prix élevé des appartements réserve cet immeuble à une certaine élite sociale : les premiers niveaux sont donc réservés aux plus "modestes", (le producteur de télévision Wilder vit au deuxième étage avec sa femme et ses deux enfants) et plus, on s'élève dans les étages, plus on grimpe dans la hiérarchie sociale (le Docteur Laing habite au vingt-cinquième) jusqu'à atteindre le sommet au quarantième avec la crème de la crème, l'architecte et créateur de cet univers, Royal. L'IGH est moderne, d'un certain standing et intègre tous les équipements et électro-ménagers dernier cri des années 70. Mais ce paisible paradis ne va pas tarder à verser dans le chaos lorsque les premiers problèmes apparaissent : panne d'électricité, de la climatisation ou d'ascenseur, vide-ordure qui se bouchent, cristallisant ainsi tous les non-dit, les frustrations et les rivalités entre les habitants des différents étages...



La citation "L'homme est un loup pour l'homme" trouve un écho très particulier dans ce roman de science-fiction qui se veut profondément pessimiste, cru, violent et sombre. IGH est court (à peine 200 pages) mais oppressant car il se développe dans un huis-clos malsain : à chaque palier franchi dans l'escalade de la violence, le lecteur se demande si l'auteur peut encore dépasser la frontière de l'horreur et malheureusement, la réponse est toujours positive.



Néanmoins, IGH est aussi un roman que je qualifierais presque de philosophique car il pousse son lecteur à réfléchir sur les notions de progrès, de société et sur la nature humaine.

Ballard souhaite ainsi démontrer que le progrès aurait atteint son point culminant avec l'érection de l'IGH. Franchir cette barrière n'aurait donc que pour seul conséquence la déchéance de l'Homme et le retour à une vie primaire et à ses plus bas instincts dont les seuls leitmotiv ne seraient plus que la recherche du sexe, de la sécurité et de la nourriture pour la perpétuation de l'espèce. Exit la solidarité, la compassion, la recherche du beau et du bonheur, seule les lois du plus fort et de l'instinct de survie ont cours dans cette nouvelle société coupée des conventions sociales de notre civilisation.



IGH est un roman intéressant et bien écrit mais réservé à un public averti. Pour ma part, il m'a mise plusieurs fois mal à l'aise et m'a beaucoup fait penser à American Psycho d'Ellis. de là, à aller voir l'adaptation au cinéma, je ne pense pas que je franchirai le pas, même dans deux mois.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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I.G.H.

«Plus tard, installé sur son balcon pour manger le chien, le Dr Robert Laing réfléchit aux événements insolites qui s’étaient déroulés à l’intérieur de la gigantesque tour d’habitation au cours des trois derniers mois.»



Ce court roman de 1975, troisième partie de la trilogie de béton, s’est emparé de moi dès sa première phrase. L’IGH, immeuble de grande hauteur, dominant et isolé dans une banlieue de Londres en pleine recomposition, est le héros de béton mais qui semble de chair, de ce récit glaçant, de cette allégorie visionnaire.



La conception luxueuse de l’immeuble et ses équipements multiples (piscines, école, centre commercial…) ont été conçus pour permettre à ses occupants de vivre en autarcie. Juste au moment où les mille appartements de l’IGH finissent de se remplir, mesquineries et jalousies commencent à éclore, semblant initialement être les conséquences inhérentes à toute vie humaine en communauté. Panne d’électricité, cadavre de lévrier retrouvé dans la piscine ; une menace palpable mais diffuse dégénère rapidement en hostilités ouvertes de plus en plus virulentes.



Dans cette entité gigantesque de béton, qui semble se détacher du monde extérieur, une façade de train-train quotidien, puis pendant la nuit les fêtes, le sexe et l’ivresse se juxtaposent avec les violences croissantes, l’abandon des règles sociales, et la sauvagerie. Les habitants s’organisent en clans par étages, répliquant dans la tour les «vieilles» divisions sociales ; ils abandonnent leur confort, surtout préoccupés de ne pas trahir à l’extérieur la situation dans la tour.



Métaphore saisissante d’un retour aux cavernes dans une modernité qui n’a plus rien à offrir, de la radicalisation de mouvements politiques extrêmes alors que la pensée politique et l’idéologie se vident de leur contenu, puissant miroir de la fin du progrès et de cette illusion d’une libération de l’homme par un progrès pervers, I.G.H. reste une lecture hallucinante et nécessaire.

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I.G.H.

Dernier opus de la Trilogie de Béton et qui continu sur la voie de la critique de la société moderne. Après Crash! abordant les déviances sexuelles et L'Île de Béton sur celui de notre place et impact dans la société, IGH nous amène dans le monde de la lutte des classes et la hiérarchie sociale.



J.G. Ballard nous le présente dans le concept d'une tour d'habitation de 40 étages et de mille appartements. le roman débute alors que le deux millième et dernier habitant arrive dans la tour. Celle-ci offre une multitude de services: épicerie, piscine, restaurant, boutique, magasin d'alcool et même une école primaire, faisant en sorte qu'on peut presque y vivre sans avoir à sortir. Les premiers étages sont occupés par les plus "pauvres" et les jeunes familles et plus on monte les étages, plus le rang social augmente. Les derniers étages sont le repaires des biens nantis, célébrités et riches célibataires ainsi que Royal, l'architecte de la tour qui occupe le quarantième étage.



Rapidement, les gens s'associent à leurs semblables, des regroupements de trois ou quatre étages se forment pour assurer leur sécurité et règles locales et bien entendu, les locataires des premiers étages vont en pâtir. Les enfants se voient restreint à la piscine, des milices citoyennes interdisent l'accès à certains étages huppés et la discorde s'installe. Une panne d'électricité part le bal et tout dégénèrera rapidement. Mis à part l'architecte, on suit les activités de la tour par Wilder, journaliste du troisième étage qui tentera d'accéder au dernier étage à ses risques et périls par envie et jalousie envers ses occupants et Laing, médecin de 30 ans habitant au vingt-cinquième qui n'a pas de parti pris et qui assistera à la déchéance des lieux malgré que rien ne l'empêche de quitter. Les déchets s'accumulent, les ascenseurs sont réquisitionnés, les cages d'escaliers bloquées, les gens se cloîtrent chez eux, les plus aventureux se font passer à tabac bref, c'est l'anarchie.



La satire est poussée au maximum mais n'en suis pas vraiment surpris en étant à mon troisième roman de l'auteur en quelques jours. le concept de classe sociale et de hiérarchie est vieux comme le monde mais ici, c'est l'absence de balises et de règles établies qui prend le dessus. C'est le retour de l'instinct animal et la loi du plus fort, les chefs auto-proclamés et la survie en environnement hostile. Étonnamment, personne ne quitte la tour ou va chercher des renforts. C'est un combat entre et seulement pour les occupants, parsemé d'une sorte de voyeurisme malsain et de masochisme.



Encore une fois, une lecture qui m'a plus ou moins accrochée. Malgré un concept très intéressant et bien figuré, la sauce est rapidement étirée et la deuxième moitié m'a parue bien longue. Bien content tout de même de l'avoir lu car c'est une belle réflexion sur notre façon de vivre.
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I.G.H.

Banlieue de Londres, milieu des années 1970. Un professeur d'Université s'installe avec réticence dans un nouvel immeuble de quarante étage - IGH pour Immeuble de Grande Hauteur - comble du luxe et de la modernité. Ici, les étages sont répartis en fonction de la catégorie sociale des habitants. En bas se situent des employés de la télévision, puis des petits producteurs. Au milieu de la construction, les professions libérales et les professeurs. Tout en haut, les vedettes de cinéma, les docteurs et surtout, l'architecte des lieux, le mystérieux Royal. Le climat est délétère entre les différentes strates de l'IGH qui devient le théâtre de meurtre de chiens et de sabotages. Les incidents techniques se multiplient, les locataires des étages inférieurs condamnent les ascenseurs et tentent d'assaillir les étages supérieurs. L'immeuble devient un enfer insalubre où s'entassent poubelles et immondices. Les couloirs se transforment en terrains de chasse dangereux. C'est la guerre de tous contre tous.



IGH est une critique acerbe du nouveau mode de vie vertical et de la société de consommation. Dans les centres urbains le statut social est directement lié à l'emplacement de l'habitat. Et même au sein d'un quartier résidentiel ou d'un immeuble, des différences de situation trahissent ces discriminations sociales : l'ensoleillement, les places de parking, la proximité d'une infrastructure comme un jardin ou une piscine. C'est exactement le cas dans l'Immeuble de Grande Hauteur, où les habitants des étages supérieurs bénéficient des places de stationnement les plus proches. L'oeuvre dénonce également les délires d'urbanistes mégalos qui prétendent révolutionner le mode de vie de la population.

Troisième et dernier volume de la trilogie de béton, on retrouve l'aversion de Ballard pour la modernité, les cages de verre et d'acier avec vu sur la ville, sur d'autres immeubles, sur les bretelles d'autoroutes et échangeurs dans lesquels foncent les voitures en direction de bureaux sinistres. Comme dans les deux tomes précédents, on retrouve ce désir de l'auteur de retourner à un Etat de Nature, où l'Homme, mû par des pulsions instinctives, se défait des conventions sociales, retrouve sa sauvagerie dans une odeur de crasse et de fluides corporels, ne pensant qu'à assouvir les besoins élémentaires , manger dormir et forniquer.
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James Graham Ballard & le cauchemar consuméri..

Lors de la dernière masse critique, j'avais coché plusieurs livres à recevoir, et mon regard s'est posé sur cette collection de livres "Précurseur.ses de la décroissance", une collection d'essais, écrits par des économistes et sociologues en grande partie, qui vise à faire la critique d'écrivains diverses (Rousseau, Tolstoï, Jean Giono) en quelques pages avec des extraits de romans à la fin du livre.



Je ne connaissais pas J.G. Ballard mais j'étais curieuse de l'intitulé "Le Cauchemar consumériste", et je n'ai pas été déçue. Moi qui ne suis pas attirée par le SF, j'ai compris ce genre sous un autre prisme, j'ai trouvé ça très intéressant. Les extraits à la fin du livre ont fini de me convaincre de découvrir cet auteur.

Le seul reproche que je pourrais faire est que le livre est trop court (moins de 150 pages) pour s'imprégner de l'ambiance d'un auteur.
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James Graham Ballard & le cauchemar consuméri..

Livre offert par Masse critique, cette collection part d'un auteur pour ensuite évoquer un thème très souvent évoqué dans l'oeuvre de l'auteur.

Ici une analyse de la société à travers les thèmes et les personnages de ses livres et plus particulièrement le cauchemar consummériste qui nous conduit aujourd'hui à notre perte écologique et sociale.

Une belle découverte!

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James Graham Ballard & le cauchemar consuméri..

Ballard a […] un art, fort bien étudié par Thierry Paquot, de l’évocation de l’accident, comme si en devenant héros d’un ou de plusieurs romans, l’accident faisait fonction de coup d’arrêt au développement décrit de la société de consommation. Une manière d’en proposer la destitution, mais uniquement littéraire.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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James Graham Ballard & le cauchemar consuméri..

Pour le moment, je n’ai que très peu lu Ballard, 2 romans (« Sauvagerie » et « L’île de béton ») et une nouvelle. Ces lectures m’ont tout de même suffi pour percevoir les qualités de cet auteur. Ballard développe un propos fort et pertinent et a un talent formidable pour créer une ambiance vraiment singulière. Et cette atmosphère n’est pas gratuite, elle n’est pas mise en place simplement pour faire joli, elle vient étayer le propos de son auteur de façon remarquable.

Ce titre proposé dans la masse critique ne pouvait donc qu’éveiller ma curiosité. Je remercie d’ailleurs Babelio et les éditions Le passager clandestin pour m’avoir permis de lire ce livre.



Je n’ai pas fait de réelles découvertes en lisant « Ballard et le cauchemar consumériste ». La vision du monde et le propos de Ballard sont très explicites dans les écrits de l’auteur. Je n’ai donc pas eu de surprise mais la confirmation de ce que j’avais perçu. Des extraits de ses œuvres et des extraits d’entretien mettent en lumière ce propos et j’ai beaucoup aimé lire ces extraits qui m’ont confirmé l’acuité de Ballard et la richesse de son œuvre. Cet ouvrage m’a aussi permis d’avoir un plus large aperçu de sa carrière et de sa vie.



Si je n’ai pas été surprise par ce livre, s’il ne m’a pas vraiment appris quelque chose, il est venu me confirmer combien Ballard est un auteur important. Cela n’a fait que décupler mon envie de lire plein d’autres livres de cet auteur.

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L'île de béton

En une après-midi d’avril 1973, Robert Maitland roulant comme d’habitude comme une brute au volant de sa Jaguar, fait une sortie de route, passe par-dessus le remblai pour venir atterrir en contrebas dans un terrain vague, sorte d’îlot triangulaire entre les voies convergentes de plusieurs autoroutes.



« À peine blessé après avoir frôlé la mort, Maitland demeura prostré sur le volant ; ses vêtements saupoudrés de morceaux de verre étincelaient comme un habit de lumière. »



Naufragé et blessé sur ce qu’il appelle «l’île», il en est prisonnier, se rend compte rapidement qu’il n’arrive pas à attirer l’attention des voitures qui passent en flots incessants, pour avoir du secours. Diminué, affamé et fiévreux, il cherche à survivre, à affronter les conditions de «l’île» qu’il voudrait dominer comme si elle était vivante.



Cette île ambivalente est lieu de perdition et de barbarie, mais aussi un refuge, comme un fragment restant d’un monde disparu. Ce petit morceau de terrain semble beaucoup plus ancien que le réseau de béton qui la cerne, comme une parcelle têtue qui continuera d’être là quand même les autoroutes retomberont en poussière. Les traces du passé dans cet endroit oublié, le terrain ferrailleur, les carcasses de voiture, et ses errances dans l’île renvoient Robert Maitland vers son propre passé, dans une expérience traumatique qui devient libératoire, des pressions de l’enfance, de celles de son milieu, comme une aventure glauque dans un esprit désert, si symptomatique de l’époque moderne.



Cette sortie de route si facile dans un monde où la sauvagerie s’étend aboutit à une déraison totale, un enfermement dans le fantasme, dans ce morceau de terrain qui devient un asile.



Les visions de Ballard provoquent comme une sorte d’ivresse irrésistible ; elles déclenchent en même temps peur et fascination, avec cette sensation d’être déjà dans le gouffre, dans un monde moderne détaché du réel.
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L'île de béton

Il est peut-être encore possible, même cinquante ans après, de retrouver l'échangeur routier de l'agglomération londonienne où a lieu l'accident avec lequel commence le livre ; et peut-être même, qui sait, le terrain vague abandonné à la végétation et coincé entre des voies rapides où se déroule toute la suite de cette histoire de naufragé de plus en plus volontaire et de moins en moins probable. En effet, je suis à peu près convaincu que Ballard a basé son récit sur un lieu existant, du moins à l'époque. Il semble en tout cas très bien le visualiser, mais pour ma part je n'ai pas saisi le tableau d'ensemble de cet étrange endroit, de plus en plus étrange d'ailleurs à mesure qu'on avance dans ce roman et que l'on comprend de moins en moins les personnages. L'ensemble a cette qualité cotonneuse, pas désagréable, mais source d'une certaine perplexité, qu'ont les rêves, ou plutôt les semi-hallucinations qui précèdent parfois l'éveil complet. A la fin on se dit que tout est ouvert, et une seconde après on se prend à en douter. Tout le reste nous file entre les doigts comme par une réaction en chaîne, et on en vint à se demander ce qu'on a lu. Au bout du compte je choisis l'indulgence, en saluant par exemple la prescience d'un auteur qui se doutait peut-être, il y a un demi-siècle, que notre réel finirait par par perdre en substance et en qualité.
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