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3.73/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulouse , le 29 juin 1851
Mort(e) à : Pompertuzat , le 25 mai 1916
Biographie :

Jane Henriette Magre est née le 29 juin 1851 à Toulouse, morte le 25 mai 1916 au château de Langlade, à Pompertuzat, près de Toulouse. C’est une archéologue, auteur de romans, de nouvelles, de théâtre, journaliste, photographe, épouse de Marcel Dieulafoy.
Biographie[modifier]

Née dans une famille de commerçants aisés de Toulouse, Jane est placée au couvent de l’Assomption d’Auteuil, où elle reçoit un enseignement classique et montre de grandes dispositions pour le dessin et la peinture. En 1869, elle quitte le couvent et fait la connaissance de Marcel Dieulafoy (né en 1844) ingénieur des Ponts et Chaussées, qui est aussi passionné d’art et d’archéologie. Ils se marient le 11 mai 1870. Lors de la guerre franco-prussienne, Marcel est capitaine du génie dans l’armée de la Loire. Jane refuse de se séparer de lui et participe à toutes ses opérations, habillée en franc-tireur.

Après la guerre, Marcel Dieulafoy est en charge des bâtiments municipaux et des monuments historiques de Toulouse, puis est nommé architecte des monuments historiques, sous la direction de Viollet-le-Duc.

Entre 1881 et 1882, Marcel Dieulafoy réalise un de ses vieux rêves : partir en Perse, à la recherche des origines de l’architecture occidentale. Avec Jane, ils font à cheval tout le chemin depuis Marseille. Ils parcourent pendant 14 mois les routes de la Perse, répertorient, photographient tous les monuments, les mosquées, les ponts, etc. Jane reprend son habitude de s’habiller en homme et de couper très court ses cheveux pour suivre son mari dans ses pérégrinations. Elle conservera cette habitude — qui lui vaudra une grande célébrité — toute sa vie, indifférente aux railleries. Jane tient un journal scrupuleux, non seulement sur l’aspect archéologique, mais aussi sur le milieu et la société persanes. Ce document est publié en feuilleton dans la revue Le Tour du Monde, de 1883 à 1886, avec un grand succès. Il est publié en 1887 chez Hachette, sous le titre La Perse, la Chaldée, la Susiane.

En 1883, le couple repart pour la Perse, afin de fouiller la cité de Suse. Ils découvrent la frise des Lions, la rampe de l’escalier du palais d’Artaxerxès, enfin la frise des Archers, qu’ils ramènent en France pour être exposés au Louvre. Le 20 octobre 1886, on inaugure les deux salles Dieulafoy, et à cette occasion Jane reçoit la Légion d’Honneur. En 1888 elle publie son journal : À Suse, journal des fouilles, 1884-1886.

En 1890, Jane Dieulafoy publie chez Lemerre son premier roman : P
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Dieulafoy
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Le destin fabuleux de Jane et Marcel Dieulafoy.


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Un voile d’or ou de pourpre, une muraille d’argent, des ta-pis immenses jetés sur d’épaisses nattes de paille, de fins tissus accrochés en guise de lambris le long des murailles ; au fond de la salle, le roi des rois assis sur un trône d’ivoire, entouré de ce nombreux cortège de courtisans si cher aux fastueux monarques de l’Asie, ne devaient pas produire une impression moins vive et inspirer un respect moins grand que le spectacle offert le soir par l’illumination du Tag, quand des milliers de lampes constellant sa voûte sombre luttaient d’éclat avec les étoiles.
Le temps et les hommes se sont acharnés sur le colosse, mais la masse de l’édifice était si résistante que Romains, Arabes, Turcs n’ont pu avoir raison de son puissant squelette, et se sont contentés d’arracher lambeau par lambeau toutes les parties secondaires de la construction. Plus d’enceinte, plus de cour au-devant du grand talar, plus de salles sur ses côtés : seule l’ossature imposante du géant atteste toujours la puissance des rois de Ctésiphon. Les derniers hôtes du palais sassanide, oiseaux de nuit à la voix plaintive, corneilles à la noire livrée, s’épeurent au bruit de nos voix grossies par la résonance des voûtes, et, traversant à tire-d’aile la grande nef, nous abandonnent bientôt leur triste demeure.
Accorde ta lyre, ô poète, et, avant de la brûler et de couper tes doigts, redis-nous devant cette ruine désolée ta suprême la-mentation :
« Illustre Kosroès, grand et fier monarque, héros magnanime, où est ta grandeur, ta majesté, ta fortune, ton diadème ? Ton rang élevé, ta couronne, tes bracelets et ton trône d’ivoire, – 293 –
où sont-ils ? Le salon où tes chanteurs se réunissaient la nuit ? Les chefs de la citadelle et de la cour ? Le diadème, le drapeau de Kaveh, tes glaives à la lame bleuâtre ? Qu’est devenu ton noble Mobed Djanosipar, qui avait un trône d’or et des pendants d’oreilles ? Où est ton casque, ta cotte de mailles dorée dont chaque bouton était orné d’une pierre fine ? Et ton cheval Schebdiz à l’étrier d’or, le cheval qui frémissait sous toi ? Et tes cavaliers aux rênes d’or qui faisaient du corps des ennemis le fourreau de leur épée ?
« Ils désespèrent tous de ta vie.
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« Le monde est un vrai pont, achève de le passer, mesure, pèse tout ce qui se trouve sur ta route : le mal partout environne le bien et le surpasse. »
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La plupart des musulmans laissent, à leur mort, un tiers de leur fortune immobilière aux mosquées ou autres fondations pieuses. Ces propriétés prennent le nom de biens vakfs. Le donateur a le droit d’en léguer la gestion à ses enfants ou à ses proches parents et d’établir à son gré l’ordre de succession d’après lequel ils doivent hériter à perpétuité de cette fonction. Une partie des revenus est réservée à l’administrateur et laissée à sa libre disposition, bien qu’il soit censé les utiliser en œuvres Ces libéralités ont pour but d’assurer à tout jamais une partie de la fortune du donateur à ses héritiers : placée sous la protection intéressée du clergé, elle échappe aux confiscations ordonnées par le roi à la mort des grands personnages ou des officiers publics.
La loi musulmane exige la plus parfaite régularité dans l’administration des biens vakfs ; elle oblige les détenteurs à se conformer à la volonté du donateur, leur défend de reverser les revenus d’un bien sur un autre, d’appliquer à leur usage ou à ceux de leur famille un immeuble vakf, même en payant loyer, rend les bénéficiaires responsables de toute dépense ou de tout emploi d’argent qui pourrait contrarier les volontés du fondateur, et enfin, en cas de malversations, les destitue ou les remplace.
Les biens vakfs sont inaliénables, car, au terme de la loi, ils appartiennent à Dieu, tandis que les hommes en ont seulement l’usufruit. On ne peut les échanger contre des terres d’égale valeur qu’avec l’assentiment royal. Deux tiers environ du revenu des biens vakfs sont employés en œuvres charitables, le dernier tiers sert à l’entretien du clergé. S’il y a des revenus superflus, les administrateurs sont autorisés à les placer, sous le titre de vakfs secondaires. En cas de nécessité, ceux-ci peuvent être aliénés comme des biens libres.
On comprend quelles ardentes compétitions s’élèvent entre les membres du clergé quand un riche personnage meurt sans avoir désigné les administrateurs de ses vakfs.
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Les énormes cales du navire, les chambres des passagers, les magasins ménagés sous le grand salon étaient bondés jusqu’à la gueule de poudre, de munitions, d’armes que le gouvernement français envoyait fraternellement à la Grèce afin de l’aider à affranchir la Macédoine de la domination turque.
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Tout chemin ne conduit pas en Perse. Les augures consul-tés furent d’avis différents. Deux voies étaient ouvertes ou, pour mieux dire, fermées. L’une traversait le Caucase, passait au pied de l’Ararat et desservait la grande ville de Tauris ; nos agents diplomatiques la parcouraient assez souvent pour qu’elle fût bien connue au ministère des Affaires étrangères. Mais le pays était en pleine insurrection, les Kurdes sauvages mettaient tout à feu et à sang et dépouillaient ou massacraient impitoyable-ment les voyageurs.
Le second itinéraire, par Port-Saïd, la mer Rouge, l’océan Indien, conduisait, après une traversée de plus de quarante jours, à Bender-Bouchyr, petit port du golfe Persique. Là, paraît-il, on tombait aux mains d’un valy sauvage, à peu près indépendant de l’autorité du chah de Perse. Dans le sud comme dans le nord nous courions au-devant d’un désastre ; le moins qu’il pût nous arriver était d’être hachés en menus morceaux.
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À moitié de l’étape, la caravane fait une halte de plusieurs heures devant les ruines de l’un des neuf cent quatre-vingt-dix-neuf caravansérails construits sous chah Abbas. L’édifice est de forme quadrangulaire ; ses murs, bâtis en belle pierre rouge et flanqués de tours défensives, permettaient de l’utiliser comme forteresse en temps d’invasion. La porte, en partie écroulée, est ornée d’une charmante mosaïque de faïence bleue et de briques rosées. Ce caravansérail, comme ses pareils, a servi longtemps de repaire à des bandits, et nos valeureux tcharvadars hésitent et tremblent comme la feuille quand Marcel donne l’ordre d’arrêter les chevaux et de décharger l’appareil photographique.
Dès que, reprenant notre marche, nous nous sommes éloignés de ce lieu redouté, l’un des guides s’approche de moi et me dit en confidence :
« Il y a un mois, nous aurions été dévalisés à cette place maudite. Depuis que le prince gouverneur de la province a fait donner quarante coups de gaule sur la plante des pieds du chef de la police de Tauris, les brigands sont moins entreprenants.
— Quel rapport peut-il exister entre ce personnage et des coupe-jarrets ? Je ne suppose pas qu’un si haut dignitaire soit tour à tour directeur de la sûreté et capitaine de voleurs ?
— Vous vous trompez. Bandits et magistrats vivent dans une bonne intelligence entretenue à nos dépens ; cependant, depuis sa dernière bastonnade, le directeur de la sûreté pour-chasse ses meilleurs amis.
— Comment pourrait-il s’y prendre, après avoir été dé-pouillé de son autorité ?
— Mais son autorité est toujours la même, réplique mon initiateur aux rouages administratifs de la Perse : quelques jours après lui avoir infligé la juste punition de ses fautes, le prince, n’ayant plus sujet de lui garder rancune, lui a envoyé un khalat ou robe d’honneur pour le consoler de l’endolorissement de ses pieds, et, la semaine dernière, il l’a rétabli dans l’exercice de ses fonctions.
— Cela n’est pas possible ; le gouverneur ne peut rendre sa confiance à un homme avili.
— La bastonnade n’a rien de déshonorant. En outre, quel homme serait mieux à même de réprimer le brigandage que le préfet ? Il a été en relation avec tous les malandrins de la province et connaît le châtiment auquel il s’expose s’il s’intéresse trop vivement à leurs affaires. Aussi, inchâ Allah (s’il plaît à Dieu), arriverons-nous à Tauris sans encombre, grâce à la sensibilité des pieds de Son Excellence. »
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Après le déjeuner nous avons rendu au canot à vapeur notre visite quotidienne. Nous l’avons trouvé abandonné. Au retour, Marcel a rencontré le cheikh et lui a demandé s’il songeait à faire mettre le bateau en bon état.
« Voudriez-vous déjà quitter Felieh ? a-t-il repris avec étonnement ; j’espérais vous garder ici quelques mois, et je n’ai pas encore prévenu le mécanicien de Bassorah. »
La surprise de Meuzel n’a rien d’extraordinaire : certains de ses hôtes venus chez lui il y a un an prendre une tasse de café ont trouvé le moka tellement à leur goût qu’ils n’ont point encore fini de le boire.
« Votre invitation me touche, mais je ne puis prolonger mon séjour sous votre toit patriarcal. Si la réparation de la chaloupe devait durer trop longtemps, je serais même forcé de prendre des chevaux et de remonter le long des rives du Karoun », a répondu Marcel, qui commence à trouver très longs ces jours d’attente, bien qu’il ait lié sérieuse amitié avec un théologien de grand renom, le supérieur des Aleakhs de Téhéran, installé chez le cheikh depuis l’hiver dernier.
« Je ne vous permettrai jamais de vous rendre à Avas en caravane : je craindrais que vous ne fussiez dépouillés par les tribus nomades de l’Arabistan. Quand elles ont fait une razzia dans nos provinces, elles passent la frontière ; si elles dépouillent une caravane en Turquie, elles regagnent la Perse. Leur mobilité les rend à peu près insaisissables et leur assure une impunité absolue. Soyez du reste sans inquiétude : je vais écrire aujourd’hui même à Bassorah, et avant peu de jours ma chaloupe sera à votre disposition. »
Les conseils de notre hôte nous ont paru sages ; nous nous sommes décidés à les suivre.
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L’étude des bas-reliefs de Persépolis me permet de constater la supériorité des sculptures du Takhtè Djemchid sur celles de Maderè Soleïman. Les œuvres des artistes contemporains de Darius et de ses successeurs ont grande allure et cadrent, mal-gré leurs défauts, avec les édifices qu’elles sont destinées à orner. Le dessin est correct, le modelé ne trahit aucune des exagérations caractéristiques des sculptures chaldéennes ou ninivites, et l’exécution est parfaite. Ce n’est pas l’habileté de main qu’il faut seulement louer chez les Iraniens : les Perses sont surtout redevables de leur supériorité artistique à leur intelligence, qui leur a fait comprendre les véritables conditions du bas-relief et les a amenés les premiers à renoncer aux paysages et à grouper sur le même plan tous les personnages d’une même scène.
De pareils efforts devaient malheureusement être perdus pour les siècles futurs ; l’art persépolitain, imposé à la Perse par Cyrus et ses successeurs, n’a pas survécu au dernier représentant de la dynastie achéménide. Il ne pouvait en être autrement dans une contrée privée de bois et dans un pays où les matériaux de terre sont seuls d’un usage pratique : c’est ainsi que les palais du Takhtè Djemchid n’ont jamais été imités ou copiés après la chute de Darius Codoman, et que les rois parthes et sassanides ont de nouveau construit des monuments en briques recouverts des hautes coupoles, caractéristiques de l’architecture nationale de l’Iran.
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la superstition n’est pas l’apanage des classes riches, elle règne en souveraine maîtresse sur l’esprit populaire, et il est même curieux de retrouver ici certaines croyances de nos campagnes. Nul n’entreprend un voyage un vendredi ni un treize ; ce jour-là toutes les boutiques sont closes, et chacun, pour éviter de traiter une affaire, quitte sa maison et va se pro-mener. Dans certaines provinces on s’efforce même de ne pas prononcer ce chiffre fatidique et, en comptant, au lieu de treize on dit « douze plus un ».
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Un seul monument, encore en assez bon état de conservation, la masdjed Djouma, témoigne de l’ancienne richesse de la ville.
Cette mosquée est abandonnée à cause de sa position excentrique : on n’y fait même plus la prière le vendredi, et elle sert d’asile à des mendiants et à des derviches de tous pays qui viennent se reposer à l’ombre de ses épaisses murailles. L’un de ces derniers présente un type des plus étranges. Il a la peau jaune des Indiens, les cheveux blonds et crêpés ; son torse, largement modelé, se dégage des lambeaux d’un burnous de laine brune qui traîne à terre et drape le bas du corps de ce pieux personnage. Pour toute arme le derviche porte un bâton noueux, pour tout bagage un cachcoul (coque d’un fruit indien) sculpté avec art.
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En dehors du mur d’enceinte j’aperçois, sur ma droite, les ruines d’un vieux minaret bâti en briques cuites et revêtu d’une très belle mosaïque monochrome dont les éléments sont juxtaposés avec une précision merveilleuse. Sous la chaude lumière d’un soleil radieux, les ombres projetées par les briques en relief prennent une coloration azurée qui s’harmonise d’une façon charmante avec la teinte vieux cuivre de la construction. La présence de ce minaret indique que la mosquée seljoucide, restau-rée par chah Tamasp, fut elle-même élevée sur les ruines d’un monument dont il faut faire remonter l’origine aux Guiznévides.
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