James Morrow est un auteur que j'apprécie tout particulièrement, peut-être parce qu'il parle de religion et de morale sans rien s'interdire, à une époque où il est convenu de s'autocensurer constamment.
Dans d'autres histoires j'aime le ton joyeux, irrévérencieux, qu'il adopte... mais ici rien de tel. C'est un livre grave, triste, autant que son titre pouvait le laisser présager. Mais un livre étonnant et vivant, aussi, jusqu'à la dernière goutte de sang humain que porte la planète. Un livre désespéré qui, malgré tout, nous transmet un message énergique: tant qu'il restera un Homme sur Terre, alors cet Homme fera tout pour perpétuer la mémoire de son espèce, et en assurer l'avenir.
Cet homme, c'est Georges Paxton. Il grave des pierres tombales, il est heureux en ménage, père d'une petite fille qu'il adore, et pour laquelle il est prêt à tout.
Pour la protéger d'une probable guerre nucléaire, il envisage par exemple d'acheter une tenue "paspa" (Protection Autonome de Survie Post-Atomique), une combinaison anti-radiations hors de prix, et comprend vite qu'il n'en a pas les moyens. Mais la survie de sa fille est son unique préoccupation. Aussi, quand une vieille dame lui propose une tenue gratuite en échange de deux épitaphes, il n'hésite pas une seconde. Il compose les phrases, et obtient un bon pour récupérer l'objet de ses désirs dans une boutique étrange, tenue par un chapelier fou.... En échange d'une signature au bas d'un contrat incompréhensible, la combinaison sera à lui.
Et le monde basculera dans l'horreur.