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Critiques de James Morrow (114)
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Ainsi finit le monde

James Morrow est un auteur que j'apprécie tout particulièrement, peut-être parce qu'il parle de religion et de morale sans rien s'interdire, à une époque où il est convenu de s'autocensurer constamment.

Dans d'autres histoires j'aime le ton joyeux, irrévérencieux, qu'il adopte... mais ici rien de tel. C'est un livre grave, triste, autant que son titre pouvait le laisser présager. Mais un livre étonnant et vivant, aussi, jusqu'à la dernière goutte de sang humain que porte la planète. Un livre désespéré qui, malgré tout, nous transmet un message énergique: tant qu'il restera un Homme sur Terre, alors cet Homme fera tout pour perpétuer la mémoire de son espèce, et en assurer l'avenir.

Cet homme, c'est Georges Paxton. Il grave des pierres tombales, il est heureux en ménage, père d'une petite fille qu'il adore, et pour laquelle il est prêt à tout.

Pour la protéger d'une probable guerre nucléaire, il envisage par exemple d'acheter une tenue "paspa" (Protection Autonome de Survie Post-Atomique), une combinaison anti-radiations hors de prix, et comprend vite qu'il n'en a pas les moyens. Mais la survie de sa fille est son unique préoccupation. Aussi, quand une vieille dame lui propose une tenue gratuite en échange de deux épitaphes, il n'hésite pas une seconde. Il compose les phrases, et obtient un bon pour récupérer l'objet de ses désirs dans une boutique étrange, tenue par un chapelier fou.... En échange d'une signature au bas d'un contrat incompréhensible, la combinaison sera à lui.

Et le monde basculera dans l'horreur.
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Cité de vérité

Soyons d’accord, je ne suis pas bien sûr d’avoir saisi la morale, s’il y en a une… La vérité à tout prix, c’est mieux que la possibilité de mentir ? Pouvoir mentir, c’est avoir la liberté de vivre ? Le mensonge est un mensonge ?

La fin m’a laissé un peu sur la mienne pour ça…

Pour le reste, tout se déroule on ne peut mieux, l’écriture est fluide, on ne s’embête pas trop de détails ou descriptions matériels inutiles pour laisser place à la réflexion…

Une sorte de conte philosophique propre à se poser des questions…

Avec une première partie légèrement déstabilisante quand on n’a pas lu le 4ème, à se demander comment il va tenir tout un livre avec ça ; quelques scènes bien amusantes avec cette vérité à tout prix, une histoire qui se pose de façon intéressante…

J’aurais été encore plus emballé si la fin m’était apparue plus claire avec aussi, peut-être, un peu plus de rebondissements où de problèmes dans cette histoire qui se déroule bien, mais tranquillement, sans obstacles, la rendant un poil moins trippante et plus intellectuelle…

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Cité de vérité

Jack Perry est "déconstructeur" : il détruit toute forme de fiction pour que l'absolue vérité puisse régner dans sa ville, Véritas. Jusqu'au jour où son fils est atteint d'une maladie grave et incurable : dire la vérité n'est pas toujours si facile qu'il le croyait et Jack découvre les cas de conscience et la responsabilté individuelle qu'engage ses paroles.
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Cité de vérité

Jack Sperry habite à Veritas. Une ville où l'on doit dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Les métaphores sont bannies des poèmes, les œuvres de fiction sont implacablement livrées aux flammes, les produits de supermarché sont étiquetés en conséquence (café pas très bon, nouilles de basse qualité, etc.) les cerveaux sont "brûlés", conditionnés au sortir de l'enfance pour en extirper toute fantaisie. La moindre évocation d'un mensonge vous révulse, vous rend malade, vous ne le supportez plus.

La vie quotidienne est donc très différente de ce que nous connaissons. Les rapports humains aussi. Si une femme vous attire, vous le lui dites sans ambages. Si votre patron vous enquiquine, vous lui déclarez votre déplaisir. Si votre enfant est mourant...

... si votre enfant est mourant, pouvez-vous le laisser agoniser sans réconfort ? C'est le dilemme de Jack dont le fils contracte une maladie incurable. Et il l'aime tant qu'il décide de contourner la loi, de rejoindre la résistance pour apprendre à mentir, afin d'offrir à son enfant une mort paisible.

Un roman très court, qui désoriente de prime abord, mais qui devient très vite captivant.
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Cité de vérité

Dans cette courte dystopie plus dans la veine d'un "Fahrenheit 451" que d'un "1984" Morrow nous décrit une société purgée de tout mensonge. Par un conditionnement dès l'age de raison, les citoyens de cet état utopique, les veritasiens, se retrouvent dans l'impossibilité de mentir. C'est le cas de Jack Sperry, rouage essentiel de cette société puisque critique chargé de "nettoyer" les ouvres du passé de tout mensonge, fut-il simple poésie... jusqu'au jour où le destin tragique de son enfant va le mettre en porte-à-faux de ses valeurs veritasiennes.



Habile réflexion sur la nature de la vérité et du mensonge, sur le danger à pencher résolument et avec excès dans un sens ou dans l'autres, comme de la prison absolue que peut être nos certitudes ; et Morrow fait aussi ici un travail remarquable sur le langage notamment de cette société de vérité où tout y est dit tel qu'il est : café Buvable ; shampoing Bourgeois ; steak de vache assassinée ; voiture Ford Fonctionnelle ; etc.



De plus, j'ai trouvé le déclencheur qui va forcer le narrateur à remettre en cause cette utopie étouffante de vérité, bien plus crédible que nombre de textes du même genre ; même si, genre oblige, le manichéisme des valeurs règne en maître à Veritas.



Un texte sympathique, donc, sans être révolutionnaire en son genre ni changer radicalement la donne des grandes dystopies écrites au XXe siècle, se laisse lire tout en apportant sont lot de réflexion sur notre propre situation, ce qui est finalement le but de toute dystopie.
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Cité de vérité

Ce roman m'a laissée une peu déroutée. Je l'ai lu dans une collection pour la jeunesse mais je ne l'ai pas trouvé facile pour ce public à cause des références culturelles et de l'implicite du texte.

Dans une société où le mensonge n'existe plus (parce que la population se fait "brûler le cerveau" à 12 ans), Jack exerce le métier de déconstructeur, une sorte de critique d'art qui consiste à détruire tout ce qui diffère de la réalité. Le lecteur découvre une société de consommation modérée par des propos objectifs peu publicitaires ("sandwich à la vache morte à un prix raisonnable") où les adultes conditionnés tiennent des conversations assez surréalistes en s'échangeant froidement des vacheries.

Mais le jour où il apprend que son fils est atteint d'une maladie incurable, le héros est prêt à accepter l'illusion pour tenter de prolonger la vie de ce dernier...

Cela invite à une réflexion intéressante sur le pouvoir des mots et l'usage de la parole et du savoir-vivre en société.
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En remorquant Jéhovah

Sur une idée vraiment, mais vraiment, déjantée on s'oriente vers une réflexion philosophique des plus intéressante !



J'ai adoré !
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En remorquant Jéhovah

1994. Dieu est mort. Son corps, long de trois kilomètres est tombé dans l’océan. Les anges, mourants, demandent au Vatican d’emporter le corps divin au pôle Sud pour le déposer dans Sa dernière demeure, une sépulture qu’ils ont creusée dans la glace. Le capitaine déchu Anthony Van Horn est rappelé pour renflouer le Valparaiso, cargo dont il avait causé le naufrage et qui servira de remorqueur au corps de Dieu. Une petite traversée tranquille ? C’est sans compter sur la Société des Lumières, mouvement rationaliste qui, ne pouvant supporter la preuve de l’existence de Dieu, va vouloir Le couler par le fond en envoyant des avions de la Seconde guerre mondiale le bombarder…

En remorquant Jéhovah est un roman de science-fiction iconoclaste et satirique. Chacun en prend pour son grade, les croyants et les athées, les fondamentalistes et les progressistes. C’est aussi un roman d’aventures sur l’amour, les relations père-fils, la folie post-Dieu, la solidarité des marins et autres réjouissances…
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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En remorquant Jéhovah

Que se passe-t-il quand chacun est confronté à la mort de Dieu ? C'est-à-dire à une existence sans but ni avenir... Est-il facile même pour les non-croyants d'assimiler d'un coup son existence et sa mort ? Avec intelligence et une redoutable perspicacité, James Morrow pose la question de l'utilité de Dieu dans ce monde.

Un roman où l'humour et le réflexion vont de pair avec la sagacité de son auteur.
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En remorquant Jéhovah

La mort de Dieu, stricto sensu, et ses conséquences. Satirique, philosophique, hilarant et enlevé au possible.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/21/note-de-lecture-la-trilogie-de-jehovah-james-morrow/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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En remorquant Jéhovah

Fantasque à défaut d’être fantastique, un roman qui interroge sur la religion, le pardon et la tolérance. Le pitch tient ses promesses jusqu’au bout et c’est suffisamment rare lorsqu’il est aussi tiré par les cheveux pour le souligner. Mené avec de l’humour, souvent noir et pince sans rire, une certaine tendresse et une bonne rasade de sarcasmes, le roman prend aussi le temps de dépeindre rapidement des personnages attachants qui s’intègrent tous plutôt bien dans l’histoire. Il n’y a pas grand chose d’inutile ou de futile même si en terme de rythme un petit creux durant le 3e quart laisse retomber un soufflet qui était jusque là bien monté et que j’aurais apprécié des réflexions parfois plus abouties. A force de vouloir prendre tout à la légère, l’auteur en oublie en effet que parfois, certains thèmes méritent qu’on s’y attarde.
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En remorquant Jéhovah

Dieu est mort ! Nietzsche l’avait annoncé un peu prématurément, mais cette fois-ci on en est sûr : son corps flotte dans l’Océan Atlantique ! Un ange charge Anthony Van Horne de tracter le cadavre dans un cercueil creusé dans la glace de l’Arctique. Ce dernier, ex-capitaine de super-tanker, est hanté par la plus grosse marée noire de l’histoire, causée par son absence du pont au moment critique. L’occasion idéale de reprendre son bateau maudit et de mener à bien une mission de rédemption.



Pendant ce temps-là cependant, la mort de Dieu ne laisse personne indifférent. Les catholiques se demandent qu’en faire. Certes, ils reçoivent une preuve irréfutable qu’ils étaient les seuls à être dans le vrai depuis le départ, et après tout ils ont un Dieu qui a déjà ressuscité, mais cette fois-ci la mort semble bien définitive ; les athées enragent d’avoir eu tort depuis des siècles et de recevoir un cinglant démenti de leur rationalisme ; les féministes ne veulent pas accepter l’idée d’un dieu mâle, comme le prouve incontestablement la paire de testicules qu’arbore fièrement le cadavre géant. De là à vouloir se débarrasser du corps pour protéger ses convictions, il n’y a qu’un pas que beaucoup sont prêts à franchir.



Derrière son apparent enchaînement de situations burlesques et hautement blasphématoires, En remorquant Jéhovah aborde de nombreuses questions philosophiques : les religions, basées sur la foi et le doute, sont-elles compatibles avec une preuve beaucoup trop matérielle de leur véracité ? Si Dieu est mort, est-ce que tout est permis ? D’ailleurs, est-ce que le Paradis, l’Enfer, existent encore ? Et puis, voulait-on vraiment d’un Dieu à ce point à notre image ?



Le livre se moque surtout des fanatiques de tout bord, prêts à tout pour sauver leur croyance. Si les faits contredisent la théorie, changez les faits ! D’autant que derrière les grands principes se cachent des motivations plus terre-à-terre : le luxe, la position sociale et la possibilité d’impressionner la jolie militante pèsent finalement plus lourd que les convictions intimes.



Pourvu qu’on n’ait pas un sens du sacré trop développé, on passera un bon moment avec ce livre, qui vient, avec son hypothèse d’un Dieu mort, bousculer tout l’équilibre de notre monde.
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En remorquant Jéhovah

Mélange des genres...



Ce livre a remporté le World Fantasy Award en 1995, et même s'il est dans la série SF de J'ai Lu, pour moi il serait plutôt dans la série des inclassables.



L'histoire commence avec la mort de Dieu, et son corps flotte maintenant au milieu de l'Océan Atlantique. Le Capitaine Van Horne va donc, à la demande de l'Archange Gabriel, tenter de remorquer le corps de 3 km de long jusqu'aux glaces de l'Arctique sans alerter l'opinion publique.



L'histoire est donc un subtil mélange d'aventure, de SF, de philosophie et de théologie, le tout toujours traité avec une pointe d'humour. Et le résultat est un livre intelligent qui se dévore comme les meilleurs romans.
Lien : http://www.amazon.fr/review/..
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En remorquant Jéhovah

(très) Petit résumé avant de commencer

Dieu est mort. Son corps flotte au milieu de l'océan atlantique. Le Vatican monte une opération discrète pour amener son corps sur le lieu de sa dernière demeure dans les glaces de l’Arctique.

Avis

La qualité d'un roman tient souvent à son équilibre et ici c'est le cas !



Un équilibre entre burlesque et gravité :

La situation est un moteur inépuisable de burlesque, mais certains personnages sont vrais.

Ils ont de réels comptes à solder avec la vie et le monde.



Un équilibre entre croyant et athées

Oui la mort de dieu est une catastrophe pour les croyants, mais aussi pour les athées.

Si dieu est mort, il existait ! C'est quelque chose de difficile à admettre pour les plus convaincus.





Un équilibre entre respect et irrévérence

Le traitement du corps de dieu est l'occasion de péripéties assez rocambolesque. Il se fait remorquer par les oreilles !

D'un autre côté, tous les protagonistes sont face à une sérieuse réévaluation des valeurs sur lesquelles ils ont basé leur vie.



Alors l'équilibre de ce roman ne vous conviendra peut-être pas. Pour ma part, athée convaincu, ce fut une très agréable lecture.
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En remorquant Jéhovah

Entre roman maritime, conte philosophique et épopée loufoque, un roman qui pose la question d'un monde face à la révélation de la mort de Dieu, et donc, par conséquent, de son existence... Que se passerait-il ? Comment l'Homme réagirait-il ? Morrow, avec son sens de la satire, mêle à tout cela plein d'embûches et de dangers mais se penche aussi sur la relation difficile entre un homme et son père.
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En remorquant Jéhovah

Premier tome d’une trilogie déjantée, En remorquant Jéhovah de James Morrow est à la fois un grand roman d’aventures et une magnifique satire qui n’épargne rien ni personne. En tirant à balles réelles sur tout ce qui bouge, il nous invite, à dose de bonnes tranches de rire, à nous montrer bienveillant envers l’Autre, à essayer de comprendre les motivations de notre prochain, aussi différentes soient-elles.
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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En remorquant Jéhovah

Le roman commence par une tâche pour le moins loufoque : il s'agit de trouver un bateau et des marins afin de remorquer le cadavre de Dieu, qui flotte dans l'Atlantique. Mais l'énormité de la révélation fait naître des émotions diverses au sein de l'équipage, conduisant à une mutinerie orgiaque sur une île déserte, ainsi qu'à une attaque aérienne commanditée par les rationalistes. Les péripéties du parcours tiennent en haleine, mais ne sont que l'écume à la surface d'une réflexion plus profonde sur la place qu'occupe la spiritualité dans l'esprit humain.

On pourrait le classer comme un "roman philosophique d'aventures maritimes": une œuvre ambitieuse, donc, mais une réussite remarquable d'inventivité et de drôlerie.

Traduction elle aussi inventive et drôle de Philippe Rouard.
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Hiroshima n'aura pas lieu

J’ai reçu « Hiroshima n’aura pas lieu » de James Morrow dans le cadre de l’opération Masse critique de Babélio que je tiens à remercier ainsi que les éditions Au diable Vauvert.

Livre étrange. Le titre m’a attiré… l’idée que l’on aurait pu éviter cette horreur qu’est Hiroshima me plaisait bien.

Cependant je n’étais pas préparée à l’écriture et l’univers de James Morrow.

Les débuts du livre ont été un peu ardus pour moi. Une plongée complète, sans aucune préparation, dans un univers particulier, bizarre pour les personnes qui ne connaissent pas… le monde cinématographique hollywoodien des films de série B, noir et blanc, de monstres en tout genre, des années 40. En effet, le narrateur est un acteur de ce genre de films, Syms Thorley, qui a un certain succès, mais qui comme tous ses « collègues » courent les contrats… On voit les relations superficielles, les jalousies, les coups bas etc.

On lui « propose » ou plutôt on lui ordonne de participer à une opération top secret de la Marine américaine pour tenter d’arrêter la guerre contre les Japonais sans avoir recours à la bombe atomique. Ont été créés des iguanes géants, cracheurs de feu, véritables monstres génétiquement modifiés qui dévasteraient tout sur leur passage si on les lâchait, mais il est difficile de prévoir si on pourra les contrôler. Pour terrifier les Japonais sans avoir recours à ces monstres, la Marine américaine programme de montrer les 3 monstres sous sédatifs aux dignitaires militaires japonais et imagine une grande mise en scène, digne d’un film avec un monstre de caoutchouc et un acteur dedans… Syms Thorley.

On suit les aventures rocambolesques de Syms, les répétitions de cette méga production, la représentation et la suite…

L’écriture de James Morrow est assez décalée, parfois cynique. Il doit être passionné par les films de cette période et de tout cet univers. Moi un peu moins.

J’ai aimé par contre le témoignage sur les victimes d’Hiroshima et Nagasaki, son discours un peu militant anti bombe atomique.

Ce n’est vraiment pas le genre de livre que j’achèterais mais je ne suis pas mécontente de l’avoir découvert grâce à cette opération Masse Critique.

A vous de voir !

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Hiroshima n'aura pas lieu

1945 USA. La guerre du Pacifique a débuté depuis plus de trois ans, mais le Japon ne semble toujours pas disposé à déposer les armes, malgré les assauts répétés des forces américaines. L’opinion populaire gronde, fatiguée d’envoyer ses jeunes gens se faire tuer en Orient : la guerre doit prendre fin et vite ou malheur au gouvernement Truman ! Heureusement, l’élite scientifique américaine vient de créer une nouvelle arme. Une arme comme personne n’en a jamais vue, une arme exceptionnelle, imparable, d’une efficacité si épouvantable que même l’armée tremble à l’idée de l’utiliser : des iguanes géants cracheurs de feu !



Ouais, vous avez bien lu… Le gouvernement américain compte lancer des iguanes géants cracheurs de feu à l’assaut du Japon. Sur le moment, ça surprend un peu, faut l’avouer. Mais avant d’en arriver à une aussi cruelle extrémité, le gouvernement souhaite tenter une manœuvre d’intimidation, une séance de démonstration devant un petit groupe de diplomates japonais pour prouver à l’ennemi l’efficacité meurtrière des iguanes et le convaincre de signer la paix. Hélas, un petit problème se pose. Les iguanes sont bien trop dangereux pour être montrés ainsi au public et risqueraient de se barrer pour aller détruire San Francisco si elles n’étaient pas constamment sous sédatif. Pour pallier cette difficulté, un scientifique a une idée géniale : engager un acteur de films d’horreur pour jouer le rôle d’un iguane nain et détruire devant les yeux des japonais terrorisés une version réduite de la ville de Yokohama. Syms Thorley, acteur juif et vedette très populaire du « Retour de Corpuscula » et de « Corpuscula contre le vampire », est choisi pour ce rôle difficile, mais ô combien excitant ! A lui de livrer la performance la plus parfaite de sa carrière, car s’il venait à échouer, les conséquences se compteraient en dizaines de milliers de vies humaines.



« Hiroshima n’aura pas lieu » est une uchronie rocambolesque, un réquisitoire malin et joyeusement absurde contre les armes de destruction massive écrit par un maître de l’humour décalé. Légère en apparence, elle traite de thématiques beaucoup plus profondes qu’il n’y parait au premier abord : la responsabilité individuelle en temps de guerre, les conséquences dramatiques des armes atomiques, l’irresponsabilité vindicative de certaines branches du gouvernement américain… C’est aussi, de façon évidente, l’œuvre d’un amateur forcené de séries B et c’est là que le bât blesse légèrement en ce qui me concerne. Malgré une intrigue très divertissante, je me suis sentie rapidement un peu étouffée sous les demi-douzaines de références cinéphiles et hollywoodiennes casées à presque chaque page du roman. Les amateurs de « Godzilla » et de « Mega Shark VS Giant Octopus » seront sûrement aux anges, les autres devraient tout de même apprécier l’originalité du scénario et passer un bon moment de lecture.

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Hiroshima n'aura pas lieu

Syms Thorley, acteur de films d’horreurs est contacté par l’armée américaine pour une grande mission : afin d’éviter d’envoyer une bombe qui mettrait fin à la Guerre du Pacifique entre les Etats-Unis et le Japon, les américains veulent effrayer les nippons avec des iguanes géants cracheurs de feu.

Un peu dur de rentrer dans ce roman, on plonge directement dans le monde du cinéma hollywoodien des années 40, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Mais le ton décalé tape juste, j’ai eu l’impression de me retrouver dans parmi ces acteurs, même si je me suis vite perdue sous tous les noms d’acteurs, producteurs, maquilleurs et autres.

L’idée d’envoyer des reptiles cracheurs sur le Japon, d’avoir les Japonais sur un énorme canular est presque grotesque… et pourtant, le cinéma de l’époque, avec leurs moyens du bord, valait ce qu’il valait. J’étais embarquée, les mésaventures de Syms pour arriver à tenir son rôle d’iguane.

C’est drôle, doucement comique, mais James Morrow fait à travers cette alternative, un formidable réquisitoire pour la paix et les victimes japonaises des bombes, les hibakushas.

Je vais jeter un œil à ses autres productions.

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" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

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Sottise, plutôt que sotise
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